Arnaqué, il perd sa fortune… et la reconstruit en deux mois (et comment créer des revenus passifs)

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Transcription texte de l’interview :

Olivier Roland : Il était un entrepreneur à succès, et quand il était au sommet, il s’est fait carrément arnaquer.

Jean-Luc Monteagudo : On m’a eu de par ma cupidité. C’est ma cupidité qui m’a motivé à me faire escroquer en fait. Et d’ailleurs, c’est comme cela qu’on a les gens, tu vois.

Olivier Roland : Au point de se retrouver surendetté.

Jean-Luc Monteagudo : J’étais surendetté parce qu’il a vendu en mon nom des choses et je n’étais même pas au courant.

Olivier Roland : Et pourtant, il a pardonné à son escroc.

Jean-Luc Monteagudo : Je vais être dans l’énergie du pardon. Je ne veux avoir vraiment aucune haine, aucune pensée face à cela. Donc, oui, je suis allé le retrouver, lui serrer la main et lui dire « je te pardonne », et je suis parti.

Olivier Roland : Et, tenez-vous bien, il a tout récupéré en 2 mois. Il a aujourd’hui revendu ses entreprises, vit de son capital et de ses Royalties, et se consacre à la musique et au fait d’aider son prochain. Il est pourtant parti d’origines modestes. Il a un DUT technique de commercialisation.

Jean-Luc Monteagudo : J’ai fait un DUT technique de commercialisation.

Olivier Roland : Il a été policier municipal.

Jean-Luc Monteagudo : Je suis allé à la police municipale juste pour voir.

Olivier Roland : Puis, il est devenu un – je le cite – « Entrepreneur pas ouf qui faisait quelques centaines d’euros par mois ».

Jean-Luc Monteagudo : J’étais vraiment « l’Entrepreneur pas ouf qui faisait quelques centaines d’euros ».

Olivier Roland : Juste pour retarder le fait de prendre un boulot.

Jean-Luc Monteagudo : Je retardais l’inévitable, l’échéance de trouver un travail.

Olivier Roland : Parce qu’il trouvait que créer une boîte, c’était la pire des choses à faire.

Jean-Luc Monteagudo : De ce que moi, j’ai vécu, créer une boîte, c’était la pire des choses à faire, vraiment la pire.

Olivier Roland : Il s’est pourtant accroché, au point de gagner un an de revenu en quelques jours.

Jean-Luc Monteagudo : Plus d’un an de revenus à faire des photos, à essayer de trouver des clients… ou faire des sites, et cela, en quelques jours.

Olivier Roland : Puis, il a été entrainé dans une spirale infernale, au point de mentir à son audience.

Jean-Luc Monteagudo : Cela m’a incité à devenir une personne que je pense, au fond, je ne voulais pas être, mais que je suis quand même devenu, qui extrapole beaucoup, qui ment je pense. C’est-à-dire qu’il y a des moments où ce n’est plus extrapolé, c’est du mensonge. Je me mentais à moi-même et je croyais tellement à mes mensonges que bon…

Olivier Roland : Tu disais, par exemple, je vais être le prochain Google.

Jean-Luc Monteagudo : Non, je mentais sur des chiffres, ce genre de truc.

Olivier Roland : Tu mentais sur tes chiffres, oui ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, sur ce que j’avais fait, certains accomplissements.

Olivier Roland : Et de tomber dans une surenchère de bling-bling.

Jean-Luc Monteagudo : Et c’était tous à base de qui paraitra le plus friqué. Donc, je me foutais des voitures. J’ai commencé à m’acheter des voitures de sport, enfin, à louer des voitures de sport, en leasing.

Olivier Roland : Avant de comprendre qu’il se fourvoyait et de commencer son chemin vers la rédemption.

Comme vous allez le voir, l’aventure de Jean-Luc, alias Jeck, est passionnante, semée d’embuches, et inspirante pour toutes les personnes imparfaites qui veulent réaliser quelque chose de beau, quelque chose qui a de la gueule. Donc si toi aussi, tu es une personne imparfaite qui veut réaliser quelque chose de beau et qui a de la gueule, cette interview devrait t’intéresser. C’est parti.

<Générique>

Olivier Roland : Salut les rebelles intelligents. Je suis actuellement avec le seul, l’unique, le vrai, Jean-Luc.

Jean-Luc Monteagudo : Ça va ?

Olivier Roland : Comment ça va ?

Jean-Luc Monteagudo : Ça va, super. Merci.

Olivier Roland : Écoute, nous sommes actuellement dans les bureaux de Chris de Poisson Fécond. On nous a invités là au Khundar parce que nous n’habitons pas au même endroit. Moi, je suis à Dubaï. Toi, tu es à Nice. Donc, nous nous sommes retrouvés à peu près au milieu.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Alors, tu étais à Paris avant.

Olivier Roland : À Lyon, c’est pour cela. Et j’ai voulu t’inviter parce que tu as un parcours quand même assez exceptionnel. Tu es tombé dans la marmite de l’entreprenariat très jeune, à 17 ans.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Tu es un serial entrepreneur, tu as créé plein d’entreprises. Tu en as revendu plusieurs. Ce qui te permet aujourd’hui de… voilà. Tu pourras arrêter de travailler jusqu’à la fin de ta vie alors que tu as…

Jean-Luc Monteagudo : J’ai arrêté.

Olivier Roland : Tu as arrêté. On va en parler justement, et tu as 27 ans ?

Jean-Luc Monteagudo : J’ai 29.

Olivier Roland : Tu as 29 ans. Donc, c’est quand même très jeune. Il n’y a pas beaucoup de gens qui peuvent se vanter d’avoir atteint ce résultat aussi jeune. Et en plus de cela, tu as négocié des Royalties et tu as des revenus passifs qui te permettent de vivre très confortablement, même si tu n’avais pas ce pécule. Et en plus de cela, tu as vraiment une philosophie qui fait que tu vas plutôt rechercher à maximiser ta qualité de vie, et puis toutes tes expériences, plutôt que de vouloir faire grossir ta boîte le plus possible.

Jean-Luc Monteagudo : Tu as tout résumé, on peut s’arrêter là.

Olivier Roland : Voilà. Ecoute, merci d’avoir été là, c’était vraiment super.

Tu vois, je commence toujours les interviews de ce podcast par une question à la fois intense. Est-ce que tu es prêt ?

Jean-Luc Monteagudo : Balance tout, vas-y.

Olivier Roland : Est-ce que tu as l’impression d’avoir une vie atypique ? C’est vrai que c’est un peu bizarre de poser cette question après tout ce que j’ai dit, mais quel est ton sentiment par rapport à cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, on ne va pas se mentir.

Olivier Roland : Mais du coup on a toujours l’habitude. Quand on vit sa propre vie, au bout d’un moment, on s’y habitue. Tu ne trouves pas ? Est-ce que tu as toujours ce recul de te dire « C’est quand même extraordinaire ce que je suis en train de vivre ».

Jean-Luc Monteagudo : De fou furieux, mais bien sûr. Je ne sais pas si tu t’imagines, ne serait-ce qu’avoir le luxe de te réveiller à l’heure où tu veux, de ne pas avoir de contrainte, que ce soit temporel, géographique, financière… dans ma petite échelle, je ne suis pas Crésus non plus, qu’on soit d’accord. Mais le fait de faire de ce que tu veux, vraiment le coup du réveil, c’est important, parce que moi, c’était mon objectif de base quand même. C’est le fait de me dire « je peux me réveiller quand je veux ».

Le fait de te dire « Regarde, j’étais à Nice ce matin. Là, je suis à Lyon. Demain, je serai à Paris. » Quand je suis à Nice, c’est pour vivre ma vie de retraité. Quand je suis à Lyon, ici, c’est pour faire un petit mastermind et donner ce que je peux donner avec mon expérience d’entrepreneur. Et quand je vais sur Paris là, c’est pour aller enregistrer des musiques. Regarde juste mon sourire. C’est incroyable. Cette vie est incroyable. Non. Incroyable, vraiment.

Olivier Roland : J’imagine que la plupart de tes amis ne sont pas du tout dans cette liberté-là aujourd’hui. La plupart sont « normaux », j’imagine, c’est-à-dire qu’ils sont employés, ou est-ce que tu as plutôt des amis entrepreneurs ?

Jean-Luc Monteagudo : Cela dépendait, avec le temps. À l’époque, j’avais, alors « des amis », c’est un bien grand mot. C’est un très, très grand mot surtout quand on est dans l’entreprenariat. Mais j’avais des copains, des bons copains. Et oui, c’était entrepreneur. Et je pense même que j’avais vachement de mal à cerner et à comprendre l’état d’esprit des gens qui n’étaient pas entrepreneurs.

Olivier Roland : D’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Il faut savoir que je pense que je jugeais beaucoup. J’étais beaucoup plus dirigé par mon ego. En tout cas, je n’avais pas mis mon éveil dessus. Et puis, j’étais très orgueilleux, très prétentieux et j’étais en mode « make money », il faut que je fasse de l’argent. Donc, mon entourage aussi… et je pense en somme ma gravité avec ces mêmes valeurs profondes. Maintenant, l’argent n’étant plus ce que je recherche, mais plus maximiser ma liberté et surtout ma richesse réelle qui est pour moi le bonheur. Il n’y a que mon bonheur qui, pour moi, compte. Je me sens riche parce que je suis très heureux. C’est tout.

Je dirais que mon entourage, en fait, ce sont des gens qui sont juste super heureux. Et regarde, il y a Chris, il est entrepreneur et il fait des chiffres qui sont combien intéressants, surtout au vu de son jeune âge, et du travail qu’il mène.

Regarde Sam qui est aussi entrepreneur, l’auteur de sa petite échelle à lui, qui lui serait plus en mode un peu freelance. Et je pense que oui, il y a plein de gens qui gravitent sont des gens soit freelance, soit des gros entrepreneurs, soit des artistes. Moi, maintenant, j’ai eu la chance de côtoyer surtout des stars qui ont des influences…

Olivier Roland : Parce que là, tu as prévu de te lancer dans la musique. On en parlera plus tard.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, voilà. Tout le panel de gens que je fréquente est assez différent, mais je pense que le point qui les rallie, c’est qu’ils sont super épanouis et je pense que vraiment ils ne veulent que du bonheur et ils veulent transmettre de l’amour.

Olivier Roland : Est-ce que tous ces gens épanouis, ils sont plus libres que la moyenne d’après toi ?

Jean-Luc Monteagudo : À fond.

Olivier Roland : Oui. Et tu penses que c’est corrélé. Ils sont plus épanouis parce qu’ils sont plus libres ?

Jean-Luc Monteagudo : Cela ensuite, je pense que très certainement, c’est propre à eux. Moi, je pourrais que le rallier à moi, et pour moi, oui, c’est un lien direct très clairement.

Olivier Roland : Quelles études tu as faites pour arriver là où tu en es ? Est-ce que déjà, il y a une relation entre les études que tu as faites et les métiers que tu as pu faire ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui et non. C’est bien une réponse à la française cela. Oui et non, tu te démerdes maintenant. En fait, j’ai fait BEP électrotechnique et juste un an sur les deux. Ensuite, j’ai bifurqué sur un BEP qui s’appelait MRC, je crois, mais en gros, c’est BEP vente. Ensuite, bac pro commerce. Ensuite, j’ai fait l’université, j’ai fait un DUT technique de commercialisation. Maintenant, je donne des cours en tant que prof vacataire depuis 5-6 ans maintenant, je crois.

Olivier Roland : Donc, tu es un exemple de prof qui est entrepreneur et qui…

Jean-Luc Monteagudo : Prof, c’est un bien grand mot. Il faut avoir l’humilité de dire le mot qui est vacataire, en tout cas je peux enseigner.

Olivier Roland : D’accord. En tout cas, tu donnes des cours.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Tu donnes des cours, et là, il n’y en a pas des milliards d’exemples d’entrepreneurs qui donnent des cours à l’université. Donc, c’est cool de savoir que cela existe.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, à l’UPEC, là où j’ai fait mes études.

Olivier Roland : OK.

Jean-Luc Monteagudo : À Paris-Descartes aussi. Et même, j’ai même pu faire du consulting chez Google et tout. Je pensais qu’on était plusieurs.

Olivier Roland : Mais non, il y en a plusieurs. Ce n’est pas cela, c’est que dans la plupart des cursus, ce n’est pas le cas, c’est plutôt des profs qui sont profs.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, très clairement, cela par contre, oui. Ensuite, après le DUT, j’ai fait une licence e-commerce, et entre les deux, j’ai travaillé à la police.

Olivier Roland : Tu as travaillé à la police ?

Jean-Luc Monteagudo : Il y a peu de gens qui le savent cela.

Olivier Roland : OK. Et tu faisais quoi à la police ?

Jean-Luc Monteagudo : J’étais ATPM : Assistant Temporaire de Police Municipale. J’idéalisais le métier de policier. Mais en tant que fonctionnaire, je ne pouvais pas avoir et ma société et être policier. Donc, je voulais juste tester et du coup, je suis allé en police municipale juste pour voir

Olivier Roland : Et tu faisais quoi ? Les contraventions ?

Jean-Luc Monteagudo : Pas grand-chose.

Olivier Roland : OK.

Jean-Luc Monteagudo : Le métier de policier quoi. Non, je déconne.

Olivier Roland : Policier municipale, donc c’est ceux de la ville, ils n’ont pas d’armes, mais ils doivent quand même assurer des missions de sécurité.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Ensuite, j’étais en bas de l’échelle et je ne faisais pas grand-chose mis à part assister. J’avais un rôle assez passif quand même. Oui, j’apprenais et je faisais plus un rôle de présence. En tout cas, de ma perception, c’était plus, j’étais là pour marquer une présence.

Olivier Roland : Donc, tu créais ta première boîte à 17 ans. Tu es encore lycéen, j’imagine, à cette époque-là ?

Jean-Luc Monteagudo : En fait, je créais mon premier business, mais je ne créais pas encore une boîte. Je ne sais même pas ce que c’est. Je ne sais même pas ce que j’entreprends en fait.

Olivier Roland : Qu’est-ce que tu fais alors ? C’est quoi ton business ?

Jean-Luc Monteagudo : Je vendais des jouets pour adultes, des airsofts.

Olivier Roland : Je n’avais pas pensé à cela, des airsofts, OK.

Jean-Luc Monteagudo : Des pistolets à billes.

Olivier Roland : Des pistolets à billes, d’accord

Jean-Luc Monteagudo : Des pistolets à billes. Durant mes études de commerce, on a des stages obligatoires. J’ai fait des stages dans le magasin d’Airsoft parce que c’est une passion à l’époque, passion que je n’ai plus du tout, bien au contraire. Mais à l’époque, c’était un truc qui m’animait de fou.

Olivier Roland : C’est comme le paintball, mais…

Jean-Luc Monteagudo : Ce sont des petits pistolets à billes en fait.

Olivier Roland : Mais il n’y a pas de peinture.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est cela. Totalement.

Olivier Roland : Comment tu faisais pour trouver des fournisseurs parce qu’il fallait que tu achètes moins cher que ce que tu revendais du coup ? Il fallait que cela soit aussi moins cher que tout ce qui se vendait dans les boutiques.

Jean-Luc Monteagudo : C’était mon maître de stage qui m’avait appris que les réparations, en fait, il fallait faire croire un peu. C’est horrible. Mais en gros, quand les gens venaient, leur faire croire que la réparation, cela prenait grave du temps, qu’on avait une grosse liste d’attente, ce qui était plus ou moins vrai, mais que surtout, que cela leur coûtait cher et qu’il valait mieux qu’ils rachètent un airsoft et que nous, on leur fasse une petite déduction et qu’ils nous laissent leurs trucs. Ils venaient et on leur faisait croire que… et on rachetait le truc pour une bouchée de pain, style 30 balles. La réparation ne coûtait même pas 10 euros. Et on le revendait 200 euros le truc.

Et du coup, j’ai vu le tips et on en avait tellement qu’au bout d’un moment, il ne sait même plus quoi en faire. Donc, c’est moi qui ai pris les airsofts d’occasion, que je réparais moi-même et que je vendais sur un forum qui s’appelle France Airsoft, où j’ai beaucoup d’évaluations. Je crois que mon pseudo, cela va être « Jean-Jean » si vous voulez retrouver.

Olivier Roland : Et maintenant, vous devez vous faire insulter après toutes ces années quand même de…

Jean-Luc Monteagudo : C’était il y a 12 ans.

Olivier Roland : OK. Et qu’est-ce que tu ressens par rapport à cela aujourd’hui ? Tu te dis que c’était une bonne combine ou que…

Jean-Luc Monteagudo : On commence comme on peut commencer. Je me dévoile là, oui. Avant de faire cela, avant même, j’entreprenais sans même le savoir parce qu’à l’âge de 14 ans, je crois, avec mon pote d’enfance, on vendait des cigarettes de thé. On avait vu qu’il y avait un marché parce que tout le monde voulait fumer au collège. Nous, on trouvait cela un peu débile.

Olivier Roland : C’est quoi les cigarettes de thé ?

Jean-Luc Monteagudo : En fait, tout le monde voulait fumer. Mais, il fallait avoir à l’époque, au temps jadis, il fallait avoir 16 ans. Je ne sais pas si cela a changé ou un truc comme cela, peut-être qu’il faut être majeur maintenant. Mais à l’époque, en tout cas si ma mémoire est bonne, il fallait avoir 16 ans. Et du coup, personne n’avait 16 ans au collège sauf ceux qui avaient redoublé et tout. Du coup, ce qu’on a fait, c’est qu’on prenait des feuilles Canson dans l’imprimante de mes parents. On mettait du coton-tige et une agrafe. On achetait du thé à la menthe, on le mettait, et on en faisait des paquets. On avait brindé… on avait fait un petit fichier PDF, on imprimait.

Olivier Roland : Il y avait du tabac dedans ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, c’était du thé. En fait, tu peux fumer du thé avec une feuille Canson.

Olivier Roland : Et les gens le savaient que c’était du thé ?

Jean-Luc Monteagudo : On disait que c’était notre propre conso…

Olivier Roland : Après ce premier business d’Airsoft, c’était quoi le deuxième, le troisième ?

Jean-Luc Monteagudo : En fait, j’ai remarqué que ce que je kiffais, c’était de prendre des photos plus que faire les annonces puisqu’il fallait bien brinder le truc sur les pages d’Airsoft. Et je me suis dit « Tiens, pourquoi ne pas être photographe ? ». Donc, j’ai fait de la photo. Cela ne marchait pas très bien, je faisais quelques centaines d’euros par mois à tout péter.

Olivier Roland : Quand même, tu avais quel âge là ?

Jean-Luc Monteagudo : Je commençais à m’approcher de la vingtaine.

Olivier Roland : OK, toujours en faisant tes études.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, toujours.

Olivier Roland : Comme un boulot complémentaire à côté de tes études, c’est quand même pas mal. Il y a beaucoup d’étudiants qui seraient contents d’avoir cela.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Ensuite, il fallait que pour me faire connaitre, je crée mon propre site, donc je me suis renseigné sur comment on fait du WordPress, etc., créer ses propres sites. En fait, les gens s’intéressaient plus à comment j’ai fait le site que les photos, donc j’ai commencé à vendre des sites Internet.

Olivier Roland : Tu vendais cela à qui ?

Jean-Luc Monteagudo : À mes professeurs. Mes premiers clients étaient mes professeurs.

Olivier Roland : Intéressant.

Jean-Luc Monteagudo : J’ai eu beaucoup de reconnaissances aussi, ils m’ont grave aidé, tu vois. Ils m’ont fait voir que oui, c’est possible, mais cela, c’était le plus important. Mais pendant des années, de 17 ans, je dirais, jusqu’à 22-23 ans, j’étais vraiment l’entrepreneur pas ouf qui faisait quelques centaines d’euros. Je savais à peine que j’entreprenais, et pour moi, ce n’était pas signe de… Je ne pouvais pas imaginer qu’en fait, j’allais faire cela de ma vie. Je pensais quand même que j’allais un jour devoir trouver un travail et cela me soulait beaucoup.

Olivier Roland : Et tu ne te voyais pas comme un entrepreneur à l’époque. C’est intéressant parce que tu faisais cela naturellement. Pour toi, c’était même un hobby, un hobby qui te rapportait un peu d’argent.

Jean-Luc Monteagudo : Je retardais l’inévitable, l’échéance de trouver un travail. Pour moi, c’était une façon de le retarder le plus possible.

Olivier Roland : Et jamais tu ne t’es dit… enfin, à un moment, pendant toutes ces années, tu ne t’es pas dit « Tiens, je vais plutôt directement créer une entreprise parce que finalement, c’est dans mon ADN ».

Jean-Luc Monteagudo : Non, cela me faisait carrément peur.

Olivier Roland : Mais c’est intéressant cela.

Jean-Luc Monteagudo : Créer une entreprise, tu le dis cela à quelqu’un qui, toute sa famille, ils sont tous salariés, oh. La plupart quand on entend et quand on écoute les gens, dans la masse, quand on entend « boîte », ce sont des gens qui sont effondrés, écroulés, qui ont eu plein d’emmerdes, qu’il y a le fisc, il y a eu des charges. Non, mais c’est un gouffre à frics. J’ai fait faillite et j’ai perdu des centaines de milliers d’euros, des clients qui ne m’ont pas payé. Franchement, de ce que moi j’ai vécu, créer une boîte, c’était la pire des choses à faire, vraiment la pire.

Olivier Roland : À quel moment tu as eu le basculement ? Tu as quand même fait un boulot d’employé avant de vraiment devenir entrepreneur ?

Jean-Luc Monteagudo : Mis à part la police rapidement, j’ai fait 2 boulots de salariés, commercial à chaque fois, un dans l’assurance et un autre dans l’informatique. Cela a duré 2 semaines à chaque fois, 2 semaines et 2 semaines. Je n’ai pas pu.

Olivier Roland : Juste, tu as réalisé que ce n’était pas pour toi.

Jean-Luc Monteagudo : C’était impossible.

Olivier Roland : Qu’est-ce qui n’était pas possible ? D’avoir quelqu’un qui te donne des ordres.

Jean-Luc Monteagudo : D’être salarié. Il y a un copain qu’on a en commun qui s’appelle Bertrand Millet. Il m’a sorti une phrase qui m’a marqué, il m’a dit « En vrai, Jean-Luc, je suis entrepreneur par défaut parce qu’il est impossible pour moi d’être salarié ». C’est la même chose.

Olivier Roland : Il y a beaucoup d’entrepreneurs qui ressentent la même chose.

Jean-Luc Monteagudo : Je n’ai pas le copyright, c’est Bertrand qui me l’avait dit et coucou à toi si tu me regardes. C’est un de tes élèves, oui.

Olivier Roland : Absolument.

Jean-Luc Monteagudo : Il m’avait dit cela et je trouve cela très pertinent, et c’est vraiment le jour où je me suis dit « c’est impossible ». Et j’avais demandé en mariage la fille avec qui j’étais à cette époque aussi.

Olivier Roland : Donc là, cela fait quel âge ?

Jean-Luc Monteagudo : Là, j’avais 23.

Olivier Roland : OK. Il fallait que tu assures.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Là maintenant, il fallait que je fasse un truc quand même. Et je ramenais quelques centaines d’euros en créant des sites, en faisant des photos par-ci, par-là, mais cela ne suffisait pas. Donc, à un moment, je dis, « OK, il faut que je m’entoure de quelqu’un. Il faut que je m’entoure d’une personne qui a réussi ». Et là, c’est à l’époque, c’était en 2015 – 2014, je ne sais pas. Je n’ai pas la date en tête, mais je tape sur Internet tout bêtement en fait « comment faire de l’argent sur Internet » et je tombe sur, à l’époque, il y avait Sébastien Cerise et Frédéric Zibette. C’étaient les 2 seuls qui existaient, qui sont maintenant des gens beaucoup moins connus, je pense, dans la sphère, surtout quand on voit l’explosion de Yomi Denzel… tous les autres.

Olivier Roland : Sébastien Cerise, oui, je le connais et l’autre, non.

Jean-Luc Monteagudo : C’est l’autre que j’ai choisi. Je ne sais pas, je sentais que j’avais plus de sensibilité. Je sentais qu’on était plus rapproché, plus en cohésion dans les valeurs. J’ai regardé où est-ce qu’il habitait, il était en Haute-Savoie. Je venais d’aménager en Haute-Savoie à ce moment-là et j’ai vu qu’il habitait à 10 minutes, en tout cas, son siège social. Et à l’époque, je ne savais pas qu’on pouvait domicilier une entreprise… Donc, j’avais bon espoir que ce soit là où il habitait, et heureusement, c’est là où il habitait.

Olivier Roland : Tu as de la chance.

Jean-Luc Monteagudo : Et je lui ai acheté sa formation, je l’ai appliqué à la lettre. Et j’ai acheté aussi un accompagnement, c’était juste une heure d’accompagnement. En fait, je me suis dit « Comment je peux faire pour être le meilleur ami de ce mec ? » Je me rappelle avoir dit à mon ex-fiancée « Tu verras, ce sera mon meilleur ami ce gars, à vie, ce sera mon meilleur ami ». Et encore maintenant, c’est comme un grand frère. On est extrêmement proche.

Et ce gars, je me suis dit « Comment je peux être son meilleur ami ? » Je veux être son meilleur ami, je veux l’honorer, vraiment créer une relation. Et je me suis dit « OK. Je vais faire sa formation. En un mois, il faut que je sois son meilleur élève, que ce soit moi qui ai le meilleur résultat et qu’il soit impressionné. Comme cela, le jour du coaching, je n’ai pas à lui demander des choses, j’ai juste à le remercier. » Comment je peux disrupter quoi ? C’est ce qui s’est passé.

Olivier Roland : Excellente démarche, oui.

Jean-Luc Monteagudo : Et on a sympathisé durant l’appel parce juste, je disais « il n’y a pas de questions, juste merci. C’est trop bien, c’est quali, franchement, c’est propre. Bien joué ». Il fait « OK ». Il était un peu sur le cul. Du coup, je lui fais voir et même carrément, il dit « Mais attends, comment tu as fait cela ? Comment tu as fait cela ? Etc. Parce que je jumelais avec mes talents de photographe. « Mes talents », c’est bien un grand mot, mais voilà, avec mon expertise aussi peu qu’elle soit ».

Olivier Roland : Tes compétences, oui.

Jean-Luc Monteagudo : Et là, il dit « ce serait bien qu’à l’occaz, on se voit ». Et moi, j’ai fait « Oui, tu es où ? » Il me fait « je suis en Haute-Savoie ». « Oh ! Mais moi aussi ».

Olivier Roland : Quel hasard ! Je ne savais pas du tout, je n’avais pas du tout prévu le truc ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est un peu cela. Il m’invite à boire un verre et puis l’histoire a commencé comme cela. C’est devenu mon mentor. Et je passais de quelques centaines d’euros par mois, en l’espace de 3 mois où j’ai direct franchi le palier des 10 000 euros par mois et ensuite 15 000, 20 000, …

Olivier Roland : Alors, c’est extrêmement intéressant parce que là, tu as une démarche consciente de te connecter à un mec qui représentait ce que tu voulais devenir finalement et tu l’as fait avec une stratégie intelligente, et il y a tellement de gens qui n’ont pas cette démarche. C’est hallucinant.

On en parlait juste avant hors caméra avant cette interview. Une des manières de se connecter à un mentor, c’est quand tu le rencontres de lui poser une question qui montre que tu as vraiment étudié son truc, que tu n’es pas un énième quidam qui n’a pas juste fait une recherche Google parce que cela, c’est la majorité et que déjà tu respectes ce qu’il fait et que tu respectes son temps. Et tu lui poses une question qui le challenge un peu et qui montre que tu peux apporter de la valeur.

Cela, c’est une des manières, mais tu l’as fait d’une manière qui est assez similaire finalement. On voit que c’est basé sur du respect pour le travail qu’il fait pour toi et pour son temps, et que tu vas aller vraiment consommer le contenu qu’il a fait pour toi. Et puis après, tu as une démarche de se connecter amicalement : aller boire un verre, puis après, plus si affinité. Et puis, tout cela s’est bien passé. Maintenant, vous êtes très proches.

Jean-Luc Monteagudo : C’est un grand frère, vraiment.

Olivier Roland : Et ce premier business, c’était sur quoi ? Cela vendait quoi ?

Jean-Luc Monteagudo : Il m’a dit « Tu as une expertise, etc. ? » Je fais oui.

Olivier Roland : Des photos ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, pas que les photos. J’avais aussi appris à m’exposer sur Instagram pour les photos et tout, et j’avais une bonne base d’abonnés. Même d’un point de vue branding, j’étais vraiment bon comparé à ce qui se faisait à l’époque. En France, on était vachement retardé comparé aux États-Unis… Moi, j’avais appris là-bas, donc j’avais un petit temps d’avance. Cela, c’était cool. C’était ma force, on va dire.

Fort de cela, il m’a dit « Cela, en France, il n’y a personne, cette expertise moi, elle m’intéresse. Si elle m’intéresse, moi, cela veut dire qu’il va intéresser d’autres personnes ». Parce que moi, en tant qu’e-commerçant qui a plusieurs dizaines de milliers d’euros… cela m’intéresse donc forcément.

« Fais une formation, je la fais avec toi. Je te mets sur le devant de la scène, on fait moitié-moitié ». Je fais « Nice ». Nice et c’est parti. Et dès qu’il l’a lancé le premier jour, déjà, cela m’avait fait 7 000 balles dès le premier jour. Et pour moi, dans ma tête…

Olivier Roland : C’est lui qui l’a promu aussi, sur sa liste et tout.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Et dans ma tête…

Olivier Roland : 7 000 euros en une journée ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Alors qu’avant, tu faisais quelques centaines par mois.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Alors, qu’est-ce que tu as ressenti à ce moment-là ?

Jean-Luc Monteagudo : En fait, c’est la première fois que cela dépassait mes croyances. Moi, je me disais « Mon but, c’est faire 1 500 euros par mois en automatique tous les mois ». Et dans ma tête, je me disais « À 2 000 euros, on est riche ».

Olivier Roland : C’est marrant puisque j’avais exactement le même objectif. Moi, je voulais faire 2 000 euros par mois en automatique.

Jean-Luc Monteagudo : Ce n’est pas étonnant. Ensuite, cela évolue avec le temps. Mais oui, c’était vraiment cela au début. C’était 1 500 et en fait, cela me…

Olivier Roland : Et là, tu prends 7 000 dans une journée, donc 7 000 ta part ou la part à diviser en deux ?

Jean-Luc Monteagudo : C’était ma part.

Olivier Roland : D’accord, oui.

Jean-Luc Monteagudo : Donc oui, cela faisait 14 000.

Olivier Roland : C’est excellent.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Et le deuxième jour ?

Jean-Luc Monteagudo : Cela a fait un peu moins, mais c’est… je sais qu’en tout et pour tout, quand il m’a filé mes premiers sous, cela m’a fait 12 000.

Olivier Roland : Donc, l’équivalent de plus d’un an de salaire de ce que tu avais avant finalement.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, clairement. On ne peut pas appeler cela de salaire, j’étais à mon compte. Mais oui, plus d’un an de revenus à faire des photos et à essayer de trouver des clients… ou faire des sites, et cela en quelques jours.

Olivier Roland : Et c’est là que tu t’es rendu compte que vraiment, tu pourrais être entrepreneur ?

Jean-Luc Monteagudo : En vrai, non.

Olivier Roland : Tu avais eu le déclic avant ?

Jean-Luc Monteagudo : Je vais te dire un truc que je pense que je n’ai encore jamais dit et je pense que peu d’entrepreneurs arrivent à avouer, mais la clairvoyance de l’argent, c’est-à-dire avoir la sûreté de savoir vraiment faire de l’argent tout le temps, je l’ai eue j’avais déjà fait beaucoup d’argent, beaucoup, vraiment. En dépassant un certain seuil. C’est que je ne suis pas familiarisé à dire des chiffres, donc cela restera entre nous après. Mais j’avais fait déjà des bons gros succès, de quoi se mettre à l’abri un bon moment.

Olivier Roland : Avant de faire cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Je pense que oui. La clairvoyance vraiment où je sais qu’à vie, je saurais faire de l’argent de façon aisée.

Olivier Roland : Là, tu l’as maintenant ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, clairement.

Olivier Roland : D’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Mais cela a mis beaucoup de temps. Et le fait de me dire que maintenant, je suis entrepreneur… le fait de me dire « je serais entrepreneur toute ma vie, c’est sûr, parce que je sais faire de l’argent », je l’ai eu vers mes 26 ans – 27 ans.

Olivier Roland : D’accord. Donc, cela a vraiment mis longtemps.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Et c’est incroyable. Est-ce que tu penses que c’est parce que tu as dû lutter contre un certain formatage de la société ?

Jean-Luc Monteagudo : Parce que je n’ai pas conscientisé comment je faisais réellement de l’argent, parce que quand tu l’as fait une fois, tu peux mettre cela sur le coup de la chance.

Olivier Roland : Oui.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, j’ai attendu de me faire escroquer tout.

Olivier Roland : On va en parler de cela.

Jean-Luc Monteagudo : Tout ce que j’avais, j’ai attendu de me faire escroquer, et ensuite, refaire, et de manière différente. Et quand j’ai vu que ce que j’avais gagné en l’espace de 4-5 ans, j’ai réussi à le faire en même pas 2 mois avec des business tout autres et plusieurs typologies de business, là, je me suis dit « j’ai compris ». Mais cela, cela m’avait pris du temps.

Olivier Roland : Et c’est là où tu t’es dit, je suis entrepreneur.

Jean-Luc Monteagudo : Là, j’ai compris que j’étais entrepreneur.

Olivier Roland : Donc pour toi, être entrepreneur, c’est avoir l’assurance que c’est un métier que tu connais suffisamment pour pouvoir le pratiquer dans différentes circonstances.

Jean-Luc Monteagudo : Pour moi, c’est l’assurance, vraiment à 100%, que tu sais générer de l’argent de tes propres petites mimines, à vie. Cela, pour moi, c’est cela entreprendre. Sinon, tu essaies d’entreprendre, mais tu es dans le doute.

Olivier Roland : OK. Mais c’est intéressant comme définition parce que finalement, là, ce que tu es en train de dire, c’est si demain, je perds tout mon capital et que je n’ai plus mes sources de revenus, je suis capable de me recréer des sources de revenus et un capital très vite et je n’aurais pas de souci. Ce sera peut-être un challenge, mais je sais qu’au final, je vais y arriver.

Jean-Luc Monteagudo : Cela me coûterait d’un point de vue énergie, d’un point de vue moral, je pense… je mettrais du temps à savoir apprécier cette démarche, mais ce serait quelque chose de challengeant. Mais je n’aime plus faire de l’argent. Ce n’est pas que je n’ai pas un moyen avec l’argent, c’est juste que comme je l’ai appris à le faire, le business, cela ne m’intéresse plus, je préfère faire de l’argent en étant musicien.

Olivier Roland : On va en parler de cela. On ne va pas brûler les étapes, mais oui, c’est la prochaine étape.

Jean-Luc Monteagudo : En créant des rentes, en faisant maintenant travailler mes finances. Mais faire du business, cela ne m’amuse plus. Cela ne m’amuse pas.

Olivier Roland : Cela commence à cartonner sur le web avec cette formation sur comment utiliser Instagram pour booster son e-commerce, c’est cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, cela. Ensuite, faire du Growth hacking avec Facebook.

Olivier Roland : Cela veut dire récupérer les fans des pages, des groupes. Il y avait une époque où c’était open-bar le truc.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est les techniques de Sioux où tu pouvais faire pas mal de trucs.

Olivier Roland : Oui.

Jean-Luc Monteagudo : Je ne sais plus ce que j’ai fait après. Enfin, c’était dans le milieu de la formation où j’ai fait mes sous.

Olivier Roland : OK, formation en ligne ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Et je pense que c’est cela aussi qui ne m’a pas amené une assurance, c’est que je faisais plus d’argent à expliquer à comment faire de l’argent qu’à en faire réellement. Tu vois ce que je veux dire ? Cela aussi, cela ne jouait pas à ma faveur sur la clairvoyance de l’argent. J’étais très bon dans la théorie ; dans la pratique, j’étais rincé.

Olivier Roland : OK. Et cela, tu as essayé de changer cela ou tu l’as accepté ?

Jean-Luc Monteagudo : Une fois, je me suis fait escroquer. Je me suis dit « Plus jamais, je ferais de l’argent de cette manière ». Donc, je me suis ensuite lancé aux web apps, aux applications, au consulting, à la prestation de services et à plein de trucs.

Olivier Roland : Parlons un peu de la fois où tu t’es fait escroquer. Est-ce que tu peux raconter un peu l’histoire ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, carrément. J’étais dans l’égo trip en fait, c’est-à-dire, il faut se dire, à l’époque où je vendais de la formation, c’était ma gueule qui vendait. Parce que c’était moi, au-delà de l’expertise.

Olivier Roland : Tu avais quel âge, là ?

Jean-Luc Monteagudo : C’est de mes 23 ans jusqu’à 26 ans à peu près, cela fait 3 ans la vente de formation.

Olivier Roland : D’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Je crois même plutôt dans cet ordre-là, je crois, un truc comme cela.

Olivier Roland : Donc, c’est entre 6 et 3 ans.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, plus ou moins. Et cela m’a incité à devenir une personne que je pense, au fond, je ne voulais pas être, mais que je suis quand même devenue, qui extrapole beaucoup, qui ment, je pense. Il y a des moments où ce n’est plus extrapolé et c’est du mensonge. Moi, je me mentais à moi-même et je croyais tellement à mes mensonges que par rebond…

Olivier Roland : Tu disais par exemple « je vais être le prochain Google ».

Jean-Luc Monteagudo : Non, je mentais sur des chiffres, ce genre de trucs.

Olivier Roland : Tu mentais sur tes chiffres, oui.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, sur ce que j’avais fait, certains accomplissements… Je m’attribuais le mérite de certaines personnes ou certaines personnes de mon équipe. Et à mon équipe, je faisais croire que j’avais plein de salariés, or ce sont des freelances. C’est de faire tout le temps grossir sur le trait pour que les gens se disent « Ah oui, il est trop fort et je vais lui acheter le truc ».

Olivier Roland : Pourtant, tu n’avais pas besoin de cela parce que c’était déjà un beau succès en tant que tel.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, mais ensuite, on a été à l’apogée où il y avait Théophile Eliet, où il y avait tous les autres copains. On se connaissait tous. Et c’était tous à base de qui paraitra le plus friqué. Donc, je me foutais des voitures. J’ai commencé à m’acheter des voitures de sport, enfin à louer des voitures de sport, en leasing. Je commençais à me prendre, GT 86, ensuite je montais en garde à prendre une i8, ensuite une Corvette… Je commençais à me prendre ensuite des logements extrêmement grands, je vivais seul. Non, j’étais avec une concubine, mais je m’étais pris une villa qui devait faire, je ne sais pas, 300m2 avec 6 étages, et on se perdait.

Olivier Roland : Pour vous deux ?

Jean-Luc Monteagudo : Des fois, pendant 10 minutes je la cherchais. C’est insensé.

Olivier Roland : Tu es dans une spirale.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, d’une spirale.

Olivier Roland : De soif de…

Jean-Luc Monteagudo : Oui, ridicule.

Olivier Roland : Non, c’est intéressant. Tu penses, c’est en partie la pression de la concurrence qui t’a poussé à faire cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, je pense que c’est mon ego.

Olivier Roland : C’est ton ego.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est mon ego de fou. Mais cela a fait son petit bout de chemin, et ensuite, je pense qu’on m’a eu de par ma cupidité. C’est ma cupidité qui m’a motivé à me faire escroquer. Et c’est comme cela qu’on a les gens. La personne a vu que j’étais un gros poisson dans le milieu, en tout cas, je me considérais tel quel. Si cela se trouve, je n’étais pas tant que cela. Et elle a flairé le bon poisson, du coup. Elle a vu que j’étais bien égocentrique, et donc, on va caresser la bête dans le sens du poil. Cette personne a su m’amadouer. Ensuite, elle a trop bien joué son coup, à base d’entreprise fantôme et plein d’autres trucs et…

Olivier Roland : Parce que, comment elle t’a escroqué ? Elle t’a proposé de racheter ta boîte, c’est cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, créer des boîtes ensemble, investir dans une espèce de petit fonds d’investissement, ce genre de truc… Et d’échelle à échelle, au début, c’est « non, mais fais-moi un petit versement de 25 000 ». Mais quand tu es dans l’ego et que l’un te dit « non, mais ce n’est que 25 000 ». Et que le mec juste avant, il t’a fait emmener à un tour d’hélico, il t’a invité dans un rooftop à Monaco et il t’a offert ton anniversaire sur un yacht, le mec t’a régalé, il a payé 12 000 pour toi. Et pour lui, c’était normal. Tu te sentirais con de faire « 25 000, il me faudrait une facture » Non tu fais : 25 000, bien sûr, tiens.

Olivier Roland : Et 25 000, il les voulait pour quoi ? Parce que vous faisiez une entreprise ensemble ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, il y a eu plein de trucs, des entreprises ensemble, des fonds d’investissement, des faux projets.

Olivier Roland : Et donc, tu as fait beaucoup de lui rendre 25 000.

Jean-Luc Monteagudo : 25 000, 12 000, bref à droite à gauche… Ensuite, aussi, il a pris mes actifs. Cela, cela a été dur. C’est ce qui me faisait de l’argent, ça, c’était compliqué.

Olivier Roland : Comment il fait pour faire cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Je me suis associé avec lui. Et quand je dis « il a pris », en fait, il a escroqué les gens qui faisaient partie de cet actif.

Olivier Roland : Il n’y avait pas que toi.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, voilà. Ensuite, il l’a détruit parce que les gens ne voulaient plus faire partie de cet actif. On va appeler cela comme cela. Ensuite, j’étais surendetté parce qu’il a vendu en mon nom des choses et je n’étais même pas au courant. Il vendait des coachings avec Jean-Luc 10 000, 25 000, des trucs comme cela. Il prenait l’argent, et ensuite, il y a des gens qui venaient « Alors, le coaching ? ». Je fais « Tu es ? »

Olivier Roland : Oui, à ce point-là.

Jean-Luc Monteagudo : Je fais « pardon, tu… ». C’est un contrat, un truc parce que je ne sais pas qui tu es.

Olivier Roland : Le mec, il était no limit.

Jean-Luc Monteagudo : Franchement, il est trop bon, il a trop bien joué. Mais moi, il m’a appris des leçons ce gars, franchement, je le vois, je le prends dans mes bras et je lui dis « merci ».

Olivier Roland : Alors, tu l’as vu ? Tu l’as revu justement.

Jean-Luc Monteagudo : Oui c’est vrai.

Olivier Roland : Tu m’en avais parlé avant. Cela, c’est quand même assez fort. Est-ce que tu peux partager, du coup ? Est-ce que tu lui en as voulu pendant longtemps ? Pourquoi tu n’as pas porté plainte déjà ? Parce que tu ne voulais pas t’emmerder, tu te sentais con ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, ce n’est pas une question de cela. Peut-être qu’un jour, je porterai plainte, mais pas pour récupérer mon argent, juste pour qu’il cesse ses activités. Parce qu’il continue depuis des années, mais là, maintenant, il est dans le caca, le pauvre.

Mais en gros, je me suis dit « l’énergie que je vais mettre à essayer de récupérer cet argent, je préfère mettre cette énergie à recréer de l’argent ». Et je veux être dans l’énergie du pardon. Je ne veux avoir vraiment aucune haine, aucune pensée face à cela. Donc, oui, je suis allé le retrouver, lui serrer la main et lui dire « je te pardonne », et je suis parti.

Olivier Roland : C’est quand même incroyable. Il n’y a pas beaucoup de gens qui auraient cette démarche. Et tu as fait cela combien de temps après t’être fait escroquer ?

Jean-Luc Monteagudo : Quelques semaines, même pas.

Olivier Roland : Quelques semaines.

Jean-Luc Monteagudo : En même temps que je l’ai appris, plus ou moins. C’est quand j’ai su vraiment que je n’aurais jamais mon argent en retour. Je me suis dit « Tu sais quoi ? Je te pardonne ».

Olivier Roland : Je suis vraiment très impressionné par ton mindset quand on parle. C’est aussi pour cela que je voulais t’interviewer, parce que tu as le mindset d’aller faire, émotionnellement, des choses pas faciles, mais qui finalement vont te faire gagner énormément de temps et te mettre dans une démarche où tu vas mettre ton énergie là où il faut. Qu’est-ce que tu as ressenti en allant revoir ce gars et en lui disant « je te pardonne » ? Puis lui, il n’a pas dû se sentir très serein en te voyant arriver.

Jean-Luc Monteagudo : Je pense qu’il a cru que j’allais le tuer, mais ce qui était compliqué pour moi, c’est que la veille, j’étais au chevet de ma mère qui était en train de mourir et je disais au revoir à ma mère. Et je ne sais pas si c’était au revoir ou adieu, je ne savais pas si deux jours après, j’allais la revoir. Je savais juste qu’elle allait mourir. Cela, c’est là où j’ai eu du mal. Je me suis dit « Je vais aller le voir pour des sous quoi ». Et je me suis dit dans le cumul, je fais « non, pas bonne logique ». Au contraire, si je perds ma mère, autant que j’honore au maximum l’héritage spirituel qu’elle m’a laissé.

À partir de là, déjà, la foi a pris beaucoup d’importance dans ma vie, cela a fait un gros switch. Et je me suis dit, en fait, ce n’était pas d’être aligné en vrai. Merci d’avoir de la considération et de l’admiration pour cela, mais en vrai, pour moi, ce n’était pas un truc où je me suis poussé vers l’avant, c’était juste le truc naturel.

Olivier Roland : Donc c’est la religion qui t’a aidé à faire cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Mes convictions, religion peu importe, mes convictions oui, je pense. Je voulais aussi un nouveau moi. Je n’aimais pas la personne que j’étais et je me suis dit « tiens, c’est nickel que ce sera le nouveau départ ». Donc, en fait, ce n’était que du bon.

Olivier Roland : Donc, tu te dis « Je repars de zéro, j’arrête de gagner de l’argent uniquement en enseignant comment gagner de l’argent. Et tu as fait quoi ? Et combien de temps tu es retombé sur tes pattes, en plus, tu as dit que tu étais surendetté, donc cela n’aide pas non plus cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Pour avoir des prêts bancaires et tout cela, c’est compliqué.

Jean-Luc Monteagudo : Surtout qu’à cette époque, j’avais 30 000 euros de charges mensuels déjà, j’avais un train de vie qui était excessivement cher.

Olivier Roland : Waouh, tu étais toujours dans ta villa de 300m2.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, rien que la villa m’a coûté 6 000 par mois déjà. Leasing de voiture de sport, tu es à minimum de 2K par mois, louer une voiture. La vie coûtait très chère, surtout mon train de vie. Je t’épargne les détails, mais bon, j’ai fait beaucoup d’erreurs aussi financièrement. Je n’ai pas été très intelligent financièrement. Disons que j’avais cumulé les charges et je sais que j’étais arrivé à un seuil de 34K de charges mensuelles.

Olivier Roland : C’est personnel, on ne parle pas de la boîte.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Oui, c’est vraiment très élevé.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Et mis à part que c’est plus ou moins les revenus que je gagnais mensuellement.

Olivier Roland : Donc, tu ne gardes rien, tu n’investissais pas.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, j’étais très bête.

Olivier Roland : Donc tu te retrouves dans cette situation difficile. Tu viens de te faire arnaquer, on t’a piqué ta tune et en plus, tu as des charges élevées. Comment tu fais pour rebondir ?

Jean-Luc Monteagudo : Tu n’as pas le choix en fait ! Tu sais, c’est quand en fait tu n’as pas de plan B, c’est soit je réussis, soit je meurs. Donc en gros, soit je réussis, soit je réussis ; tu réussis. Tu n’as pas le choix. À partir de là, c’est un gros nettoyage interne. Tu apprends à pardonner aux autres, tu apprends à te pardonner et tu avances. Tu n’es plus dans « je dois travailler dur », tu es dans « je dois travailler très intelligemment ». Tu ne recherches plus la productivité, tu veux juste trouver l’efficience. Et tu essaies de régler ton lien avec l’argent.

Et c’est marrant parce que justement, tout ce que j’ai perdu, je l’ai récupéré en moins de 2 mois du coup avec des coachings, consultings et la création d’un SAS, et la vente de société. J’ai vendu des sociétés d’autres gens et moi, je prenais des grosses commissions. Cela s’est fait très vite.

Olivier Roland : Tu étais un agent ? Tu cherchais des acheteurs pour des vendeurs ou l’inverse.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est très simple. Je regardais qui vendait des boîtes et je me suis dit « OK, je vais retrouver de suite un acheteur et je vais me prendre une grosse commission. Et en fait, j’ai compris un truc, c’est que prendre une commission, c’était moins rentable que si j’achetais moi et je le revendais plus cher.

Olivier Roland : Ah, intéressant. Tu es devenu broker aux sociétés alors.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. En fait, c’était j’étais tellement dans l’urgence que je me suis dit « OK, est-ce qu’il vaut mieux que je touche 15% en apport d’affaires ou que j’achète le truc avec l’argent de la vente ».

Olivier Roland : Et comment tu fais pour acheter une boîte quand tu es surendetté et qu’on vient de te piquer la tune ?

Jean-Luc Monteagudo : Tu fais, tu trouves un moyen.

Olivier Roland : Oui ?

Jean-Luc Monteagudo : En fait, les « comment », on s’en fout, il y en a une myriade, il y en a une infinité. C’est juste la situation que quand tu es dans ce moment-là, mais des « comment », tu en trouves une infinité. Donc, chacun fera sa tambouille, tu vois, comme cela.

Olivier Roland : Par exemple, tu as demandé une avance. Tu as trouvé l’acheteur en avance, tu lui as demandé une avance.

Jean-Luc Monteagudo : J’en ai vendu plusieurs, et chacun, c’était d’une façon différente. Et là, si on commence à parler de ça on va s’éparpiller parce que là, c’était vraiment complexe. C’est très complexe là.

Olivier Roland : D’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Mais en gros, ce qui est super intéressant, c’est que quand j’ai recréé cet argent aussi rapidement en fin de compte, je me suis dit « OK, en fait, je sais faire de l’argent ». Mais déjà c’était très rassurant, mais surtout, je n’ai pas pris plaisir à le faire surtout. Mais est-ce que c’est vraiment ce que je veux dans ma vie ? Et j’ai commencé à réfléchir autrement. Et c’est là où j’ai compris qu’en fait, ma seule richesse à partir de maintenant, ce sera mon bonheur. C’est tout. Que je gagne 100 euros par mois ou que je gagne plus de 100 000 euros par mois, peu importe. Ma seule richesse, c’est mon bonheur. Et j’ai fait un pacte avec moi-même.

Olivier Roland : C’est quand même plus facile d’être heureux quand tu es à 100 000 par mois que 100, non ?

Jean-Luc Monteagudo : Je pense que c’est plus facile de le comprendre, de comprendre le bonheur. Ensuite, cela reste ma perception, mais je ne suis pas trop d’accord avec le fait que c’est plus simple d’être heureux avec 100 000 que 100 euros.

Olivier Roland : Disons que 100 euros par mois, là, tu galères quand même beaucoup. Tu étais en bas de la pyramide de Maslow et que tu galères pour manger et boire.

Jean-Luc Monteagudo : Franchement, je connais un gars, il a zéro argent. Je crois que c’est l’homme qui m’émerveille le plus de par son bonheur. Son effervescence m’émerveille, il me sublime. D’ailleurs Mathieu, si tu m’écoutes, c’est toi que je cite.

Olivier Roland : Et même Mathieu, c’est un mec qui vit un peu partout et…

Jean-Luc Monteagudo : Oui, il a mis sa vie aux voeux de la spiritualité vraiment et je t’assure qu’il n’a pas beaucoup, vraiment en dessous de la plupart des gens. Il gagnait parce que je lui ai appris à être rentier. Maintenant, il est rentier, mais…

Olivier Roland : Cela rejoint quand même ce que je dis, c’est qu’au final…

Jean-Luc Monteagudo : Il était très heureux avant, il n’y avait aucun souci.

Olivier Roland : D’accord, mais cela ne lui gâche rien non plus si tu peux choisir d’être heureux.

Jean-Luc Monteagudo : Attention, l’argent ne rend pas malheureux.

Olivier Roland : Voilà.Si tu peux être heureux en gagnant 10 000, c’est mieux que d’être heureux en gagnant 100. Tu vois, toute chose égale par ailleurs.

Jean-Luc Monteagudo : Je ne sais pas si c’est mieux.

Olivier Roland : Est-ce qu’il ne vaut pas mieux être riche et heureux que pauvre et heureux ?

Jean-Luc Monteagudo : Cela dépend de la perception de chacun.

Olivier Roland : OK.

Jean-Luc Monteagudo : Je ne suis personne pour pouvoir juger de cela.

Olivier Roland : OK. Moi, je préfère être riche et heureux que pauvre et heureux, personnellement, parce que cela donne quand même plus d’options. Et moi qui aime beaucoup la liberté, pour moi c’est fondamental.

Jean-Luc Monteagudo : Je suis d’accord avec toi. Franchement, je pense quand même que c’est mieux d’avoir de l’argent dans tous les cas, mais je pense que tu peux être financièrement 100% épanoui et heureux sans en avoir, vraiment. Et je connais beaucoup de gens qui sont beaucoup plus fortunés que toi et moi réunis et qui sont dans un malheur.

Olivier Roland : Mais cela, c’est évident. Mais ce n’est pas automatique. Il y a Balavoine qui disait « il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête ». Mais il ne suffit pas d’être pauvre pour être heureux. Il ne suffit pas d’être riche pour être heureux. Finalement, c’est une compétence à part.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. En fait, si c’est un lien de cause à effet avec cela, je ne pense pas que ce soit juste, selon ma vision.

Olivier Roland : Disons juste que pour moi, quand tu es vraiment très pauvre, c’est compliqué parce que tu dois toujours te battre pour les besoins matériels de base, à part si tu es dans un système genre si tu es moine, c’est autre chose parce que tu as déjà toute l’infrastructure.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Je peux me permettre de te partager ce que je pense ?

Olivier Roland : Oui, vas-y.

Jean-Luc Monteagudo : Je pense que la pauvreté, ce qui est horrible avec la pauvreté, c’est que cela t’empêche, enfin en tout cas c’est très difficile de t’éduquer. Pourquoi les gens sont malheureux ? C’est parce qu’ils ne s’éduquent pas au bonheur.

Olivier Roland : Oui, c’est vrai.

Jean-Luc Monteagudo : C’est tout. Et l’éducation, vraiment elle passe par les finances parce qu’en fait, il faut que tu achètes l’éducation. Nous, on a la chance d’avoir une éducation qui est gratuite. Gratuite, au final c’est par les impôts, etc. mais qui est quand même gratuite, on va dire cela comme cela.

Olivier Roland : Et apprendre, on n’enseigne pas le bonheur à l’école.

Jean-Luc Monteagudo : Voilà. Mais par contre, en contrepartie de cela, selon ma perception encore une fois, et j’insiste, je ne suis pas du tout omniscient, que l’on soit bien d’accord, mais moi, je ne trouve pas cette éducation avantageuse. Je ne dis pas qu’elle est mauvaise, juste pas avantageuse en fonction de moi et de mes principes de vie. Je sais que j’ai des enfants et je n’ai pas spécialement envie qu’ils aient cette éducation. Mais clairement, l’argent te permet d’acheter les informations. En fait, c’est surtout cela.

Olivier Roland : Et les bons coachs, les bons profs, et cela, c’est…

Jean-Luc Monteagudo : Exactement. Mais ne serait-ce qu’avec des livres, comme on dit « A âme vaillante, rien d’impossible ». Mathieu a été très vaillant, et le peu d’argent qu’il a gagné, il l’a mis dans des livres liés à la spiritualité, et crois-moi qu’il est heureux.

Olivier Roland : Donc tu reviens, tu te mets à vendre ces business. Tu te rends compte que tu gagnes plein d’argent, mais que finalement, ce n’est pas cela qui te branche le plus. Tu te dis, c’était quoi pour toi, la prochaine étape ?

Jean-Luc Monteagudo : Comment je peux faire pour ne plus jamais avoir à travailler ?

Olivier Roland : OK.

Jean-Luc Monteagudo : Voilà, c’était vraiment le truc, c’est : OK, je n’aime pas cela.

Olivier Roland : Donc, tu disais Ok. Est-ce que tu t’es dit à un moment « Il me faut de la Fuck you money » ? C’est le truc où on se dit « j’ai tellement d’argent, que je peux dire fuck you à tout ce qui ne me plait pas ». Ou ce n’était pas un critère pour toi, tu voulais juste avoir le minimum de quoi vivre.

Tu t’es dit à un moment, si je peux retourner à mon objectif de 1 500 euros en automatique tous les mois ou c’était quand même devenu trop… ? C’est intéressant. Tu as quand même ton standard.

Jean-Luc Monteagudo : Non, si je suis honnête avec moi-même, 1 500, c’est…

Olivier Roland : Ce n’est pas assez, on est d’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Là, avec mes standards. Mais j’habite… regarde où j’habite.

Olivier Roland : Tu habites sur la Côte d’Azur.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. En plus, c’est un emplacement assez particulier. J’ai un train de vie… Je dois me déplacer tout le temps, j’ai tellement de rendez-vous… Bien évidemment, ma vie, par mois, elle est à plus de 10 000 euros. Cela, c’est déjà sûr.

Olivier Roland : Plus de 10 000 euros par mois. On est d’accord. Donc, tu t’es dit…

Jean-Luc Monteagudo : Ne serait-ce qu’en coût, en fait, j’entends.

Olivier Roland : Oui. Donc, tu t’es dit « OK, il faut que j’aie une source de revenus qui me rapporte plus que 10 000 euros par mois et je suis tranquille et je vais arrêter de travailler ». Et c’est ce que tu as fait alors ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Cela a mis du temps, parce qu’au début, je l’enseignais. J’enseignais la théorie et j’étais persuadé que dans la pratique, j’allais le faire, mais non, la théorie n’est pas pratique. Et savoir et ne pas faire, ce n’est pas savoir. Très clairement, je l’ai appris à mes dépens. Mais cela a mis beaucoup de temps sur ma perception, mais pas tant que cela en fin de compte parce que cela a mis 4 mois pour que j’aie ma première réelle grosse rente. Grosse rente, c’est-à-dire plus de 10 000 euros vraiment certifiés.

Olivier Roland : Donc ça, cela venait de quoi ? D’un business dans lequel tu as investi ?

Jean-Luc Monteagudo : Un service en ligne que j’avais créé, un logiciel.

Olivier Roland : D’accord. Oui, un SAS. Tu veux partager lequel c’est ?

Jean-Luc Monteagudo : Non.

Olivier Roland : Non, OK.

Jean-Luc Monteagudo : Je ne préfère pas. Non, juste parce que tu le sais, on en a déjà parlé en off mais il n’est plus à moi, je l’ai vendu. Et vu que c’est un truc sur lequel je suis aux Royalties, il y a un deal… en tous les cas, je ne peux pas… Je me tire une balle dans le pied si je fais ça.

Olivier Roland : D’accord. Tu as créé cela et que cela te donnait un revenu récurrent. Et d’ailleurs, tu l’as vendu et tu as négocié des Royalties.

Jean-Luc Monteagudo : J’ai vraiment bossé pendant 4 mois. En fait, je me rends compte que comme je viens de dire « j’ai bossé pendant 4 mois », je veux en faire, c’est tout. Mais quand tu es entrepreneur et que tu es la tête pensante d’un business et que tu as juste l’habitude de tout déléguer, travailler toi-même pendant 4 mois, nuit et jour, et tu ne dors que 3 heures par nuit et tu es dans le stress de même pas savoir si tu vas faire du résultat, en vrai c’est très énergivore et cela te travaille vachement.

C’est loin de moi l’idée de me plaindre, qu’on soit bien d’accord. Mais pour la première fois dans ma vie, j’ai vraiment senti travailler, ce qui est assez curieux. Pendant 4 mois, je me suis vraiment tué là-dessus, et dès que je l’ai lancé, c’est, je ne crois pas, une pépite d’or vraiment.

Olivier Roland : Cela a cartonné dès le début ?

Jean-Luc Monteagudo : Incroyable. Quand tu as un truc aussi rentable et aussi rapidement, et qui est en mode, ce qu’on appelle une « muse » sur Internet, donc une rente.

Olivier Roland : Une muse, c’est quoi ?

Jean-Luc Monteagudo : Un business 100% automatique de A à Z. C’est-à-dire qu’une fois que c’est fait, tu n’as plus à faire, cela te rapporte de l’argent et tu n’as plus rien à faire.

Olivier Roland : Donc cela, c’est un terme qui a été notamment popularisé par Tim Ferriss dans son livre « La semaine de 4 heures » que j’imagine que tu as lu.

Jean-Luc Monteagudo : Pas du tout, mais très certainement.

Olivier Roland : Tu ne l’as pas lu ? Cela, c’est intéressant. Parce que là, tu as un excellent exemple de la philosophie du livre.

Jean-Luc Monteagudo : OK.

Olivier Roland : Je ne sais pas si c’est lui qui l’a inventé, mais en tout cas, moi, j’ai découvert ce terme dans son livre, qui est sorti en 2007, quelque chose comme cela. Là, tu étais devenu finalement spécialiste en création de muses.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est un manque d’humilité de dire que je suis spécialiste. J’ai réussi à en faire plus d’une.

Olivier Roland : Donc, des business entièrement automatisés.

Jean-Luc Monteagudo : Et maintenant, je me sens en capacité d’en faire et les multiplier effectivement à hauteur de revenu, à hauteur de ma petite échelle. Je ne suis pas Bill Gates. Oui, je sais faire des chiffres intéressants. Oui, je suis monté jusqu’à une certaine échelle super intéressante quand tu es seul. Les chiffres que je pense, peu de gens peuvent prétendre en étant seul, surtout en automatique. Encore une fois, je ne suis rien.

Olivier Roland : Donc tu crées ce SAS. Comme on ne sait pas ce que c’est, est-ce que tu peux peut-être partager les chiffres que tu as atteints ? En chiffre d’affaires mensuel, tu étais à combien ?

Jean-Luc Monteagudo : Dès le premier mois, cela fait plus de 20 000.

Olivier Roland : Plus de 20 000 euros de chiffres d’affaires.

Jean-Luc Monteagudo : De recettes.

Olivier Roland : De recettes, donc de bénéfice.

Jean-Luc Monteagudo : Voilà.

Olivier Roland : Oui, c’est énorme.

Jean-Luc Monteagudo : Si je ne te dis pas de bêtise. Oui, vers 19 000, un truc comme cela, 20 000, en automatique et surtout c’était de l’abonnement. Donc, tout de suite, à l’effet cumulatif.

Olivier Roland : Voilà, problème réglé, du coup.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Mais en fait, je fais celui-là. J’en fais un autre aussi où pareil, avec 2 000 – 3 000 euros d’investissement, cela me fait 7 000 euros par mois. Et tu vois, j’en cumule 4, on va dire il y en a 3 qui feront des chiffres sympas. Je capitalisais plus sur la valeur que sur le cash-flow qu’il allait m’apporter. D’ailleurs, c’est celui que j’ai le mieux revendu à terme. Mais oui, cela a été l’acheminement. J’ai fait tout cela. Ensuite, j’ai eu une proposition de rachat.

Olivier Roland : Tu as dit oui, tu as négocié des Royalties.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, cela, c’était cool.

Olivier Roland : Parce que là, tant que cette boîte existe, à vie, tu touches de l’argent sans rien faire, on est d’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Dans la théorie, oui. Et dans la théorie également, si ce business vient à se vendre, j’ai aussi un certain pourcentage, que je vais taire, de la valorisation de cette société.

Olivier Roland : Oui, tu as vraiment bien négocié ton truc là.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, mais c’était vraiment une pépite. Je n’avais aucun intérêt à le vendre, sauf si vraiment on me proposait quelque chose de très intéressant.

Olivier Roland : En général, ce genre de business, on le vend à 5-6 fois la valorisation, enfin le chiffre d’affaires annuel.

Jean-Luc Monteagudo : De ce que j’ai compris, maintenant que j’ai pu vendre vraiment pas mal de sociétés, enfin, ce ne sont pas des sociétés que j’ai vendues, ce sont des business. Cela déjà, c’est différent.

Olivier Roland : Quelle différence tu fais entre les deux ? Il n’y a pas la structure derrière.

Jean-Luc Monteagudo : Non, mais une société déjà, tu attends au moins 3 ans, il faut qu’il y ait un bilan… parce qu’une société, tu peux la revendre par exemple pour le potentiel de levée que tu vas pouvoir faire avec, typiquement. Un business, non, tu n’as pas de cela.

Olivier Roland : Tu achètes un business model quoi, les outils.

Jean-Luc Monteagudo : On ne va pas s’éparpiller. Mais en gros, là, ce sont des business que j’ai vendus et pas des sociétés, j’insiste sur les termes. Il faut que je sois précis. Mais à force d’avoir vendu des business, et maintenant, j’en ai vendu pas mal que ce soit les miens ou ceux des autres, s’il y a bien une règle que j’ai compris dans la vente des business et c’est pour cela que je sais maintenant qui me raconte du blabla…, et pour moi, seuls les faits comptent. Et là, dans les faits, je sais que j’en ai vendu vraiment beaucoup, beaucoup. La seule règle qu’il existe dans la vente de business, c’est qu’il n’y a pas de règle. Tous ceux qui disent « oui, d’habitude, c’est comme cela, c’est…

Olivier Roland : Non, mais tu as des guidelines quoi. Et puis après, évidemment, c’est une transaction.

Jean-Luc Monteagudo : Franchement, il n’y a pas un seul business que j’ai vendu de la même manière, avec un même contrat, avec les mêmes… vraiment, il n’y a pas de règle. Celui qui dit « non, c’est comme cela », je fais « Tu n’as pas d’expérience ». Là, maintenant, je sais flairer les mythos là-dessus, vraiment. Oui, je peux te le dire. Mais cela, là-dessus, il n’y a pas de règle.

Olivier Roland : Alors, il y a deux choses qui m’interpellent dans ce que tu dis. Déjà, tu as dit tout à l’heure, une fois que le mec t’a arnaqué, que tu ne voulais plus juste gagner de l’argent en enseignant. Mais en même temps, juste après, tu as dit « Oui, mais j’enseignais la théorie d’avoir des revenus passifs, mais je ne le pratiquais pas ». Et c’était après cet incident.

Jean-Luc Monteagudo : C’était avant. Oui, je vendais des formations. C’est pour cela que je me suis dit « Non, je n’ai plus jamais affaire à cela, c’est hors de question ». Mais si un jour, je vends une expertise, un savoir, c’est que là, j’ai des faits qui stipulent, qui sont irréfutables.

Olivier Roland : Et je pense que c’est une bonne base éthique sur laquelle être effectivement… même si dans notre milieu, ce n’est pas toujours le cas. En tout cas, cela fait plaisir de voir quelqu’un qui était du côté obscur de la force et qui est revenu du côté de la lumière. C’est cool. Et puis, je pense que tu te sens mieux aussi…

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Je n’ai plus qu’à te dire cela, oui, franchement.

Olivier Roland : Donc, tu arrives à vendre ce super business avec des super conditions, tu as des Royalties, tu as un bon pécule. Du coup, est-ce que tu te dis « ça y est, je suis enfin libre », ou tu te dis « je vais encore monter des business » ?

Jean-Luc Monteagudo : J’ai une longue période de perte de sens, très longue période, un peu plus d’un an. En fait, tu vis confortablement parce que tu as vendu tes business, donc tu as une trésorerie déjà. Tu as du cash-flow. En plus, quand tu t’es renseigné sur comment faire fructifier de l’argent, il se fructifie non pas de partie business, mais une partie d’investissement.

Olivier Roland : Mais maintenant, tu l’investis bien. Tu ne dépenses pas tout ce que tu gagnes.

Jean-Luc Monteagudo : Bien, ce serait bien un grand mot, mais mieux, en tout cas qu’auparavant, de ma propre estime. Ensuite, si cela se trouve, je suis assez dur. Mais tu as tes oreilles sur lesquelles tu dis « Oh, je peux quand même me reposer pour un petit moment ». Tu vois le vent arriver. En plus de cela, ton argent, il se fructifie. En plus de cela, j’avais encore des muses. Donc, rappelez-vous, des business 100% automatisés qui rapportaient quelques milliers d’euros chacun, mais mis bout à bout à chaque fois, cela fait quand même une somme.

Olivier Roland : C’est clair.

Jean-Luc Monteagudo : Tu te sens ultra tranquille. C’était fini avec les voitures de sport, les villas extras. Donc en plus, je dépensais tout au plus 3 000-4 000 euros par mois.

Olivier Roland : Puisque tu as aussi arrêté ton business finalement de vente de formation. Tu étais l’homme du business, donc tu n’avais plus besoin de…

Jean-Luc Monteagudo : Oui, tout arrêter. Là, tu te dis « qu’est-ce que je vais faire ? ». Tu es là comme cela et là, tu es en quête de sens, et tu réfléchis beaucoup et tu commences à comprendre des choses. En tout cas, moi, je pense avoir saisi des choses qui me semblent être vraiment importantes. Mais cela ne reste que ma vision. Mais cela m’a mis du temps pour comprendre ces choses. Et chacun a son cursus, chacun a son parcours, chacun a sa vision, mais que cela fait du bien de passer par là, vraiment.

Olivier Roland : Cela a mis combien de temps ce purgatoire ? Cela a duré ?

Jean-Luc Monteagudo : Un peu plus d’un an, je pense.

Olivier Roland : Quand même. Moi, j’ai eu la même chose, c’est ce qui m’a poussé à créer mon livre « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études ». C’était pour moi une manière de faire un truc qui me transcendait. Et c’est clairement un des problèmes d’atteindre tes objectifs, en fait. C’est que tu te demandes, OK, génial, c’est quoi l’étape d’après ? Surtout quand tu as la liberté financière déjà et que tu pourrais arrêter de travailler, parce que finalement, tu es à la fois un peu écrasé par le nombre de choix, et en même temps, tu as déjà accompli ce que tu voulais faire. Et donc, pendant cette année, tu l’as vécu quand même plutôt bien, c’est un problème de riche.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, bien sûr. Non, mais oui, en fait, je me rends compte. Le but à travers cette vidéo, je t’ai dit, c’est moi, tout ce que je veux faire, c’est donner de l’amour aux gens et essayer de les aider. Mais j’espère sincèrement et je regarde dans le droit face à la caméra, j’espère vraiment qu’il n’y aura aucun côté hautain. Je vous fais part de mon expérience, mes perceptions à l’heure actuelle et ce n’est propre qu’à moi, et j’espère juste que cela pourrait vous aider.

Olivier Roland : Je précise quand même qu’avant de démarrer la vidéo, j’avais demandé à Jean-Luc, est-ce que tu es d’accord pour partager tes chiffres ? Et il m’a dit « j’ai peur que si je donne mes vrais chiffres, les gens, ils se déconnectent parce qu’ils vont penser que… cela va être trop haut par rapport à ce qu’ils font. » Tu as voulu rester modeste pour pouvoir être connecté, que les gens se connectent davantage à ce que tu partages. Mais c’est vrai.

Jean-Luc Monteagudo : Être réaliste, enfin, je ne sais pas non plus.

Olivier Roland : Non, mais tu ne veux pas partager tes vrais chiffres parce que tu as peur que cela impressionne trop, et que tu veux que les gens y puissent tirer dedans. C’est ce que tu m’as dit, c’est vrai. Cela ne se fait pas le, il ne faut pas te foutre, c’est entre nous mon cher ami. Et tu veux que les gens tirent la substantifique moelle. De toute façon, on s’en fout. On sait que tu es indépendant financièrement, tu gagnes très bien ta vie et voilà. Et le reste, ce qui est intéressant, c’est le mindset et comment tu as fait pour arriver à cela, et qu’est-ce que les gens peuvent en tirer ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, clairement.

Olivier Roland : Donc là, tu partages beaucoup l’amour, merci. Cela fait plaisir. Donc, au bout de cette année de réflexion, c’était quoi la conclusion finalement ?

Jean-Luc Monteagudo : En fait, est-ce que je dois gagner plus parce que j’avais suffisamment pour moi, mais pas suffisamment pour changer le monde, impacter le monde ? Est-ce que j’ai à changer le monde parce que je ne crois pas que créer une nouvelle technologie… même amener plus de confort dans la vie va vraiment amener plus de bonheur dans le monde. La quête du progrès, ce n’est pas la quête du bonheur.

Olivier Roland : D’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Donc, en fait, j’avais beaucoup de réflexions. Du coup, je n’ai pas envie de recréer de l’argent, mais qu’est-ce que je vais faire ? Voyager, OK, mais pour ? Pourquoi ? Ce n’est pas vraiment ce que j’ai envie, mais ce que les gens me conseillent. Tu sais, il y a plein de choses et puis tu expérimentes ce que tu n’as pas envie. Ce n’est pas seulement d’expérimenter, mais juste pour certifier le fait que c’est parce que tu as envie d’expérimenter et tu es dans… c’était tout un schéma et en fin de compte, vraiment, tu te poses à un moment et tu te dis « Bon, c’est quoi ? Qu’est-ce qui a du sens pour moi, en fait ? »

Non pas : qu’est-ce qu’il y a du sens en fonction des autres, pour les autres, mais juste pour moi. Vraiment, qu’est-ce qui a du sens ? Et déjà, juste arriver à cette question « qu’est-ce qui a du sens pour moi ? » et trouver une première réponse, ne serait-ce qu’un brouillon, cela a mis du temps.

Olivier Roland : Donc, un an.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Et qu’est-ce que tu as trouvé alors ?

Jean-Luc Monteagudo : Pendant un an, je n’ai fait que… si tu veux, pour moi, l’éducation, c’est une valeur incroyable. Heureusement que j’ai le savoir qu’il faut savoir. Et cela a été un an où, si tu veux, je préparais mes petits cadeaux internes. Je n’ai fait que lire, me former pour être juste une meilleure personne en tant qu’humain. Pas en tant qu’entrepreneur, juste en tant qu’humain.

Comment je peux être plus honnête, partager plus d’amour, être plus bienveillant ? Comment je peux être sûr à chaque fois d’agir avec une certaine unicité, de l’harmonie ? Comment je peux à chaque fois honorer les gens ? Comment je peux laisser une trace tout le temps juste positive ? Et donc, j’ai lu, j’ai lu, j’ai lu, j’ai lu. Introspection. Je lis, j’apprends. Introspection. Je demande, remise en question. Cela a été cela pendant un an. Et c’est comme si je travaillais des petits cadeaux internes pour que le jour où je sens que j’ai préparé assez de cadeaux, maintenant, je suis prêt à distribuer aux gens. Et cela a été vraiment cela. Cela a été ce truc-là. En fait, je suis venu à la conclusion que mon seul but maintenant, ce qu’il y a du sens pour moi, c’est juste refléter l’amour. C’est tout. Tout ce que je veux, c’est toujours pour laisser une trace encore plus positive que la veille. C’est tout et c’est très bien.

Olivier Roland : Merci. Cela suffirait. Et comment tu le fais au quotidien ? Concrètement, comment tu le vis ?

Jean-Luc Monteagudo : Je couche avec une dizaine de femmes par jour.

Olivier Roland : Voilà, pour partager l’amour, c’est important.

Jean-Luc Monteagudo : L’amour, tu connais.

Olivier Roland : C’est comme Don Juan qui dit qu’il ne peut pas se mettre avec une femme parce qu’il briserait le cœur de toutes celles avec il n’a pas été.

Jean-Luc Monteagudo : Peu importe la forme. Tant que c’est le fond qui prime, pour moi, c’est important. Dans la forme, cela peut être beaucoup de musiques, vu que je reste un passionné de chants, de guitare, de piano, batterie… Mais cela peut être beaucoup de questiologies et beaucoup d’écoutes actives.

Olivier Roland : Tu as posé la question de la questiologie. Donc, tu vas vraiment poser des questions qui vont faire réfléchir les gens, qui vont les challenger un peu, qui vont les aider à acheminer ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Donc, c’est la maïeutique là, c’est l’art de la question de Socrate pour accrocher les esprits, même si lui, il l’utilisait dans un but…

Jean-Luc Monteagudo : On peut dire cela comme cela. Cela reste un « comment », une forme d’aide. Mais déjà, écouter les gens, c’est impressionnant. L’écoute active, c’est vraiment une qualité qui se perd. L’empathie. Ensuite, donner juste de l’amour, honorer la personne. Si tu vois quelqu’un, même dans la rue et tu fais « excusez-moi, mais juste je kiffe votre coupe, cela vous va trop bien. » La fille, elle fait « merci », c’est tout. Je voulais juste vous le dire puisqu’en vrai, on n’a pas l’occasion de dire aux gens ce qu’on pense.

Olivier Roland : C’est une très bonne… oui.

Jean-Luc Monteagudo : Et cela, tu peux demander à tous les copains, je suis vraiment le seul taré qui, dans la rue, va arrêter toutes les nanas et tous les mecs juste pour les complimenter. Et je ne sais pas si tu as remarqué, mais là, on est au Khundar, dès que j’ai vu tout le monde, je fais « ça te va trop bien ce costard ». J’ai envie d’honorer les gens. J’ai envie de leur dire déjà ce que je pense. Ce n’est pas de la fausse promesse, c’est leur dire ouvertement, c’est pratiquer la transparence radicale. Et la transparence radicale continue de refléter que l’amour, c’est trop bien. Parce qu’en fait, la transparence, elle est certes radicale, donc tu vas dire ce que tu penses, mais tu ne penses que du bon, que de l’avantageux, que des choses harmonieuses. Tu es juste là pour réunir dans le collectif, dans l’unicité et dans l’amour. Et cela, c’est ouf et tu le ressens. Tu ressens le fou.

Olivier Roland : Et donc, là aujourd’hui, ton but, c’est d’aller dans la musique ?

Jean-Luc Monteagudo : Je n’ai pas d’attente, je n’ai pas de but.

Olivier Roland : D’accord. Donc, ton but finalement aujourd’hui, tu ne ferais plus aucun projet professionnel et tu te contenterais de faire ce que tu dis là, de donner l’amour finalement, et de juste coucher avec une dizaine de femmes par jour, pas plus. Il faut rester raisonnable. Non, mais blague à part. Je veux dire, cela te suffit jusqu’à la fin de ta vie tu penses ou c’est peut-être juste une période, un cycle ?

Jean-Luc Monteagudo : Je ne sais pas ce que je ne sais pas.

Olivier Roland : OK. Mais là, cela te suffit.

Jean-Luc Monteagudo : À l’heure actuelle, je suis trop heureux comme cela. Mais vraiment. Là, je suis à un niveau de bonheur que je ne pense jamais atteindre.

Olivier Roland : Et on ressent vraiment une certaine sérénité de ta part et tout cela. Et la musique, peut-être que c’est le moment d’en parler parce que tu me parlais justement de ton projet, de l’histoire un peu incroyable qui t’es arrivée récemment et tout. Je ne sais pas si tu as envie de la partager.

Jean-Luc Monteagudo : Tout ce que tu veux.

Olivier Roland : Allez, vas-y.

Jean-Luc Monteagudo : Avec grand plaisir. Ecoute, on dit souvent que la qualité de la réponse dépend de la qualité de la question. Pose-moi la meilleure question face à cela et je te réponds.

Olivier Roland : Challenge, tu vois. Non, mais c’est simple, de toute façon, tu m’en as parlé tout à l’heure. Est-ce que tu peux partager, de la meilleure manière possible, cette histoire qui t’est arrivée, qui a démarré par un petit défi que tu as lancé à ta communauté sur Instagram ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, carrément. De base, j’avais comme objectif de rencontrer un maximum de gens qui passent à l’action. Et pour moi, comme je t’ai dit, il n’y a que les faits qui comptent. Dans les faits, je sais que les gens qui sont influents dans ce monde, toutes les stars, peu importe que ce soit acteurs, actrices, chanteurs, chanteuses… bref, vous avez compris, ce sont des gens qui passent massivement à l’action. Donc, je me suis dit, fréquenter des stars, pour moi, c’est une promesse que dans les faits, dans les actes, ce sont des gens qui se bougent.

Du coup, je me suis dit, j’ai fait appel à la communauté, vu que j’avais pas mal de gens qui me suivent. Enfin, pas mal, dans une petite échelle, mais suffisamment pour demander de l’aide à une communauté en tout cas. Je fais « Les petits loulous, les copains, les copines, s’il vous plait, aidez-moi. Je pense, il n’y a pas plus courageux que savoir prendre une main tendue. Donc là, pour la première fois, je veux vraiment vous demander de l’aide. S’il vous plait, tous, si vous connaissez une star, mettez-moi en relation avec. Je suis prêt à payer ».

Je m’étais mis, je t’avais partagé… cela ne me dérange pas de le dire, mais j’ai mis un budget de 15 000 euros par star, payer 15 000 euros une star… et pour ne serait-ce passer un restau avec la personne. Je m’en foutais, je voulais juste m’imprégner de son effervescence, comprendre… Je me suis dit « Je ne suis pas con. Si cela se passe bien, il y aura un truc. Et sinon, tant pis », pour le délire « je peux me permettre donc c’est cool »

Olivier Roland : Cela sera une aventure que tu pourras raconter jusqu’à la fin de ta vie.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. C’est un moment, c’est une émotion, c’est important. Et la communauté est super généreuse. Il y a quand même 5 – 6 personnes qui… Il y a une de ces personnes qui me dit « j’ai une personne, elle est suivie par une centaine de milliers de personnes, future star de la musique, influenceuse… let’s go. Va-s’y. Je te présente ». Je fais « OK », « Par contre, il faut que tu viennes en banlieue parisienne », moi qui habite sur la Côte d’Azur. Bon, OK, vas-y. J’y vais. On prévoit le truc et tout, et j’y vais, et la personne qui devait être là…

Olivier Roland : Le vent ! Donc, tu as pris l’avion de Nice à Paris.

Jean-Luc Monteagudo : J’ai pris l’avion et j’arrive. Puis, c’est même pas à Paris, c’est à une heure de Paris. Donc, ensuite, je fais 2 heures de bouchon… j’arrive dans un endroit paumé et la personne n’est pas là. Elle fait faux bond.

Olivier Roland : Alors, tu lui avais bien dit que tu venais de Nice.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Et là, tu es quasi… d’accord.

Olivier Roland : Oui, cela fait mal.

Jean-Luc Monteagudo : Mais, du coup, ce n’est pas grave. Musicien dans l’âme, je prends tout le temps ma guitare avec moi, donc je me dis, « ce n’est pas grave. Si c’est comme cela, c’est parfait, c’est que cela devait se dérouler comme cela. Tant pis, je vais me faire un petit coup de musique et puis, ce soir, il y a un match du PSG. C’est un match de ligue des champions, je vais regarder. Il n’y a personne à l’hôtel. Je vais me mettre sur le grand écran et puis c’est pari.

C’est ce que je fais. Je mets le match sur le grand écran… Et la personne qui avait organisé cela, elle, au moins, était là. Ce n’était pas la star, c’était la personne qui voulait me mettre en relation. Donc, on regarde le match ensemble et puis là, il y a 2 personnes qui viennent. On regarde le match ensemble, on sympathise et Paris gagne, donc on est dans une super joie et une bonne énergie. Je leur dis « montez dans ma chambre d’hôtel, on boit un petit coup ». Les personnes buvaient de l’eau, donc c’était à base de Badoit. Et puis, je fais pour mettre l’ambiance. Je prends la guitare et je joue. Et là, je commence à jouer et chanter un truc. Et là, je vois des gars qui font…, ils se retournent et ils font « Vas-y, continue ». Je continue à chanter. Ils font « Attends ». Et là, il m’appelle son associé, son associé arrive, « vas-y, joue ». « Il joue. Et il chante », tu vois, il voit un peu des… il y a une petite étoile, style « dis donc, cela sent l’argent cela.

Lui, à mon avis, on peut faire de l’argent avec ce truc-là. Je crois qu’il un petit truc. Et moi qui suis lechanteur du dimanche et aucune prétention là-dessus, tu vois ? Le seul talent que j’ai, je pense vraiment dans la musique, c’est que je prends plaisir à le faire. J’adore. Et vraiment, c’est mieux que tout. C’est impressionnant.

Olivier Roland : J’ai eu l’occasion de t’entendre jouer de la guitare. C’est vrai qu’il y a un truc où on sent qu’il y a un… Non, mais c’est vrai, il y a un truc artistique. Oui, il y a quelque chose. Là, qu’est-ce qui se passe alors avec ces trois personnes ?

Jean-Luc Monteagudo : Un truc de fou. Ils me disent « Attends, on va te présenter du monde, un tel, un tel, un tel », ils me font voir des stars. Et là, gros hasard, je comprends que ce sont des gars qui gèrent plein d’artistes, mais des gros, gros artistes qui tiennent un label extra. Enfin, ils ont plein de trucs. Je ne comprends pas trop leur rôle, mais je comprends que waouh, ils connaissent trop de gens dans la musique, qu’est-ce qui se passe ?

Ils présentent un tel qui a fait des trucs de ouf, un tel qui a produit tant de personnes… Et là, je fais « waouh ». Et je vois que toutes les personnes qu’ils me présentent s’intéressent vraiment à moi. Ils me présentent des gens, mais en haut de la pyramide. Et là, j’en parle à des copains musiciens qui eux veulent en faire leur métier. Ils font « Mais gars, ils t’ont fait gagner 15 ans là ». Ils sont intouchables ces gens, tu ne te rends pas compte ?

Olivier Roland : C’est incroyable quand même que tu les croises par hasard dans un hôtel alors que tu étais en mode…

Jean-Luc Monteagudo : Mais gars, c’est…

Olivier Roland : Je me suis pris un vent alors que j’ai pris l’avion exprès, c’est fou.

Jean-Luc Monteagudo : Incroyable. Et attend, même je ne t’ai pas dit, tu peux le garder, il n’y a pas de souci. Là, j’ai pris un BlaBlaCar du coup pour venir parce que les avions ont été complets et les trains aussi. Donc, là, pour venir faire l’interview, j’ai pris un BlaBlaCar. Tu me crois si je te dis que le gars du BlaBlaCar, il y avait un seul gars que je n’avais pas encore réussi à atteindre en haut de la pyramide, qui lui produit tout le monde : Gims, tout le monde. Le gars du BlaBlaCar, c’est son meilleur ami.

Olivier Roland : Tu es sérieux ? Peut-être que l’univers t’envoie des signes. C’est impressionnant.

Jean-Luc Monteagudo : On est d’accord, les potes, mais dinguerie. C’est dinguerie. Il me fait « Vas-y, je te le présente là, je te le mets en contact ce soir ».

Olivier Roland : Tu crois en la loi de l’attraction ?

Jean-Luc Monteagudo : Je n’ai plus d’autres choix là. Là, si je dis non, il va m’arriver des bricoles. Là, très clairement, tu vois.

Olivier Roland : Tu croyais avant ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : OK, intéressant.

Jean-Luc Monteagudo : Et là je me dis « Mais je suis béni de Dieu ou des dieux », je n’en sais rien, peu importe les croyances. Mais tu vois, je fais « Waouh ! C’est ouf. » Et du coup, je chante devant eux et tout. Et moi qui me prends vraiment pour le chanteur du dimanche, j’ai toujours fait tout cela dans mon coin… il n’y a jamais personne vraiment qui m’a complimenté. Ce n’est jamais à la base waouh. Je fais cela de toute façon juste… C’était un truc pour moi. Cela, c’était mon petit moment Nutella, mon moment kiff.

En fait, il y a des gens qui me disent « Mais gars, il y a un truc ». Et surtout, je joue devant un peu les intouchables, les grands noms. Je vois que les gens, ils font « il y a un truc ». Et là, je fais « Il y a un truc ? Vous êtes sûrs. Moi ? Vous êtes sérieux ». Et vraiment les grands noms, tu vois. Je ne sais pas si j’ai le droit de les citer, mais il y a des gens qui sont jurys dans des émissions…

Olivier Roland : Dans des émissions genre…

Jean-Luc Monteagudo : Oui, genre, voilà.

Olivier Roland : Un truc de star, d’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Je pense qu’on a très bien compris là, mais je ne sais pas si j’ai le droit de les citer au cas où.

Olivier Roland : Voilà, c’est le tout début de ton aventure.

Jean-Luc Monteagudo : Exactement. Ça se trouve cela s’arrêtera là, et puis, il n’y aura rien. Personne ne connaitra le reste et puis il n’y a rien.

Olivier Roland : En tout cas, rien que pour l’anecdote, c’est déjà incroyable.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, déjà rien que cela, c’est incroyable. Et là, il se prépare des petits trucs. Si cela se trouve, cela ne fera rien et tant pis. Et juste j’aurais kiffé. Je m’en fous, je le vis sans attente, s’il n’y a rien, ce n’est pas grave. Je suis trop content déjà d’avoir vécu tout ce que j’ai vécu. C’est juste ouf. Et puis, si cela continue, cela continue.

Mais du coup, cela m’a donné envie. Tu vois, je me suis dit « Je vais faire de la musique et puis, au pire, je prends 100 000, 150 000. Je les mets et je m’autoproduis. Je la branderais et puis au pire… En fait, c’est énorme de pouvoir dire ça, c’est vrai que c’est important. Le luxe de pouvoir s’offrir ses émotions. Cela, par contre, je connais si je n’ai pas l’argent, si je n’ai pas la clairvoyance face à l’argent, si je n’ai pas la trésorerie à côté et je n’ai pas… je souffrais, même si j’ai cet argent, si je ne sais pas en faire ou si je souffre de le faire, de le dépenser, oui, ce serait, c’est vrai que cela empêcherait de vivre certaines émotions. Mais là, tu vois, juste au cas, je prends 100 000, 150 000, je m’autoproduis pour le kif, et si cela ne donne rien, j’ai des émotions.

Olivier Roland : Parce que donc eux, ils vont mettre un petit budget pour te promouvoir et toi…

Jean-Luc Monteagudo : Même pas sûr, je ne sais pas…

Olivier Roland : Ce n’est pas sûr, OK.

Jean-Luc Monteagudo : On va clarifier les rôles. J’attends les contrats.

Olivier Roland : Mais toi, dans toutes les manières, tu es prêt à mettre 100 000, 150 000 pour te produire toi-même, juste pour le kif de l’aventure et ce n’est pas grave si… C’est une démarche artistique. Ce n’est pas grave s’il n’y a pas de ROI.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Si cela se trouve, je suis nul. Le marché va juste se foutre de ma gueule.

Olivier Roland : Tu auras peut-être le plus grand nombre dislikes ever sur YouTube.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Le pire, ce sera challengeant. Au contraire, je pourrais vérifier si je suis bien avec moi-même.

Olivier Roland : Et c’est intéressant parce que c’est ce que je dis aussi souvent aux entrepreneurs qui sont dans le truc que tu as vécu et que j’ai vécu aussi, c’est qu’ils ont atteint tous les objectifs, ils ne savent plus quoi faire. Et je leur dis « Peut-être que la clé pour toi, c’est une démarche artistique ». Parce qu’on a aussi les qualités. Les défauts de nos qualités, c’est que nous, les entrepreneurs, on réfléchit toujours en termes d’effets de levier d’efficience et de ROI. Au bout d’un moment, cela nous emprisonne aussi.

Et une des manières de s’épanouir, c’est de te dire « OK, maintenant, tout cela là, tout ce que j’ai fait, cela m’a permis d’arriver à un niveau où justement, je peux lâcher un peu prise sur l’efficience, sur le ROI et faire une démarche qui est plus artistique ». Et ce n’est pas grave s’il n’y a pas de retour. C’est un truc que je vais faire pour kiffer.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est cela, vivre sans attente. Peut-être quand tu fais du business, tu as des attentes. Maintenant, je connais la réalité du marché avec les artistes parce que j’ai eu l’honneur de côtoyer et de me faire copain vraiment avec des gros noms maintenant de la musique. Donc, je sais combien ils gagnent. Et waouh ! Moi qui pensais faire beaucoup d’argent, le mec, lol.

Olivier Roland : C’est leur budget café du mois, c’est cela ce que tu fais.

Jean-Luc Monteagudo : Lol. Mes rentes à l’heure actuelle, c’est les rentes d’un seul de leur titre limite, c’est impressionnant. Pour certains, c’est vraiment cela. Par titre, ils peuvent s’acheter une maison tous les trimestres, c’est incroyable.

En fait, vraiment je m’en fous. Cela prend, cela ne prend pas, rien à foutre. C’est trop cool, c’est marrant. Ce serait incroyable. Et cela, dans le business, c’est vrai que tu as des attentes. Tu ne peux pas te dire « Oui, je fais un business, je mets 150 000, et puis s’il n’y a rien, ce sont des émotions ». Tu peux totalement le faire.

Olivier Roland : Quand tu as du Fuck you money, tu peux, mais en général, quand tu fais démarrer un business, c’est que tu as un objectif de réussite.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Avant quand même, que je ne fasse pas paraître quelqu’un que je ne suis pas, il faut quand même dire la réalité. Pour moi, 150 000 euros…

Olivier Roland : C’est quand même de l’argent.

Jean-Luc Monteagudo : C’est quand même de l’argent, qu’on soit d’accord. Qu’on n’aille pas croire que… qu’est-ce qu’ils voient le gars ?

Olivier Roland : C’est un pourcentage non négligeable de ton capital.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, quand même.

Olivier Roland : Oui, ce n’est pas la même chose que d’aller acheter une baguette.

Jean-Luc Monteagudo : Non. Je ne lâche pas cela comme si je lâchais deux balles dans un coin de rue. Non, ce n’est pas un café. Cela reste quand même une partie de ma tréso.

Olivier Roland : Finalement, c’est un budget que les gens pourraient mettre dans des vacances de rêve un peu… en pourcentage de ce qu’ils ont.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, plus ou moins.

Olivier Roland : Là, tu investis cela dans un projet qui te fait kiffer, qui va être un peu des vacances de toute manière.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. En fait, on en parlait juste avant, et cela, c’est un truc qui me tient à cœur de l’échanger. Je connais des gens qui ont vraiment 100 fois plus que moi au niveau finance et qu’est-ce qu’ils sont malheureux et qu’est-ce qu’ils ne sont pas sereins.

C’est bien un truc que j’aimerais que les gens puissent retenir de cela parce que c’est quelque chose auquel je crois, et je vous laisse libre à vous de le croire ou pas. Mais l’important, ce n’est pas l’argent, c’est le lien que vous tissez avec l’argent. Je vous souhaite vraiment d’être clairvoyant face à l’argent. C’est le meilleur truc qu’on puisse avoir. Plein de gens recherchent l’intelligence financière, moi, je recommanderais plus la clairvoyance financière, et cela, personne ne l’apprend.

Olivier Roland : Quelle différence tu fais entre l’intelligence financière et la clairvoyance ?

Jean-Luc Monteagudo : Super question. L’intelligence financière, cela va faire fructifier son argent. C’est comprendre les lois qui régissent l’argent. Mais il faut de l’argent pour cela. Tu ne peux pas faire travailler de l’argent si tu n’en as pas. Travailler la clairvoyance de l’argent, c’est-à-dire qu’ad vitam æternam, sans argent, tu sauras toujours faire de l’argent.

Olivier Roland : OK. Ce sont des compétences surtout entrepreneuriales même si cela peut être d’autres.

Jean-Luc Monteagudo : Totalement.

Olivier Roland : Quand tu es musicien à succès, tu sais que si tu as les compétences pour faire des tubes… Voilà.

Jean-Luc Monteagudo : En fait, le jour où tu es sûr et certain que tu as déjà confirmé plusieurs fois que tu sais faire 100 000 euros par mois en un mois, en travaillant seulement 2-3 jours, ce serait beau, n’est-ce pas ? Et c’est tout ce que je vous souhaite objectivement. Quand tu as ce truc en tête, débourser 100 000 balles, tu t’en fous. Même si tu n’as que 100 000 justement, même si c’est toute ta trésorerie.

Olivier Roland : Après, je pense que tu as cela, mais en même temps, tu combines cela avec le fait que maintenant, tu as appris de tes erreurs passées et que tu ne vas pas non plus claquer toute ta tune bêtement, que tu as diversifié tes investissements et tout cela. Parce que cela peut être aussi cette façon de voir les choses, cela peut être un piège dans le sens où tu te dis « Je m’en fous de la manière dont je dépense ma tune parce que je vais toujours être capable de retomber sur mes pattes ». Ce qui parfois, n’est pas toujours vrai pour certaines personnes parce qu’il y a de gens qui étaient persuadés qu’ils étaient capables de refaire leur fortune et qui n’ont pas réussi.

Je voulais juste mettre ce petit équilibre parce que j’ai l’impression que tu as quand même aussi cette prudence maintenant qui fait que tu peux un peu plus te lâcher par rapport à cela. Quand tu dis, je vais mettre 150 000, ce n’est pas 50% de ton budget. On est en dessous de 50%. Cela reste un truc que tu peux te permettre de perdre. Et tu le fais en connaissance de cause.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, je comprends. Oui, je pense, cela a du sens. Je ne suis pas sûr que j’ai vraiment dévié mon regard sur cela chez moi, donc je ne peux pas dire si je suis d’accord ou pas. Il faut que j’y réfléchisse. Donc là, je ne peux pas trop émettre d’opinion, mais cela a du sens en tout cas. Je trouve cela pertinent comme réflexion, clairement.

Olivier Roland : Donc, tu as déjà partagé pas mal de croyances que tu as, mais est-ce que tu as, peut-être pas une liste, mais des croyances que tu as et que tu as l’impression que la plupart des gens n’ont pas ? Des croyances qui te distinguent de la majorité.

Jean-Luc Monteagudo : Je ne pense pas que cela va être des croyances liées à l’entreprenariat nécessairement.

Olivier Roland : Non, cela peut être des croyances. Il y a tout.

Jean-Luc Monteagudo : Cela va être des visions. Je vais appeler cela des visions de vie, ma perception de la vie, mais typiquement comparée à l’amour, une relation de couple. Pour moi, l’amour véritable, déjà, il faudrait définir ce qu’est l’amour et pour moi, l’amour, c’est quand le bonheur de l’autre est tien. Cela pour moi, c’est l’amour véritable.

J’ai une relation extraordinaire avec l’ex-fille avec qui j’ai partagé ma vie, et la dernière fois je l’ai vue heureuse.

Olivier Roland : Tu l’as eu ou tu l’as toujours ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, j’ai toujours cette relation.

Olivier Roland : Tu m’as dit que c’est ton ex, OK.

Jean-Luc Monteagudo : C’est juste avant d’être là, j’étais chez elle.

Olivier Roland : D’accord.

Jean-Luc Monteagudo : Tout est statué. Tout est OK, mais que ce soit elle ou même une autre, ces gens qui ont partagé ma vie. Juste on sait qu’on n’est pas aligné sur ce qu’on vit… donc, on fait chacun son chemin. Et je l’ai vu avoir un bonheur très intense, et pas avec moi en plus, pas à cause de moi ou quoi que ce soit, mais je l’ai vu avoir ce bonheur, j’ai pu vivre et être présent au moment où elle a vécu ce bonheur. Je n’en étais pas la cause et crois-moi que j’étais tellement heureux de la voir, elle, heureuse même si ce n’est pas moi la cause de cela. J’en ai pleuré. J’en ai vraiment chialé.

Olivier Roland : Malgré que ce soit ton ex.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Parce que je l’aime vraiment en fait, je m’en fous qu’elle soit avec moi ou pas. Si elle est heureuse, si son bonheur passe à travers quelqu’un d’autre. Mais je t’aime tellement, bien sûr, cela ne peut que me rendre heureux en fait. Je n’arrive pas à discerner l’inverse. Cela ne me paraît pas logique. Et cela, je sais que juste très peu de gens, je crois que ce n’est qu’une seule personne qui a la même compréhension de l’amour que moi sur cela, qui est Sam, du coup.

Olivier Roland : Oui. C’est un ami commun donc.

Jean-Luc Monteagudo : Voilà. Et lui, c’est dans un système de polyamour. Il le revendique. Cela, je peux en parler. Moi qui suis monogame. Mais pareil, ma monogamie, je ne le fais pas pour l’autre, je le fais pour moi. C’est-à-dire que dans le principe, si l’autre n’est pas monogame…

Olivier Roland : Toi, cela t’embête.

Jean-Luc Monteagudo : Non, je m’en fous. Je le fais pour moi la monogamie.

Olivier Roland : D’accord. Toi, tu es vraiment monogame.

Jean-Luc Monteagudo : Je suis monogame et je ne pense pas me mettre avec quelqu’un qui n’est pas monogame de base parce que je pense qu’on aurait trop de différences sur pas mal de trucs. Mais si on est OK même sur les mêmes valeurs profondes, si cela se trouve, j’arriverais à être moi, monogame, parce que c’est ce que moi, je souhaite expérimenter dans ma vie, la monogamie, à l’heure où je te parle en tout cas. Et c’est ce qui m’a toujours paru comme une évidence. Si cela se trouve, je serais en monogamie avec quelqu’un qui, là, qui pratique le polyamour, je n’en sais rien.

Et tu vois, je sais que cela peut paraître inconcevable pour les gens, mais parce que moi, ma vision de l’amour, c’est « Je m’en fous, moi, je t’aime parce que tu es qui tu es et je t’aime parce que ton bonheur va venir augmenter la jauge. » C’est comme ces limites de scalabilité, si on parle de business. Et limite, tu vois, mon bonheur, il est là et je me sens trop heureux en tant que personne. Je sens qu’avec les gens que j’aime, quand je vois leur bonheur, j’arrive à aller au-delà de ma propre limite de bonheur. Les voir heureux, c’est Ah ! Fort.

Olivier Roland : C’est cela la croyance qui est un peu différente. C’est de te dire, je vais pouvoir scaler mon bonheur en étant heureux pour les autres.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Et je m’en fous que le bonheur ne passe pas par moi. Moi, je n’ai rien à foutre. Qu’est-ce que ce serait égoïste de penser cela ? Tu vois, dans ma tête, je me dis, mais quelle sombre personne je serais ? Tu vois ? Ce n’est pas beau. Cela n’agit pas dans l’unicité, dans le collectif. Au contraire, cela serait à l’encontre de mes valeurs profondes. Là, dans les faits, je ne serais pas ce que j’aimerais être. Donc cela, typiquement, rien à foutre que la fille que j’aime soit avec moi ou pas si je l’aime vraiment, je veux juste son bonheur. C’est cela qui me rend heureux. Tu vois, cela, c’est un truc que les gens ont du mal à percevoir.

Olivier Roland : Waouh ! Autres choses ? Tu as d’autres croyances comme cela qui sont un peu différentes ou très différentes ?

Jean-Luc Monteagudo : Que rien n’est impossible. Tout ce qui m’arrive, franchement, je reconnais être quelqu’un pas très chanceux, mais qui a éveillé son regard de la chance.

Olivier Roland : Très intéressant alors. Explique-nous comment. Tu penses que tu es devenu un peu plus compétent dans le fait d’être chanceux ?

Jean-Luc Monteagudo : J’en suis certain, mais j’ai ma certitude là-dessus.

Olivier Roland : Tu penses que la chance, c’est une compétence ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : J’en suis persuadé aussi, mais justement, c’est intéressant.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Je pense vraiment que j’ai éveillé… tu vois, tout le monde me dit à chaque fois et encore là, je t’ai juste dit cela pour la loi d’attraction, mais tous mes potes me disent à chaque fois « Mais mec, comment tu fais pour attirer tout le monde tout le temps, vraiment à chaque fois, c’est fou ».

Olivier Roland : Mais là, il y a aussi la musique, c’est incroyable quand même.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, totalement.

Olivier Roland : Alors, comment on développe sa compétence de chance ?

Jean-Luc Monteagudo : Tu vois, à chaque fois ils font : « Mais c’est fou. Mais comment tu fais ? Mais toi, tu es béni », etc. Je fais « Non. Qui va se challenger lui-même seul, qu’il fait pour lui-même, pas pour faire une vidéo YouTube ou quoi que ce soit, qui va se challenger le matin, tous les matins, de 8h jusqu’à 20h, aller aborder toutes les filles, toutes les caissières de ce centre commercial, et aller les séduire, les draguer, juste pour comprendre comment fonctionne de l’humain, juste pour mieux discerner l’humain ?

Olivier Roland : C’est ce que tu as fait ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui. C’est ce que je fais tout le temps. Qui, à chaque fois dans la rue va interrompre les gens ? Une personne qui court « Ah ! Excusez-moi », etc. Qui va aller devant un groupe de 10 filles et essayer d’honorer les 10 filles et de faire en sorte que les 10 filles m’apprécient suffisamment pour me donner chacune leur numéro ? Qui va aller se confronter à une fille qui est avec ses parents ? Et mon but, c’est de faire en sorte que la fille, je puisse lui plaire et qu’on échange les contacts malgré qu’elle soit avec ses parents ? Qui va être confronté à tout cela ?

Olivier Roland : Donc là, c’est surtout dans la séduction de rue que tu as appris à…

Jean-Luc Monteagudo : Je ne pense pas être un grand séducteur parce que je cherche non pas à séduire, dans le sens où je ne cherche pas à avoir quelque chose de physique, charnel, quoi que ce soit. Je cherche à aimer et à être aimé. Donc, à faire comprendre que je veux juste partager de l’amour. Je veux juste honorer la personne et je cherche juste à trouver des personnes cools que je pourrais honorer de par mon amour et vice-versa. Et pas un amour, tu vois, c’est purement platonique.

Olivier Roland : Tu n’es pas un moine chaste non plus.

Jean-Luc Monteagudo : C’est-à-dire ?

Olivier Roland : C’est-à-dire, tu as une copine ou…

Jean-Luc Monteagudo : J’enchaine le célibat depuis un petit moment. J’ai ma clairvoyance absolue, j’ai bien mis ma clarté sur avec qui j’aimerais partager ma vie et tant que je ne trouve pas cette personne, je suis OK à ne rien faire. Je m’en fous. C’est ma vision. Je n’en souffre pas du tout, au contraire, je suis trop heureux de cela. Mais j’apporte de ouf, et en fait, cela éveille toutes les… en fait là, les opportunités, oui, je les attire vers moi, clairement.

Olivier Roland : Là, tu penses que cela augmente tes opportunités pour trouver la compagne idéale ou c’est vraiment… ?

Jean-Luc Monteagudo : Tout, parce que tout cela, socialement parlant, cela n’a rien à voir à des compétences qui deviennent innées. Les deux gars par exemple qui sont directeurs de label ou je ne sais pas qui est-ce, peu importe. Si je n’avais pas eu l’audace déjà d’affronter le regard des autres, cela en fait, c’est un gros travail d’annihilation de son ego, ce que je fais. Si je n’avais pas eu l’audace à l’hôtel d’aller demander « Est-ce que je peux prendre le grand écran et brancher mon ordi, déjà, pour mettre le match ? », je n’aurais pas attiré cette opportunité. Si ensuite, je n’avais pas dit aux deux gars au loin « Mais venez », je n’aurais pas attiré cette opportunité. Et si après, je ne leur avais pas dit « Oh ! Les gars, on va passer un moment, allez-y, je vous invite boire un verre », je n’aurais pas créé cette opportunité. Et si j’avais eu peur de chanter devant eux, je n’aurais pas créé cette opportunité. Alors, qu’on me dise que j’ai de la chance, je vous répondrai juste que vous êtes aveugle. J’ai éveillé mon regard, c’est tout.

Olivier Roland : Et tu as éveillé ta capacité à te connecter aux autres.

Jean-Luc Monteagudo : À travers eux, à travers tout cela par rebond, oui.

Olivier Roland : Cela, c’est quelque chose que les gens peuvent tirer déjà de cette vidéo. Je pense qu’il y en a pas mal d’autres trucs déjà.

Jean-Luc Monteagudo : J’espère, j’espère.

Olivier Roland : J’ai dit « essayez de vous connecter un peu aux autres », pas forcément en allant aborder des groupes de 10 femmes ou hommes.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, en fait, je pense que c’est progresser en tant qu’humain. S’il y a un truc qui te fait peur, regarde pourquoi cela te fait peur. Tu vois tous ces gens qui disent : oui, c’est parce que c’est ma personnalité. Fuck off.

Olivier Roland : C’est quoi ta personnalité ?

Jean-Luc Monteagudo : La peur, elle est justifiée, selon mes principes encore une fois et j’insiste, je ne suis pas omniscient, mais quand elle porte atteinte à ta vie ou à la vie d’autrui. C’est quelque chose qui est désavantageux pour la vie. Mais si c’est un truc, c’est parce que tu as peur du ridicule, c’est parce que tu as peur du regard de l’autre, c’est parce que ce n’est pas ma personnalité, reste dans ta vie médiocre, il n’y a pas de souci, mais juste aveugle. C’est OK, reste dans ton truc, il n’y a pas de souci, mais ne viens pas te plaindre. Le jour où tu viendras me dire « Pourquoi cela, pourquoi toi tu as cela, etc. ? ». Parce que tu vois, moi, quand j’ai peur, j’assume avoir peur, je vis mon émotion, il n’y a pas de souci, mais je vais aller l’affronter par contre.

Olivier Roland : Tu as peur et tu le fais quand même.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Par contre, j’ai peur, bien sûr. Encore maintenant, des fois, je vois une super belle fille, je fais « waouh » et là, je me dis « Mais non, Jean-Luc, tu sais que toi, tu veux une fille exceptionnelle. Tu veux cela, cela, cela, cela, cela, cela ne sert à rien ». Et voilà, et en fait, je me dis « Mais je suis rincé, n’importe quoi ». Du coup, je vais aller me punir. Volontairement, je vais aller me challenger pour aller voir une fille où c’est encore plus dur, dans un contexte impossible, juste pour me punir. Pour moi, cela travaille ton auto gestion. On me disait : pourquoi je fais de la muscu tous les jours en sachant que je déteste cela ? Auto gestion.

Olivier Roland : Alors, c’est intéressant cela parce que tu m’as partagé tout à l’heure une photo de toi quand tu avais 20 ans, c’est cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Je devais avoir entre 18 et 20 ans, je ne sais plus trop, ou 19.

Olivier Roland : Où tu étais obèse, on peut le dire. Tu étais en surpoids quand même pas mal, alors qu’aujourd’hui… qu’est-ce qui a déclenché ?

Jean-Luc Monteagudo : Ce qui l’a déclenché, c’est le fait que je voulais perdre du poids déjà.

Olivier Roland : A quel âge tu étais obèse et tu t’es dit « Je veux arrêter ».

Jean-Luc Monteagudo : Si j’ai souvenance, je dirais que c’est jusqu’à 18 ans, je suis sûr que j’étais obèse, et à 19 ans, je crois que… De mes 18 à 19, c’est là où j’ai commencé à amorcer un petit peu, j’ai dû perdre une douzaine de kilos. Ce qui, en somme, était assez peu comparé à tout le poids que j’avais en trop.

Olivier Roland : Tu avais combien en surpoids à peu près ?

Jean-Luc Monteagudo : En tout et pour tout, j’ai perdu proche de 50 kilos.

Olivier Roland : Quand même, c’est énorme. Tu pesais combien au maximum ?

Jean-Luc Monteagudo : J’étais très proche des 100 kilos. J’étais à 96, encore une fois si je ne dis pas de bêtise…

Olivier Roland : Et tu fais 1m80 ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, je fais 1m71 à peine. 71, je crois qu’on me l’a mis pour faire plaisir.

Olivier Roland : 100 kilos, il faudrait calculer, mais là, l’IMC est …

Jean-Luc Monteagudo : Elle était pas mal. Une bonne boule. C’est une bonne boule. Donc je me suis mis au sport par obligation, limite parce que je me suis dit « Attends, 18 ans, je ne suis même pas sûr si j’ai embrassé une fille, tu vois. C’est un peu waouh.

Olivier Roland : Là, tu t’es dit, soit je vais rester célibataire toute ma vie, soit il faut que je me bouge les fesses.

Jean-Luc Monteagudo : En fait, si tu veux ma maman, de son vivant, m’avait toujours dit « Ne t’inquiète pas, tes cousins aussi, ils étaient gros quand ils étaient petits. Mais tu verras, quand ils ont grandi, ils sont devenus minces, beaux gosses et tout. Toi aussi, tu seras pareil ». Et le jour où on m’a amené mon gâteau pour fêter mes 18 ans, l’un des rares anniversaires qu’on fêtait puisque vu que toute ma famille est dans la religion, on ne fête pas les anniversaires… La seule fois où on fête mon anniversaire et qu’on m’emmène ce gâteau, je me rends compte que ça y est je suis un adulte. Il y a un miroir juste en face de moi en plus du gâteau. Et là, je vois le gâteau, le miroir et je me vois énormissime. Et je me dis « Mais elle m’a menti ». Ça y est, je suis un adulte et en fait je suis toujours gros. Et ce jour-là, je me rappelle que j’ai fermé les yeux et quand j’ai soufflé mes bougies, le souhait que j’ai fait, c’est « Merci de m’aider à être mince cette année. En fin d’année, je veux que si j’ai à re-souffler des bougies dans un an, je veux être mince ».

Olivier Roland : Et ta famille te laissait être aussi gros parce que je veux dire qu’il y avait quand même un problème alimentaire aussi dans votre famille, ce n’est pas possible parce que vous mangiez beaucoup. Ou toi, tu mangeais et il n’y avait que toi.

Jean-Luc Monteagudo : Moi, je mangeais beaucoup. Oui, dans ma famille, on a tous des problèmes de poids, excepté l’ainée, ma sœur, ma plus grande. Moi, je suis le dernier d’une portée de trois.

Olivier Roland : Et elle n’a pas essayé de t’influencer ?

Jean-Luc Monteagudo : Je ne l’ai pas beaucoup côtoyée. On n’a pas passé beaucoup de temps ensemble parce qu’il y a un gros écart d’âge, donc pas vraiment. Et puis moi, j’étais le petit dernier, donc « allez, mange, tiens. Cela, ce n’est que de l’amour ». Non, ce n’est que du sucre et puis voilà. Donc oui, j’ai fait mon régime, mais je n’ai jamais apprécié faire du sport.

Olivier Roland : Donc, depuis, tu t’es dit « je vais arrêter de bouffer trop, je vais mieux manger ».

Jean-Luc Monteagudo : Oui, j’ai commencé à apprendre comment on mange… et j’ai fait vraiment du sport par contre à outrance, à m’en déchirer des muscles.

Olivier Roland : Tu as pris un coach ?

Jean-Luc Monteagudo : Non.

Olivier Roland : Donc, tu as fait la muscu, du cardio ?

Jean-Luc Monteagudo : Tout.

Olivier Roland : C’est intéressant parce que finalement, tu étais en salle, tu as pris un abonnement. Parce qu’il y a tellement de personnes, et cela a été mon cas, qui vont à la salle en disant « OK, j’y vais et je suis motivé », qui prennent un abonnement, ils y vont 2 fois et après, ils n’y retournent plus, parce que c’est trop facile de procrastiner un dimanche quand tu es crevé et que tu pourrais regarder Netflix à la place. Est-ce que tu penses que tu es naturellement discipliné ou tu arrives à te motiver ?

Jean-Luc Monteagudo : Non, pas naturellement. Mais je pense que j’ai compris que mon bonheur était régulé par ma discipline. Quand tu en as marre d’être malheureux, tu décides d’être heureux. Il faut atteindre un bon seuil de malheur, je pense. Mais quand vraiment, au bout d’un moment, tu as le choix. Soit cela te définit, soit cela te détruit, soit cela te construit. Au bout d’un moment, tu fais un choix. Les gens qui se définissent tout le temps de par leur malheur et donc ils vont faire qu’en créer. D’autres les détruisent et ils mettent fin à leur jour. Et d’autres, c’est constructeur.

Olivier Roland : Tu manges moins, tu vas à la salle et tu vois les résultats.

Jean-Luc Monteagudo : Cela met du temps.

Olivier Roland : C’est comment quand tu es arrivé ? Tu étais le gros gars quand tu es arrivé à la salle. Tu as eu des regards ?

Jean-Luc Monteagudo : Tu mets ta conscience sur ton ego. Tu essaies de comprendre qu’OK, ce n’est pas parce que les gens me regardent comme cela que cela diminue ma réelle valeur.

Olivier Roland : Je pense qu’il y en a pas mal qui devait te respecter, rien que le fait que tu sois dans cette salle et que tu te bouges les fesses.

Jean-Luc Monteagudo : Très certainement, mais ta perception, ce n’est pas la même. On vit tous la même situation, mais on a chacun notre regard qui est positionné dans certains angles et du coup, on ne voit pas la même chose et on ne vit pas les mêmes choses.

Face à cela, je me rappelle avoir vécu des moments qui, pour moi, étaient difficiles au moment où je l’ai vécu. Mais maintenant, je me trouverais bête à l’heure où je te parle de dire qu’il y a un seul moment de ma vie qui est malheureux. Si là, à l’heure actuelle, il y a un seul moment de ma vie que je dis malheureux, c’est que je n’ai pas compris la leçon qui s’y trouvait. Et là, je ne vois pas un seul moment malheureux dans ma vie, c’est insensé. Donc, ce n’est que bénédiction, ce n’étaient que des leçons d’ouf, c’est trop cool.

Olivier Roland : Tu fais toujours de la muscu aujourd’hui ? Cela fait 7 ans, 8 ans ?

Jean-Luc Monteagudo : J’ai commencé à 18, j’en ai 29, cela fait 11 ans.

Olivier Roland : Cela fait 11 ans et pourtant, tu n’aimes pas cela.

Jean-Luc Monteagudo : Oui.

Olivier Roland : Alors pourquoi ? Pourquoi tu t’infliges cela, Jean-Luc ? Dis-nous tout.

Jean-Luc Monteagudo : En fait, je suis contre le statu quo. Comme je te l’ai dit tout à l’heure, mon seul but, c’est de donner encore plus d’amour que la veille. C’est-à-dire que je veux être une meilleure personne, je veux progresser, etc. J’ai défini clairement, j’ai vraiment la clarté d’esprit sur qui je veux devenir, qu’est-ce que je veux expérimenter, qu’elle est la vision de qui je suis, de ce que je veux transmettre, la trace que je veux laisser. Et dans la trace que je veux laisser, je pense que cela s’introduit par aider les gens et pour aider les gens, j’ai beaucoup pesé ma conscience sur comment on aide les gens. Et j’en ai déterminé que pour aider efficacement les gens, il faut les inspirer et les rendre autonomes. Les inspirer, c’est dans les faits, je le fais. Ce n’est pas « je le dis », je le fais. Vous pouvez le constater. Les faits sont irréfutables. Là, tu inspires. Ensuite, de rendre autonome, c’est transmettre le savoir.

Et qui serais-je, ce serait grotesque de ma part, si je me permettais de donner des conseils à quelqu’un pour honorer son corps qui est notre outil principal de vie quand même notre corps, et qui, pour moi est un élément primordial dans la vie d’honorer son corps pour être heureux. Mais quel genre de personne je serais si j’étais gros, flasque, si je mangeais n’importe comment ? Si j’avais des boutons partout, etc. dus à une mauvaise alimentation pour pouvoir réellement aider les gens. Je ne serais pas inspirant et je leur transmettrais de la théorie que je ne sais même pas mettre en pratique. Donc, de la fausse théorie ! Parce que comme je te dis préalablement « savoir et ne pas faire, ce n’est pas savoir ». C’est tout.

Olivier Roland : OK, mais c’est intéressant. Après, tu as dit aussi que tu as eu cette démarche pas au début, tu ne l’avais pas au début, et pourtant, tu faisais quand même de la muscu à ce moment-là. Mais du coup, tu faisais cela pour ne pas redevenir gros ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est de l’auto gestion. Vraiment, c’est hors de question de devenir une version moins bien qu’hier.

Olivier Roland : OK. Cela, je comprends.

Jean-Luc Monteagudo : En fait, je n’aime pas me faire mal quand je fais de la muscu… je n’aime pas la sensation. Par contre, là où je prends plaisir, c’est la gratification de me dire « je l’ai fait ». Je n’aime pas quand j’ai une peur et que je la ressens, c’est super désagréable, et que je veux aller vers quelqu’un, une situation ultra inconfortable. Tu vois, j’ai une to do list que je pourrais te montrer d’ailleurs. Tous les soirs, je me fais un petit compte-rendu. Et dans cette to do list, il y a « est-ce que j’ai généré une situation inconfortable aujourd’hui ? ».

Olivier Roland : Intéressant.

Jean-Luc Monteagudo : Et c’est obligatoire.

Olivier Roland : Tu as quoi d’autre dans ta to do list qui est intéressant ?

Jean-Luc Monteagudo : Je la sors. C’est vraiment l’introspection que je me fais tous les soirs. Tu peux voir check list journalière. Elle a été inspirée par des amis à moi… mais pour te faire simple, c’est : 

  • Est-ce que j’ai pris le temps à ressentir un maximum d’amour envers la vie et de la gratitude envers les gens ?
  • Ensuite, est-ce que j’ai entrepris toutes les actions possibles pour avancer dans ma vision ?
  • Est-ce que j’ai été l’homme que j’ai envie d’être ?
  • En quoi ma journée a été foutument incroyable ?
  • Quelles sont les plus grosses leçons à retenir d’aujourd’hui ?
  • Est-ce que j’ai pris le temps de savoir apprécier les cadeaux à travers tous les challenges d’aujourd’hui ?
  • Est-ce que j’ai pris soin de mon outil principal, mon corps ?
  • Ai-je pratiqué la transparence radicale et généré une conversation inconfortable ?
  • Ai-je démontré uniquement de l’amour aux personnes que j’aime ?
  • Ai-je contribué à la vie d’autrui en cette merveilleuse journée ?
  • Et ai-je pris le temps d’être ?

Olivier Roland : Tu te poses cela tous les soirs ?

Jean-Luc Monteagudo : Tous les soirs, oui.

Olivier Roland : Avant de t’endormir, même quand tu as fait une soirée et que tu es tout bourré ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Je ne bois pas d’alcool. Je fume pas, je ne bois pas. Et là, tu vois, hier typiquement, il y a juste « ai-je pris le temps d’être? » que je n’ai pas pu cocher. Hier, je sais que je n’ai pas pris le temps d’être.

Olivier Roland : Et là, tu utilises les notes sur Apple qui permettent de …

Jean-Luc Monteagudo : Oui, donc à chaque fois que je checke cela.

Olivier Roland : C’est intéressant parce qu’en plus, c’est vraiment prouvé scientifiquement que rien que le fait de partager dans ta tête ou verbalement une, deux, trois choses pour lesquelles tu as de la gratitude tous les jours, cela te rend plus heureux. Et là, on voit que tu vas largement au-delà de tout cela. Là, on rejoint ce que tu disais, que c’est une compétence le bonheur, que cela s’apprend et on voit que tu pratiques des rituels qui montrent en fait que tu es plus heureux.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Je suis d’accord avec tout cela, clairement

Olivier Roland : Est-ce que tu as d’autres croyances parce que je crois que je ne sais pas si on a vraiment épuisé encore le sujet ? Est-ce que tu as d’autres croyances qui ne sont pas partagées par la majorité de la population ?

Jean-Luc Monteagudo : Je t’ai parlé, oui, l’amour, le fait…

Olivier Roland : La chance.

Jean-Luc Monteagudo : Affûter son éveil sur la chance… Je pense vraiment qu’on a la vie qu’on mérite également. Je suis très partisan de la méritocratie, de la pleine responsabilité des choses aussi, mais dans le sens étymologique du terme. C’est-à-dire responsabilité, c’est-à-dire droit de réponse. Cela ne veut pas dire que tu es fautif. Tu vois, quelqu’un qui se fait violer, ce n’est pas sa faute. Par contre, elle a le droit de réponse à cela. Elle peut faire en sorte comme je te l’ai dit tout à l’heure que ça la définisse : ça la détruise ou ça la construise.

Olivier Roland : On choisit ses réponses à ce qui nous arrive.

Jean-Luc Monteagudo : C’est cela, prendre la responsabilité des choses.

Olivier Roland : C’est cela, son interprétation, comme quand tu t’es fait arnaquer et que tu as décidé de pardonner à la personne et de te focaliser…

Jean-Luc Monteagudo : Typiquement, par exemple. Cela ou il y en a plein d’autres. Quand on dit « je suis quelque chose ». Tu vois, « je suis entrepreneur, je suis musicien ». Non, « je suis » en fait… Laisse-moi être, c’est tout. Pourquoi tu me colles une étiquette ? Je sais très bien faire du business, mes chiffres en témoignent. Mais tout autant que je sais, enfin je sais chanter. En tout cas, je sais prendre plaisir à chanter. Tout autant que je sais hypnotiser, je sais faire de la magie, je sais faire du mentalisme, ces trucs qui m’ont toujours passionné dans ma vie. Je sais faire du foot et j’y joue depuis tout petit. Tu vois, je suis une bête au lit, c’est un fait.

Olivier Roland : On sait que tu cherches toujours ta femme idéale. Donc voilà, le message est lancé.

Jean-Luc Monteagudo : Je pourrais me définir par un truc. Et c’est un truc que je dis cela typiquement, enfin on en parlait juste avant, et du coup, je me permets de le dire aussi à la caméra, mais je suis vraiment heureux, content et même honoré, dans le sens où vraiment c’est un privilège pour moi de pouvoir faire cette vidéo avec toi. Puisque d’une part, tu restes quelqu’un qui est bien ancré dans le milieu, qui est très présent et j’ai beaucoup de respect pour tout ce que tu as accompli déjà. C’est du fond du cœur vraiment, c’est grandiose.

En vrai de vrai, je ne sais pas si je vais partager, mais je suivais tes vidéos, il y a de cela 5 ans avant même que je commence. Quand j’ai pensé, là, cela me revient. Mais je me rappelle que tu étais un peu le pape, tu étais le papa. Et là, je signe ma fin de carrière devant toi et c’est avec toi que je stipule que les copains : me parlez plus d’entreprenariat. En fait, c’est la dernière interview que je donnerais en tant qu’entrepreneur et c’est un honneur de le faire avec toi, en ta présence, c’est vraiment super cool. Je suis très content.

Mais du coup, je n’ai plus cette étiquette, cela ne sert à rien de venir me demander des conseils sur l’entreprenariat… D’une part, parce que je ne suis pas nécessairement le mec le plus légitime. D’autre part, parce que je suis certainement l’un de ceux qui ont le moins envie de partager des conseils sur l’entreprenariat parce que cela ne me fait plus vibrer, donc je ne le ferais pas de belle façon. En tout cas, à l’heure où je vous parle, si cela se trouve, c’est…

Olivier Roland : Oui, cela peut être un signe. En tout cas, maintenant, c’est ce que tu ressens.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, là, c’est ce que je ressens, là maintenant. Et surtout, c’est ce que je te disais « tout ce que je sais – et quand je dis tout, c’est vraiment tout – j’en ai fait une énorme formation totalement gratuite et bénévole. » C’est-à-dire que je m’en fous en fait, c’est vraiment une bouteille jetée à la mer. C’est un truc, je ne compte pas me faire de l’argent avec, je n’en ai rien à foutre. Il n’y a aucun… ce n’est pas un tunnel de vente, je n’en ai rien à foutre, c’est vraiment une formation où j’ai tout mis. Tu vois ce que je vendais, et tu connais mes tarifs journaliers en plus, il y a une certaine somme.

Olivier Roland : C’est vrai qu’on voulait en parler, mais j’ai oublié. Mais c’est vrai, là aujourd’hui, on peut quand même te prendre comme coach même si à priori, tu vas arrêter.

Jean-Luc Monteagudo : Je ne le fais plus.

Olivier Roland : Ah, tu ne le fais plus.Mais jusqu’à récemment,tu étais coach pour les entrepreneurs.

Jean-Luc Monteagudo : Jusqu’à il y a encore deux semaines. J’ai totalement arrêté.

Olivier Roland : Et quel était ton tarif ?

Jean-Luc Monteagudo : Enfin, un jour.

Olivier Roland : Tu m’as dit que tu étais prêt à le partager. Si tu ne veux pas, tu ne veux pas.

Jean-Luc Monteagudo : Cela dépend quand même des profils, mais entre 20 000 et 36 000 euros la journée, hors taxe. La moyenne étant 28 000, la journée.

Olivier Roland : Donc, toutes ces compétences que tu utilisais pour ce coaching que tu ne fais le plus, tu les as mis sous forme de cours dans cette formation gratuite. Pour ceux qui veulent aller voir cela, cela s’appelle comment ? Comment ils peuvent trouver cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Master-class-business.com, c’est une formation connue et reconnue. Je ne sais plus, il doit y avoir 15 000 ou 20 000 personnes qui sont inscrites là déjà au moment au moment où j’en parle. C’est utilisé dans des écoles de commerce, de ce genre de truc. Maintenant, c’est simple. Puis, ce serait waouh, quel manque d’humilité Jean-Luc, mais ça a fait ses preuves, c’est vraiment cool. Et tout ce que j’ai appris, tout ce que je sais faire, tout ce que j’ai mis en application, je l’ai mis, je dis tout quoi. Ceux qui sont curieux de savoir quels sont les business que j’ai vendus, il y a mes business en fait. Vous voyez les business que j’ai vendus. Vous pouvez voir qui j’étais en tant qu’entrepreneur. Cela y est en fait.

Après, je ne compte pas enlever ce truc parce que pour moi, c’est une espèce d’édifice. Je me dis « C’est ma bonne action, j’ai envie de pouvoir quand même avoir le mérite de transmettre ». Et j’ai pris plaisir à le faire quand je l’ai fait. Maintenant, je ne prends plus plaisir, je ne veux plus le faire et puis, voilà. Tu peux le mettre au pire, mais…

Olivier Roland : Maintenant, donc, tu n’es plus entrepreneur, mais tu es.

Jean-Luc Monteagudo : Exactement et juste retenez cela quoi. Mais inutile de venir vers moi avec toutes les questions au niveau entrepreneurial, je n’y répondrais pas parce que tout y est déjà.

Olivier Roland : Si vous croisez Jean-Luc, ou alors, il faut vraiment montrer que vous avez suivi la formation et vous lui posez une question de maître Jedi, genre le truc auquel lui-même, il n’y a pas pensé. Mais idéalement, vous lui parlez plutôt d’autre chose. C’est le message.

Jean-Luc Monteagudo : En fait, je peux prendre plaisir à parler de tout. Et si je n’y arrive pas, c’est qu’il y a un problème en moi, je pense.

Olivier Roland : Non, mais tu es peut-être prêt à tourner la page.

Jean-Luc Monteagudo : Mais c’est juste, tu sais, quand les gens t’alpaguent comme cela par intérêt et qu’en plus, c’est trivial, c’est frontal, cela se voit, ce n’est même pas caché, cela ne donne pas envie d’honorer en retour. Et vu que je suis un fervent pratiquant et cela fait partie de mes valeurs profondes, la transparence radicale, comme je te l’ai dit, à ce moment-là, par transparence radicale, non, je n’ai pas envie de t’honorer, désolé. Je vois cela honorant ce que tu fais, donc je n’ai pas envie de te redonner cela en retour. Par contre, je t’aurais donné de l’amour, cela ne passera pas par cela, par rapport à ce que tu me fais. Mais par contre, ça là, comme cela, je ne suis pas OK.

Alors, rien n’est impossible, c’est vraiment il y a zéro limite. Je me dis qu’il y a des gens, ils vont sur la lune, pourquoi je n’en serais pas capable ? Si un humain l’a fait sur cette terre, j’en suis capable. C’est aussi simple. Je me dis à l’époque que je voulais faire 1 500 euros par mois. Quand je vois que là dans les faits, j’ai réussi à faire des journées à 50 000, 60 000, 70 000. Rien n’est impossible. Encore moi, je suis un petit joueur dans l’opération. Il y a des gars, ils font des millions et des millions dans la journée.

En fait, les finances, c’est un taux de mesure parce que c’est un fait, ce sont des finances. Mais le fait de maintenir l’hygiène de vie, ce genre de truc, si c’est un fait, tu vois, tu as plein de trucs, mais rien n’est impossible. Le nombre de gens qui disent « Oui, perdre 50 kilos ». Ce n’est pas parce que c’est plus dur pour moi que je ne vais pas y arriver. Je n’en ai rien à foutre. Ce sera plus dur, OK, c’est encore plus challengeant. Tant mieux, je serais encore une meilleure personne. Face au même accomplissement, moi, j’aurais plus accompli que vous.

Ce n’est pas dans une échelle de comparaison, c’est juste… c’est-à-dire que j’aurais gravi une montagne encore plus complexe. À l’échelle de la même finalité, j’aurais fourni tellement plus d’efforts, c’est-à-dire que moi, si j’arrive à la gravir, waouh, j’aurais encore plus de compétences que la moyenne. C’est une chance. Merci de me mettre cette difficulté.

Rien n’est impossible, rien n’est foutument impossible. Un pouvoir créateur sur ta vie, c’est ouf, vraiment. Et qu’on mérite tous une vie extraordinaire.

Olivier Roland : Excellent, merci de partager cela. Et au-delà des croyances, est-ce que tu as des actions que tu fais tous les jours ou régulièrement qui sont différentes ? Tu as déjà partagé que tu as ton rituel du soir où tu vas regarder si tu as eu suffisamment d’amour, de gratitude… Est-ce que tu as d’autres choses ?

Jean-Luc Monteagudo : Le conseil que je peux donner à tout le monde, c’est de poser sur papier qui tu veux être, tes valeurs profondes.

  • Qu’est-ce qui vraiment pourrait te définir ?
  • Quelle est ta ligne directrice ?
  • Ensuite, qu’est-ce qu’il y a du sens pour toi ?
  • Qu’est-ce que tu veux vraiment expérimenter ?

Pas ce que les autres pensent que tu devrais expérimenter que cela, mais vraiment dans ton ressenti le plus profond. Cela, moi, cela m’a beaucoup aidé.

Je prie beaucoup. Alors pour moi, la prière, c’est… que tu sois croyant ou pas, que tu aies une religion ou pas, prie, essaie.

Olivier Roland : Toi, tu es croyant ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui. La foi, c’est capital chez moi. Cela a une place. Mais c’est un truc personnel et pour moi il n’y a pas de vérité absolue, chacun a son chemin et puis c’est OK.

Olivier Roland : Tu vois la religion plus comme une manière personnelle de se connecter au divin plutôt qu’un dogme en tant que tel qui est vrai ? On ne sent pas de prosélytisme chez toi.

Jean-Luc Monteagudo : Non, en fait, je pense juste qu’on a tousun chemin vers sa propre vérité et l’important, c’est que tu touches cette vérité du doigt. Peu importe ton chemin, je n’en ai rien à faire. Moi, j’en ai choisi un. Ensuite, chacun choisit le sien. Il n’y a pas de vérité absolue tant que cela te mène au bonheur. Comment ? Ensuite, cela reste ma vision. Mais du coup prier, même les gens qui ne croient pas en quoi que ce soit, même qui n’ont pas de religion, je pense vraiment…

Olivier Roland : Pour les athées, c’estquoi ? De la méditation, du coup ? Ou alors, ils prient l’univers ?

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Prier à la source de tout, communiquer avec la vie juste, avec la vitalité, ce qu’il y a juste basta. Tu vois, c’est un fait, il y a bien des choses, il y a bien de l’existence. On remercie l’existence juste. Prenez un temps, fermez les yeux, ressentez juste la joie que vous avez de vivre et dite « Merci pour tout ».

Tu te rends compte de la chance qu’on a ? Le matin, tu te réveilles, tu fais comme cela « OK, j’ai un chauffage, je viens de dormir dans un lit d’ouf, j’ai une couverture qui me tient chaud, j’ai des oreillers de fou, j’ai encore une fois comme d’habitude 10 nanas extraordinaires à côté de moi ». Ensuite c’est ma vie. (Le mec qui ne s’arrête jamais). J’ai un frigo qui tient au frais toute ma bouffe, j’ai de la bouffe à portée. Là, j’ai un microonde, je peux réchauffer mon truc en deux secondes. J’ai des chiottes à proximité, je me lève et je peux pisser.

Olivier Roland : Oui, il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas le cas.

Jean-Luc Monteagudo : J’ai un abri, j’ai un toit. J’ai les finances. Je peux m’acheter ce que je veux. Là, je me lève, j’ai soif, je n’ai pas à aller jusqu’à un puits. Je fais cela, j’ai de l’eau froide. Je me sens sale, je peux me doucher avec de l’eau chaude. Mais, j’ai accès à toutes les informations du monde dans ma poche, j’ai les secrets de tout là-dedans.

Olivier Roland : En ayant cela, on est déjà plus riche que la plupart des riches d’il y a 300 ans.

Jean-Luc Monteagudo : Mais sérieux. Tu vois, quand tu poses ta conscience sur les choses. Et qu’est-ce que tu vas me dire, que cela ne va pas ? Mais tout va ! Tout est parfait. Qu’est-ce que tu me racontes ?

Olivier Roland : Et en plus, il y a eu tellement d’improbabilité dans le fait qu’on existe, parce que déjà, on est une chaine ininterrompue de vie de 3 milliards d’années. Il n’y a aucun de nos ancêtres qui est mort avant de s’être reproduit, il n’y a aucune exception. C’est incroyable. Il y aurait eu une seule personne dans ces 3 milliards d’années, on ne serait pas là pour en parler. Et nos parents, ils auraient pu avoir des millions d’enfants différents et plutôt que nous.

Jean-Luc Monteagudo : Cela me fait penser à un truc. C’est un truc que j’ai saisi, je pense, quand ma mère est morte. J’ai eu de la chance de vivre le décès de ma mère dans mes bras, elle est morte vraiment dans mes bras. Et quand elle est morte, j’ai compris un truc, c’est qu’il n’y a pas une seconde qui est plus merveilleuse qu’une autre. Mais quand tu comprends cela dans la vie, c’est bon.

Olivier Roland : Par exemple, tu vas quand même préférer être avec la femme de ta vie plutôt qu’avec la personne que tu détestes le plus.

Jean-Luc Monteagudo : Pourquoi ?

Olivier Roland : OK, d’accord. Je te challenge un peu là-dessus parce que, je ne sais pas. Du coup, là, les secondes, tu vois, on dit souvent pour rigoler en illustrant la théorie de la relativité que c’est simple.

« Si tu mets ta main une minute dans l’eau bouillante, cela te paraît une heure, si tu passes une minute avec une jolie fille, cela te paraît une seconde ».

Donc, il y a quand même cette notion de relativité, de perception.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, tu viens de le dire, c’est le perçu.

Olivier Roland : Toi, tu vois cela comment alors ? Quand tu dis que chaque seconde se vaut.

Jean-Luc Monteagudo : Je pense que plus tu t’éveilles et plus tu te rends compte que chaque seconde est aussi merveilleuse que la prochaine ou que la précédente.

Olivier Roland : D’accord. Dans ce sens de gratitude pour être vivant.

Jean-Luc Monteagudo : Dans le sens juste de la vie. Mais je pense qu’il y a des moments où cela te paraît comme une évidence, c’est plus simple à déceler.

Je ne dis pas que j’arrive à me le dire tout le temps et que je pense cela tout le temps, mais je pense avoir saisi l’essence de cette chose. Et la mort de ma mère, Dieu merci, je l’ai vécu, mais tellement bien. Et pourtant, c’est quand j’ai été escroqué. Quand j’étais escroqué, j’ai perdu mon statut social du coup. J’ai perdu tous mes copains, j’ai perdu la copine avec qui j’étais. Je suis allé vivre chez mes ex beaux-parents. J’ai perdu mes voitures, j’étais surendetté, j’ai perdu ma mère, mes actifs

Olivier Roland : Tes amis depuis le temps qui sont partis.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, tu as tout qui dégage. C’était bien fait pour ma gueule, en même temps, je ne faisais qu’extrapoler. Je n’étais pas forcément une super bonne personne. Je ne peux pas leur en vouloir.. Mais, c’est une espèce de déchéance. Et malgré tout cela, j’ai vécu la mort de ma mère, mais ça a été l’un des plus beaux éveils de ma vie. Je ne pouvais que dire « merci ». C’est fabuleux, vivre le truc comme cela, incroyable.

Olivier Roland : Donc, qu’est-ce que tu fais comme action tous les jours ? Parce que tu as dit, tu recommandes qu’on fasse un exercice pour définir ce qu’on voudrait être, mais cela, ce n’est pas vraiment un truc à faire tous les jours.

Jean-Luc Monteagudo : Au moins, définir une bonne liste. Travailler la questiologie, la qualité de la question. Comme le disait Einstein : ce n’est pas la qualité de la réponse, mais la qualité de la question qui prédomine les choses. Il vaut mieux se pencher 55 minutes sur la question et juste 5 minutes sur la réponse.

Olivier Roland : La question, c’est l’interface avec la réalité. C’est cela qui va faire que tu vas être pertinent ou pas.

Jean-Luc Monteagudo : Totalement. Du coup, se poser les bonnes questions, je pense que c’est une clé déjà.

Olivier Roland : Et comment on s’entraine à cela alors ?

Jean-Luc Monteagudo : Il y a des ressources quand même pour s’entrainer à la question, mais sinon, il y a ce qu’on appelle « l’oignon de la conscience ».

Olivier Roland : Donc toi, tu t’entraines à cela consciemment.

Jean-Luc Monteagudo : Oui

Olivier Roland : Intéressant. Et donc, vas-y, c’est quoi l’oignon de la conscience ?

Jean-Luc Monteagudo : C’est « creuser ». En fait, si on parle d’analogie, tu prends l’oignon.

Olivier Roland : Ce sont les 5 pourquoi, par exemple.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, exactement. Et plus tu vas aller creuser, plus cela fait mal, plus tu vas pleurer.

Olivier Roland : Donc, tu donnes une réponse et tu dis pourquoi ? Et après, tu enchaines les pourquoi en fait.

Jean-Luc Monteagudo : Exactement.

Olivier Roland : Comme la méthode de Toyota.

Jean-Luc Monteagudo : Voilà. On met cela ensuite sur papier comme moi, j’ai pu avoir la chance de le faire avec mes notes maintenant et prendre un temps tous les soirs, pour vraiment essayer d’être lucide. Tout le temps remettre les choses en question, ne pas poser la vérité comme absolue. Prendre tout ce qu’on dit comme c’est potentiellement possible, et soi-même aussi. C’est potentiellement possible de ne pas se dire qu’on a tout le temps tort. Cela, je dirais que c’est une clé.

Mais ensuite, le truc que je peux souhaiter à tout le monde et si vous voulez une vie meilleure, le seul truc en vrai, même le pire des imbéciles qui ne se remet pas en question, il fait cela, il a une vie formidable, c’est le passage à l’action. Passez massivement à l’action, mais vraiment.

Je connais des gens, ils ne se posent pas de questions, ils n’ont aucune réflexion franchement, ils sont très simplets. Ils passent tellement à l’action qu’ils ont des résultats dans leur vie incroyable, que ce soit financier, que ce soit amoureux, que ce soit physique, peu importe.

Le passage à l’action, cela change une vie. Tous ceux qui me disent « je ne sais pas comment faire », fais des trucs.

Olivier Roland : C’est une bonne première étape, oui.

Jean-Luc Monteagudo : Puis, tu vas voir comment ils vont arriver. Il y en a une infinité. Tu ne vas même pas les voir arriver. Jamais dans mon radar des « comment », j’aurai pu deviner que c’est en allant à un rendez-vous, on me fout un lapin, et en regardant un match et en invitant quelqu’un, deux gars que je ne connais même pas à aller boire un verre que je vais commencer une carrière de chanteur.

Tu imagines ? Jamais, pareil dans mon radar, je n’aurais pu croire que ce n’est jamais en déménageant en Haute-Savoie, en achetant une formation à quelqu’un et lui dire « merci », que j’allais atteindre des chiffres incroyables et faire des traits aux chiffres, à rester chez moi en pyjama, quoi. On s’en fout du comment, il y en a une infinité. Fais, c’est tout. Fais ! Ne t’inquiète pas, au bout d’un moment, tu vas bien trouver le comment qui te correspond.

Olivier Roland : Et juste avant qu’on démarre cette interview, tu me partageais une nouvelle qui était quand même assez étonnante. Je crois d’ailleurs que tu es la seule personne au monde jusqu’à présent qui m’a sorti cela, genre « Comment ça va ? ». « Écoute, il s’est passé un truc ». Et qu’est-ce qui s’est passé alors ?

Jean-Luc Monteagudo : J’ai changé de prénom.

Olivier Roland : Voilà, tu as changé de prénom, c’est quand même énorme. Tu es clair, tu es la première personne à qui je demande « Comment ça va ? », « J’ai changé de prénom », voilà. Quoi de neuf ?

Jean-Luc Monteagudo : Quoi de neuf ? Moi, je ne m’appelle plus Jean-Luc.

Olivier Roland : C’est quand même énorme. Donc, maintenant, ton prénom officiel, en tout cas bientôt parce que tu es en train de changer ton identité ?

Jean-Luc Monteagudo : Bientôt, officiel, ce sera Jeck.

Olivier Roland : Donc, pas Jack j-a-c-k mais avec un « e ». Alors raconte-nous un peu l’histoire, le pourquoi, le comment. Dans quel état es-tu Jeck, du coup ?

Jean-Luc Monteagudo : OK, je peux t’expliquer deux choses, pourquoi je le change et l’histoire de ce prénom. J’essaie de faire court parce que je ne suis pas sûr que cela va vraiment intéresser les gens.

Olivier Roland : Oui. C’est plus l’anecdote, mais cela montre aussi ta philosophie qui est quand même très libre et tu n’hésites pas à changer des trucs.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. En fait de base, maintenant que j’ai fait mon aventure en France, je trouvais cela ultra changeant d’aller dans un pays qui est reconnu comme le pays du business… dans une langue qui n’est pas la mienne, dans une culture qui n’est pas la mienne… je me suis dit « Parfait pour prouver cela en tant qu’humain, c’est trop cool. Donc, pourquoi pas partir aux États-Unis et recréer un truc style startup, etc., là-bas.

Pourtant, je n’ai pas envie de faire du business, mais tu vois justement, réapprendre à aimer cela, mais le garder pour moi. C’est vraiment un truc, je n’en parle pas. Juste pour me re-challenger puisque c’est un truc sur lequel je n’arrive plus à prendre plaisir, donc justement, me réveiller à cela, de ne pas le condamner bien au contraire et aller dans un endroit où ce n’est pas mes habitudes, ma culture… mais enfin bref. Je dis cela en tant qu’humain, c’est trop cool.

Et du coup, j’ai pris des cours pour parler anglais parfaitement, pour être parfaitement bilingue. Et durant ces cours, le Jean-Luc Monteagudo, il ne passe pas. Clairement, les américains, ils font « Jeano Luc Montebouille ». Ils font « what ? ». Et cela, moi, j’essaie « Jean-Luc Monte… », ils font « Jeano Luc ». Oui, OK. Et donc, à chaque fois, ils me conseillaient « prends-toi un nouveau prénom, en fait ». Je fais OK, et j’avais Jeck en tête et je vais te l’expliquer après. Et je me suis dit, légalement, je vais vraiment changer mon prénom, je vais m’appeler Jeck en premier prénom et je garderais Jean-Luc en deuxième et en France, tout le monde m’appellera Jean-Luc, il n’y a pas de souci. Je ne sais même pas si je vais communiquer le fait que j’ai changé de prénom. Mais au moins aux États-Unis, ce sera beaucoup plus simple. Tu vois, Jeck, cela passera partout.

Olivier Roland : Et ce prénom vient de jeu vidéo en fait.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, de jeu vidéo, je vais te le dire juste après. Mais pourquoi maintenant, je le change, parce que par contre, je ne pars pas aux États-Unis. En tout cas, pas maintenant, ce n’est pas prévu.

Olivier Roland : Et puis même tu pourrais partir aux États-Unis, dire cela aux gens et garder ton nom d’état civil.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, c’est juste que j’aime bien faire les démarches jusqu’au bout, comme cela au moins, il n’y a pas de confusion… Du coup, là, j’ai accéléré le processus parce qu’effectivement, je commence à m’amuser et à essayer pourquoi pas à écrire dans la musique, qui cela se trouve encore une fois, cela se trouve là quand vous regardez la vidéo, je n’aurais rien fait. Vous ne m’aurez jamais dans la musique. Et puis, tant pis, cela aurait été une idée que je l’ai eu comme cela et je ne l’ai pas fait.

On m’a conseillé, les gens qui m’accompagnent, en tout cas, m’ont conseillé de trouver un nom d’artiste parce que Jean-Luc Monteagudo, cela ne le fait pas. Je leur ai dit « Jeck » et je fais en plus, cela tombe bien, je comptais changer de prénom… Donc, cela a accéléré le processus. En principe, ce sera bientôt prononcé, ce sera en principe bientôt officiel. Et le Jeck, c’est parce que je jouais au jeu vidéo quand j’étais petit, et vu que j’étais le petit gros que personne n’aimait… je me suis enfermé dans le jeu vidéo. Je suis devenu très, très bon dans un jeu, un SPS.

Olivier Roland : Counter-Strike.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. C’était Counter-Strike. Je jouais à War Rock et Counter-Strike. Ces deux jeux, c’est là où je ne savais pas quoi mettre comme pseudo et j’ai mis « je sais pô quoi ». Enfin, je sais pourquoi mettre, mais le mettre, cela ne rentrait pas dans le truc, c’était trop gros.

Olivier Roland : Donc, c’est Jeck

Jean-Luc Monteagudo : Et du coup, les gens m’appelaient « je sais pô quoi ». Mais petit à petit, je jouais de mieux en mieux. Donc, je jouais avec les Anglais et ils ne comprenaient pas le « je sais pô quoi » ? J’avais mis « pô » parce que je regardais Titeuf. J’adorais, il ne disait pas « pas », mais « po », et du coup, c’était « je sais po quoi ». Et vu qu’ils ne comprenaient pas le calembour, ils m’appelaient « Jeck pô quoi ». Et vu que Jeck pô quoi, dans l’action, c’est un peu long, Jeck Jeck Jeck Jeck.

Et du coup, Jeck, c’était l’image de moi idolâtrée parce qu’en fin de compte, j’étais devenu… j’avais la limite un statut légendaire. J’extrapole peut-être un peu, mais j’étais vraiment devenu bon et les gens, quand je faisais une partie, ils faisaient « Ah ! Regarde, c’est Jeck ». Et j’avais l’image « waouh, c’est un mec trop bien ». Et du coup, là, c’est mieux un peu. Comme les gens, je fais « Tiens, ce truc m’a toujours… » et une de mes raisons particulières, je vais m’appeler Jeck et c’est parti.

Olivier Roland : Le prénom, c’est quand même quelque chose qui est extrêmement important symboliquement pour beaucoup de personnes, pour moi y compris. Et beaucoup de gens ne se verraient pas facilement changer de prénom. Moi, je ne pense pas que je vais changer de prénom, je suis très content d’Olivier, puis en anglais, cela passe Oliver. Tu vois, les gens disent Olivier. Mais toi, tu as cette capacité de changer quelque chose qui, finalement, pourrait te symboliser fortement, mais tu n’as pas l’impression, finalement, c’est ce que tu me disais, tu as l’impression que tu n’es pas ton prénom en fait.

Jean-Luc Monteagudo : Non.

Olivier Roland : Non, mais c’est intéressant. Je te disais hors caméra qu’il y a des études qui montrent qu’il y a des gens qui vont choisir davantage des métiers qui sont connectés à leur prénom s’ils ont des prénoms qui sont liés à des métiers.

Par exemple, le directeur de la maison d’édition de mon livre en anglais, il s’appelle Read, le gars. Cela veut dire « lire ». Il y a des statistiques qui montrent qu’il y a quand même une tendance, il y a vraiment une appropriation du nom de chez la part de beaucoup personne qui est intéressante, qui est répandue, et toi, tu ne l’as pas. C’est naturel chez toi ou tu fais un travail consciemment de te dire « c’est évident que je suis plus que mon nom et je peux le changer » et c’est comme cela ?

Jean-Luc Monteagudo : Je pense qu’il s’agit d’un terme. J’ai dû le travailler, mais là maintenant, cela me semble évident. Mais je pense qu’il y a eu un gros travail derrière très certainement. Mais là, je ne le ressens pas vraiment, le prénom, je m’en fous quoi.

Olivier Roland : Et c’est intéressant parce que c’est, quelque part, une sorte de liberté ultime de te définir toi-même, de choisir ton propre nom.

Jean-Luc Monteagudo : Oui, clairement. C’est vrai que je ne vois pas la magnificence derrière cela, mais c’est vrai que d’en avoir une. Mais parce que je ne vois pas la difficulté à travers cela. Là, franchement, cela me paraît vraiment aisé. C’est comme manger un croissant.

Olivier Roland : C’est dingue parce que tu as aussi l’habitude que les gens t’appellent Jean-Luc, et à la place, ils vont t’appeler Jeck.

Jean-Luc Monteagudo : Oui ils changent, que tout le monde commence à prendre le pas, maintenant.

Olivier Roland : OK.Il va falloir que je m’entraine. Jeck, OK, intéressant.

Jean-Luc Monteagudo : Si tu veux m’appeler Jean-Luc, je ne t’en voudrais pas.

Olivier Roland : Je te remercie beaucoup, je verrais ce que je ferai, mais puisque si cela ne te dérange pas, c’est super. Merci d’avoir partagé tout cela, c’était vraiment ultra riche comme interview. Je pense que d’ailleurs, les gens qui sont là font partie des gens les plus motivés, donc ils seront d’accord. Est-ce qu’il y a des livres qui t’ont impacté ?

Jean-Luc Monteagudo : De fous.

Olivier Roland : Est-ce que tu en as trois à recommander aux gens qui sont toujours là et qui sont très motivés ? Vas-y.

Jean-Luc Monteagudo : Le grand classique « Comment se faire des amis ». À chaque fois, tous mes copains me disent que je suis vraiment la mise en application de ce livre. C’est pas moi qui le dis. Et objectivement, si j’ai un visu vraiment purement objectif sans vouloir me faire dans le paraître, je pense vraiment que je l’applique très bien. J’aimerais l’appliquer encore mieux, je ne suis pas encore satisfait. Comme on dit « Je suis mécontent de moi, mais heureux de mon sort ». Ecoute, vraiment « Comment se faire des amis », c’est…

Olivier Roland : Tu sais que, si tu as lu la préface de Carnegie, il dit lui-même qu’il oublie régulièrement le livre et qu’il a relu 7 fois son propre livre pour appliquer.

Jean-Luc Monteagudo : Quand j’ai un livre à offrir, quand c’est quelqu’un qui veut faire une démarche humaine et non pas spirituelle, c’est cela que j’offre. Et quand c’est une démarche spirituelle, dans ce cas, c’est « Nouvelle Terre » d’Eckhart Tolle.

Olivier Roland : Je ne connais pas.

Jean-Luc Monteagudo : ça a été le livre qui a le plus changé ma vie.

Olivier Roland : Nouvelle Terre ?

Jean-Luc Monteagudo : « Nouvelle Terre », d’Eckhart Tolle. C’est celui qui a écrit le pouvoir du moment présent

Olivier Roland : Ah oui, Eckhart Tolle, absolument, je le connais.

Jean-Luc Monteagudo : Pour moi « Nouvelle Terre », c’est incroyable.

Olivier Roland : C’est intéressant, je ne le connaissais pas, je viens de le découvrir. Et « Comment se faire des amis », pour info, c’est aussi une livre qui a complètement changé la vie de Warren Buffett, il le cite. Il y a eu beaucoup d’autres personnes, c’est vendu à plus de 15 millions d’exemplaires.

Jean-Luc Monteagudo : Oui. Mais pour moi, c’est travailler avec l’ego des autres et « Nouvelle Terre », c’est ne plus avoir d’ego. C’est une étape au-dessus. Et ensuite, troisième livre, moi, cela a commencé avec « les semences du bonheur » de Monsieur Aïvanhov. Mais ce n’est pas les semences que je vais recommander puisque c’est très lié à Dieu et c’est dur peut-être de se détacher de la perception de cela. Sinon, j’aurais conseillé la bible, mais sans prendre pour argent comptant tout ce qu’il y a. En fait, je pense que l’intérêt de la bible, c’est surtout savoir prendre ce qu’il y a de bon dedans, la sagesse et l’amour qu’il y a dedans, et ne pas chercher à savoir, selon ma perception, est-ce que c’est la vérité ou pas.

Si tout le monde déjà lisait la bible et juste essayer de prendre la sagesse et l’amour qu’il y a dedans, en émettant même une opinion dessus, il n’y a aucun souci. Mais ne pas essayer dans le « ah ça, c’est vrai, ça, ce n’est pas vrai, c’est absurde ». Prenez juste tout ce qui vous fait grandir en tant qu’humain, c’est tout. Je pense que ce serait pertinent, ce serait une belle démarche. En tout cas, c’est la démarche que j’ai à titre perso. J’ai l’impression que je vais me mettre et les athées et les religieux à dire cela, mais c’est ce que je pense réellement.

Olivier Roland : Là, cela doit faire un bon deux heures, peut-être un petit peu moins que l’interview dure. Et est-ce que tu as un conseil à partager aux copains, aux copines qui sont là, qu’ils ont été super inspirés par tout ce que tu as partagé et qui veulent améliorer leur vie et avoir une vie plus heureuse et plus libre ?

Jean-Luc Monteagudo : En vrai, juste continuer à s’instruire et à être curieux. Je trouve cela trop cool. Si je n’avais pas eu ma curiosité, je ne parle pas de la curiosité malsaine et intrusive, mais la curiosité de la vie, vouloir en savoir plus, ce serait incroyable, mais en étant très, très précis.

« Pour être intéressant, soyez intéressé ». Cette phrase, elle a changé ma vie. Si je ne m’intéressais pas forcément d’abord aux gens, jamais les gens ne s’intéresseraient à moi. Et c’est une clé. Pourquoi j’arrive à honorer les gens ? Pourquoi j’arrive à leur donner de l’amour ? Pourquoi j’arrive à attirer des choses à moi ? C’est parce que réellement, l’humain m’intéresse. Et réellement, je suis en écoute active, j’honore vraiment la personne. Et, qu’est-ce que cela m’intéresse de te connaitre. Et à faire cela, les gens te le rendent bien.

Olivier Roland : Excellent Jean-Luc, merci pour ce partage.

Jean-Luc Monteagudo : Merci à toi pour tes questions franchement, vraiment. Tu as posé de bonnes questions, je trouve que tu guides bien le truc. Cela, il ne faut pas oublier que c’est une synergie de nous deux. Ce qui sort de moi, c’est parce que c’est toi aussi qui l’a co-créé.

Olivier Roland : Oui, je suis d’accord. C’est vraiment un partenariat. C’est une collaboration. Une bonne interview, c’est une collaboration. Merci à toi, merci à vous.

Jean-Luc Monteagudo : Merci à vous tous.Tchao, tchao les copains, les copines.

Olivier Roland : Et voilà chers amis rebelles intelligents, si tu es encore là, tu fais partie des 25%, des 20%, des 2% qui sont restés jusqu’au bout. En tout cas, tu fais partie de la minorité motivée. Je suppose que c’est parce que ce podcast t’a plu. Si c’est le cas, tu es libre de laisser un commentaire sur ta plateforme de podcast préféré, et si tu le fais, je t’en remercie par avance parce que c’est grâce à des petits gestes comme celui-ci que ce podcast va toucher davantage de rebelles intelligents et les aider à créer l’aventure de leur vie.

Merci d’avoir écouté ce podcast et à très vite pour le prochain.

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