Poisson Fécond : de cancre à Youtubeur à succès

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Transcription texte de l’interview

Olivier Roland : Bienvenue dans le tout premier épisode des Rebelles Intelligents.

Dans ce nouveau podcast, je partirai à la rencontre des iconoclastes, des rebelles, des personnes qui créent l’aventure de leur vie, ceux qui sortent des sentiers battus pour tracer leur propre chemin.

Je les interviewerai pour comprendre :

  • Comment ils ont vécu leur passage dans le système scolaire. Vous verrez qu’en général, cela sera soit mal, soit comme un neutrino.
  • S’ils se sont toujours sentis différents et comment ils ont cultivé cette différence.
  • Comment ils ont réussi à écouter la petite voix qui était en eux et qui leur criait qu’il y avait autre chose dans la vie que : « passe le plus grand diplôme que tu peux », puis « fais du métro-boulot-dodo pendant 40 ans », avant peut-être de commencer à profiter de la vie quand tes plus belles années seront derrière toi.
  • Et au final, comment tirer votre épingle du jeu en tant que rebelle intelligent pour créer la vie que vous méritez et vous épanouir dans un projet qui vous transforme, vous passionne et crée de la valeur.

Nous commençons par un youtubeur un peu particulier qui a aujourd’hui une chaîne de plus de 2,8 millions d’abonnés et qui est à la tête d’une Khundar, une entreprise florissante de 10 salariés.

Il est un peu particulier parce que, contrairement à de nombreux youtubeurs célèbres, il a toujours privilégié l’éducation par rapport au divertissement. Il a aussi documenté de manière très transparente ses ambitions et les coulisses de ses projets, sans jamais cacher sa vision entrepreneuriale.

Chers rebelles intelligents, partons à la rencontre de Chris Conte, alias Poisson Fécond

Olivier Roland : Chris, salut.

Chris Conte : Salut, Olivier.

Olivier Roland : J’ai le plaisir de t’accueillir dans cette première interview de mon nouveau podcast « Les Rebelles Intelligents ». Donc aujourd’hui, tu es youtubeur, créateur de jeux vidéo, entrepreneur. Tu as une entreprise de 10 salariés. On est d’ailleurs dans tes locaux ici, au Khundar, à Lyon.

Chris Conte : Tout à fait.

Olivier Roland : Et ma première question est : est-ce que tu as le sentiment d’avoir une vie assez atypique par rapport à la moyenne des gens ?

Chris Conte : De toute façon, quand tu es youtubeur, tu as une vie atypique de manière générale, donc oui. Et moi, est-ce que j’ai une vie plus atypique que la moyenne ? Oui, c’est difficile à dire parce que d’une certaine façon, le youtubeur est atypique comme je t’ai dit, mais en même temps, comme je suis beaucoup plus versé vers le côté entrepreneur – et en gros, j’ai mixé les deux, mais on en reparlera peut-être – je ne sais pas.

En fait, quand tu es entrepreneur, tu as des salariés, ce n’est pas si atypique que cela. Il y a peu d’entrepreneurs et de patrons en France, de manière générale, mais oui, atypique. C’est cela.

Olivier Roland : Est-ce que dans les youtubeurs, tu n’es pas un peu atypique chez les youtubeurs ?

Chris Conte : Alors, oui, c’est vrai.

Olivier Roland : Donc, tu es un peu un atypique parmi les atypiques.

Chris Conte : ça, c’est bien. Oui.

Olivier Roland : Et cette vie d’atypique parmi les atypiques, est-ce que tu la kiffes ?

Chris Conte : Oui. Après, ce n’est pas comme si j’avais choisi, en fait. Du coup c’est déjà dans mon ADN. Déjà quand j’étais à l’école, j’étais bizarre. Cela pouvait m’arriver de m’enfermer dans les toilettes par exemple parce que je voulais méditer.

Olivier Roland : C’est vrai ?

Chris Conte : Oui, je ne l’ai pas fait souvent parce que cela ne marchait pas très bien, et puis, il y avait des odeurs. Bref. C’est-à-dire le temps des midis, je pouvais aller dans les cimetières parce que j’aimais bien la quiétude et tout.

Olivier Roland : Tu es allé dans les cimetières ?

Chris Conte : En fait, c’était un parc. Et s’il n’y avait pas de parc, j’allais dans les cimetières. Au bout d’un moment, il fallait que je puisse me ressourcer auprès des…

Se ressourcer auprès des morts, c’est quand même un phénomène, mais bon. Non, mais après, j’ai toujours été atypique et j’avais des surnoms un peu improbables à l’école : l’extraterrestre, l’ovni et tout cela. Finalement, cela se retranscrit aussi aujourd’hui.

Olivier Roland : Et est-ce que tu as souffert de ce statut un peu différent des autres à l’époque ?

Chris Conte : Pas tant que cela, non. Parce que du coup, je le recherchais aussi. J’avais vraiment besoin de cela, en fait.

Je me souviens, si on reparle juste de l’école vraiment, le fait d’être par exemple dans un groupe avec genre une dizaine de personnes, quel ennui quoi. Du coup, on parle de quoi, et tout et rien, les filles. « Toi, tes notes, je m’en bats les steaks. Allez, je vais aller dans le cimetière. »

Non, mais en gros, cela me soûlait du coup de côtoyer les gens un peu plus basiques ou classiques, plus dans la norme. Et comme j’étais un peu « zarbi », c’est vrai que j’aimais bien m’exclure par défaut des groupes.

Olivier Roland : Non, mais c’est intéressant parce que finalement la définition classique de l’introverti, c’est la personne qui recharge ses batteries quand elle est seule, qui peut apprécier le contact des autres mais qui trouve cela assez épuisant finalement.

Chris Conte : C’est cela. Mais alors là, c’était d’autant plus épuisant que c’était inintéressant en fait. Après, quand tu es élève, tu n’as rien à dire. C’est pour cela que je côtoyais plus les adultes que les enfants quand j’étais enfant moi-même.

Olivier Roland : Du coup, tu n’as pas été victime, ils n’ont pas fait de toi un souffre-douleur ?

Chris Conte : Non, j’étais vraiment pas souffre-douleur. Je me souviens, dans une expérience avec des rats, en fait on pouvait qualifier 4 types de personnalités. Il y avait les rats qui étaient dominateurs, il y avait les dominés, il y avait le souffre-douleur et puis il y avait le solitaire. Et moi, j’étais typiquement le solitaire, c’est-à-dire je m’en bats les couilles. Je n’étais emmerdé par personne, je n’emmerdais personne et je faisais ma life.

Olivier Roland : Tu faisais ta vie. Est-ce que tu en as profité pour faire des créations artistiques ?

Chris Conte : Oui évidemment, cela ne part pas d’un coup comme cela en claquant des doigts. J’ai toujours été ultra porté vers la créativité et puis voilà.

Par exemple, quand j’étais élève, je testais des trucs un peu improbables et j’avais des chaussures avec des roues sur la semelle. Du coup, je me mettais dans une position un peu comme… en gros, cela, ce sont les pieds, je me mets comme cela et je roulais. Mais en vrai, ce n’était pas très stable.

Olivier Roland : C’étaient des patins à roulettes.

Chris Conte : Ce n’étaient pas des patins à roulettes. Vous voyez là, ce sont mes super chaussons. La roue était ici. Mais là, si je m’appuyais sur cela, je pouvais marcher. Je marchais un peu comme une fille qui fait de la danse classique. Et quand je me faisais comme cela et je mettais les pieds l’un à côté de l’autre, l’un en passant devant l’autre comme une planche de surf en gros, je roulais. Je roulais, mais parfois je faisais des vols planés.

Olivier Roland : Tu faisais cela à l’école ?

Chris Conte : Oui, les gens regardaient et faisaient « waouh ! »

Olivier Roland : Donc, tu assumais complètement.

Chris Conte : Parfois, je faisais des vols planés, mais je m’éclatais la gueule par terre devant 200 personnes. Je fais « ça va, ça va, je vais aller me rincer le sang ».

Parfois, je me souviens aussi, tu vois, j’avais créé un truc à la cuisse, une cuissarde, je ne sais pas comment je l’appelais, et j’avais mis mes affaires scolaires dedans, à ma cuisse. Du coup les gens me disaient « mais tu n’as pas de sac ? ». Tout est là.

Il y avait des trucs zarbi comme cela, mais il y a toujours eu des trucs un peu bizarres en fait, si je creuse.

Olivier Roland : Tu as toujours assumé ton excentricité, finalement ? Ta manière d’être…

Chris Conte : Oui, cela m’amusait aussi d’une certaine façon.

Olivier Roland : Tu te retrouvais quand même dans un environnement qui est assez formaté, l’école où tout le monde suit la même leçon, avec le maitre qui est en position d’autorité, la sonnette qui sonne les cours un peu comme à l’usine. Comment tu as ressenti cela ?

Chris Conte : Cela me soûlait. Je n’étais pas du genre à sécher comme un fou, mais par contre, c’est vrai que j’arrivais souvent en retard. Après, de base, c’est un peu dans ma nature aussi, mais j’arrivais en retard.

Je me souviens, parfois le soir, par exemple, pendant les heures de trous ou des trucs comme cela, quand j’étais lycée, je m’étais mis à explorer. Je faisais de l’Urbex dans mon lycée.

Olivier Roland : Qu’est-ce que c’est l’Urbex ?

Chris Conte : L’Urbex, c’est l’exploration urbaine. Du coup, tu visites des lieux abandonnés, typiquement, des usines désaffectées, des hôpitaux, ce genre de choses. C’est très intéressant et il y a un pan de vidéos Youtube qui existe sur le sujet.

Et moi, je le faisais pour ma propre école. Du coup, j’allais dans les cuisines, les grandes cuisines, et je me baladais. C’était un peu comme une mission d’infiltration. Le gars, il faut vraiment être bizarre et introverti pour faire cela, mais je trouvais cela énorme. Il faisait sombre. Il faisait nuit. C’était un peu l’hiver. Et tu avançais comme cela et c’était le silence. Tu entendais parfois des pas au loin, du coup, tu t’infiltrais.

En fait, j’essayais de voir jusqu’où je pouvais aller, un peu comme Harry Potter qui ouvrirait les portes d’un placard et qui découvrirait un monde différent. Je m’imaginais tout un tas de monde qu’il pouvait y avoir derrière.

Cela ne m’empêchait pas de parler à des gens en vrai, mais c’est ce genre de choses que j’aimais bien.

Et puis après, j’ai fait aussi quand j’étais au lycée et à la Fac, en parallèle, pour dire à quel point les profs, c’était un peu… J’avais créé une formation pour aider les profs à mieux gérer leur classe. Ils ne l’avaient pas trop bien accueilli parce que je n’étais pas censé avoir la légitimité pour leur dire quoi faire. Alors que c’est peut-être vrai, mais en tout cas, j’avais observé mes profs, je voyais ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Du coup, j’en avais déduit des règles qu’ils pouvaient appliquer et qui font qu’ils auraient eu une meilleure autorité. Et ils n’auraient pas eu par exemple 30 élèves qui étaient en train de parler, et eux, ils essayaient de faire cours « S’il vous plait, vous pouvez arrêter de parler, j’essaie de parler. » C’était nul. La plupart de mes profs n’arrivaient pas à gérer leur classe.

Alors, je ne sais pas si c’est une constante partout, mais en tout cas, la plupart du temps, quasiment les élèves à qui je parlais, même d’autres établissements, c’était le cas. La plupart de leur prof, c’était un bazar.

Ce n’était pas la faute aux profs après, c’est aussi parce qu’ils n’ont pas été formés.

Olivier Roland : Le fait que tu sois un petit peu en retrait, cela te permettait de mieux analyser aussi la structure des choses autour de toi ?

Chris Conte : Oui, comme j’étais toujours ultra cérébral, c’est-à-dire, j’analysais les profs comment ils faisaient leurs cours et tout, d’où le fait que je suis arrivé après à créer une sorte de formation alors que j’étais élève. Mais j’aimais bien observer les choses, les autres élèves dans la cour.

Je ne le faisais pas tout le temps, mais cela m’arrivait effectivement de faire des choses que personne, je crois, ne faisait vraiment parce que cela demandait une sorte de méta-analyse sur son propre comportement d’élève et ce genre de choses.

Olivier Roland : Et est-ce que c’est quelque chose qui t’a porté parce que j’imagine que tu t’ennuyais ? Comme tu disais, tu t’ennuyais fortement. Qu’est-ce qui a fait que tu es resté dans le système scolaire, au final ?

Chris Conte : C’est parce que je n’avais pas le choix. Oui, mais les cours, c’était une torture. C’est si nul, si chiant, si lent. Franchement, je prenais direct, je m’asseyais. Je prenais une feuille, un dessin, je dessinais ou j’écrivais des romans, mais vraiment des histoires et tout. Et à la fin, j’écoutais le cours ou pas, en fait, je notais. Et même, j’avais tenté pendant quelque temps de faire le mind mapping pour les cours. Je prenais une grande feuille et je mettais tous les trucs des cours comme cela.

Chris Conte : Les autres élèves trouvaient cela ludique parce que je faisais des petits dessins partout. Je le fais, mais en gros, cela m’a soûlé après d’écrire les cours. Donc, à un moment, j’ai décroché.

Olivier Roland : Et comment tu as fait au niveau des notes alors ?

Chris Conte : Cela dépend, c’était le haut et le bas. Je pouvais avoir 5 de moyenne, par exemple, à ma seconde. En première, j’ai dû avoir 2. Après, j’ai arrêté l’école un an. Après, je suis revenu. J’ai eu 15 de moyenne, j’étais dans les premiers élèves.

Olivier Roland : Tiens, c’est une question de motivation.

Chris Conte : Quand j’étais revenu à l’école, je me dis « avec mes parents, cela ne s’est pas bien passé ». Papa et maman, ils n’ont pas trop apprécié le fait que je suis un peu… Du coup, je leur dis « je reviens, je veux avoir le bac. » « Tu vas voir, c’est dur. Ça, ce n’est pas évident, Chris ». Je dis « je vais le faire quand même ».

C’est une question de motivation, oui.

Olivier Roland : C’était pour faire plaisir à tes parents.

Chris Conte : Oui. Après, je ne savais pas trop. À ce moment-là, j’avais juste besoin, en fait, j’avais… Cela pourra rebondir sur toi, c’est que j’avais vraiment cette soif de liberté. Mais dès que j’ai eu un peu 16-17 ans, j’ai commencé à lire des bouquins de développement perso et à découvrir qu’on a plus de potentiel qu’on est censé en avoir.

Olivier Roland : Est-ce qu’il y a un livre de développement personnel qui t’a marqué particulièrement ?

Chris Conte : Ils doivent être là, franchement. Là, j’ai toute une batterie de bouquins. Cela doit être ceux que j’ai lus depuis un bail. Je ne m’en souviens pas toujours.

Olivier Roland : Cela t’a nourri à l’époque.

Chris Conte : Oui. Si, il y avait peut-être des trucs d’Anthony Robbins en plus. Et je me souviens qu’il avait cette tête tellement… Anthony Robbins, c’est le mec qui fait deux mètres et il a un visage bien carré. Je me dis « pourquoi ils ont pris un acteur pour la photo ? » Non, mais vraiment, je dis « mais quel rapport avec l’auteur ? »

En tout cas, son bouquin était inspirant, je m’en souviens. C’était « Votre puissance illimitée », un truc comme cela.

Oui, c’était cool. Franchement, c’est du mindset ou du développement personnel très basique parce qu’il n’y a pas des grandes valeurs ou des leçons de vie, mais cela te permet de te débloquer. Pour des premières étapes, quand tu es un gamin, c’est vraiment très enrichissant. Moi, cela m’avait aidé.

Olivier Roland : Donc, c’est ce que tu as fait pendant cette année sabbatique ? Tu as lu des…

Chris Conte : Non, je te parle de tout cela, c’est un peu décousu. Je l’ai lu quand j’étais à l’école. Je l’ai lu quand j’étais un peu en année sabbatique. J’avais travaillé pendant ce temps-là.

Olivier Roland : Et qu’est-ce que tu as fait pendant cette année sabbatique, justement ?

Chris Conte : Je n’étais pas sabbatique. En fait, je me suis dit « l’école, ce n’est pas fait pour moi et je vais bosser. » J’ai un peu galéré à trouver un boulot, mais j’ai réussi à être graphiste dans une boîte de défiscalisation à Paris.

Olivier Roland : De défiscalisation ? OK. Tu faisais quoi, des brochures ?

Chris Conte : Je faisais des sites web pour eux. Je faisais des bannières de pub, ce genre de choses, mais c’était il y a 15 ans.

Olivier Roland : Et tu avais un bon salaire pour cela ?

Chris Conte : Non, j’étais un stagiaire à la con qui était payé 500 balles.

Olivier Roland : OK, d’accord.

Chris Conte : Mais j’étais en alternance, tout cela. Et puis à la fin, au bout de six mois, je leur dis « J’en ai marre, je vais retourner à l’école. »

Non, même pas en fait, ce n’était même pas cela. La vérité, ce n’est pas que je suis retourné à l’école. Je leur ai dit « OK, je vais quitter les cours parce que là, j’écris un roman. » C’était un livre d’à peu près 30 pages pour les enfants avec des dessins, un livre qui était flippant parce que du coup il y avait des monstres inquiétants dedans. Je disais « je vais le vendre à des boîtes d’édition et sans doute que quand je vais le mettre avec des boîtes d’édition, ils vont kiffer, ils vont vouloir le publier. Il y aura des centaines de milliers d’exemplaires qui vont être écoulés. Je serai probablement riche et célèbre. » J’avais 18 ans.

Je l’ai envoyé à des maisons d’édition et il y en a deux qui m’ont répondu pour me dire « Cela ne nous intéresse pas. » Puis, comme un con, je me suis dit « Bon, je vais retourner à l’école. »

Olivier Roland : D’accord. En tout cas, tu as fait cette démarche d’écrire un livre et de l’envoyer.

Chris Conte : Oui. Et là, je me suis dit « waouh ». Et c’est là, à ce moment-là, où j’ai une petite rage de me dire « Un jour, je réussirai à faire un livre et à être publié et tout. » D’où le fait que plus tard, avec ma chaîne Youtube, j’ai parlé de vouloir écrire un livre, tout cela, et j’ai un peu teasé les gens, un peu trop.

Olivier Roland : Parce que pour l’instant, ce roman, il est à publier.

Chris Conte : Non, mais en fait, maintenant, il n’y a plus de difficulté technique. Il n’y a plus aucune difficulté d’aucune sorte d’écrire un livre et d’être publié parce que quand tu as deux millions d’abonnés, en fait tu peux écrire de la merde. L’éditeur dit « On s’en fout. » Et puis, on enverra à quelqu’un.

Olivier Roland : Un ghost writer, un auteur fantôme.

Chris Conte : C’est cela, un ghost writer. En fait, non, il n’y aura pas de difficulté à écrire un bouquin, pas parce que je sais écrire tout cela, mais c’est juste parce que du coup…

Olivier Roland : Oui, aujourd’hui, les éditeurs regardent avant tout ta plateforme, c’est-à-dire l’audience que tu as, parce qu’ils savent que cela va se vendre.

Chris Conte : Oui, c’est cela. Alors, bien sûr, avec un auteur inconnu, ils vont regarder le talent du gars ou alors le côté bankable. Mais pour quelqu’un comme moi ou toi, par exemple, bankable, ça l’est de base parce qu’on a une audience.

Olivier Roland : Pour revenir à l’école, donc tu décides de revenir à l’école pour passer ton Bac. Qu’est-ce que tu décides de faire après comme type d’étude ?

Chris Conte : Alors, j’ai le bac, ce n’était pas trop compliqué. Franchement, le bac, c’est une anecdote. Ce n’est même pas genre je révise une semaine ou deux avant, c’est, le jour J, je vais dans les chiottes, j’ouvre le truc, je dis « il n’y aura pas assez le temps, il reste une heure pour réviser les trucs. « Je suis enfermé dans les chiottes.

Olivier Roland : Sérieusement, tu as révisé une heure avant ?

Chris Conte : Oui, je dis « je ne pourrais pas faire des antisèches ». Je lisais les cours et je dis mais je ne comprends même pas ce que j’ai écrit.

Je l’ai joué un peu à la mémoire, et je ne sais plus, j’ai eu une mention assez bien. En vrai, ça allait finalement. À ce moment-là, je me suis dit « je vais faire une licence de psychologie parce que moi, comprendre les gens, la psychologie, la psyché, un peu le marketing, tout cela, ça m’intéresse. » Puis, j’ai fait une licence, cela a duré trois ans.

Olivier Roland : De psycho ?

Chris Conte : De psychologie, c’était à Paris. Et puis c’était nul à chier, cela ne m’a quasiment rien appris. La licence était naze. On avait très peu d’heures de cours. C’est pour cela que quelqu’un qui a une licence de psycho, cela ne vaut que dalle. Enfin, je suis désolé, mais il n’y a pas de valeur. Il n’y a vraiment rien.

Franchement, tu lis sans déconner 10 bouquins super bien sélectionnés, tu en sais 5 fois plus qu’un mec qui a fait de la psycho. Il est plus à même de comprendre la psychologie des gens.

Olivier Roland : Cela rejoint vraiment à la critique que je fais du système scolaire.

Chris Conte : Après, moi, je ne veux pas parler pour tous les types d’étude. Je sais qu’il y en a qui ont quand même plus de valeur. Par exemple, des trucs en droit ou peut-être en politique ou je ne sais pas, peut-être que du coup là, c’est beaucoup plus intensif et tu as des cours un peu plus carrés. Mais après, de manière générale, c’est vrai que je ne suis pas très flatteur vis-à-vis de l’école et qu’il y a des manières plus efficaces d’apprendre des choses.

Olivier Roland : D’ailleurs, c’est ce que dit Elon Musk. Il dit « Finalement, les études, c’est juste une manière parmi d’autres de télécharger de l’information dans son cerveau » et il dit « et probablement pas la plus efficace. »

Chris Conte : Oui, c’est cela. Et je ne sais plus si justement c’était dans ton bouquin « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir raté ses études », mais c’était justement, on parlait de l’école avant genre dans les années 1800-1700 où du coup c’étaient les élèves qui apprenaient aux autres élèves.

Olivier Roland : Cela, c’était un type d’école effectivement qui s’appelait « l’école communale ».

Chris Conte : Oui. C’était dans ton bouquin ?

Olivier Roland : Oui, exactement. Tout à fait.

Chris Conte : Et j’avais découvert cela et j’ai trouvé « oui, ce n’était pas mal. »

Olivier Roland : Oui, c’est un format différent où le prof repérait les meilleurs élèves dans certaines matières et ces élèves-là allaient donner cours aux autres élèves. Donc, c’était beaucoup plus interactif, mais en fait, cela ne plaisait pas du tout à l’église à l’époque. En 1815, il y a l’église catholique qui a dit que c’était un scandale parce que cela enseignait aux élèves à être autonomes. Ils disaient « En fait, cela créait une république dans chaque classe », alors que justement, c’était le retour de la monarchie à ce moment-là et pour l’église, cela sapait aussi son autorité. Donc, ils ont coupé les vivres de ces écoles-là et ils sont revenus à l’enseignement classique.

Et là, on voit bien que dans l’ADN du système scolaire, c’est aussi conçu pour enseigner l’obéissance à l’autorité, le fait de ne pas être trop créatif, de ne pas être trop iconoclaste. Et les gens comme toi, là, on a un excellent exemple, les gens comme toi ne s’y retrouvent pas du tout. Ce n’est pas fait pour les gens justement qui pensent différemment, qui sortent des sentiers battus, qui pensent en dehors de la boîte.

Chris Conte : Oui, mais carrément, c’est cela. C’est que l’école de base a été conçue pour… mais tu le disais très bien dans ton bouquin, cela me revient du coup, le fait qu’on a besoin d’avoir des ouvriers dociles pour résumer un peu la chose. Et en fait, l’inertie fait que c’est resté maintenant même si, évidemment, on apprend à être un peu plus libre, la pensée critique, tout cela, mais cela me semble un peu bancal quand même encore à l’heure actuelle.

Olivier Roland : Donc là, tu avais quoi ? Tu avais 22 ans, 23 ans quand tu as eu ton diplôme de psychologie ?

Chris Conte : Plutôt plus, genre 25. C’est genre parce que, en vrai comme j’ai redoublé et tout, j’ai fait une année bizarre, je perdais des années par-ci, par-là, mais du coup j’étais un peu âgé quand même pour avoir une licence.

Olivier Roland : 25 ans, tu as ta licence de psychologie et tu te rends compte que…

Chris Conte : Ou 24, mais enfin, oui, c’est dans ces eaux-là.

Olivier Roland : Et tu te rends compte que cela ne vaut pas grand-chose.

Chris Conte : Cela ne vaut rien du tout.

Olivier Roland : Et quelque part, tu as perdu du temps.

Chris Conte : Oui et non. Oui, d’une certaine façon.

Olivier Roland : Alors, qu’est-ce que tu décides à ce moment-là ?

Chris Conte : Je me suis dit : Ah… Mes parents me disent « waouh, tu as une licence incroyable. » J’ai dit « Oui, je vais essayer de trouver un boulot » et puis voilà. Mais en même temps, à côté, je crois que je devais avoir lancé ma chaîne Youtube depuis peut-être un an ou deux, mais je faisais vraiment des vidéos tous les trois, quatre mois. Et puis, ce n’était pas très intéressant, cela n’avait pas grand intérêt. Je n’y voyais pas vraiment de futur là-dedans surtout qu’il n’y avait pas de monétisation à l’époque, de toute façon, tu ne pouvais pas en vivre.

J’ai cette licence et puis, à ce moment-là, je me suis dit « je ne sais pas, je veux être… ». En fait, les deux choix qui étaient chiants, c’était soit « faire un master de psychologie pour être psychologue », mais là par contre, c’était plus 10-15 heures de cours par semaine mais c’était dans les 30-40 et du coup ça allait me gaver un peu, surtout que je n’avais peut-être pas envie d’être psychologue après, soit « être prof des écoles » parce que j’aimais enseigner aussi.

Olivier Roland : Peut-être prof des écoles avec une licence en psy.

Chris Conte : Alors, pas tout à fait exactement. Il faut que tu passes par l’IUFM, une formation de deux ans, où on t’apprend à être prof. Alors pas tous les éléments parce qu’apparemment, les profs ne savaient pas gérer leur classe. Mais en tout cas, on t’apprend les bases de machin, comment enseigner et transmettre les trucs. Deux ans un peu comme cela, et après, tu peux être prof.

Et c’étaient les deux voies qui demandaient du temps et je n’ai fait ni l’une ni l’autre.

J’ai fait la troisième voie qui n’était pas bonne. Je bossais en tant qu’animateur dans les centres de loisirs et tout pour ne pas avoir beaucoup d’heures et pour pouvoir travailler sur des projets en parallèle parce que vraiment à ce moment-là, je voyais l’horloge, mais cela, c’était une période douloureuse. Je voyais l’horloge passer et je me dis « plus le temps passe, plus je vais avoir une pression sociale notamment de mes parents de trouver un boulot ». Et donc, je savais qu’avec un travail à 35 heures par semaine, tous les jours de la semaine, je vais rentrer, comme j’avais déjà bossé un peu avant pendant cette période quand j’avais 18 ans comme graphiste. Je savais qu’à Paris, je commençais genre même à 9-10 heures. Je revenais, il était 19 heures, j’étais fatigué, il fallait que je prenne une heure pour me reposer. Ensuite, je mangeais et après, le soir, tu te dis « est-ce que tu as envie de bosser sur des trucs perso ? », mais tu as déjà utilisé toute ton énergie pour bosser. Du coup, j’étais piégé.

Et je savais que si j’allais trouver un travail à 35 heures, du coup là, j’allais être piégé et je ne pourrais pas bosser sur des trucs perso et je ne voyais pas comment je pourrais réussir à y gagner ma liberté, c’est-à-dire faire les choses que j’aime ou qui m’anime et sur lesquelles je peux bosser et j’ai un peu plus la main sur mon futur.

C’est pour cela que j’ai un peu triché avec le destin en faisant des petits boulots, des trucs comme cela, pendant un an ou deux. Je savais que plus le temps passait, plus mes parents étaient inquiets et stressés à l’idée que je ne puisse pas avoir un vrai travail. Les commentaires désobligeants et un peu rabaissants, ça y allait quoi. « Tu ne fais rien de ta vie, qu’est-ce que tu vas être, franchement ? »

Olivier Roland : Tu vivais encore chez tes parents ?

Chris Conte : Oui, voilà. Après, tout ce qui était de rentrer dans la vie active, je le comprenais très bien de la part des autres. Mais moi, en fait je sentais au fond de moi que cela allait, non pas me détruire mais que cela allait me faire perdre beaucoup de temps parce que je ne voyais pas comment je pourrais avoir assez de temps pour faire des trucs.

Et à l’époque, peut-être que toi, tu devais déjà être là avec ton blog… mais moi, je ne connaissais pas tous ces univers. Si j’étais tombé sur des trucs comme « apprendre à bloguer ou à faire une formation sur le blogging », tout cela, peut-être que cela m’aurait aidé, cela m’aurait donné des pistes. Mais je n’avais que des bouquins, des trucs un peu vagues, donc je n’avais pas trop de pistes.

Et un peu par chance, d’une certaine façon, Youtube, je m’étais remis en question, je me suis dit « il y a la mondialisation qui apparait, je vois que les gros youtubeurs commencent à gagner leur vie ». J’ai vraiment dû me remettre en question, et là, j’ai changé la façon dont je faisais mes vidéos pour avoir des trucs plus rapides, plus intenses, plus punchy, plus ce que les gens peuvent être amenés à aimer et pas juste moi, et j’en ai fait à un rythme très régulier de une par semaine et cela a payé ses fruits au bout de plusieurs mois.

Olivier Roland : C’est très intéressant ce que tu dis parce que tu avais conscience à ce moment-là d’une douleur qu’il y avait une inadéquation entre ta personnalité et finalement ce que la société attendait de toi. Malgré tout, tu ne savais pas comment exprimer cela, quelle était ta voie, mais tu avais conscience qu’il fallait que tu dégages du temps et de l’énergie pour explorer d’autres voies.

Cela, c’est super intéressant d’avoir cette intuition, parce que beaucoup de personnes l’ont et, finalement, n’écoutent pas forcément cette voie. Ils suivent ce que la société attend d’eux, ce que les parents attendent d’eux. J’ai eu mon diplôme, maintenant, il faut que je trouve un boulot qui est en adéquation… Et toi, tu comprenais qu’il y avait un problème, que si tu allais continuer comme cela, tu allais te dessécher finalement.

Chris Conte : Moi, vraiment je le ressentais au fond comme un truc stressant ou comme si tu allais avoir un examen dans pas longtemps et que tu sais que tu n’as pas encore les armes pour réviser. Ou alors, tu dois passer un truc, mais tu n’as pas les outils pour pouvoir le franchir, et tu dis « plus le temps passe et plus je me rapproche du mur d’une certaine façon, et plus je vais être obligé de me conformer au monde ».

Oui, c’était compliqué. Il y avait plein d’idées qui me passaient par la tête, c’était délicat, oui.

Olivier Roland : Donc, tu as dit que cela a pris plusieurs mois avant que cela ne fonctionne sur Youtube ?

Chris Conte : En gros, cela a pris, pour résumer, une bonne année. Au moment où j’ai arrêté mes vidéos, je me suis dit « c’était dur ». Les vidéos sont encore là. Ce sont les EDK, les vidéos où je parle un peu de mon parcours, les tout premiers EDK ou les épopées du Khundar.

Olivier Roland : Parce que les EDK, c’est cela, tu partages vraiment les coulisses.

Chris Conte : Oui, c’est cela. C’était un peu les coulisses. Avant, ce n’était pas de la société, mais à ce moment-là, première vidéo, alors que ma chaîne n’avait aucun intérêt et j’avais 1000 abonnés, je disais « on verra ». Il fallait en même temps que je me le parie à moi-même. J’ai dit « Un jour, j’aurai une entreprise, j’aurai plein de salariés et je ferai de la… », pas de la tune pour résumer, mais en gros, je n’aurai plus de problème et j’aurai réussi pour résumer un peu grossièrement. Après, on peut réussir de plein de façons, mais je m’étais un peu promis cela.

Bien plus tard, cela s’est confirmé et cela se confirme aujourd’hui. Mais, oui, c’était un peu galère. Grosse période de remise en question où je dois arrêter les vidéos qui ne marchent pas, où je dois faire le principe de pivoter, mais vraiment arrêter.

Olivier Roland : Pivoter, c’est se dire « Le modèle que j’ai testé jusqu’à présent ne fonctionne pas, je crois quand même au projet, mais il faut que je trouve une autre manière de le faire réussir. »

Chris Conte : Soit on persiste, soit on pivote. Et moi, jusqu’ici, je persistais mal et je me suis dit « Il faut arrêter ». Je me suis mis à changer d’orientation et à faire d’autres types de vidéo.

Mais ce n’était pas sûr que ça allait marcher non plus. J’aurais pu encore galérer pendant des lustres et peut-être ne jamais réussir, il y a toujours une part d’inconnu. Mais après, ce n’est pas grave. Plus on réfléchit et plus on réduit cette part d’inconnu. Et j’ai eu un concours de circonstances qui a fait aussi que cela a pu fonctionner.

Après, en vrai, je me dis que même si cela n’avait pas marché avec Youtube et qu’à 30 balais, j’étais encore à chercher ce qui pouvait me faire réussir, je serais encore à chercher et puis tant pis. Je ne sais pas comment cela aurait été ma vie si je n’avais pas trouvé là, sans doute que je serais assez malheureux à l’heure actuelle si je n’avais pas réussi à avoir assez de tunes pour être libre et avoir des salariés avec qui je peux faire des projets, mais je pense au fond de moi que j’aurais réussi autrement si ce n’était pas Youtube.

Encore une fois, peut-être que je serais tombé sur des formations comme tu proposes, j’aurais peut-être fait un blog à succès ou peut-être autre chose. Peut-être j’aurais galéré plus et tout, mais je ne sais pas, je me dis que j’aurais pu trouver une voie et réussir si je me donnais un peu les moyens.

Olivier Roland : Et tu as mis combien de temps entre la création de ta chaîne Youtube et le moment où tu as commencé à pouvoir en vivre ?

Chris Conte : 15 ans. Non, la chaîne a presque 10 ans, j’ai mis 2 – 3 ans. Mais ce n’est pas genre « petit à petit, le succès vient ». Non, le succès ne viendra jamais si je reste sur un type de vidéo. Et à ce moment-là, je change de formule, je fais un nouveau type de vidéo et là, j’ai senti une croissance que je n’avais jamais eue. Et c’était très lent. J’ai gagné des dizaines d’abonnés tous les mois et après, quelques centaines, quelques milliers et à un moment, cela a explosé et j’ai gagné 50 000 d’un coup, ensuite encore 50 000. Et là, après, rapidement, j’ai pu dégager ce qui ressemblait à un Smic.

Olivier Roland : Et pendant cette période de 2 – 3 ans avant que cela commence à bien fonctionner, est-ce que tu as eu des moments où tu as failli abandonner ?

Chris Conte : Oui, les remises en question, il y en avait plein. J’ai abandonné aussi la chaîne Youtube à un moment. Avant de lancer le nouveau format, ce n’est pas « Mes anciennes vidéos, cela ne marche pas, ce n’est pas grave, j’ai trouvé le nouveau format de vidéo, c’est bon, c’est ça le succès. » Non, c’est « J’arrête. Je ne sais pas ce que je vais faire, mais je vais trouver un truc, vous verrez. Au revoir. » C’était déprimant.

Du coup pendant plusieurs mois, je ne fais rien. Il n’y a rien sur la chaîne. Il y a si peu d’abonnés qu’on s’en fout que je ne fasse pas. Et au bout de quelques mois, je lance une vidéo, cela ne marche pas, c’est la nouvelle formule que j’ai fait.

Olivier Roland : Après des mois en plus de…

Chris Conte : Après des mois de gestation, genre une vidéo, c’est « 5 trucs à savoir sur la force de gravité ». J’aimais bien la gravité. Cela ne marche pas du tout. C’est comme l’ancienne vidéo.

Et à un moment, à côté, il y a un truc qui me rendait fou. C’est que je me dis « Est-ce que c’est parce que, peut-être finalement, c’est compliqué et tout ? »

Non, parce qu’il y a des mecs qui ont commencé en même temps que moi, voire après moi et là, ils avaient déjà 100 000 – 200 000 abonnés. Moi, j’en avais 2000, je me dis « ils ne vont pas réussir plus que moi les gars. »

J’ai regardé pourquoi eux, ils marchaient. Généralement, ils étaient dans l’humour. Moi, je me suis challengé, ce n’était pas de l’humour, c’était le côté éducatif. Educatif-humour, quand même, un peu un mix des deux.

Je dis « Les gens ne sont pas non plus tous tebê. À un moment, ils veulent apprendre des choses. » Je me suis dit pourquoi cela ne marchait pas. Vraiment, je me suis mis une claque dans le sens où j’ai admis que j’avais fait de la merde et que je n’étais pas bon, mais que ce n’était pas irréversible.

J’ai cherché en fait tous les éléments qui font que ce n’était peut-être pas bon dans mes anciennes vidéos. J’ai essayé de changer le maximum de choses que je trouvais intéressantes et cela a fait ce qu’on appelle « Les trucs à la Chris ». Cela a été le format qui m’a propulsé. Là, j’ai travaillé, je faisais une vidéo par semaine à un rythme très régulier jusqu’à ce que cela prenne et cela a pris, comme je t’ai dit là, au bout de six mois à peu près.

Olivier Roland : Donc, pour résumer, tu as toujours en toi cette différence finalement. Il y avait une vraie inadéquation entre ta personnalité et ce que la société attendait de toi et tu as pris cela comme une force et une motivation pour explorer d’autres chemins. Tu ne savais pas du tout où cela allait mener, mais tu avais quand même cette stratégie de ne pas t’enfoncer dans la normalité et de mettre la normalité le plus possible de côté pour avoir le temps d’explorer ce qui te faisait envie.

Chris Conte : Oui, à l’époque où je galérais, où j’étais élève, étudiant/chômeur, oui.

Olivier Roland : Et après, tu as trouvé quelque chose où tu t’es dit que cela peut marcher, mais cela ne s’est pas fait en un jour, tu as eu beaucoup d’échecs et tu as toujours persévéré. Qu’est-ce qui a fait que tu as continué comme cela plutôt que de laisser tomber ?

Chris Conte : Pour la chaîne Youtube, tu veux dire ?

Olivier Roland : Oui, tu saurais le décrire ?

Chris Conte : Je t’ai dit, je voyais d’autres qui pouvaient réussir notamment et cela t’agace de voir.

Olivier Roland : Tu t’es dit « Pourquoi pas moi ? »

Chris Conte : Oui, je me suis dit « Oui, attendez les gars, je peux faire des trucs mieux qu’eux ou aussi bien, c’est juste que j’ai mal fait les choses jusqu’ici et voilà. » En plus, Youtube, c’était au tout début, donc c’était facile. Enfin avec le recul.

Olivier Roland : C’était vers 2014, cela ?

Chris Conte : Oui, un truc comme cela, je pense. Vraiment quand tu compares à aujourd’hui, tu faisais un truc un peu différent et bien, ça va, ça allait. Aujourd’hui, si je lançais mes vidéos telles que je l’avais lancé dans le passé, jamais je ne pourrais réussir, je serais une merde jusqu’au bout. Je passe inaperçu.

Olivier Roland : Tu penses que tu ne pourrais pas réussir avec la même formule ?

Chris Conte : Non, là, avec toutes les connaissances que j’ai là, ma chaîne pourrait crasher et pourrait disparaitre, je pourrais lancer cela dans un autre pays. Je suis assez convaincu que je pourrais réussir de nouveau parce que j’ai…

Olivier Roland : Tu connais la formule.

Chris Conte : Oui, après, je coache aussi des gens à réussir aussi sur leur chaîne Youtube, donc oui, il y a toute une infrastructure, je fais des formations sur cela. À mon avis, j’ai quand même beaucoup de connaissances, et même si je perdais toutes les ressources, cela pourrait revenir. Cela demanderait du temps certainement, je galèrerai, mais je pense que j’y arriverai. Mais si maintenant, je repartais de zéro et que j’étais bête comme à l’époque, là, probablement, je ne réussirai pas parce que Youtube est beaucoup plus concurrentiel et dur.

Olivier Roland : Et donc, tu as dit que tes parents avaient des commentaires désobligeants quand tu étais dans ta période étudiant/chômeur, comme tu disais. Comment ils ont réagi quand tu as affirmé finalement ton envie d’explorer d’autres chemins ?

Chris Conte : Je ne l’ai pas dit déjà.

Olivier Roland : Ils ne savaient pas que tu avais une chaîne Youtube ?

Chris Conte : Ils l’ont appris au bout de deux ans. En fait, quand je faisais mes vidéos, c’était en catimini, je leur disais « ouais ». J’attendais en fait quand il n‘y avait personne, je tournais discrètement et tout. Alors, je disais « oui, je fais des trucs, mais ce n’est pas intéressant. C’est des trucs perso. » Ils disaient « Ah d’accord, il serait temps de trouver un travail, sinon. ». « Oui, oui ». Ils ne l’ont su en gros qu’au dernier moment, quand cela a fonctionné.

Olivier Roland : Est-ce que tu avais d’autres proches qui étaient au courant ?

Chris Conte : Mon petit frère, parce qu’il fallait bien que je le vire de la chambre au bout d’un moment, mais c’était le seul.

Olivier Roland : Et qu’est-ce qu’il pensait ton petit frère ?

Chris Conte : Aucun avis. « Il fait ses trucs et puis voilà ».

Olivier Roland : C’est souvent le cas parmi les rebelles intelligents, les proches ne comprennent pas la démarche.

Chris Conte : Après, non, mais c’est normal. Je ne vais pas cracher sur le…

Olivier Roland : Non, mais sans leur jeter la pierre. C’est juste que, voilà, c’est atypique.

Chris Conte : Oui, il faut comprendre que si vous-même, vous êtes rebelle intelligent ou que vous aspirez à l’être, il faut que vous sachiez que vous ne serez pas compris. Vous pourrez être compris peut-être si vous avez des parents compréhensifs qui sont ouverts et tout cela. Moi, mes parents, ils étaient plus dans la normalité et comme je ne l’étais pas, cela a un peu clashé.

Il faut accepter cela et il faut apprendre à vivre avec jusqu’au moment où vous n’aurez plus besoin de vous entourer de gens qui ne vous comprennent pas ou que vous serez compris des gens parce que vous aurez réussi. Quand tu as réussi, là par exemple, j’ai réussi, on va dire, admettons cela.

Olivier Roland : Je peux dire cela quand même.

Chris Conte : En fait, oui. En gros, si je suis atypique ou bizarre, ils disent « oui, c’est pour cela qu’il a réussi. » Mais quand tu n’as pas réussi, la bizarrerie, c’est pour cela que tu ne vas pas réussir. C’est facile. Quand tu as quelqu’un qui a réussi, c’est facile de lui attribuer les qualités qu’il avait avant alors que ce n’était pas le cas, tout cela.

Olivier Roland : Oui, c’est cela qui est intéressant. C’est que ton succès va finalement justifier ta personnalité aux yeux des autres en tout cas.

Chris Conte : D’ailleurs, petite anecdote, qu’est-ce qui différencie un génie d’un fou ? C’est que le génie, il a réussi d’une certaine façon. Alors certainement, psychologiquement, il y a d’autres trucs. Mais en vrai, c’est comme les entrepreneurs, pour paraphraser Oussama Amar, un entrepreneur qui coache d’autres entrepreneurs pour résumer. Justement, quand tu as une entreprise à succès et que tu as un dirigeant un peu fou qui fait des bêtises à droite, à gauche, les gens sont cléments, ils disent « Oui, il ramène de la tune, donc ce n’est pas grave. » Par contre, si tu ne ramènes pas de tune et que tu es fou-fou, c’est dead. Tu es mort. Du coup, c’est de dire « mais c’est pour cela qu’il ne réussit pas. » Alors qu’en vrai, peut-être pas, ce n’est pas corrélé.

Olivier Roland : Il y a des tas de gens comme toi qui n’ont pas réussi finalement à trouver la formule pour gagner leur vie avec leur excentricité, leur créativité.

Chris Conte : La créativité, ce n’est pas un facteur qui fait que cela va réussir. La créativité, c’est juste, je pense… Pourtant, la créativité, je l’élève du coup dans les plus hauts rangs. Mais être créatif, c’est juste trouver un moyen différent d’essayer de convaincre la masse de les intéresser. C’est trouver une manière détournée de répondre à un besoin pour répondre, grosso modo. Mais être créatif juste pour être créatif, aviser quelque chose que personne ne veut, cela ne sert à rien. Trouver des trucs, c’est facile, mais trouver des trucs qui marchent, c’est beaucoup plus dur, comme partout.

Olivier Roland : Et d’ailleurs, depuis que tu as réussi, quelle est la réaction de tes parents ?

Chris Conte : Mon père est décédé il y a un an et ma mère regarde mes vidéos et elle aime bien, et mon frère s’en fiche un peu.

Olivier Roland : Est-ce qu’elle est fière de ton succès ?

Chris Conte : Oui, elle est fière.

Olivier Roland : Du coup, tu n’as plus de commentaires désobligeants à table.

Chris Conte : Non, elle dit juste « Comment tu fais pour payer tous ces gens ? Est-ce que tu as des grands bureaux ? Comment tu fais ? » Je dis « Maman, il y a la tune, il y a la tune. ». « Ah ! D’accord. OK »

Olivier Roland : C’est vrai que pour les anciennes générations, ce n’est pas forcément facile d’expliquer ce qu’on fait. Ma mère, il faut que j’explique grosso modo tous les six mois ce que je fais parce que ce n’est pas facile pour elle de comprendre.

Chris Conte : Oui, c’est cela, en fait.

Olivier Roland : Du coup, toi, l’iconoclaste, le rebelle, celui qui sort des sentiers battus, est-ce que tu as des choses auxquelles tu crois et dont tu as l’impression qu’elles ne sont pas partagées par la majorité de la population ? Cela peut être des croyances, des manières de voir les choses différentes.

Chris Conte : Oui, je ne suis pas trop à critiquer les gens, mais j’ai l’impression quand tu vas dans les tendances Youtube ou ce genre de choses, les contenus culturels où on apprend des choses, où on éveille sa conscience ou son esprit, d’une façon ou d’une autre, ce n’est pas assez répandu. Je trouve que c’est un…

Évidemment, je prêche pour ma propre paroisse, on va dire, parce que je fais ce contenu. Après, moi, c’est quand même grand public, c’est-à-dire qu’on pourra trouver, dire « Ah ouais, mais cela ne s’adresse qu’à la masse parce que cela se veut quand même très accessible, sinon je n’aurais pas autant d’abonnés. Mais même qu’importe tout type de contenu, on apprend des choses pour résumer du ARTE.

Moi, j’adore ARTE, il y a plein de trucs ouf. Il faut un peu se poser. Bref, pour répondre un peu à ta question, je trouve que d’un point de vue général, l’humanité ou alors en tout cas peut-être par exemple la population française, la majorité, ils n’ont pas ce désir suffisamment ardent de vouloir s’élever à tous types. Ils sont beaucoup trop, à mon sens, à vouloir regarder du contenu divertissant au sens large. Mais le divertissement, cela ne t’élève pas.

Partagez votre avis en commentaire. Mais moi, je trouve que le divertissement, cela sert juste un peu à recharger ses batteries. Mais ce qui t’élève et ce qui te permet de te nourrir, de grandir et de devenir meilleur ou plus intelligent ou plus de sagesse, c’est de bouquiner, de regarder des vidéos d’enseignement au sens large.

Je ne sais pas si c’est l’école qui a un peu traumatisé les gens de l’enseignement, mais moi, l’école, cela ne m’a pas traumatisé parce que la notion d’école, c’est magnifique, mais c’est juste le système scolaire qui est nul. En tout cas, je trouve que c’est un gros bémol de la population en général et je pense que cela trahit aussi un niveau d’évolution qui n’est pas si haut que cela de notre civilisation. Et que si, par exemple, on se projetait dans des milliers d’années ou si on ne s’était pas autodétruit, on irait vers des gens de plus en plus à même d’apprécier des contenus culturels ou pour s’éveiller. Si on regarde trop des trucs un peu, cela va être des dégustations de bouffe ou alors des trucs où quelqu’un va montrer comment il a tuné sa voiture.

C’est bien. Il peut y avoir tout, mais en vrai, si c’est la majorité des contenus, cela montre que les gens ne sont…

Olivier Roland : Ils ne sont pas dans une démarche de développement. C’est plus pour passer le temps.

Chris Conte : Oui, cela donne une idée aussi du niveau d’évolution des gens, à quel stade ils sont. Parfois, j’imagine toujours d’autres civilisations extraterrestres dans la galaxie qui peuvent être très évoluées et je me dis « s’ils sont très évolués, forcément à un moment, ils ont arrêté de regarder des vidéos de kebab ou les mecs qui bouffent. »

Je ne sais pas, tu vois. Même si peut-être ils boufferont leur kebab de l’espace. Je ne sais pas.

Je me dis à un moment, il a dû y avoir un switch dans leur tête et ils ont essayé de continuer continuellement à apprendre. Et comme si l’école, c’était la vie elle-même, iI faut arrêter d’imaginer le système scolaire, tu sors de l’école, oui, c’est bon, tu as appris et maintenant, tu peux kiffer ta vie et puis t’acheter une voiture et puis une rolex. Enfin, cela n’a aucun sens. On apprend tout le temps.

Olivier Roland : On sent que cela t’anime cela. Du coup, c’est ta mission d’essayer d’apporter cela justement, ce qui manque à la société. Parce que c’est cela aussi qui te distingue de beaucoup de youtubeurs, tu ne fais pas que divertissement. Dans chaque vidéo, tu essaies d’enseigner quelque chose d’intéressant.

Chris Conte : Le divertissement, ce n’est pas mon cœur. Le cœur, moi, c’est le fait d’apprendre des choses et le divertissement, c’est le cheval de Troie pour intéresser la masse, mais ce n’est jamais le contraire. On ne va pas faire du divertissement, et après, on apprend des choses comme ci à droite, à gauche. C’est vraiment le contraire, dans le sens où on est là pour vous apprendre un truc et on va mettre de l’humour, des blagues, des trucs comme cela ou un peu de la légèreté, ou alors des musiques, tout cela, pour que le fait d’apprendre des choses puisse être bien placé. Un peu comme un gâteau qui est un peu amer, mais on met un beau nappage qui donne envie pour qu’on bouffe plus facilement le gâteau, même si le gâteau, en vrai, c’est bon. Cela serait plutôt un médoc. Mais un médoc, cela voudrait dire que la culture, ce n’est pas intéressant. Donc, oui, je ne fais pas un gâteau.

Olivier Roland : Est-ce que c’est une mission ?

Chris Conte : Oui, un peu quand même, je pense.

Olivier Roland : Est-ce que tu ferais du contenu purement divertissant ?

Chris Conte : Non.

Olivier Roland : Voilà, tu as quand même envie d’apporter cela.

Chris Conte : Oui. Après, comme j’ai plein d’idées partout, en fait, j’ai eu des idées sur des trucs de pur divertissement, mais…

Olivier Roland : Comme les jeux vidéo, par exemple.

Chris Conte : Oui, par exemple, les jeux vidéo que j’avais pu faire ou d’autres trucs que je n’ai pas forcément accomplis. Mais au bout d’un moment, cela me soûlait, ou alors, je trouvais qu’on a un temps de vie limité et puis on a des ressources limitées quand on a une entreprise et c’est bête de les gaspiller après pour des trucs qui ne vont pas nous intéresser nous, qui ne vont pas éveiller les gens.

Olivier Roland : Et c’est aussi une critique que je fais du système scolaire, c’est qu’il y a trop de gens qui en sortent en étant persuadés, souvent inconsciemment qu’ils n’ont plus jamais rien besoin d’apprendre.

Chris Conte : C’est vraiment les plus bêtes, ceux qui pensent cela.

Olivier Roland : Il y en a malheureusement ces comportements par défaut. C’est aussi un problème dans la nature humaine, clairement.

Chris Conte : Oui. Après, je pense, le système a quand même un peu bâti les choses. Je pense que dans d’autres trucs, en tant qu’être humain, on est ce qu’on est, mais en vrai, si on restructure la société, on pourra avoir d’autres types de comportements qui émergeraient. Tout comme, toi, comme tu as beaucoup voyagé, tu vois qu’aux États-Unis, au Japon, ou dans d’autres pays, ils ne pensent pas du tout pareil, mais pourtant, c’est le même ADN.

Olivier Roland : Oui, c’est cela qui est très intéressant. Quand tu sors de ta culture, tu vois tout ce qu’il y a de pas forcément normal, ou en tout cas, qui n’était pas si bon. Tu vois aussi les bonnes choses dans ta culture, mais tu vois aussi les trucs qui t’ont un peu formaté depuis l’enfance alors qu’il n’y a pas… cela peut être remis en question, en fait. Et c’est difficile de voir cela tant que tu ne sors pas de ta culture. Tu étais tellement omniprésent partout, tu l’entends partout, c’est dans l’inconscient collectif. T’en rendre compte par toi-même, c’est chaud.

Chris Conte : Oui, je suis d’accord. Quand tu es dans l’aquarium, tu ne te rends pas compte que tu es en train de boire une eau un peu viciée.

Olivier Roland : C’est une belle image, oui.

Chris Conte : Mais oui, c’est le cas. Quand j’ai quitté par exemple mon ancienne vie où j’ai trouvé un appart, je me rendais compte de ma façon de fonctionner d’avant quand j’étais avec mes parents,, et des choses qui pouvaient peut-être me limiter. C’est un peu comme quand tu changes de pays, tu te rends compte que dans ton pays, il y avait des trucs qui n’étaient pas si bien.

Olivier Roland : Donc là, tu viens de partager une croyance que tu as qui n’est pas partagée par la majorité des gens, est-ce que tu as des actions ou une action que tu fais régulièrement et dont tu as l’impression que c’est assez rare finalement ?

Chris Conte : Des actions à titre personnel ?

Olivier Roland : Une habitude, une pratique, une activité.

Chris Conte : En ce moment, je suis en train de développer mes rêves lucides, donc je me remémore de mieux en mieux mes rêves.

Olivier Roland : Parce que donc, les rêves lucides, c’est le fait de prendre conscience pendant que tu rêves que tu rêves. Du coup, tu peux prendre le contrôle de ton rêve.

Chris Conte : Exactement, c’est cela.

Olivier Roland : Cela commence par se rappeler de ses rêves en notant le matin dans ton carnet de tout ce dont tu te rappelles.

Chris Conte : Là, j’arrête les machins, on note. Je prends mon téléphone et puis je vais faire un audio. Il ne faut pas déconner. Le papier, c’est dead.

Olivier Roland : Voilà, on est au 21ème siècle.

Chris Conte : Après, je ne critique pas. Les gens, ils aiment bien le papier, mais en audio, c’est plus rapide et tu peux parler plus vite et tu perds un peu moins de temps quand même. Voilà, par exemple typiquement, les rêves, cela peut être intéressant.

Alors, les rêves en tant que tels, cela te permet de développer aussi ta mémoire, mais après, cela t’aboutis à des rêves lucides.

Déjà les rêves lucides, c’est un truc un peu bizarre. Mais il y a des trucs encore plus bizarres dans les rêves lucides, et moi, je m’intéresse au noyau le plus caché des rêves lucides. Je ne vous en dirais pas plus d’infos là-dessus, mais c’est que dans les rêves lucides, si tu réussis à en faire un, tu peux faire un truc que pas grand monde fait. Déjà, les gens qui font des rêves lucides, il n’y en a pas beaucoup et de récurrent, mais quand tu es dans les rêves lucides, c’est d’avoir la volonté de détruire le rêve. Et là, il se passe un truc bizarre, mais je n’en dirais pas plus.

Olivier Roland : Tu l’as déjà fait ?

Chris Conte : Nein, mais j’ai des retours. Non, je ne l’ai pas fait, mais je suis en développement par rapport à cela.

Olivier Roland : J’avais essayé de déclencher des rêves lucides et je n’ai pas réussi, malheureusement.

Chris Conte : Il faut une bonne hygiène de travail.

Olivier Roland : Mais cela fait partie de ma to do list de projets dont j’ai envie de faire. J’en ai déjà une naturellement quand j’avais 18-19 ans et j’avais vu des gens qui disaient que tu peux faire des trucs de fou, du genre demander à parler au responsable du rêve, donc là, tu parles à ton inconscient. Tu peux réviser des langues, tu peux pratiquer des trucs.

Alors après, il y a beaucoup de gens, c’est normal, tu t’amuses. Tu invoques les plus belles femmes du monde et puis tu t’amuses.

Chris Conte : Oui, tu peux kiffer et puis voir des trucs incroyables. Tu peux voler et tout évidemment.

Olivier Roland : Tu peux voler. Je volais beaucoup dans mes rêves lucides naturels.

Chris Conte : Oui, vraiment, tu peux parler à ton inconscient et découvrir des choses sur toi-même. Mais quand tu as l’intention de détruire ton rêve, il se passe un truc très bizarre et c’est pour cela que je ne rentrerais pas plus, mais tu vas sortir du rêve.

Olivier Roland : Mais tu veux toujours dormir.

Chris Conte : Je n’en dirais pas plus.

Olivier Roland : Là, c’est un bon teasing. D’accord. Tu feras peut-être une vidéo un jour sur le sujet.

Chris Conte : Si je réussis.

Mais voilà, parmi les trucs bizarres après, je lis des bouquins régulièrement. Ce n’est pas bizarre, mais il n’y a pas tant de monde que cela.

Olivier Roland : C’est clair. Et cela, tout le monde, vous pouvez tous faire le test, demandez autour de vous « Est-ce que tu lis des livres pratiques ? » et vous verrez que la grande majorité des gens ne le font pas.

Chris Conte : Je lis peu de romans, mais moi, cela va être sur Kindle notamment, mais cela peut être n’importe quelle liseuse. J’ai une liseuse aussi, mais Kindle, c’est quand même pratique. Je lis les bouquins dessus. Alors, cela ne m’empêche pas de les acheter en format papier après s’ils m’ont plu. Typiquement, « Sapiens » ou « Le Principe de Lucifer », je l’avais recommandé, ce sont des bouquins incroyables.

Je lis quasiment très peu de romans, par contre, ce sont des bouquins pratiques liés à la psychologie.

La psychologie, j’adore, mais ce n’est pas l’école qui m’a donné cette soif-là. Plein de livres, en fait. Vraiment j’ai l’impression de nourrir mon cerveau. Et moi, c’est l’un des trucs les plus importants, à part enseigner des choses aux gens, c’est de pouvoir me nourrir moi-même, et cela, j’adore, j’adorais.

Olivier Roland : Est-ce que l’entrepreneuriat, c’est important pour un rebelle intelligent ? Est-ce que le rebelle intelligent peut s’épanouir autant sans entrepreneuriat ?

Chris Conte : Je pense. La notion même d’entrepreneuriat, cela va être corrélé aux rebelles intelligents parce que quand tu es rebelle et que tu es intelligent, tu comprends que le salariat, ce n’est pas la seule voie et que pour être rebelle et intelligent, tu peux trouver des versions alternatives. Par exemple, être freelance.

Après, freelance, ce n’est pas toujours évident aussi, mais peut-être en gros, le must, c’est de trouver une sorte de hack qui va te permettre de gagner ton argent régulièrement et après de faire tout ce que tu veux. En gros, ce que je souhaitais avoir au début.

Maintenant, j’ai assez de tunes pour avoir une dizaine de personnes qui bossent avec moi et tout, mais cela m’a permis de pouvoir dégager encore plus de temps parce que je passe assez peu de temps sur mes vidéos maintenant concrètement. Ce sont des gens qui le font avec moi et qui le font pour moi aussi.

Mais quand tu es rebelle intelligent, oui, l’entrepreneuriat, même dans sa forme la plus simple, je pense que c’est quand même connecté.

Olivier Roland : Tu veux dire prestataire freelance, la forme la plus simple. Tu échanges ton temps.

Chris Conte : Oui, au sens large. Cela peut être même genre tu as trouvé une idée de site web ou d’appui et tu le fais, et du coup, tu as trouvé un truc pour pouvoir monétiser la chose, peut-être en vendant des trucs à côté ou en mettant des pubs ou des trucs comme cela. Ce qui fait qu’en demandant assez peu de temps de travail par rapport à quelqu’un qui fait ses 35 heures pour une entreprise, lui, il fera moins de travail et puis il fera un truc qu’il kiffe. Et il réussira à dégager un revenu passif, en gros.

Olivier Roland : On pourrait définir l’entrepreneur par le fait de se lancer dans des projets dans le but d’en vivre et des projets que tu crées toi-même, de se créer sa propre source de revenus. Donc, on peut faire cela à temps partiel et on n’a pas besoin d’avoir un salaire complet au début. Cela peut déjà être un complément.

Chris Conte : Après, évidemment, la façon dont ton audience va regarder plutôt ce genre de choses. Mais après en réalité, le salariat, ce sera à mon avis toujours la chose dominante et en vrai, c’est bien parce qu’on peut être salarié et vraiment aimer l’entreprise dans laquelle on est.

J’espère que les salariés avec qui je travaille, ils sont contents d’être là parce qu’on a un cadre épanouissant. Je leur ai mis des horaires libres parce qu’ils viennent quand ils veulent. Ils mettent leur temps quand ils bossent. Ils peuvent travailler à distance, donc ils ont une grande part de liberté et c’est cela aussi qu’ils aiment.

On peut trouver des entreprises dans lesquelles on aime ce qu’on fait et on peut être libre aussi.

Olivier Roland : Oui, après, il y a beaucoup de bullshit jobs, de boulots vraiment sans âme où tu ne t’épanouis pas. Mais clairement si tu bosses pour Elon Musk et que tu l’aides à coloniser Mars, il y a moyen d’avoir un emploi extrêmement gratifiant.

Chris Conte : Oui, mais tu n’es pas libre par contre, parce que Elon Musk, si tu ne fais pas tes 80 heures par semaine, il n’est pas content.

Olivier Roland : En fait, tu peux te connecter à une mission qui est plus grande que toi et qui te parle effectivement. Quand tu es entrepreneur, au moins c’est toi qui crées l’aventure, c’est toi qui crées la mission. Est-ce que tu pourrais redevenir salarié ? Est-ce que c’est quelque chose que tu ferais ?

Chris Conte : C’est mort. Franchement, ce n’est pas possible.

Déjà de par le passif que j’ai, je pense que je n’aurais pas de grande difficulté à trouver des moyens de gagner de l’argent ou à être prestataire ou à faire des trucs pour des entreprises. Mais admettons que je sois un peu inconnu et que je n’ai pas la notoriété que j’ai… je pourrais être salarié mais cela serait temporaire.

Olivier Roland : Ce serait un calvaire.

Chris Conte : Quelques années grand maximum pour gagner assez de tunes, pour faire autre chose. Mais dans tous les cas, ce ne serait jamais permanent.

Olivier Roland : Mais finalement, aujourd’hui, tu as développé des compétences qui font que, normalement, tu n’auras plus jamais besoin de faire cela ?

Chris Conte : C’est pour cela a priori que je pense que je n’aurais pas besoin.

Olivier Roland : Il y a un réseau aussi.

Chris Conte : Oui, voilà.

Olivier Roland : Finalement, c’est ça le rebelle intelligent qui explore l’entrepreneuriat. Il se développe aussi ses compétences pour être autonome et ne plus jamais devoir être dépendant. Enfin, on est toujours dépendant de quelqu’un. On est dépendant de ses clients quelque part ou de son audience.

Chris Conte : Oui, bien sûr, je ne suis pas complètement libre aussi évidemment.

Olivier Roland : Mais on a quand même beaucoup moins de contraintes que la plupart des gens. Toi, tu peux te lever à 11 heures du matin, ce n’est pas un problème.

Chris Conte : Ou 15 heures du matin, cela dépend.

Olivier Roland : Tu te lèves à 15 heures du matin, en général ?

Chris Conte : Non, cela dépend.

Olivier Roland : À quelle heure tu te lèves ? À quoi ressemble la journée typique de Chris, rebelle intelligent ?

Chris Conte : C’est vrai que je vais peut-être me réveiller plus dans les 10-11 heures, mais parfois je bosse jusqu’à 4-5 heures du mat ou alors je fais des trucs sur ordi, et puis je me réveille à midi, 13 heures.

Olivier Roland : Cela, c’est typique ou cela arrive de temps en temps.

Chris Conte : Typique ? Non, je pense que cela arrive quand même de temps en temps parce que le soir, je suis assez actif et mon cerveau est beaucoup plus réveillé. Tu as vu, on est un peu endormi et tout. C’est dur.

Olivier Roland : J’ai du mal le matin aussi.

Chris Conte : Cela dépendra des gens. Moi, comme toi, apparemment, on n’est pas trop matinal. Donc, je me réveille le matin, avant midi. En tout cas, c’est le matin. Après, cela dépend, mais en gros, je vais être avec mon équipe. Je suis sur l’ordi et je bosse sur plein de trucs différents.

Finalement, c’est assez peu Youtube en tant que tel. Par exemple, actuellement, il y a une grosse phase sur les recrutements. Je suis en train d’embaucher de nouvelles personnes, donc j’explore des nouvelles façons de recruter. Je n’utilise ni les CV, ni les lettres de motivation. Je fais des questionnaires assez loufoques maintenant, mais vraiment loufoques.

Olivier Roland : Donc ça, c’est pour le processus de recrutement.

Chris Conte : Par exemple, oui, mais cela varie tout le temps. Parfois, je réfléchis à des projets futurs ou je vais avancer sur des petits trucs ou des idées de formation, plein de trucs différents, ce qui fait que je suis très varié chaque semaine.

Olivier Roland : Alors, comment un rebelle intelligent qui, manifestement, utilise très peu de choses de ce qu’il a appris dans ses études, combien de pourcent tu estimerais de ce que tu utilises, ce que tu as appris ?

Chris Conte : Mais que dalle.

Olivier Roland : C’est cela, c’est zéro. C’est négatif. Après aussi, tu as dû désapprendre des choses.

Chris Conte : Oui, ce n’était pas si difficile comme il y avait si peu. Après aussi, ce n’est pas pour jeter la pierre sur les études, mais plus le temps passe et moins les choses que tu as apprises, tu t’en souviens. Même pour mes vidéos, les gens, ils ont trouvé cela intéressant, mais les vidéos qu’ils ont vues il y a cinq ans, ils ne s’en souviennent peut-être pas parce que ce n’est pas utile. Mais en vrai, dans l’école, il n’y a pas grand-chose que j’ai retenu et qui m’a servi.

Olivier Roland : Comment quelqu’un comme toi recrute ? Le diplôme, c’est un critère important ou pas ?

Chris Conte : Je m’en bats les couilles. Je m’en fous. Parfois, j’ai des discussions avec des gens qui ont des diplômes « Oui, mais c’est utile et tout. » Oui, certainement pour certains types de profession où le diplôme indique que tu peux l’embaucher. Je ne sais pas.

Par exemple, quelqu’un peut-être qui bosse en droit ou peut-être qui a un truc lié au journalisme, peut-être des trucs comme cela. Mais dans mon cas à moi, je m’en bats les couilles. Tous les gens avec qui je travaille et les gens que je peux imaginer employer, jamais je ne me suis dit « le diplôme, c’est important » et je le vois plus comme la théorie du signal, que tu connais.

Olivier Roland : Rappelle-moi.

Chris Conte : Théorie du signal, c’est qu’en gros, le diplôme, cela ne veut pas dire que tu es bon dans quelque chose, mais c’est peut-être un signal que tu es bon. Tout comme, en tout cas admettons, tu as fait 10 ans de marathon dans ta vie, cela ne veut pas dire que tu es un bon marathonien, mais cela veut dire que tu as travaillé là-dedans, donc peut-être tu vas être bon contrairement à quelqu’un qui ne l’aurait pas indiqué.

Les études, c’est juste un signal que peut-être tu es bon par exemple dans une école de commerce ou dans quelque chose où tu as fait de la rédaction ou de monteur vidéo, je ne sais pas. C’est peut-être un signal, mais je m’en fous après. Je fais un test de compétence et je le vois s’il a le signal.

Olivier Roland : Oui, une question que je pose dans mon livre, c’est de dire : les gens qui ont réussi avec le diplôme, ils ont peut-être juste montré qu’ils pouvaient réussir quoiqu’il arrive. Ce n’est pas parce que tu as un diplôme.

Chris Conte : Oui, c’est cela un peu le signal.

Olivier Roland : Si tu as réussi à avoir ton diplôme, et surtout si c’est un diplôme difficile, cela montre juste que tu es intelligent et travailleur, mais au final…

Chris Conte : C’est cela qu’on veut avoir. Les entreprises françaises peut-être ont plus de mal, mais moi, c’est cela qui m’importe, c’est de savoir si la personne est intelligente et travailleuse. C’est plus important que les diplômes et même que les compétences. Actuellement, je suis en train de voir parce que sur les gens avec qui je bosse, il y en a beaucoup que j’ai formé moi-même ou qui se sont formés sur le tas et qui sont très bons maintenant. Au début, ils ne sont pas performants. Il y a une période de latence où il faut que tu les entraines, un peu comme des apprentis.

Qu’est-ce que je disais d’ailleurs par rapport à cela ?

Olivier Roland : Tu disais que finalement, le diplôme, cela t’importe peu, voire même pas du tout et tu regardes donc l’intelligence, la volonté de travail et tu fais un test de compétence et tu formes les gens.

Chris Conte : Comme je teste plein de trucs, actuellement, je suis en train de me dire « même les compétences, je vais tester si c’est important ». C’est-à-dire qu’en vrai, quelle est la chose la plus importante ? Les diplômes, les compétences ou alors le potentiel ?

Le potentiel, pour moi, cela va être personnalité, intelligence, capacité d’apprentissage, pour résumer. Et entre les trois, je pense que le mieux, c’est le potentiel, ensuite les compétences et ensuite ce qu’on pourra appeler les diplômes. Les diplômes, déjà, je m’en suis toujours foutu. Donc, il ne reste plus que les compétences et le potentiel.

Mais en vrai, mieux vaut quoi ? Admettons, quelqu’un qui a des compétences, il est au niveau par exemple 50 dès le départ, et quelqu’un qui n’a pas les compétences mais qui a un bon potentiel, il est au niveau 10, par contre, il apprend plus vite tous les jours. Au final, au bout de X mois, c’est comme un investissement dans un bien immobilier s’il y en a un qui te rapporte moins, mais il te rapporte plus sur le temps. En vrai, c’est celui-là qui a le potentiel. C’est mieux parce que déjà, tu peux prétendre moins le payer comme il n’y connait rien, donc tu es aussi gagnant là-dessus. Au final, en X mois, il sera meilleur que celui-là qui a les compétences.

C’est une idée que j’ai et que je veux un peu tester aussi sur cela. J’ai déjà un peu testé parce qu’il y a des gens qui avaient le potentiel, mais pas les compétences, et que j’ai formés notamment en ce qui concerne le montage vidéo. Moi, les monteurs vidéo, je m’en fiche.

Olivier Roland : Non, c’est intéressant parce que ce dont tu parles finalement, c’est ce qu’on appelle « le savoir-être » plutôt que « le savoir-faire ». Ce n’est pas une pensée ultra répandue chez les entrepreneurs, mais j’ai l’impression que chez les entrepreneurs qui cartonnent, qui sont au top, c’est un peu plus courant. Entre quelqu’un qui n’a pas appris juste une compétence mais qui a le potentiel, clairement, tu vois que cela peut évoluer. En plus, il sera probablement reconnaissant que tu l’aies pris. Donc, tu penses qu’il y a de la place pour les rebelles intelligents dans ta structure ?

Chris Conte : Moi, je ne prends que des rebelles intelligents, maintenant.

Olivier Roland : Que des gens iconoclastes.

Chris Conte : Oui. Après, intelligent, non, mais à être trop rebelle, après, peut-être que la structure risque de ne pas te convenir parce qu’il y a peut-être un seuil dans lequel, après, tu éclates et que tu as besoin aussi d’avoir ton indépendance.

Olivier Roland : À la limite, cela peut être un tremplin de passé par toi.

Chris Conte : Je n’aime pas les tremplins. Je n’ai pas envie de servir de tremplin. J’évite justement que les gens m’utilisent. Ce n’est pas grave, mais qu’ils disent « oui, je vais rester 2 – 3 ans chez toi et ensuite, je vais voir un truc mieux. »

Olivier Roland : Si par exemple, la personne vient te voir et te dit « j’ai envie de devenir entrepreneur, tu m’as inspiré. »

Chris Conte : Oui. Là, je ne sais pas. C’est peut-être une pensée limitante, mais cela m’embête un peu de dire que je vais former quelqu’un qui va être bon et qu’au moment où il sera le meilleur, il va partir. Mais après, cela peut très bien fonctionner et cela fonctionne pour plein d’entreprises.

Olivier Roland : On sait qu’en France, on est assez prude sur l’argent finalement. Quand on compare aux États-Unis, par exemple, eux ils sont plus prudes sur le sexe et l’alcool. Nous, on est plus prude sur l’argent. Quel est ton rapport à l’argent et comment tu vois cela ?

Olivier Roland : Moi, je n’ai pas eu trop de prudesse. Non, ce n’est pas le terme, mais je ne suis pas prude par rapport à cela. Et même dans le premier EDK que j’ai fait où je parlais un peu de ma vie quand cela ne marchait pas, j’avais dit cash « Écoutez, je vais réussir certainement. Je ne sais pas trop comment, mais je vais réussir. Actuellement, j’ai 20 balles sur mon compte en banque. » Je ne savais plus combien j’avais, mais en gros, j’avais dit genre « je dois gagner 500 € par mois parce que je suis animateur », un truc comme cela.

J’aime bien être animateur en plus, c’était sympa, j’aimais beaucoup les enfants et j’inventais plein de jeux avec eux. Je leur faisais découvrir plein de jeux. C’étaient en fait mes cobayes.

Mais j’ai toujours dit combien je gagnais même aujourd’hui.

L’argent, c’est important et ce n’est pas important. Comme en France, ils le cachent, cela me donne envie d’en parler justement pour me démarquer. Mais juste parler de l’argent pour l’argent, c’est un élément parmi tant d’autres. Le fait de cacher l’argent et de ne pas dire, par exemple, tu parles avec quelqu’un et il te dit « Oui, j’ai un métier, on fait plein de projets. », moi, en fait, cela m’intéresse de savoir par exemple combien cela a coûté ce projet, ou alors avec cela, combien cela a coûté parce que c’est un élément du tout et si tu n’as pas cet élément, tu ne comprendras pas le tout. Mais tout comme s’il disait juste « J’ai fait un projet et cela m’a coûté 50 000 », je dis « oui, mais c’est quoi le projet ? »

C’est intéressant d’avoir plein d’éléments et l’argent est un élément parmi tant d’autres. Moi, l’idée, c’est juste de le rétablir dans le tout.

Olivier Roland : Oui, je suis d’accord avec cela.

Chris Conte : Mais ce n’est pas important l’argent, après. C’est important et ce n’est pas important.

Olivier Roland : Pour un entrepreneur, c’est comme le score à un jeu vidéo.

Chris Conte : Oui, c’est vrai. Mais après, quand tu es un rebelle intelligent et en tant qu’entrepreneur, tu as relativement bien réussi, genre, je ne sais pas, je me dis « à 5000 balles par mois, cela peut être élevé pour la plupart des gens ». Mais quand tu es assez malin et que tu sais hacker le système au sens large, gagner 5000 € par mois, c’est élevé. Mais en même temps, à 5000 balles, il faut savoir que tout l’argent que tu gagneras en plus, cela ne sert à rien, dans le sens où cela n’augmentera pas ton bonheur, cela n’augmentera pas ton degré de liberté.

Olivier Roland : L’étude scientifique que j’avais vue, c’était à partir de 6500 € par mois, au-dessus, tu n’as plus de bonheur.

Chris Conte : Oui, après, ce sont des idées de chiffres effectivement, mais en grosso modo, cela va vite plafonner.

Même 3000 balles par mois, cela dépend de tes besoins ou de tes coûts. Genre, si tu achètes un van et que tu parcours le monde avec 1000 balles par mois, tu es heureux. Après, si tu veux côtoyer de très beaux hôtels, là, il te faudra un budget un peu plus élevé.

Olivier Roland : Donc là, tu es à 5000 par mois en salaire à peu près ?

Chris Conte : Non. Franchement, j’ai peu de besoins personnels et je dois être plus proche de 1 000 ou 2 000 €.

Mais après, c’est différent parce que quand j’ai besoin d’un truc, cela passe par la société. En fait, c’est biaisé. Je veux faire un voyage, il y a toujours un lien avec Youtube, donc je ne paie pas le billet de train ou alors le… Il y a plein de trucs qui font que…

Olivier Roland : Oui, tu as un train de vie supérieur.

Chris Conte : Oui, je n’ai pas besoin de me soucier de cela.

Olivier Roland : Cela, c’est une démarche de rebelle intelligent et c’est aussi une chose que beaucoup de gens qui n’ont pas d’entreprise ne comprennent pas, c’est qu’il y a énormément de choses qui peuvent passer par l’entreprise. Alors, il faut faire attention à ne pas faire d’abus de bien social.

Chris Conte : Non, mais sans abuser, évidemment. Il y a beaucoup de choses que tu peux justifier et qui ont un sens.

Olivier Roland : Oui, justifier oui. Et c’est intéressant de passer par l’entreprise parce que dans ce cas-là, en fait déjà vous allez pouvoir récupérer la TVA dans de nombreux cas, pas toujours, mais dans de nombreux cas et aussi cela va passer en charge, cela veut dire que vous n’allez pas payer d’impôt sur la société dessus. Alors que quand tu es salarié, tes dépenses, tu ne peux pas les déduire dans ton salaire.

Chris Conte : J’avais fait un petit calcul par rapport à cela. Et entre quelqu’un qui, admettons, il a une société où il se paie individuellement, genre tu veux t’acheter un appareil photo à 1 000€, si tu le paies, si tu paies ton appareil avec la société, il coûtera un tel montant et avec ton argent propre, il coûterait quasiment deux fois plus, en tout compris. C’est-à-dire tu retires la TVA, l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu. Tout compris, quand tu passes par ton propre argent propre, cela te coûte à peu près deux fois plus.

Olivier Roland : Voilà, vous divisez les prix par deux pour savoir à peu près combien cela coûte réellement à l’entreprise. Et c’est comme si, à chaque fois que tu achètes un truc à 1000€, tu t’étais donné un salaire de 2000 € mais défiscalisé.

Chris Conte : Oui, c’est cela, un peu.

Olivier Roland : Donc, en termes de chiffre d’affaires, le khundar, on en est où là ?

Chris Conte : Je pense à peu près autour des 50 000 € par mois.

Olivier Roland : 50 000 par mois, donc, cela fait 600 000 par an.

Chris Conte : Oui, à la louche. Je n’ai pas les chiffres, mais cela doit être comme cela.

Olivier Roland : C’est déjà une belle réussite pour du Youtube game.

Donc, tu es déjà arrivé à un beau niveau de réussite. Tu es libre aujourd’hui. Tu inspires des millions de personnes là aujourd’hui. Au moment où on parle, tu as 2,5 millions d’abonnés quand même, tu fais partie des gros youtubeurs francophones. Tu gagnes bien ta vie, tu vis dans un environnement extraordinaire, tu as une dizaine de personnes qui bossent pour toi. Est-ce que des fois, tu te dis « OK, c’est quoi l’étape suivante ? » Est-ce que des fois, tu te dis « j’ai déjà accompli beaucoup de choses, maintenant, il faut que je trouve un autre projet qui va m’animer » ?

Chris Conte : Ce n’est rien. Olivier, ce n’est rien cela. Moi, à part la créativité, j’ai une ambition démesurée, je l’admets. C’est extraordinaire comme tu le dis tout ce que j’ai actuellement, mais en même temps à titre personnel, je m’en fiche. J’ai besoin de peu, honnêtement franchement. Et vivre dans un van, c’est un projet que j’ai aussi un peu loufoque, de pouvoir un peu faire un kif comme cela avec très peu de trucs, un peu en mode minimaliste. Mais après, vis-à-vis de ma société, le Khundar, et d’autres trucs que je veux créer, l’état actuel dans lequel on est, c’est comme si du coup on avait parlé à Elon Musk il y a 30 ans. Pour moi, c’est que dalle. Il y a énormément de choses qui arriveront et qu’en tout cas, je vais tenter.

Olivier Roland : Oui, Elon Musk, il y a 30 ans, effectivement, c’était un no body.

Chris Conte : Après, il avait 20 ans.

Olivier Roland : Mais même il y a 20 ans, il était dans Paypal effectivement, c’était déjà beau, mais ce n’était rien par rapport à ce qu’il a accompli.

OK, donc pour toi, c’est juste une première étape et tu vois une courbe exponentielle.

Chris Conte : Là, j’ai franchi plus qu’une étape, mais c’est cela, c’est l’idée. C’est qu’il y a des trucs qui vont dépasser ce qu’on peut imaginer pour un youtubeur normalement.

Olivier Roland : Donc pour toi, le bonheur, c’est dans le fait de toujours se développer, toujours se dépasser ?

Chris Conte : Après, le bonheur, c’est une question intéressante et cela rejoint aussi le fait d’être rebelle intelligent parce que cela te permet d’accéder plus facilement peut-être au bonheur. Moi, d’après mes dernières informations, genre l’espion, le bonheur est un truc qui est difficile à atteindre. Et il y a plein de manières de pouvoir améliorer son confort ou son bonheur au quotidien, mais en gros, le bonheur n’est pas un état stable. Le bonheur, c’est la croissance de son être pour résumer.

Dans une entreprise, même dans les États, les gouvernements disent « la croissance, c’est important », et quand tu stagnes, ce n’est pas bien et quand tu es en décroissance, c’est la merde. Pour quelqu’un, ce n’est pas important qu’il gagne 2000 €. Ce n’est pas important qu’il gagne 1000 ou 100 000. L’important, c’est qu’il ait le sentiment d’augmenter. Plus l’augmentation est rapide, plus le bonheur est intense.

Et au moment où tu stagnes et tu atteins 5000 € par mois et tu ne bouges plus, ton bonheur va se mettre à stagner et à régresser. À mon avis et d’après les dernières recherches, apparemment, ce serait un peu lié à cela.

Donc, si tu as toujours des projets et que tu es toujours allé de l’avant, tu as toujours cette excitation et cette motivation, et je pense qu’on n’arrête jamais d’apprendre.

Olivier Roland : Comment tu vois le point de vue des bouddhistes qui vont te dire que la souffrance vient du fait qu’on veut toujours plus et qu’il faut savoir se contenter de ce qu’on a ? Est-ce que tu n’es pas d’accord avec cela ?

Chris Conte : C’est vrai, mais en même temps, c’est le moteur de l’humanité. C’est vrai, c’est que si tu réussis justement à te… Après, cela dépend toujours plus. Évidemment, après, d’un point de vue consumériste d’avoir toujours envie d’une maison ou d’une voiture plus grande. Tu vas avoir le plaisir d’acheter peut-être ta nouvelle bagnole, ta nouvelle maison plus grande. Le bonheur, tu vas l’avoir parce que tu es dans la croissance, la croissance par rapport à ta situation passée. Mais dès que tu l’as eue, au bout d’un moment, cela te stabilise et tu as oublié.

Après, les biens individuels, je trouve que c’est un peu naze. Cela trahit en fait un niveau d’évolution un peu archaïque de la civilisation si on accorde trop d’importance aux biens individuels ou aux biens matériels. Par contre, si on accorde plus d’importance aux biens immatériels et spirituels, par exemple, les bouquins, tout un type de choses, des trucs que tu veux faire, des voyages… où là, tu apprends des choses, là, tu es toujours dans l’envie d’apprendre, de développer, de découvrir des gens, des cultures, des nouvelles façons de penser, et là, tu apprends tout le temps. Du coup, tu es toujours dans cette vague de plaisir ou de ce qu’on pourra appeler le bonheur.

Olivier Roland : J’ai lu un livre récemment qui est le meilleur livre sur le bonheur que je n’ai jamais lu, cela s’appelle « L’hypothèse du bonheur », et l’auteur étudie justement toutes les philosophies antiques, notamment le bouddhisme, mais aussi le stoïcisme et d’autres, et les étudier au regard de la science moderne. Il critique notamment les bouddhistes en disant qu’ils allaient un peu trop loin.

Et moi, je crois beaucoup à la notion de cycle, c’est-à-dire que tu vas avoir des cycles où tu vas te booster à fond pour passer au niveau suivant, donc désirer plus, et il y a un moment, tu vas dire « OK, maintenant, je me repose un peu, je relâche un peu la pédale d’accélération et je vais profiter de ce que j’ai semé un petit peu. » Tu en profites un peu et puis tu passes au niveau suivant. Mais toi, tu es plutôt toujours dans le fait de te développer en permanence.

Chris Conte : Non, mais c’est vrai cette histoire de cycle. Après moi, j’ai quand même une très bonne résilience et j’assimile assez vite ce genre de choses. Donc, dès que j’atteins un palier supérieur, il y a un moment où je dis « Oui, c’est bon », mais cela ne dure pas longtemps. Après, je suis encore à vouloir celui du dessus et tout cela.

En vrai, il y a toujours ces trucs. Cela fait un escalier. Un moment, cela stabilise, après, je repars sur un autre et cela augmente continuellement. Mais oui, il y a des moments un peu plus de vacances, mais ce n’est pas long.

Olivier Roland : Donc là, quel est ton grand projet ambitieux qui va te porter pour les mois et les années à venir ?

Chris Conte : Il y en a plein.

Olivier Roland : Est-ce qu’il y en a un en particulier qui te tient plus à cœur que les autres ?

Chris Conte : Il y en a parmi les prochains, oui, mais je n’en dirais pas plus.

Olivier Roland : OK, teasing. C’est comme pour le rêve, on verra plus tard.

Pour terminer, est-ce que tu as trois livres qui t’ont particulièrement impacté et que tu recommanderais aux rebelles intelligents ?

Chris Conte : Oui, bonne question.

Pour les rebelles intelligents, parmi les derniers bouquins qui m’avaient plu, il y avait « Sapiens », il y avait « Le Principe de Lucifer » dont j’ai un peu parlé dans cette interview. Mais ce n’est pas lié au fait de devenir indépendant ou alors de devenir rebelle, ce sont vraiment des bouquins de sociologie, psychologie, anthropologie, on va dire, qui apprennent plein de choses sur la façon dont l’humanité fonctionne. Mais ce sont des bouquins extraordinaires, cela étant.

Olivier Roland : Sapiens, cela peut vraiment t’ouvrir les yeux sur certains mécanismes, effectivement.

Chris Conte : Après, de là à devenir plus malin que la moyenne des gens, je ne sais pas. À quel système, cela, je ne pourrais pas dire. Après sinon, des biographies d’entrepreneurs. Il y en avait un notamment qui s’appelait « L’entreprise du bonheur », du mec qui avait fait Zappos, une entreprise de chaussures aux États-Unis.

Olivier Roland : Oui, absolument.

Chris Conte : Voilà. Je les ai lus il y a un peu plus longtemps et, du coup, j’ai un peu moins cela en tête. Mais par exemple, la biographie de Steeve Jobs qui était aussi hyper intéressante. Celle de Bill Gates était extraordinaire. Je n’aime pas Microsoft, cela me fait chier. Mais Bill Gates, ce n’est pas juste Microsoft et elle était géniale.

Cela ouvre la voie, cela ouvre les yeux aussi sur une façon de fonctionner différemment. On voit les gars, ils sont forts. Cela te permet un peu de te débloquer et d’ouvrir ou de casser des pensées limitantes.

Donc, ce sont vraiment les biographies. En plus, cela fait un peu roman par les sens, comme on voit la vie de quelqu’un, mais en plus c’est vrai. Et cela, je trouve cela génial, les biographies vraiment pour débloquer des trucs, énorme.

Olivier Roland : Écoute, merci Chris, tu as partagé énormément de choses.

Pour terminer, est-ce que tu as un conseil à partager à un rebelle intelligent ? Là, les personnes qui nous regardent à la fin de cette interview, elles sont vraiment motivées. Il y a peut-être quoi ? 25% des gens qui sont arrivés jusqu’au bout.

Chris Conte : Je dirais même 25 personnes. Donc, les 25, vous êtes les…

Olivier Roland : Vous êtes au top.

Donc, est-ce que tu aurais quelque chose à leur recommander ? Peut-être qu’ils te voient, ils disent « waouh » et qu’ils sont au stade où tu étais quand tu ne savais pas trop quoi faire, mais ils ressentent cet appel de réussir autrement. » Quel conseil tu pourrais leur donner ?

Chris Conte : Ce n’est pas évident parce qu’évidemment, il y a plein de trucs. Mais peut-être parmi les meilleures choses, cela va être d’avoir un boulot ou alors d’être chômeur.

Non, pardon, un truc sérieux.

Cela va être de récupérer de la ressource, donc la ressource au sens large, cela veut dire des bouquins. Si vous n’avez pas goût à la lecture, honnêtement, si on n’a pas goût à la lecture, il faut apprendre à avoir goût à la lecture parce qu’on n’est ni rebelle ni intelligent si on n’a pas goût à la lecture.

Après il y a : écouter des livres audio.

Avec Audible, par exemple, le machin d’Amazon, cela marche bien. Moi, j’en écoute aussi. Du coup, je fais d’autres trucs en même temps. Cela peut être l‘occasion de te balader. J’ai visité plein de lieux en écoutant des livres.

Sapiens, je l’ai écouté en full audio. Cela a duré 30 heures, mais c’était énorme. Tu vois, par exemple.

Lisez ou écoutez des livres, mais pas des romans. Les romans, c’est bien, mais écoutez des trucs qui vont vous instruire, qui vont vous éveiller.

Après, ne restez pas que dans la théorie et appliquez au maximum. Trouvez une idée de business.

Essayez éventuellement de vous faire coacher peut-être à travers des formations, des choses plus concrètes. Oui, du concret, après vraiment de passer à la pratique.

Olivier Roland : Voilà, de toujours apprendre. Et clairement, la lecture, cela en fait partie, ou en tout cas, l’écoute de livres audio. Il n’y a vraiment aucune excuse aujourd’hui pour ne pas se former avec cela.

Chris Conte : En fait, il faut se dire que la lecture, comme finalement assez peu de la population va le pratiquer, et la lecture intelligente au sens où cela va être des bouquins de développement perso, ou alors des trucs liés à cela, ou sur l’entrepreneuriat et tout cela. Finalement, il y a relativement peu de gens dans la population. Sur 100 personnes, je ne sais pas combien il y en a, mais assez peu. Forcément, si vous faites cela, vous allez vous démarquer automatiquement de la masse des gens. Donc, vous serez déjà un rebelle d’une certaine façon.

Olivier Roland : Merci beaucoup Chris d’avoir partagé cela.

Chris Conte : Merci, Olivier.

Olivier Roland : Voilà, chers amis rebelles intelligents pour ce tout premier épisode, ce tout nouveau podcast.

C’est le premier, si vous l’avez aimé, vous êtes libre de m’aider à l’améliorer en laissant un commentaire tout simplement sur votre plateforme de podcast préférée.

En termes de fréquence, je vais essayer d’interviewer un rebelle intelligent par mois. Le but, c’est que vous ayez comme cela, régulièrement, des témoignages de gens inspirants qui ont créé leur propre aventure dans la vie pour que vous puissiez le faire aussi.

Si tu as écouté cette interview sous forme audio, sache qu’il y a une vidéo dans laquelle on voit les bureaux de Chris qui sont très visuels, très artistiques sur la chaîne Youtube des Rebelles Intelligents. Pour la visionner clique ici.

Je te dis à très vite pour la prochaine interview de rebelles intelligents. En attendant, n’oublie pas, sois rebelle, sois intelligent et fais partie des gens qui se bougent et qui créent leur propre aventure dans leur vie.

Tchao !

Reader interactions

6 Replies to “Poisson Fécond : de cancre à Youtubeur à succès”

  1. C’était juste passionnant. J’etait vraiment contente quand j’ai appris que c’est lui qui allais être interviewer.

    Chris à été la personne qui m’a pousser/motiver à quitter l’ecole. (Chris si vous lisez ceci coucou ahahah ^_^’)

    Et ce pour le meilleur et pour le pire.

    Aujourd’hui je me pose énormément de questions. Vos parcours sont inspirants. J’aimerai tellement pourvoir discuter avec des personnes comme vous. De quoi je ne saurai pas dire exactement. De tout peut être. J’ai tellement de questions…Ce serais terriblement enrichissant.

    Si vous y êtes ouvert vous avez mon email ahah.

    Actuellement j’ai pour projet (tres grossièrement) de lancer un blog sur l’autonomie. Apprendre/réapprendre a vivre, se poser des questions, sur soi, sur tout, avoir un esprit critique, apprendre a gerer son argent, son alimentation.

    A très long terme je voudrai créer un ecovillage rempli de personnes qui veulent avancer, avec des projets et produits des plus locals possible, des alternatives, etc…

    Mais c’est énorme, et je me pose des centaines de questions, surtout éthiques, sur la nature humaine, sur le sens des choses, de nos actes en tant qu’humains…

    J’ai parfois du mal à y trouver des réponses. Ça manque de débat avec d’autres personnes comme moi dans ma vie.

    J’ai screen les livres que vous conseiller en attendant. Ils m’aiderons sûrement à y voir plus claire, c’est toujours une expérience en plus.

    Merci pour cette vidéo en tout cas, c’est ce genre de chose qui aide à maintenir la flamme qui brûle en moi, qui m’aide à avoir espoir, qui m’aide à avancer et a réfléchir aussi.

    Bref, c’était génial ! ^_^

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  2. Le 25 personnes Ahahaha. Merci Olivier Merci pour Chris pour conforté l´idée de lire pour mettre en pratique au maximum.

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  3. philippe delemarle juin 8, 2021 at 11:18 pm

    Bonjour, dans le podcast, chris indique qu’on pourrait résumer la licence de psychologie en dix livres. Pourriez vous me donner la liste.

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  4. Bonjour et merci pour ce podcast très intéressant et inspirant pas mal d’histoires et d’anecdotes qui redonnent envie d’affronter la vie et d’évoluer vers une vie de rebelle intelligent
    Merci encore.

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  5. merci à vous deux pour cet échange ; rebelle intelligente depuis toujours et peut-être de plus en plus avec mes 67 ans ; je souhaite que pas seulement 25 mais 100% vous écoutent jusqu’à la fin ! merci :))

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  6. Passionnant ! J’ai écouté jusqu’au bout alors qu’effectivement de prime abord, je pensais que ce serait trop long.
    Bravo pour le format, l’authenticité et le partage d’expériences. Belle émulation. J’attends le prochain interview avec impatience :o)

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