Comment créer sa vie de rêve en vivant la semaine de 4 heures, avec Kamal

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Transcription texte de l’interview :

Olivier Roland : Marocain, il décide un peu sur un coup de tête de partir faire des études dans un pays complètement inconnu : la Pologne.

Kamal Jahid : Et je voulais un peu en quelque sorte une sorte de challenge, un défi. Un pays qui me challenge un peu, qui me pousse à sortir de ma zone de confort.

Olivier Roland : Oùlors d’un stage, il découvre le blogging, ce qui le décide à créer un blog qui parle d’un besoin naturel : la séduction.

Kamal Jahid : Moi, je ne savais pas comment aborder une fille. Je voulais parler, je voulais avoir une copine, mais je n’avais pas les outils, je n’avais pas les techniques, etc.

Olivier Roland : Très vite, son entreprise cartonne.

Kamal Jahid : Je me rappelle très bien. Donc, le premier ebook pour homme que j’ai fait, ça s’appelle« Les neuf éléments de la séduction », j’ai généré 10 000 € en une semaine.

Olivier Roland : Et suite à une rencontre un peu particulière.

Kamal Jahid : J’aborde cette fille et au moment d’essayer de prononcer le premier mot, elle me dit « Écoute, je ne parle pas au mec qui vend des kebabs ».

Olivier Roland : Il se lance dans une nouvelle aventure.

Kamal Jahid : J’ai monté mon deuxième business « Glamorous Pochette » et c’était grâce à ça, grâce au style.

Olivier Roland : Qui booste encore plus son business.

Kamal Jahid : On tournait entre 250 et 300 000 € par an.

Olivier Roland : Il lance ensuite « Meqnes », sa marque de vêtements.

Kamal Jahid : Il fallait allouer le budget ici pour le Moyen-Orient, non les États-Unis. C’était très excitant. Je jonglais avec le budget et je me faisais tellement d’argent.

Olivier Roland : Et en parallèle, il cultive une vie sociale très épanouie.

Kamal Jahid : Si on commence par créer ou bien développer un cercle social, un network qui va un peu en quelque sorte bosser pour toi, c’est plus facile d’avoir les résultats qu’on aimerait bien avoir. Pour moi, tout simplement, j’ai réussi à créer et à tisser des liens avec des gens importants, des gens intéressants. Et parce que moi, quand j’ai débarqué ici, mon objectif, c’était de m’intégrer à la société, de respecter leur culture, etc. Et je pense que les gens ici, ils ont apprécié mon ouverture d’esprit.

Olivier Roland : Tout en vivant le style de vie de la Semaine de 4 heures.

Kamal Jahid : L’idée de : il faut bosser, il faut se tuer pour faire, pour générer de l’argent, pour moi, c’est con. Donc, si lundi par exemple, tu n’as pas envie de bosser, tu ne bosses pas. D’accord.

Olivier Roland : J’ai eu l’occasion d’être plusieurs jours à Varsovie avec Kamal, et je peux vous le dire, il est vraiment célèbre dans cette ville. Il est régulièrement salué dans la rue et est invité dans toutes les soirées où il faut être. Il a, à côté de cela, une entreprise au service de sa vie qui lui permet de gagner confortablement sa vie tout en n’ayant pas beaucoup d’heures à faire. Et nous allons voir dans cette vidéo comment il a fait et comment vous pouvez le faire aussi.

Dans cette interview, nous verrons aussi :

  • Comment créer et développer un business en parallèle de vos études ?
  • Le parallèle entre la séduction et l’entrepreneuriat
  • Comment gérer un bad buzz et s’en relever ?
  • Comment créer une marque de vêtements 100% en ligne qui cartonne ?
  • Comment trouver des investisseurs et passer à la télé ?
  • Comment construire un cercle social puissant qui travaille pour vous ?
  • Comment mêler bonheur et ambition en automatisant son entreprise ?

Et bien d’autres choses encore.

C’est parti.

<Générique>

Olivier Roland : Right Kamal,Salut ! Merci de nous recevoir chez toi à Varsovie. Je suis venu exprès te voir à Varsovie il y a quelques jours et c’était très sympa. J’adore démarrer mes interviews avec toujours la même question : Est-ce que tu as l’impression d’avoir une vie atypique ?

Kamal Jahid : 100%, bien sûr. C’est un Marocain qui vit à Varsovie. Ça fait, je pense, 11 ans, 12 ans et je n’ai jamais regretté ma décision de venir ici. Tu vois, un Marocain à Varsovie, on ne rencontre pas ça tous les jours.

Olivier Roland : C’est clair.

Kamal Jahid : C’est déjà ça. Et après bien sûr, le parcours, etc., on va en parler, je suis sûr, donc oui.

Olivier Roland : Justement, parlons de ton parcours. Tu es venu à Varsovie, mais avant ça, tu as fait quelque chose d’intéressant au Maroc. Déjà, tu es né dans une ville du Maroc qui s’appelle Meknès, c’est ça ?

Kamal Jahid : Oui, exact.

Olivier Roland : Qu’est-ce que tu as fait comme études ? Tu te destinais à quoi au Maroc avant de te lancer en entrepreneuriat ?

Kamal Jahid : Alors déjà, mon père est ingénieur, ingénieur/architecte, parce qu’il faisait un peu… je n’ai jamais compris, mais bon.

Olivier Roland : Ça existe, ça, ingénieur/architecte ? OK, d’accord.

Kamal Jahid : Parce qu’il faisait un peu tout. Et moi, j’étais fasciné par les dessins : les Blueprints là, les plans bleus. Et j’étais fasciné par les trucs qu’il dessinait, donc j’ai décidé, en fait j’ai dit « Voilà, j’ai fini mes études de lycée et je veux faire architecte aussi ». Mais malheureusement, je n’ai pas eu la note nécessaire pour accéder à l’école d’architecture à Rabat et j’étais un peu forcé à faire la fac, l’université. J’ai choisi « économie et gestion d’entreprise » et c’était la plus belle décision que je n’ai jamais prise de ma vie parce que j’étais, là encore, fasciné par un prof, je me rappelle du marketing. Je me rappelle la classe qu’il avait, les costards, les cheveux, etc., je me dis « Je me vois bien comme ce type-là après ». Et du coup, je n’ai jamais raté ces cours et j’ai vraiment apprécié tout ce qu’on apprenait sur le marketing, l’art de vendre, etc. Et ça, je pense, c’était le début de ma carrière, si on peut dire ça, de marketeur, de créateur de contenu.

Olivier Roland : Et tu as eu ton diplôme ?

Kamal Jahid : Bien sûr, bien sûr : Licence. Donc j’ai eu la Licence en quatre ans et avant de faire le Master, j’ai décidé notamment de faire une année pour voyager et découvrir un peu.

Olivier Roland : Une année sabbatique.

Kamal Jahid : Exact. Merci. Là, je suis venu en Pologne. J’ai trouvé un stage grâce à une association d’étudiants qui s’appelle AIESEC. Je pense que ça y est en France, c’est partout dans le monde. Et comme on dit « the rest was history ».

créer sa vie de rêve semaine de 4 heures

Olivier Roland : Le reste, c’est l’histoire.

Kamal Jahid : Exactement. Et donc, c’était en 2008. Je suis venu là et je faisais mon stage, mais en même temps je me faisais chier en stage et du coup, j’ai commencé à écrire des articles sur le fameux blog et j’ai développé mon blog au sein de cette entreprise où je faisais mon stage.

Olivier Roland : À Varsovie.

Kamal Jahid : À Varsovie.

Olivier Roland : Le blog, c’était un blog de séduction.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Qui existe toujours au moment où on tourne cette vidéo.

Kamal Jahid : Absolument.

Olivier Roland : Qui s’appelle ?

Kamal Jahid : seductionbykamal.com

Olivier Roland : Seduction by Kamal

Kamal Jahid : SBK

Olivier Roland : SBK, qui t’a permis de devenir un entrepreneur libre à succès, de pouvoir vivre partout dans le monde. On va en reparler.

C’est intéressant parce que tout se mixe en même temps. Parce que là, je pense que les gens sont curieux de savoir pourquoi tu es parti faire un stage en Pologne plutôt qu’en France, comme beaucoup de Marocains, au Canada ou dans des pays qui sont un peu plus évidents. Qu’est-ce qui t’a poussé là-bas ? Tu as jeté une fléchette sur la carte et tu disais : je vais là ou…

Kamal Jahid : Déjà, je ne voulais absolument pas partir en France. Je n’ai rien contre vous les mecs, je vous aime. Mais pour moi, tu retrouves pas mal de Kamal qui marchent en France, à Paris ou partout en France, donc ce n’était pas intéressant pour moi.

Olivier Roland : Pas si original.

Kamal Jahid : Pas si original. Et je voulais un peu en quelque sorte une sorte de challenge, un défi, un pays qui me challenge un peu, qui me pousse à sortir de ma zone de confort. Puisque rappelle-toi, à l’époque, le blog existait déjà. Je l’ai lancé, je pense, en 2006 et parmi les choses que j’enseignais, c’est de sortir de sa zone de confort. Alors pour moi, je voyais la France à l’image de l’Espagne, aussi bien l’Angleterre. C’est vraiment quelque chose que je vais possiblement aller essayer de trouver la communauté marocaine ou bien arabe, un truc. Mais ça, je ne voulais pas moi, je voulais absolument…

Olivier Roland : Sortir de ta zone de confort.

Kamal Jahid : Exactement. Sortir de ma zone de confort et surtout ne pas rencontrer de Marocains ou bien d’Arabes.

Olivier Roland : OK. D’accordParce que tu voulais être forcé à te connecter aux gens, c’est ça ?

Kamal Jahid : Exactement. Je voulais être forcé tout simplement. Et je voulais surtout découvrir une autre culture, une autre communauté, un nouveau truc. Parce que j’ai eu la chance, bien sûr, de visiter la France, je pense, quand j’étais petit, dans des voyages organisés à l’école, etc., avec l’école et je ne sais pas… Ce n’était pas intéressant, ce n’était pas très excitant pour moi. Et du coup, je voulais quelque chose qui me force à me connecter avec les gens, à vouloir découvrir leurs traditions, leur culture, etc. Donc, c’était ça au début.

Olivier Roland : Donc l’exotisme.

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : Et la sortie de zone de confort

Kamal Jahid : Ça aussi.

Olivier Roland : Et l’obligation pour toi de te challenger.

Kamal Jahid : Et surtout d’être un peu spécial aussi.

Olivier Roland : D’accord.

Kamal Jahid : Il ne faut pas braquer les choses.

Olivier Roland : Et pourquoi alors la Pologne ? Parce que tu aurais pu partir en Thaïlande, je dis n’importe quoi.

vie de rêve vivre en Pologne

Kamal Jahid : C’est vrai, c’est vrai, c’est vrai. Mais la Thaïlande, l’Asie, ce n’est pas pour moi déjà ça, je vais en vacances, il n’y a pas de problème, mais pour vivre chaque jour, non. Puisque moi quand même, je voulais quelque chose entre les deux mondes, donc pas très développé mais pas sous-développé. Et pour moi, la Pologne était le choix parfait.

En plus, ça, je viens de me rappeler, à l’époque, il y avait beaucoup de forums, les forums, etc. J’avais un pote polonais en fait, et on discutait tout le temps. C’était parce que je faisais partie de la communauté de… c’était quoi ? FIFA ou bien PES ? PES, je pense, Pro Évolution Soccer. Il y avait une communauté, on faisait des patchs, machins et il y avait un type polonais, un mec polonais. On est devenu potes, on s’écrivait des messages, etc. Et je pense en quelque sorte planter cette graine dans ma tête, de dire « Bon ! Voilà, un jour peut-être, je vais aller découvrir la Pologne », donc c’est un peu…

Olivier Roland : Tout s’est arrangé. D’accord. Là, on est en quelle année quand tu vas en Pologne ?

Kamal Jahid : 2008.

Olivier Roland : 2008, et ça faisait déjà deux ans que tu avais créé ton blog sur la séduction. OK. Alors, on retourne là-dedans. Un Marocain qui lance un blog de séduction, ce n’est pas non plus banal.

Kamal Jahid : Non, pas du tout. C’était un gros challenge. D’ailleurs, beaucoup m’ont dit « Écoute, tu fais quoi ? Tu vas finir en prison ? C’est dangereux », etc.

Olivier Roland : Alors pourquoi ? Parce qu’on peut se demander. Au Maroc, ce n’est pas bien vu de faire ça ?

Kamal Jahid : Alors, ce n’est pas que j’écrivais du n’importe quoi, c’était quand même… Je me rappelle les premiers articles, c’était simplement : comment parler avec une femme ? Comment aborder une femme ? etc. Mais moi, j’avais l’intuition de faire un truc aussi pour les femmes, pour contrer un peu ce mouvement de dire « Oui, écoute, le mec est macho », etc. Donc, j’ai dit « Écoutez, on va écrire des articles et pour les hommes et pour les femmes. Comment rencontrer un homme, comment aborder un homme ? » Je me rappelle, c’était ma façon un peu de…

Olivier Roland : D’équilibrer le message.

Kamal Jahid : Exactement, d’équilibrer le message. Et quand même les gens me disent « Écoute, c’est quand même risqué, on ne sait pas ce qui va arriver, c’est la loi, la culture, la religion, machin… »

Olivier Roland : Parce qu’à la base, c’était pour les Marocains que tu écrivais ça ?

Kamal Jahid : Oui, c’était à la base.

Olivier Roland : On fait un blog en français.

Kamal Jahid : C’était un blog en français. Le système d’éducation au Maroc, c’est le français. Moi, j’ai fait mes études en français et d’ailleurs, on apprend le français à partir de l’âge de 4 ans, 5 ans, etc., donc c’était plus naturel d’écrire en français. De toute façon, c’était un blog personnel, ce n’était même pas pour une audience.

Olivier Roland : C’était un skyblog.

Kamal Jahid : C’était un skyblog.

Olivier Roland : Pour ceux qui ne connaissent pas, Skyrock qui était une radio française, avait mis en place un système comme ça où chacun créait son blog. Ça s’appelait les skyblogs. C’était très en vogue en 2006-2007. Là, on parle vraiment d’une époque où on est des dinosaures.

Kamal Jahid : On est des dinosaures. Je me rappelle, je me suis fait pirater le blog. On a supprimé carrément tous les articles. Après, je l’ai récupéré et c’est là que j’ai compris, bon, il faut passer à quelque chose de sérieux.

Olivier Roland : Parce que là, ce n’était pas Seduction by Kamal, c’était un petit blog, on va dire personnel, sur skyblog. Mais pourquoi tu avais peur de la loi ? Il y a des lois qui interdisent au Maroc de… ? Parce qu’on sait par exemple que la pornographie est interdite, officiellement en tout cas. C’est vrai que ce n’est pas les mêmes lois, je dis ça parce que l’audience, ce n’est pas forcément… tout le monde n’est pas Marocain.

Kamal Jahid : Bien sûr.

Olivier Roland : Est-ce que tu te disais : « Je ne vais pas tomber dans ce genre de loi où on ne sait pas trop… »

Kamal Jahid : Alors, je t’explique. Même au Maroc, il y avait une sorte de petite communauté de séduction, comme en France d’ailleurs. Tu te rappelles très bien de ça. Et dans cette communauté, je pense, il y avait un mec qui est un avocat. Il m’a dit « Écoute, fais très attention parce que là, ça peut rentrer un peu dans l’incitation au harcèlement, un truc du genre ». Par exemple, il y a un article : Comment aborder une fille ? Bien sûr, tu sais que les gens, ils ne lisent jamais l’article en entier, ils lisent le titre et après, ils disent « Comment aborder une femme ? On va mettre ça sur le compte de l’incitation au harcèlement ». Mais je me dis « N’importe quoi mec ». Moi, ce n’est pas ce que j’écris parce que le fait que j’ai créé le blog à partir d’un besoin personnel, moi, je ne savais pas comment aborder une fille. Je voulais avoir une copine, mais je n’avais pas les outils, je n’avais pas les techniques, etc.

Olivier Roland : Donc, tu étais quelqu’un de timide ?

Kamal Jahid : Oui. Pas de timide, mais j’étais quand même assez fun et assez rigolo, donc j’étais ouvert d’esprit mais je n’arrivais pas… Comment expliquer ? Je pense que c’était l’inverse. Moi, je me dis, bon. Je vais être honnête, je me dis « Je suis un beau gosse, je suis stylé, ce n’est pas à moi d’aborder les femmes, c’est à elles de venir. ». Donc, c’était du n’importe quoi.

En fait, c’était une excuse pour ne pas vraiment… Moi, j’ai un peu grandi avec ça et je me dis « Bon, ce n’est pas à moi d’aborder, c’est à elle à venir à moi. », ce qui était complètement stupide et con.

Olivier Roland : C’est sûr que si tout le monde se dit ça, il n’y a pas grand monde qui fait quoi que ce soit.

Kamal Jahid : Exactement. Donc, je me suis retrouvé, je pense que c’était à la Fac, et je voulais tout simplement avoir une copine puisque je voulais être en couple, et je n’avais pas les outils. Et surtout, j’étais un peu gâté au lycée et au collège, c’était un peu ça.

Olivier Roland : Comment ça ?

Kamal Jahid : Les filles…

Olivier Roland : Les filles, vous n’êtes pas à l’école.

Kamal Jahid : Exactement. Mais à la Fac, ce n’était pas le cas. Moi, je me dis, au collège, c’était la belle époque pour moi parce que je me rappelle, c’était un collège réservé aux filles, il n’y avait que des filles. Mais l’année de ma promotion, c’est la première promotion où on va intégrer des mecs, donc on était à 1% et donc en classe, il y avait 30 filles.

Olivier Roland : Mais tu m’étonnes que tu as développé cette mentalité.

Kamal Jahid : Exactement. Il fallait expliquer ça. En classe, on était quoi ? On était 5 mecs et 30 filles.

Olivier Roland : J’ai connu ça dans ma première littéraire.

Kamal Jahid : Tu vois, donc tu connais un peu. J’ai passé le collège comme ça, le lycée à peu près la même chose et à la fac, je me dis « Waouh ! Donc je me retrouve devant la… »

Olivier Roland : Là, il y avait la parité.

Kamal Jahid : Bien sûr, voire plus, beaucoup plus de mecs que de nanas, de filles. C’était là le besoin, je dis « Mais OK », je me rappelle…

Olivier Roland : Là, tu dois te battre.

Kamal Jahid : Pour être spécial parce que j’étais unique au collège et au lycée, mais là, il y a 500 personnes dans l’amphi, le machin, etc. Tu dis « Waouh ! Comment pourrais-je me distinguer ? C’est impossible. » Et je me rappelle, j’étais fou amoureux d’une fille à la fac. Chaque jour, je me dis « Mais comment je vais l’aborder ? Comment je vais … ? » Et un jour, après, je ne sais pas, 6 mois d’études, etc., je dis « OK, je vais l’aborder quand même ». Et je ne sais même pas, j’ai raconté et j’ai dit n’importe quoi. Bien sûr, elle m’a planté un râteau et après, je me dis « Bon, il faut faire quelque chose. » Et c’est là, en fait, je me rappelais très bien de comment j’ai intégré la communauté. C’est que j’ai googlé comment je pense décrypter les signes du body language, un truc du genre. Parce que je voulais lire le langage corporel d’une fille ou d’une personne en général. Et là, je suis tombé sur des forums, des sites. La suite, tu la connais.Et c’était ça.

J’ai commencé un peu à partager mes aventures. Je me rappelle, j’ai écrit le premier article, c’est comment se prendre un râteau, un truc pareil.

Olivier Roland : Monumental.

Kamal Jahid : Et j’ai écrit un peu l’histoire. Les gens, ils ont kiffé, ils disaient : « Ça, c’est très rigolo ce que tu fais. Il faut continuer sur cette lancée. » Et c’était le skyblog, le fameux skyblog. Après, article après article, ça s’est développé, c’est ça.

Olivier Roland : Alors, c’est intéressant parce que je pense qu’il y a pas mal de gens qui nous regardent et qui ne connaissent pas ce concept de « communauté de la séduction » qui a eu quand même son heure de gloire vers la fin des années 2000, début des années 2010, mais ça existe toujours aujourd’hui. Et peut-être que certaines personnes ont un a priori assez négatif là-dessus.

Kamal Jahid : Bien sûr.

Olivier Roland : Mais finalement, ton expérience est assez typique parce que souvent ce sont des gens timides ou qui ne sont pas très à l’aise avec les filles pour différentes raisons et qui décident de prendre sur eux, d’apprendre à être des humains fonctionnels finalement.

Kamal Jahid : Exact.

Olivier Roland : Et de faire des rencontres et qui, parfois, vont aller le partager dans la communauté parce que l’idée, c’était de partager un peu tout ça.

Alors, je peux en parler en connaissance de cause parce que moi aussi, j’en faisais partie, parce que j’étais quelqu’un de très timide et ça m’a beaucoup aidé à l’époque, comme beaucoup d’autres personnes. Alors, c’est une parenthèse mais il y a une corrélation assez intéressante en francophonie entre les entrepreneurs qui ont réussi sur le web à peu près à cette époque-là, fin 2010, début des années 2010, et les gens qui étaient dans la communauté de la séduction.

C’est assez intéressant. Il y a une vraie corrélation qui n’existe pas dans les autres pays, je ne sais pas pourquoi. Mais la communauté de la séduction à cette époque-là, c’était des gens débrouillards qui prenaient sur eux, qui n’hésitaient pas à aller sur le terrain et aller dépasser leurs peurs, sortir de leur zone de confort. Et beaucoup d’entre eux, pas tous, sont devenus entrepreneurs après ou ont continué leur aventure entrepreneuriale. Moi, ça m’a beaucoup apporté d’ailleurs là-dessus aussi parce que finalement, se vendre c’est aussi apprendre à vendre et tu peux l’utiliser en plein de choses.

Kamal Jahid : C’est ça justement. Tout est une question de développement personnel. En général, ça a commencé pour nous tout simplement par cette volonté d’apprendre à séduire, donc c’est par extension. Par conséquent, c’est de vraiment apprendre à vendre et à se vendre. D’accord. Et je pense que grâce à ça, on a développé pas mal de techniques et d’outils dans d’autres domaines de vie, dont notamment l’entrepreneuriat.

Parce que si tu veux qu’on parle un peu des choses, créer un business déjà, c’est avoir confiance de se jeter à l’eau et de dire « Bon voilà ! Je vais quitter mon boulot et je vais faire ça, je vais me lancer. » C’est un peu la même chose. Quand tu vois une femme, tu dis « Écoute, je vais me lancer, je vais l’aborder et on s’en fout si je mange un râteau ou si ça marche. », etc. C’est un peu la corrélation dont tu as mentionné, c’est la même chose.

Olivier Roland : Tu as ton skyblog qui commence à fonctionner et à quel moment tu te dis « je peux en faire un business ? »

comment faire business avec un blog

Kamal Jahid : Alors ça, 2006, 2007, en 2008, j’ai acheté le nom du domaine « seductionbykamal.com » et je pense que c’est à partir de cet instant que le blog a commencé à générer pas mal de trafics. C’était une passion au début, mais je pense que le serveur, c’était quoi ? C’était 20 € par mois, un truc pareil. Ça va, je pouvais gérer. Mais après, ça a monté parce que l’hébergeur qui m’envoyait des emails, il dit « Écoute, la capacité est en train d’augmenter. Il faut passer à un serveur plus puissant. » Je dis « OK, combien ? » Il dit « 50 € par mois. » Je dis « Ah ! » Tu sais, à cette époque, j’étais étudiant, 50 € c’est énorme.

Olivier Roland : C’était au Maroc en plus.

Kamal Jahid : En plus. Je dis « Hum, OK. Tu sais quoi ? OK, on passe à 50 €. Je vais essayer de trouver une solution. » Et je me rappelle, c’est la première note. Là encore, je me rappelle très, très bien de la question que j’ai mise sur Google : Comment gagner de l’argent avec son blog ? Tout simplement, en 2008. J’avais un article qui listait un peu les méthodes et la première méthode, c’était Google AdSense.

Olivier Roland : Oui. C’était la régie publicitaire de Google, où tu mets de la pub dans tes articles et Google te paye une partie.

Kamal Jahid : Alors, j’ai galéré déjà, je ne savais pas comment mettre le code, etc., où le placer. Mais après, j’ai réussi bien sûr. Et Google à l’époque, ça me générait 30 € – 40 € par mois.

Olivier Roland : C’est typique.

Kamal Jahid : Tu vois. Du coup, je pouvais payer le serveur. Bon, c’était à 10 € de moins de différence et ça va, je pouvais tenir à peu près. Mais je suis tellement devenu bon en SEO que, comment dire ça ?

Olivier Roland : L’optimisation pour le référencement.

Kamal Jahid : Exactement, je suis tellement qu’à chaque fois… Alors moi, je me suis mis à la place du lecteur, d’un mec pas frustré, je ne veux pas dire « frustré », mais un mec qui veut tout simplement rencontrer des filles. Et je posais la question dans sa tête. La première question, moi, j’ai envie de rencontrer une femme, une fille, donc je vais écrire comment rencontrer une fille. Et donc, je vais écrire un article : Comment rencontrer une fille ?

Olivier Roland : C’est une très bonne démarche. Tu te disais « Quel mot clé il va taper ? »

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Je vais écrire un article exactement avec ce mot-clé-là.

Kamal Jahid : Et à l’époque, Google.

Olivier Roland : C’était beaucoup plus facile.

Kamal Jahid : Si tu as l’article, si tu as l’H2, etc.

Olivier Roland : C’était le titre. C’est ça que tu veux dire, le mot clé dans le titre, dans la description et dans l’article. Même encore aujourd’hui, ça marche. Ça marche, mais c’est sûr qu’il y a beaucoup plus de concurrences.

Kamal Jahid : Exactement. Et j’étais toujours en pole position. C’était trop facile. Et mois après mois, il fallait augmenter la capacité du serveur, donc beaucoup de charges. Et là, je me dis « Écoutez les mecs, je ne peux pas, je n’ai pas de boulot, j’ai un stage. » Je me rappelle, on me payait ici en Pologne, je pense, c’était 300 € par mois. Il fallait vivre, il fallait payer le loyer, la chambre. J’avais une petite chambre avec des colocs, il fallait manger. Donc, ce n’est pas la belle vie.

Du coup, je pense que c’était la première fois que je me dis « Bon ! OK. Il faut que je fasse quelque chose. » Et la solution, c’était de sortir une sorte de produit parce que j’ai vu que Google AdSense, ça ne marche pas. 30 € – 40 € par mois, on ne va pas vivre avec. Donc, j’ai commencé et ça, c’est marrant, le premier produit que j’ai fait, c’était un ebook pour les femmes. Puisque là, si tu te rappelles, en 2008, il y avait aussi beaucoup de blogs sur la séduction. Après, on est devenu un peu le leader sur le marché et il n’y avait personne qui écrivait pour les femmes. Donc moi, j’ai dit « Écoutez les amis, on va faire un truc pour femme. » Et j’ai sorti mon premier produit pour femme. Ça s’appelle « Le guide de la séductrice. »

Et je me rappelle, j’ai fait appel à mes copines, j’ai dit « Écoute, je voulais écrire un chapitre sur le maquillage. » Alors moi, je ne connais rien sur le maquillage. Je me rappelle d’une amie à moi, c’est ma meilleure amie, Lamie, elle a écrit le chapitre sur le maquillage, elle a écrit d’autres trucs. On a fait, on s’est battu.

Et là, ça va être intéressant pour toi. Et du coup, l’ebook, le produit était prêt, mais je n’avais pas la possibilité de le vendre parce que je me dis « Comment vendre ce truc ? » parce que tu sais, au Maroc, on n’a pas de banque en ligne, donc les difficultés pour vraiment se lancer…

Olivier Roland : Et là, tu étais encore au Maroc ou tu étais en Varsovie ?

Kamal Jahid : J’étais là, mais…

Olivier Roland : Tu étais à Varsovie.

Kamal Jahid : Oui, j’étais à Varsovie. Non, attends, parce que la frustration a commencé au Maroc. Non, en fait…

Olivier Roland : Parce que tu m’avais dit, parce qu’on a discuté un peu hors caméra. Tu avais dit que tu avais eu du mal à prendre ton nom de domaine par exemple. Parce qu’effectivement, il faut bien se rendre compte pour les gens qui ne connaissent pas le Maroc, ce n’est pas aussi libre sur plein de choses qu’en France ou en Europe. Avant 2011, les Marocains n’avaient pas le droit de dépenser à l’étranger. Après, il y a une tolérance de 10 000 dirhams, donc ça fait 1 000 € à partir de 2011 d’achats sur Internet à l’étranger. Il n’y a pas de carte internationale facilement accessible, etc. Comment tu as fait pour le nom de domaine ?

Kamal Jahid : Là, le nom de domaine, c’est une histoire assez drôle. Donc, il fallait que je me déplace à une banque, envoyer le transfert à l’hébergeur en France, attendre 2 semaines, c’était une catastrophe. Mais je n’ai pas…

Olivier Roland : C’est là où ta frustration commençait à grandir ?

Kamal Jahid : Exactement. Et là, c’est là où j’ai compris qu’il fallait faire quelque chose. C’est là que je décide en 2008 de faire ce voyage ici en Pologne. Et la première chose que j’ai faite, c’est que j’ai ouvert un compte bancaire ici, j’ai créé un compte PayPal, etc. J’ai monté un peu le business et c’était parti pour le show. On a lancé l’ebook et on a commencé à générer de l’argent et c’était incroyable. Ça a eu un succès, c’était magnifique.

Là, je passe sur un serveur encore beaucoup plus puissant et j’ai même commencé à recruter des rédacteurs, à les payer pour m’aider parce qu’il y avait tellement de contenus, tellement de choses à écrire. Je pense, là, on est déjà en 2009.

Olivier Roland : Cet ebook a bien marché ?

Kamal Jahid : Très, très bien marché.

Olivier Roland : Tu avais une audience à moitié homme, à moitié femme.

Kamal Jahid : Ouais, ouais.

Olivier Roland : D’accord. Sur ton blog, tu parlais des deux ou quoi ? Ce n’était pas trop dur de mixer un peu comme ça les contenus pour deux audiences différentes ?

Kamal Jahid : Si. Maintenant, ce n’est pas que je le regrette, mais je l’aurais fait différemment bien sûr, c’est de créer un autre blog sur un autre domaine, etc. Parce que ça a créé un peu… mais quand même, on a créé cette communauté d’hommes et de femmes et c’était quelque chose de beau. Parce que je me rappelle, je recevais des emails des femmes qui me disaient : « À quand le prochain article pour femmes ? » Et de l’autre côté, il y avait des hommes qui me disent « Mais à quand un article pour les femmes ? », donc c’était très excitant en fait. Et moi, ça me faisait plaisir parce qu’on écrivait pour les femmes et pour les hommes. Et je trouve ça super génial et j’étais le seul à le faire.

J’ai fait un sondage. Bien sûr ça, tu connais les techniques. J’ai vu en fait que dans ma liste, il y avait pas mal de femmes et que c’était vraiment fifty-fifty, donc 50-50%. Et parce qu’il n’y avait pas de produits pour femmes sur Internet à cette époque, donc j’étais sûr que ça allait marcher.Bien sûr, j’ai contacté les autres blogueurs dont notamment Antoine, on fait le coucou.

Olivier Roland : Antoine Peytavin qui avait écrit un ebook qui est toujours en vente, je pense que c’est « Comment récupérer son ex ».

Kamal Jahid : D’ailleurs, c’est lui qui m’a aidé à mettre en place la vente de l’ebook avec un script qu’il avait fait parce que c’était compliqué de le faire à l’époque.

Olivier Roland : Et du coup, tu es passé par une structure ici en Pologne parce qu’au Maroc, c’est compliqué.

Kamal Jahid : Oui, bien sûr. C’était déjà le début de ce business. On avait le serveur, le comptable, l’avocat, c’était très cool. Et déjà, j’avais 22-23, je ne me rappelle pas. Et c’était très, très excitant. Déjà de parler avec un comptable, tu dis « Écoute, on a fait bien combien d’argent ce mois-là ? », etc. Après, tu as l’avocat qui dit « Oui, il faut payer ces taxes, machin, etc. » Tu dis « Waouh ! C’est vraiment, on est là, c’est, we are in.

Olivier Roland : Là, on est en 2009, tu es en Pologne et ton stage à 300 €, et tu gagnais à peu près combien avec ton blog et ton ebook ?

Kamal Jahid : Alors, je pense à l’époque, c’était déjà 1000 – 1 500 € par mois.

Olivier Roland : Donc en Pologne, tu peux bien vivre avec ça, surtout à l’époque.

Kamal Jahid : J’étais content parce qu’en 2009, j’ai quitté. Mon visa est arrivé à terme, je devais revenir au Maroc. Je suis revenu au Maroc déjà.

Olivier Roland : Et tu as pu créer une boite en Pologne avec ton visa étudiant ? Ce n’était pas une problématique ?

créer son entreprise avec visa étudiant

Kamal Jahid : Non. Ce n’était pas un problème, c’était un truc d’auto entrepreneur, je pense. Ce n’était pas un truc énorme. C’était quoi la règle ? C’était moins de 20 000 €, un truc, donc tu peux le faire sans problème. Parce que je devais baser mon visa sur cette activité. Et après, je gérais mon business depuis le Maroc et j’avais mon compte ici.

Olivier Roland : Ici à Varsovie ?

Kamal Jahid : Exactement. Mais après, je n’étais pas très heureux au Maroc, donc je faisais mon Master. Parce que l’idée, c’était de finir mon Master juste au cas où, tu sais, on ne sait jamais, le business va échouer, etc., et revenir en Pologne, mais j’ai vu que je perdais du temps. Je me dis « Non, ça, ce n’est pas… » Et du coup, j’ai quitté et j’ai dit voilà, je vais en Pologne.

Mais, j’ai eu une autre opportunité à Berlin, en Allemagne en 2010. Je me dis « Écoute, je vais faire l’Allemagne pour découvrir un peu une autre culture. » Je suis parti en Allemagne, à Berlin.

Olivier Roland : Pour quel type de job ?

Kamal Jahid : C’était aussi un stage dans une Start up, mais toujours dans le domaine du marketing. Et là encore, je bossais sur mon blog. Là, je peux le dire, on ne peut pas me virer, c’est trop tard. Je me rappelle…

Olivier Roland : Tu bossais sur ton blog chez un autre employeur.

Kamal Jahid : Mec, j’ai écrit deux ebooks parce que le stage, c’est vraiment chiant, tu ne fais rien, on te donne à faire des rapports. Et moi, je finissais mes trucs dans une heure, on commençait, je pense à 9h. Donc de 9h à 10, j’ai déjà terminé le boulot de la journée. Et tu as les managers qui te traitent comme, je ne sais pas, du n’importe quoi. Après, je me dis « Quand même je ne vais pas perdre mon temps ici », j’ai commencé à faire des produits, surtout à lire, surtout à lire des articles, regarder des vidéos, tout simplement apprendre.

Moi, j’ai appris la SEO, j’ai appris à coder un peu, mais c’était surtout le marketing : Comment vendre ? Comment faire des formations ? Comment faire des lancements ? etc. C’était l’autoformation. On me payait pour gérer mon petit business et ça, j’ai trouvé cool. Mais après un an, la Pologne m’appelait un peu.

Olivier Roland : Et là au niveau business, parce que tout est mêlé. Au niveau business, tu avais sorti d’autres ebooks, j’imagine pour les hommes, parce que c’était une partie de ton audience aussi. Là, tu te rappelles à peu près quel chiffre d’affaires tu as fait à ce moment-là où tu étais en Allemagne ?

Kamal Jahid : Je me rappelle très bien avec le premier ebook pour homme que j’ai fait. Ça s’appelle« les neuf éléments de la séduction ». J’ai généré 10 000 € en une semaine. Et bien sûr, c’était un peu archaïque parce que je pense que je ne savais pas, on ne faisait pas les lancements. Mais je me rappelle, j’ai juste envoyé un email : « Salut les amis, c’est mon premier ebook pour les hommes. Allez-y, achetez, machin » Et les gens, ils ont adoré en fait, ils ont acheté le premier ebook, le deuxième, le troisième. Et après, c’était les formations, c’est les coachings, tu connais. Mais après, du coup, je me suis dit « écoute, je peux pratiquement vivre sans problème là en Pologne tout seul avec l’argent que j’ai gagné. »

Olivier Roland : Là, déjà 1 500 € par mois sur les femmes, c’était possible finalement ?

Kamal Jahid : Exactement

Olivier Roland : Tu avais besoin d’être un peu rassuré ?

Kamal Jahid : Oui. L’objectif, c’était d’avoir six mois d’économie comme ça. Je me dis « On ne sait jamais ce qui va se passer. »

Olivier Roland : Là, on voit une démarche intéressante parce que beaucoup de gens ont peur de se lancer dans l’entrepreneuriat parce qu’ils ne vont pas avoir droit au chômage.

Kamal Jahid : Exact.

Olivier Roland : Ils ont la maison à payer, tout ce genre de choses. Là, tu t’es dit « je vais créer mon… » Tu n’as pas eu la même contrainte que quelqu’un qui a 40 ans qui a une famille, c’est sûr, mais tu t’es quand même dit « je vais créer mon propre tampon, je vais créer ma propre assurance chômage et puis dès que je l’ai, je fonce. ».

Kamal Jahid : C’est ce que j’ai fait. Si tu suis bien, l’année que j’ai faite à Berlin, ça m’a permis un peu d’économiser « un an de salaire ». Je pense que j’avais quoi ? J’avais 10 000 – 12 000 € dans le compte bancaire et je me dis « Bon, avec 12 000 €, je vais essayer de construire quelque chose en Pologne. » Donc, j’ai un peu ce safety net, comment dire safety net ?

Olivier Roland : Le filet de sécurité.

Kamal Jahid : Voilà, j’ai le filet de sécurité. Et je me rappelle, j’ai commencé un peu mes démarches de visa à Berlin. Je dis « Écoute, je gagne tant, j’ai mon petit business. »

Olivier Roland : Le visa polonais à Berlin ?

Kamal Jahid : Ils disent « OK, vas-y », mais je me rappelle très bien, ils me disent « Mais tu es con ou quoi ? Les gens, ils viennent de Pologne, à Berlin, en Allemagne et toi, tu fais le… » J’ai dit « Oui parce que j’aime bien la Pologne. » Ils me disent « OK, bon courage, vas-y ton visa, boum ! »

Et je viens ici parce que j’ai gardé les contacts qui datent de 2008, j’ai appelé un pote Norbert, j’ai dit « Écoute, j’ai besoin d’un petit appart, s’il te plaît, si tu peux m’aider ». Il dit « Oui, avec plaisir ». Donc, il m’a aidé, j’ai trouvé un appart en plein centre-ville et je paie, je pense, 200 € par mois. C’était n’importe quoi.

Olivier Roland : Déjà là, c’est ma première fois à Varsovie.

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : C’est quand même beaucoup moins cher que la plupart des autres capitales européennes. Mais là, il y a 10 ans, c’était encore un autre délire.

Kamal Jahid : C’était un autre délire. C’était mon appart et mon bureau, j’ai commencé à vraiment bosser parce que là, je voulais vraiment rester. J’avais le visa un an.

Olivier Roland : C’était un visa entrepreneur.

Kamal Jahid : Oui. Et je me dis « Il faut faire quelque chose », je n’ai pas envie de refaire les étapes encore, donc il fallait vraiment… et heureusement pour moi, il fallait montrer que je gagnais au minimum 500 € par mois pour rester. Donc ça va, j’étais tranquille. Et c’est là que la carrière d’entrepreneur / blogueur / je ne sais quoi a vraiment commencé parce que je n’avais que ça à faire. Je n’étais pas dans un stage et j’étais tellement inspiré parce que là, j’ai commencé à tout simplement profiter de la vie et profiter de ma vie d’entrepreneur. Donc, je sortais et je rencontrais pas mal de femmes, de belles femmes et c’est là…

Olivier Roland : Varsovie est aussi connue pour ça.

Kamal Jahid : Exactement. J’ai vraiment commencé à profiter, à kiffer et c’était beau, la belle époque. La belle époque.

Olivier Roland : La belle époque. Et on voit là, il y a quelque chose d’intéressant, c’est que dès que tu as un business sur le web, ça te donne une liberté incroyable. Là, on parle quand même : tu es un Marocain qui vit à Varsovie et qui vend essentiellement en francophonie. On voit à quel point, c’est complètement… Il n’y a pas de liaison en fait entre les endroits et c’est ça qui est incroyable. La plupart des gens n’ont pas encore compris à quel point avoir un business entièrement sur le web, c’est une liberté, mais qui est juste extraordinaire.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Toi, tu as eu un coup de cœur pour Varsovie et tu aurais pu aller n’importe où finalement.

Kamal Jahid : Exact. Mais ma décision, c’était d’être là parce que j’ai …

Olivier Roland : Et on voit les avantages que ça t’a apportés : la facilité de créer un business, d’avoir des comptes PayPal et tout ça, alors que ce n’est pas possible en Europe, le coût de la vie pas cher, plus facile d’immigrer probablement puisque si tu devais aller en France, on t’aurait demandé un salaire plus important et ce genre de chose.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Aujourd’hui bien sûr, les conditions ont changé, mais les personnes qui démarrent aujourd’hui sur le web, vous pouvez aussi faire des choses comme ça. Vous pouvez partir en Thaïlande avec 500 € par mois et vivre peut-être pas comme un roi, mais déjà bien, beaucoup plus que si vous étiez en Europe de l’Ouest, ou si vous pouvez aller dans des pays moins chers. Donc, essayez de penser comme ça, ce géo arbitrage là, on en a un excellent exemple.

Kamal Jahid : Exactement. Moi, j’étais content et j’étais heureux. Je décide de faire de Varsovie, la Pologne, mon petit royaume.

Olivier Roland : Et là, on est en 2011. C’est ça que tu continues ta vie.

Kamal Jahid : En 2011, donc je reviens.

Olivier Roland : C’est à peu près à ce moment-là aussi que tu as commencé à changer ton apparence.

Kamal Jahid : Absolument.

Olivier Roland : Tu peux raconter parce que tu as une anecdote quand même assez intéressante, douloureuse sur le moment, mais qui t’a ouvert quand même pas mal tes chakras, que tu m’as partagée, est-ce que tu peux la partager ?

Kamal Jahid : Là, comme je l’ai dit, en 2011, j’ai un petit business qui marche, j’ai pas mal d’argent, etc. Donc, j’ai commencé à profiter. Je me dis « Il fallait profiter de toute façon. » Et là, je commençais à sortir, à essayer les restos, les boites, les bars, etc., de créer un peu ce cercle social. Mais à un moment donné, parce que j’étais tout seul. Il ne faut pas oublier, je n’avais personne ici, pas de famille, pas d’amis. Amis, j’ai quelques amis, mais tu es seul de toute façon, tu es seul au monde, c’est le vrai « seul au monde ».

Du coup, j’étais un peu forcé à aborder n’importe qui, pas que les femmes, mais les mecs aussi. Il fallait que je crée un peu mon cercle social. Alors, j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui sont super sympas, super cools, intéressants. Tu connais Matché par exemple ?

Olivier Roland : Tu nous avais mis en contact.

Kamal Jahid : Exactement. Mais, j’ai la chance aussi de rencontrer des gens pas très sympas. Et je me rappelle très bien de ces soirées, je sortais de boite tout seul, ça arrivait, ça m’arrivait. Il y avait cette fille, j’étais à fond dans la séduction. J’enseigne comment aborder, autant aborder, j’aborde cette fille et au moment d’essayer de prononcer le premier mot, elle me dit« Écoute, je ne parle pas aux mecs qui vendent des kebabs ». Et moi, je dis « what the fuck ? What ? » Et je ne sais même pas comment le gérer.

Je pense que je suis resté bouche bée déjà, choqué, électro choqué même et ça m’a frappé dans la réflexion. Donc, je suis rentré chez moi et après, je me rappelle, je prenais ma douche et je me dis, je tournais la tête comme les chiens qui font… Tu te mets : mais, mais, tu vois ? C’était assez perturbant. Du coup, la question que je me suis posée, je me suis dit « Est-ce que je ressemble à un vendeur de kebab vraiment ou… ? » Alors j’ai regardé, j’ai dit pas vraiment, je portais quand même un truc pas mal, assez sympa, mais peut-être c’est un peu l’impression, c’est l’aura, etc. Et je me dis « Écoute, si cette fille a pu me rejeter en un clin d’œil, en un claquement de doigts, même pas deux secondes, et si on faisait un peu l’opposé de cette réaction, c’est-à-dire si seulement cette fille ou bien une personne pouvait se faire une impression de moi, mais positivement ? » D’accord.

Alors heureusement, c’était l’époque How I Met Your Mother, Barney Stinson, etc., c’était un personnage qui m’a beaucoup inspiré, il portait souvent des costards. Là, je dis « Bon, le moment est venu de vraiment mettre en pratique cette théorie de suitable, en costard, etc. ».

Je me rappelle, j’ai acheté ce costard à Zara. C’était un truc simple, un costard noir, un costume noir et effectivement, je l’ai porté avec des petits accessoires, une pochette de costume, une petite montre. Et immédiatement, c’est pratiquement une semaine après dans le même endroit. Je sais que ça, c’est fou mais dans le même endroit, je pense que c’était deux filles qui m’ont abordé, elles m’ont dit « Mais est-ce que tu es un prince ? » Je dis « what ? » la même chose, je vous dis, je tournais la tête comme un… « what ? ». Et après, je me dis « OK, le challenge est réussi. » Donc, j’ai confirmé un peu le A/B test, c’était un test…

A/B Test Comment s'habiller

Olivier Roland : Alors, le A/B test, c’est quand tu fais un test… C’est du jargon d’infopreneur, c’est qu’en fait on envoie sur une page de vente par exemple une moitié des gens sur une version et une autre moitié sur une autre version et on voit laquelle convertit mieux. Donc là, tu as fait un test et c’est exactement ce que Warren Buffett a fait, par exemple, en testant comment se faire des amis. Dans la moitié du temps, il était normal. Dans l’autre moitié du temps, il utilisait les principes de comment se faire des amis, il a vu que ça marchait. Là, c’est ce que tu as fait en fait.

Kamal Jahid : Moi j’ai fait l’inverse. Robert Cialdini, dans son livre « Influence et Manipulation » a fait la même chose. Il a remarqué que quand il voyage en costard, les gens en quelque sorte ont peur de lui, donc il ne connecte pas et quand il portait un tee-shirt, etc., il avait la facilité de rentrer en contact avec les gens.

Olivier Roland : Les Américains, c’est différent parce qu’ils ont le contact facile de toute façon.

Kamal Jahid : C’est vrai. Ça, c’est vrai. Mais, je pense que c’était dans le chapitre autorité.

Olivier Roland : Je ne me rappelle pas de ce passage-là mais OK, intéressant. Mais toi, tu as vu que ça marchait ?

Kamal Jahid : Moi, j’ai fait « écoute justement, moi j’ai envie de faire peur aux gens positivement. » C’était pour moi costard tout le temps, cravate et j’ai bien kiffé et les réactions, j’ai bien adoré. Et je deviens littéralement… ici, les gens, ils ont commencé à m’appeler « Monsieur Costard » parce que je portais…

Olivier Roland : Tu sortais tout le temps avec.

Kamal Jahid : Tout le temps avec le même costard.

Olivier Roland : Tout le temps, le même en plus.

Kamal Jahid : Le même parce que je dois l’avouer, à cette époque, je n’avais pas cette mentalité de trop dépenser, etc. parce qu’on avait toujours peur, on ne sait pas ce qui va arriver, etc. Mais après, l’opposé va se passer, donc on va parler de ça après.

Je portais le même costard. Ce que je faisais, c’était les accessoires que je changeais, donc ça, c’était une astuce que j’avais lue. Je mettais une pochette de costume rouge. L’autre jour, je mettais une pochette blanche, les montres, etc., la cravate.

Olivier Roland : C’est varier un peu le plaisir.

Kamal Jahid : Le même costard, on peut un peu jouer avec. Et les gens, ils ont commencé un peu à me respecter, à venir vers moi, ils me disaient « Mais tu es qui ? Tu fais quoi ici ? », etc. J’ai même commencé mon deuxième business grâce à ça parce que je portais des pochettes de costumes que je faisais fabriquer au Maroc et les gens disent « C’est super cool ! » Et personne ne portait de pochette ici, j’étais le premier à le faire parce que je lisais sur le style. Et je me rappelle, j’ai rencontré cette personne en boite. Il m’a dit « Écoute, c’est super cool, j’aimerais bien acheter ça. » Je dis « Écoute, je te fais ça à tel prix, à tel prix ». Il m’a dit « OK, pas de soucis. ». Après, il est encore revenu et me dit « Écoute, moi, j’ai une société, j’aimerais bien les offrir en cadeau de Noël. » Je dis « Bon ! Je te fais ça aussi. »

Ça, c’est une autre histoire, bien sûr. J’ai monté mon deuxième business « Glamorous Pochette » et c’était grâce à ça, grâce au style, grâce au costard Zara.

Olivier Roland : Grâce au costard Zara. C’est intéressant. Tu vois vraiment la différence, mais quasiment du jour au lendemain.

Kamal Jahid : Exact.

Olivier Roland : Tu passes de vendeur de kebab à prince, juste avec un costume Zara qui t’avait coûté quoi ? 200 € ?

Kamal Jahid : 200 €, même pas.

Olivier Roland : Ce n’est même pas cher, ce n’est pas un investissement démentiel non plus.Barney Stinson a raison alors.

Kamal Jahid : Exactement, absolument. Parce que tu sors de l’ordinaire, tu es spécial, etc. Mais l’essentiel, c’est que je me suis dit « Bon ! Ça rapporte des résultats, donc il faut investir, il faut optimiser encore plus ». D’accord. J’ai commencé vraiment à m’intéresser au style masculin, à l’élégance. Et au fur et à mesure, j’ai commencé à gagner plus d’argent, etc. Après, j’ai commencé à me faire des costards à 2 000 – 3 000 € sur mesure, bien sûr.

Olivier Roland : Et tu as vu une différence. Parce que tu as vu une grande différence entre t’habiller normalement et mettre un costard à 200 €. Est-ce que la différence était aussi grande entre un costard à 200 € et un costard à 3 000 ?

Kamal Jahid : Je pense que c’est psychologique déjà parce que quand tu portes un costard à 2 000 ou bien à 3 000 €, c’est un peu ton langage, ton body language.

Olivier Roland : On parle de costard à 3 000 en Pologne.

Kamal Jahid : En Pologne déjà.

Olivier Roland : En France ou en Grande-Bretagne, ce serait à 10 000 probablement.

Kamal Jahid : Exactement, le même. Je pense que c’est une façon de dire « Bon, écoute-moi, tu ne vas pas sortir : Salut mec, c’est un costard à 2 000 ». Non, mais c’est une façon, c’est ton body language. Je ne peux pas t’expliquer ça parce que c’est magique presque. Mais c’est la façon avec laquelle tu marches, avec laquelle tu parles. Tu es tellement en confiance, tellement dans de zones que tu sais.

Et l’autre chose, c’est le tissu. On voit que c’est de la qualité, les couleurs qui… Parce que je me rappelle, mon premier, c’est un costard en bleu électrique, c’était attirant, mais on voit la qualité dans le toucher, dans le tissu, dans la couleur, à la coupe. Les gens, ils le voient, ça se voit. Ce n’est pas un truc cheap que tu achètes à Zara, mais c’est un truc de qualité, on le voit, on le sent. C’est un mix entre body language, entre la qualité et c’est un truc magique.

Olivier Roland : Et la confiance que ça te donne.

Kamal Jahid : Et la confiance. Je pense, c’est la façon…

Olivier Roland : C’est comme mettre un costume de super héros.

Kamal Jahid : Exactement. Quand Batman, il met son truc, il commence à s’envoler, etc. Donc, c’est ça en fait. Oui, c’est un truc de… c’est magique, je ne peux pas l’expliquer, mais c’est ça. Moi, j’ai vu ça, j’ai vu les réactions des gens, j’ai vu le business que ça m’a apporté. Et du coup, je me suis mis à en faire des costards sur mesure presque tous les mois. Je me dis « Je vais faire un bleu, je vais faire un noir, je vais faire un gris. Et ça a explosé mon business, mon deuxième business à cette époque-là.

Olivier Roland : Tu as démarré le business de pochette à peu près 2012 – 2013, dans ces eaux-là ?

Kamal Jahid : Exactement. Alors, je l’ai commencé d’une manière pas très officielle, je vais dire, mais en 2013, je pense, on a eu l’épisode que tu connais.

Olivier Roland : Oui. On peut en parler d’ailleurs, petite parenthèse.Parce que vers 2013, tu avais pris des rédacteurs pour ton blog Seduction by Kamal.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Et il y a un de tes rédacteurs qui a publié un article qui a été assez controversé.

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : Parce que ça pouvait être mal interprété, il disait qu’il fallait insister dans la séduction finalement. Il y a des gens qui ont commencé à dire, se mettait à faire… tu as eu unbad buzz, on peut le dire, en disant : « Non, mais il faut le consentement et tout ça ». Et ça a été assez loin, je ne sais pas. Alors, qu’est-ce que tu peux partager là-dessus ?

Kamal Jahid : Alors, je me rappelle très bien de cet épisode, de cette époque et je me réveille vers le coup de 10h à 11h du mat, je prépare mon café, etc. Après, je dis « Allez, on va checker les emails et je vois une avalanche d’emails et de SMS, il me disait : « Mec, tu es sur le new, je viens de te voir sur TF1 ». Je me dis « what the fuck, TF1 ? Et moi, je ne comprenais pas ce qui se passait. Et du coup, là, je dis « Ok. Bon ! On va voir ». Déjàle blog était hors ligne.

Olivier Roland : Tellement qu’il y a eu de trafics ?

Kamal Jahid : Non, parce qu’en fait, on m’attaquait parce que les…

Olivier Roland : Ah ! Des attaques, des DIS, Day In services.

Kamal Jahid : Déjà le blog n’était pas là. Je me dis « Qu’est-ce qui se passe ici ? » Et là, je commence à creuser un peu, à voir les emails, etc., et j’ai dit « Ok ». Je lis le truc « OK, bon ! On est en pleine crise, c’est parti. » Déjà parce que c’était les commentaires sur l’article, il y avait plein de commentaires. Ils me disent « C’est quoi ? C’est du n’importe quoi, c’est de l’incitation au viol ». Ce n’était pas vraiment ça… Alors oui, bien sûr, c’est ma faute parce que je n’ai pas vraiment… Alors le rédacteur qui a publié l’article, moi je lui faisais confiance, c’est un bon rédacteur, ce n’est pas… Je me dis « Allez hop ! » Parce que comme je t’ai dit, la machine marchait tellement qu’on publiait 3 à 5 articles par jour.

Olivier Roland : C’est beaucoup.

Kamal Jahid : C’était du n’importe quoi parce que c’était tellement efficace. N’importe quel article qu’on mettait, Google le mettait en première position, c’était du n’importe quoi. C’était un blog vraiment puissant. À l’époque, on faisait 50 000 visiteurs par jour.

Olivier Roland : 50 000 par jour ?

Kamal Jahid : Par jour.

Olivier Roland : Attends, ça fait 1 500 000 par mois.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Ah oui. C’est du délire.

Kamal Jahid : C’était du n’importe quoi.

Olivier Roland : Sur un blog, c’est énorme.

Kamal Jahid : Alors, on faisait, comme je t’ai dit, à n’importe quel titre. Et moi, je faisais… ça, je peux le partager maintenant. J’allais dans les blogs concurrents et il y avait un plugin sur WordPress. C’est les Top articles et ils sont toujours… Ils les mettent, ils sont encore…

Olivier Roland : Oui. Tu les mettais en widget dans la barre latérale. Tout à fait.

Kamal Jahid : C’était tellement…

Olivier Roland : Du coup, tu prenais les titres.

Kamal Jahid : Je prenais les titres, c’était une dizaine d’articles, je faisais le tour des blogs concurrents et j’envoyais les emails à mes rédacteurs.

Olivier Roland : Disant,il faut écrire là-dessus.

Kamal Jahid : Jean-Baptiste, toi, tu t’occupes de ça. Marie, tu fais ça. Et après, on publie cet article pour la semaine.

Olivier Roland : Alors, je précise quand même, ce n’était pas du plagiat. Tu disais juste que tu donnais à tes rédacteurs le titre et eux écrivent des articles originaux sur ce titre-là.

Kamal Jahid : Absolument.C’était ça en fait. Tu as des rédacteurs, tu leur dis « Ok. Cette semaine, on va écrire un article sur comment s’habiller, comment…, etc. » Alors, ce qui est bien dans le blog parce que ce n’était pas vraiment un blog séduction, c’était un blog de développement personnel. On pouvait écrire sur pratiquement n’importe quel sujet. C’était la séduction, le développement personnel, le style, le life style, le style de vie. Je m’en rappelle très bien, tu avais écrit un article sur la structure de vie, ça n’a rien à voir avec la séduction.

Olivier Roland : J’avais écrit un article invité chez toi.

Kamal Jahid : Exact.

Olivier Roland : Sur comment tu peux structurer ta vie pour avoir les résultats qui viennent à toi, plutôt que devoir toujours aller te battre. Je disais un exemple tout bête, par exemple : si tu veux rencontrer des femmes, il vaut mieux prendre un appart, dans le centre de ville plutôt que de devoir faire une heure enfin 2h aller-retour, tout bête mais voilà.

Kamal Jahid : On écrivait un peu, c’était un vrai magazine quoi. C’était un truc à la GQ, Esquire, machin. Et n’importe quel article, le lendemain, on se retrouve en première position, plus de trafic, plus d’argent, plus de conversion. Donc, c’était intéressant de sortir 3 à 5 articles par jour. À ce jour-là, je pense, le blog en a plus de 5 000 ou 6 000 articles. C’est une bibliothèque.

Olivier Roland : Une encyclopédie.

Kamal Jahid : Voilà, justement. C’est gratuit. Donc, c’était ça. Pour revenir au sujet, à nos moutons, Jean Baptiste a écrit l’article et je dis « OK, pas de soucis. » Je le lis et moi, je recevais les notifications. Un rédacteur vient de mettre en brouillon l’article. Moi, j’avais 3 à 5 articles à publier parce que quand même moi, j’étais… et ça, je regrette un peu de ne pas le faire. Moi, j’optimisais les articles. Je ne sais pas si tu fais ça.

Olivier Roland : Une optimisation SEO ?

Kamal Jahid : J’ai beau expliquer qu’il faut sauter trois lignes, qu’il faut faire ça, qu’il faut écrire les mots clés, ils ne le font jamais les freelancers. Mais bon. Je pense que ça a changé maintenant et j’étais quand même un peu aussi obsédé… Je voulais avoir, pas le dernier mot, mais je voulais m’assurer que l’article était parfait et qu’il allait apparaître sur Google en première page, voire en première position parfois.

Je faisais l’optimisation et ça prend du temps. Ça, tu le sais, qu’il faut mettre les mots-clés, les phrases, les liens extérieurs, etc. Du coup, ça m’a fatigué un peu de faire ça tous les jours, tous les jours, tous les jours, 3 à 5 articles par jour. J’arrive à l’article, le fameux article et je dis « Bon ! Jean Baptiste, je lui fais confiance, je vais juste le scanner ». Donc, j’ai scanné l’article, je ne l’ai pas vraiment lu et je l’ai publié. Je suis allé m’endormir et le lendemain, je pense qu’on avait 2 000 commentaires et c’était la première fois.

Olivier Roland : Parce que ça a été relayé sur Twitter et tout cela.

Kamal Jahid : Exact. J’ai dit « What’s going on hère ? ». Donc, je commence à écrire. Ce n’était que des attaques, incitation, machin, harcèlement, viol, alors ce n’était pas vraiment le cas. Et moi, j’ai fait un peu le têtu, je ne voulais pas supprimer l’article parce que je voyais qu’il y avait beaucoup de trafics quand même.

Olivier Roland : Tu as attiré l’attention.

Kamal Jahid : Et c’était quoi ? C’était, je pense qu’on a fait, c’était quoi ? Je pense qu’on a fait 100 000 visites après le jour de publication. Et j’ai dit « Non, je ne vais pas couper ça ». Donc, on garde ça, surtout que les ventes d’ebook, ça a monté comme ce n’est pas possible.

Olivier Roland : C’est intéressant parce que là, tu avais quand même un bad buzz, mais il y avait des gens qui venaient neutres et qui découvraient ton contenu et qui aimaient ça finalement.

Kamal Jahid : Exactement. Et moi, à un moment donné, j’ai bloqué parce que j’ai vu que ça a commencé à prendre un tour un peu… un détour assez compliqué. Parce que je pense qu’il y a même une ministre qui a parlé de ça à la télé.

Olivier Roland : Oui. Il y avait la ministre de la Justice.

Kamal Jahid : Oui. Justice, je pense.

Olivier Roland : Qui a dit qu’ils allaient faire une enquête et tout ça. Ça allait loin quand même.

Kamal Jahid : Oui. Et j’ai dit « Ok ».

Olivier Roland : Il y a les grands journaux qui en ont parlé.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Et qui ont mis des liens vers ton blog.

Kamal Jahid : Les radios. Ah oui, les liens, c’était le paradis des backlinks.

Olivier Roland : Pour ceux qui ne connaissent pas, mais les liens, quand ils viennent de sites qui ont une grosse autorité, beaucoup de trafics, Google adore ça. Donc, ça booste encore plus le blog. Tous les sites qui parlaient de toi en mal finalement aussi, aidaient beaucoup… ça commençait quand même à… On a vu que ça allait loin quoi, pour que le Ministère de la justice qui dise « On va faire une enquête », c’est que…

Kamal Jahid : Et c’est là que je me suis activé, j’allais dire. Je me rappelle, j’ai appelé notre ami Alex Roof, je lui dis « Écoute, est-ce que tu as une agence de communication PR, Public Relation, relations publiques ? Il m’a dit « Oui ».

Olivier Roland : Alex Roof qui est aussi un infopreneur.

Kamal Jahid : Exactement. Il m’a filé un contact qui est très bien, un contact. On a fait un communiqué de presse, une réponse que voilà, Seduction by Kamal, ce n’est pas ça, on incite à l’amour, aux rencontres, etc. C’était la première étape. La deuxième étape, c’était un avocat. J’ai contacté mon avocat, j’ai dit « Écoute, voilà ce qui se passe ». Il dit « Oh my God ! Oh mon Dieu ! » Il fallait faire des opérations pour être à l’abri. On a bougé le serveur, on a changé le…

Olivier Roland : Vous avez bougé le serveur de pays parce qu’il était en France.

Kamal Jahid : Parce qu’il était en France, parce que… Et quoi d’autre ? Qu’est-ce qu’on a fait ?

Olivier Roland : Au cas où vous seriez bloqués par la justice ?

Kamal Jahid : Exactement. On a fait le backup, heureusement parce que je n’avais pas de backup, ce qui était tellement con.

Olivier Roland : Tu es sérieux ? Comme quoi quelque chose dans le malheur est bon parce que…

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Tu as fait une sauvegarde, tu l’as bougé aux États-Unis ?

Kamal Jahid : Exactement. On a fait le cloud, comment dire le truc contre les DDoS ?

Olivier Roland : Cloudflare

Kamal Jahid : Cloudflare. On a installé ça, on a fait pas mal… on a traité le truc sérieusement.

Olivier Roland : Tu avais gardé l’article en ligne pendant tout ce temps-là ?

Kamal Jahid : Non. La publiciste, comment dire ça ? Public creation m’a dit « Écoute, il faut enlever l’article et s’excuser tout simplement, c’était… ». J’ai dit « OK, on va le faire, ce n’est pas grave ». On a publié le communiqué de presse, on a enlevé l’article. En fait, j’ai fait une redirection vers une page de vente, je pense. J’étais assez con.

Olivier Roland : OK.

Kamal Jahid : Parce que j’avais un ebook sexo, sur la sexualité et j’ai tout simplement… parce que le problème, c’est ce lien. Cet article a reçu tellement de backlinks.

Olivier Roland : Vous ne vouliez pas le supprimerTu aurais pu le rediriger vers un article où tu montrais que tu étais plutôt respectueux…

Kamal Jahid : Ouais. Mais après, j’ai fait ça parce que j’ai fait la redirection vers l’ebook et après, j’ai aussi reçu des remarques. J’ai dit « Allez, on va mettre sur … ». Je l’ai envoyé sur la catégorie des articles de sexualité pour montrer aux gens que ce n’est pas ça. Il y a la communication à l’amour, etc. Mais en fin de compte, ça s’est bien passé. En fait, dès que j’ai enlevé l’article, ils se sont calmés et le blog était protégé. On était sur un serveur encore plus puissant que ça, on avait les backups chaque 2 heures pratiques, c’était un truc vraiment professionnel.

Ça m’a un peu titillé, ça m’a réveillé, parce que c’est facile de gouter au succès au début et de dire, bon, et se lâcher un peu ».

Olivier Roland : Absolument.

Kamal Jahid : Tu dis « On est tranquille maintenant, l’argent, c’est passive income ». Je kiffais, etc. Je m’achète des costards à 2 000, 3000 €. Et ça, c’est une belle expérience pour vraiment se dire « Écoute mec, il faut se secouer un peu et revenir sur terre et dire « OK, ce n’est pas aussi rose que ça la vie ».Et donc, ça m’a permis de réfléchir et de dire, parce qu’à un moment donné, j’ai vu mon business disparaître parce que je me suis réveillé et le blog était hors ligne, et c’était pendant une bonne semaine. Donc, je me réveille d’ailleurs…

Olivier Roland : Il y a eu des attaques.

Kamal Jahid : Exactement. C’était des attaques en continu. Heureusement, j’avais Monsieur Isham que je t’ai présenté. C’est lui qui m’aidait en fait, mais à un moment donné, c’était presque impossible de lutter contre ces gens. Ils étaient fous.

Olivier Roland : Juste pour ceux qui ne comprennent pas les attaques DDoS, c’est qu’en fait, ce n’est pas légal d’ailleurs, mais il y a des hackers qui n’hésitent pas à attaquer les sites avec lesquels ils ne sont pas d’accord avec ça. En fait, c’est typiquement, vous avez des milliers ou même des millions d’ordinateurs qui ont été infectés par des virus et vous leur demandez au même moment d’aller envoyer des requêtes sur un site, un site classique qui est hébergé sur un hébergeur classique. Il n’a pas les ressources pour gérer toutes ces demandes et ça met le site down.

Maintenant, il y a cloudflare. À l’époque, il y avait déjà cloudflare, vous mettez… Cloudflare, c’est une sorte de logiciel qui s’interface entre votre site et le monde extérieur et qui, lui, est capable d’absorber des attaques énormes.

Kamal Jahid : Exactement. Pendant une semaine, je pense qu’on n’a pas fait d’argent. Je me dis « Waouh ! » Et c’est là que j’ai réalisé qu’avoir un seul business, ce n’est pas safe. Il fallait faire quelque chose, et donc avoir quelque chose.

Olivier Roland : Là, tu as vu que comme les gens te posaient des questions sur les pochettes.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Cela t’a donné une bonne piqûre finalement de rappel.

Kamal Jahid : Exactement, de rappel. Et je me suis dit « Allez, il faut que je développe un truc e-commerce parce que j’avais les produits et les marchandises, etc., donc on a travaillé sur le site, glamorouspochette.com, on a fait une campagne publicitaire à l’image de celle-là et c’était lancé. C’était facile parce que je voulais aussi stabiliser ce business e-commerce. J’avais les produits en ligne, etc., mais je voulais aussi avoir quelque chose de physique et je faisais partie d’un business club. J’ai parlé avec eux, j’ai dit « Écoutez, est-ce que je peux avoir un petit truc pour mettre mes pochettes de costumes ? Ils ont dit « oui, bien sûr ». Donc, j’ai acheté une vitrine. Après, j’ai embauché deux filles pour vendre le truc et ça a marché tellement bien.

Olivier Roland : Tu vendais ça uniquement en Pologne ?

Kamal Jahid : Non. C’était international ce e-commerce. Mais bien sûr, la vitrine, c’était dans ce club de businessman et ça ramenait un argent fou parce que je ne comprenais pas. Je me dis « Waouh ! Si je n’avais pas subi cette problématique, cette anecdote, la fameuse anecdote, je n’aurais pas pu lancer ce business. »

Olivier Roland : Tu t’intègres à un business club ? C’est ça ? C’était vers 2014.

trouver un business club se créer un réseau

Kamal Jahid : Oui, Sky Club.

Olivier Roland : Et tu fais ça. Et donc, ça t’a ouvert aussi pas mal de portes. Tu peux partager un peu ?

Kamal Jahid : Justement à cette époque-là en 2014, je me dis « J’en avais marre de travailler chez moi » parce que quand même, tu passes toute la journée, etc. Je me dis « Bon ! Il faut que je trouve quelque chose », donc j’ai fait des petites recherches et j’ai trouvé qu’il y a un business club. J’ai dit OK, c’était un gratte-ciel, c’était vraiment cool. Je vais au club et je dis « J’aimerais bien devenir un membre. Ça coûte combien ? » Après, on me dit « c’est 500 € », je dis « ce n’est pas mal »

Olivier Roland : Par an ?

Kamal Jahid : C’était par an. Alors moi, je croyais que c’était par mois et après, je me dis « mais, c’est du n’importe quoi » et ce truc est…

Alors, ce business club était vraiment pour les vrais businessmen. Quand même, on n’est pas des …

Olivier Roland : Tu veux dire, pas ceux qui travaillent 2 heures par jour, c’est ça ?

Kamal Jahid : Exactement. C’était des gens qui dirigeaient des multinationales. Il y avait surtout des ambassadeurs. Les ambassadeurs ici en Pologne, ils étaient invités à être des membres tout simplement.

Alors moi, j’étais dans mon pic de style masculin, avec mes fameux costards à 2 000 – 3 000 €. Chaque jour, je me baladais avec un nouveau costard et les gens, ils étaient curieux, ils se disent « Mais c’est qui ce type-là » ? Il vient là chaque matin, il bosse une heure ou 2, il se casse après.

Mais surtout au club, il y avait aussi un restaurant qui est super, pas cher, mais tu vois un resto, tu étais à Londres, c’est le même. Parce qu’en fait, c’était des Anglais qui dirigeaient ce club. C’était vraiment la qualité anglaise, j’allais dire. Et je mangeais des trucs, des plats fancy tous les jours et ils me disent « Mais c’est qui ce type-là ? Il vient là avec son petit laptop, il bosse une ou bien 2 heures. » Et après, ils commencent à kiffer parce que je te dis, moi, je faisais même des fashion shows et après, le proprio est venu me voir, il me dit « mais tu es qui toi en fait ? »

J’ai dit « écoute, je suis Marocain, j’ai ce blog. » Il me dit « C’est quoi un blog ? Je lui dis « Écoute, j’écris des articles, je fais des coachings. » Le mec était fasciné parce que c’était un vrai businessman. Le mec, il bossait, je ne sais pas, 15 heures par jour pour gérer son truc. Et je gagnais pratiquement plus d’argent que lui peut-être, donc il était fasciné. Il m’a dit « Écoute, j’aimerais bien que tu sois l’ambassadeur de ce club » parce qu’il y a les soirées ambassadeurs, les vrais ambassadeurs.

Olivier Roland : Donc les ambassadeurs, des ambassadeurs, ce n’est pas les…

Kamal Jahid : Exact.Il m’a dit « Et toi, tu peux représenter tout simplement ton pays. » Je dis « Écoute, avec plaisir ». Je me rappelle, je me suis retrouvé avec ces ambassadeurs. À ma gauche, il y avait l’ambassadeur de la Turquie, à ma droite, il y avait l’ambassadeur de la Roumanie, un truc devant moi, l’ambassadeur des États-Unis. Et moi, je pense que j’avais 25 ans, un truc. Et je me dis « mais quand même, c’est top, c’est magnifique tout ça ». Et on est devenu des meilleurs amis avec le proprio, etc. On faisait des voyages ensemble et je les aidais à créer un site web et un blog aussi. Je leur enseignais la création de contenus, etc., et on est toujours amis. Le club malheureusement n’existe plus, malheureusement grâce au Covid, mais c’était une belle époque.

Olivier Roland : Ça t’a aidé à te connecter à…

Kamal Jahid : C’est là que je développais ce personnage star à Varsovie parce que c’était… par exemple, quand j’avais un meeting professionnel, j’invitais les gens là-bas. On se retrouve au business club et ça a donné une sorte de… ça a légitimé le truc.

Olivier Roland : Légitimé.

Kamal Jahid : Exactement. Et je faisais mes rendez-vous professionnels là-bas, je faisais les dîners, les soirées aussi. Je faisais les soirées, mes anniversaires, les fashion shows. Je pense, on est en 2014 maintenant, j’avais le blog et le site e-commerce. Et on a fait ça pendant, je pense, 3 ans. On arrive à 2017 et c’est là que je lance Meqnes, que je fais Kickstarter parce que je commence un peu à m’ennuyer avec le blog, les pochettes, etc. Donc, je voulais un autre défi. Et là, je fais Kickstarter.

Olivier Roland : Alors entre 2014 et 2017, finalement, est-ce que tu peux partager les chiffres que tu faisais la meilleure année ? C’était à peu près combien ?

Kamal Jahid : Je pense, on tournait entre 250 et 300 000 €.

Olivier Roland : Par an ?

Kamal Jahid : Par an.

Olivier Roland : Sur les pochettes ?

Kamal Jahid : Non, les deux business parce qu’en fait, c’était la même entreprise, C’était la même société.

Olivier Roland : Ah oui. D’accord.Donc, tu disais, ce sont des activités complètement différentes.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : J’imagine que tu pouvais… tu l’as promu un peu, tu les as promus un peu sur ton site de séduction ?

Kamal Jahid : Bien sûr.

Olivier Roland : Oui, d’accord. En Pologne, ça permettait de vivre très bien.

Kamal Jahid : J’ai vite fait acheté, j’ai investi et j’ai acheté un appart cash. Mais je voyageais beaucoup, je kiffais la life parce que c’était un peu le slogan de Seduction by Kamal : il faut profiter, il faut vivre. Donc, je faisais pas mal de voyages et c’était la belle époque. C’était presque en autopilote entre 2014 jusqu’à 2017.

Olivier Roland : Tu travaillais combien d’heures par semaine à peu près ?

Kamal Jahid : Je travaillais… Alors je me réveillais une heure d’emails, c’était 2h par jour maximum et j’avais les coachings en week-end. Je travaillais avec les élèves qui venaient de France surtout et on bossait pratiquement…

Olivier Roland : Ils venaient pour se faire coacher, pour apprendre à séduire, enfin pour aller dans les boites.

Kamal Jahid : Exactement. Ça s’appelait « The Week-end Transformation Project ». L’idée, c’est de faire venir un élève, de le relooker (les cheveux, les habits…) et d’aller dans le business club, le fameux business club. Et j’introduis l’élève à mon cercle social, chose que j’ai faite un peu avec toi aujourd’hui, ce week-end. J’introduis les gens à mon cercle social.

Olivier Roland : On n’a pas fait le relooking, mais on a fait…

Kamal Jahid : La prochaine fois, si tu veux. On sort faire la fête, on va à des restaurants classe et on profite de la vie. Au cours de la semaine, je travaillais 1 heure, 2 heures par jour, mais les week-ends, on faisait la fête.

Olivier Roland : Je veux ça. On va reparler de ça parce que c’est très intéressant. Mais tu vois, c’est ce que je te disais, il y a énormément d’infopreneurs, parce qu’on est dans une industrie qui est juste extraordinaire pour ça. C’est bien plus facile d’automatiser les business que dans d’autres industries. Ce n’est pas impossible dans les autres, mais nous, on a des marges énormes. Notre contenu, il est librement disponible sur le web et c’est les gens qui doivent faire l’effort d’aller le voir. Je veux dire, quand quelqu’un regarde une vidéo sur YouTube, c’est lui qui doit cliquer, qui doit regarder. On n’a pas besoin d’être là.

Donc, c’est très facilement automatisable, ça nous donne une liberté géographique incroyable et on a des marges énormes. On n’a pas besoin d’avoir acheté, de faire tellement développer pour bien gagner notre vie. Et du coup, il y a cette possibilité de faire ce que tu fais, à savoir de te mettre dans l’endroit de tes rêves et juste de kiffer ta vie. Et toi, c’est ce que je disais, il y a tellement peu d’infopreneurs qui ont fait ça.

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : Alors moi, j’ai kiffé autrement parce que ça fait plus de 10 ans que je voyage 6 mois par an. Mais je bosse, je pense, plus que toi quand même. Mais là, toi, tu es un peu le modèle de cette vie. De OK, j’automatise à 100% mon business, on va dire à 95% et je profite de la vie en kiffant l’endroit.

Kamal Jahid : C’est ce que j’ai fait.

Olivier Roland : Qu’est-ce qui t’a fait choisir cette philosophie qui est tentante pour beaucoup d’infopreneurs, mais que beaucoup ne choisissent pas parce qu’ils vont préférer quand même développer leur business ?

Kamal Jahid : Ça, c’est un peu… on va rentrer dans la philo là.

Olivier Roland : Ou dans ton ressenti tout simplement.

Kamal Jahid : Moi, je n’ai jamais eu cette volonté de me faire tellement d’argent parce que je pense que je n’ai pas vraiment besoin. Je ne sais pas, comment dire ? J’étais satisfait, je me dis « Bon, l’argent est là » et c’est une question de marge, comme tu as dit, on est à 90 – 95% de marge.

Olivier Roland : Quand on ne fait pas de pub.

Kamal Jahid : Exactement. Et moi, je te dis, à l’époque, je ne faisais pas du tout de la pub, c’était SEO.

Olivier Roland : Organique à 100%.

Kamal Jahid : À 100%.

Olivier Roland : Comme moi, je me suis mis là-dessus genre 2016-17, comme ça.

Kamal Jahid : Exactement. C’était tellement facile. Comment dire ? Il y avait cette paix intérieure au fond de moi, je n’avais pas ce besoin parce que je pouvais faire tout ce que je voulais. Je pouvais voyager en business class, je pouvais inviter, par exemple, mes potes en voyage, etc., faire des trucs de folie. Donc, je ne sais pas. Mais moi, je ne suis pas très voiture de sport, etc., ça ne m’intéresse pas, Ferrari, machin. C’est bien assez cool d’acheter une Ferrari ou bien un Lamborghini, mais ce n’est pas une finalité pour moi. Parce que je sais, je me connais, je vais me lasser après une semaine, je veux dire « C’est quoi ce truc-là ? » Et après, il faut le garer et machin, etc., tu vois ce que je veux dire ?

Olivier Roland : On est vraiment semblable là-dessus. Je suis parti à Londres en 2015, je n’ai pas de voiture et on en parlait, quel plaisir de ne pas avoir à garer sa caisse.

Kamal Jahid : Exactement. Là, je n’ai pas de voiture depuis toujours.

Olivier Roland : Tu as ton permis ou pas ?

Kamal Jahid : Oui, j’ai. Mon permis, je l’ai eu à 17 ans. Oui, parfois, je loue un truc pour aller voyager.

Olivier Roland : Et ça fait plaisir.

Kamal Jahid : Exactement. Mais, je n’ai jamais eu ce besoin de : il faut acheter une villa ou je ne sais pas où, à Miami, etc. Et je pense, je ne sais pas, c’est cette paix intérieure, j’étais fier. Parce que quand même, il fallait le parcours que j’ai fait, quand je regarde ça, je me dis « quand même, on a fait un bon chemin et c’est cool. » Mais il faut avouer que vers 2017, je me dis « Je commence à… » C’est après mes 30 ans, j’ai eu mes 30 ans, je pense en 2015. Et je pense, c’était un peu le déclic. Et j’ai commencé à dire qu’il faut construire quelque chose qui va durer, qui va parler de moi après des décennies, pas des années, mais des décennies. Et c’était ça, Meqnes.

Olivier Roland : Donc, la vision. Ça, c’est en quoi ce que tu as cru en 2017. Et du coup, les pochettes, ça a arrêté de fonctionner ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Kamal Jahid : Les pochettes, c’est la concurrence. Les gens commençaient à dire… il y avait pas mal d’entreprises qui carrément copiaient le concept et tout ça. Là, je me lasse un peu, je dis « Il faut passer à quelque chose parce que là, j’ai fait ça, j’ai fait mon argent », etc. Après, je dis « On passe à quelque chose de sérieux ».

Olivier Roland : Parce que là, les marges diminuaient, il fallait…

Kamal Jahid : Exact. Donc, ça devenait un peu du travail. Moi, je n’aime pas beaucoup travailler.

Olivier Roland : Tu as carrément laissé tomber, tu as pensé revendre la structure, pas la structure mais la…

Kamal Jahid : Le site est toujours en ligne.

Olivier Roland : Ah ! Oui. D’accord.

trouver une idée de business changer la structure

Kamal Jahid : On a toujours des pochettes. Et là, c’est un peu l’anecdote qui a lancé cette volonté de lancer le business de la Maroquinerie. Je pense, c’était à Paris, j’étais en transit et je portais ce sac marocain que mon grand-père m’avait offert et je me suis fait arrêter par un mec qui m’a dit « Écoute, ce sac est vraiment top, est-ce que je peux te l’acheter sur le champ » ? Je lui dis « non, merci ». Mais bien sûr, ça m’a travaillé et du coup, je me dis « Bon ! Il faudrait vraiment offrir au monde les sacs marocains en cuir ». Du coup, je suis rentré ici en Pologne et j’ai parlé avec David, mon meilleur pote, c’est un Américain, je lui dis « Écoute, à chaque fois, on voyage avec le sac, il y a des gens qui nous arrêtent et qui demandent un peu où acheter ce sac ? Pourquoi ne pas en faire, pourquoi ne pas en fabriquer ? »Et on décide de faire Kickstarter, une plateforme de crowdfunding, et ça a été un flagrant succès aussi. Je pense qu’on a fait 50 000 € le premier mois et c’était parti pour le show.

Olivier Roland : Avec ces artisans qui faisaient ça au Maroc ?

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Et tu vendais ça plutôt en Union européenne.

Kamal Jahid : Alors, c’était les États-Unis. Je pense 50%, c’est les États-Unis. Après, c’est la partie entre la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays scandinaves aussi, et quelques pays en Asie : Singapour, le Japon, quoi d’autre ? L’Australie aussi. C’est international. Les campagnes, etc., on travaillait avec des agences de communication, bien sûr, des photographes, des vidéographes, etc., c’est un vrai business. Et ça, ça m’excite. Je travaille plus que 2 heures par jour, 3 heures par jour.

Olivier Roland : Tu es passé de 2 à 3 heures, c’est une augmentation de 50% de ton temps de travail quand même.

Kamal Jahid : Je rigole, je rigole là. Avec ce business, c’est quand même assez sérieux. Donc, il m’arrive parfois de travailler 15 heures par jour.

Olivier Roland : Donc, tu es devenu un entrepreneur plus normal.

Kamal Jahid : Exactement. Mais, je décide. Parfois, je dis « Aujourd’hui, je n’ai pas envie de travailler, je n’ai pas envie de répondre à mes emails », donc on a cette liberté. Et surtout que là, on a des investisseurs, il faut travailler. Il faut développer le business et ça me fait plaisir. Je suis très excité par ce projet et je compte vraiment à le rendre un business qui dure et qui n’a pas besoin de moi pour le gérer. C’est ça l’objectif en fait.

Olivier Roland : OK. Là, les sacs, ça continue à fonctionner aujourd’hui ?

Kamal Jahid : Oui, bien sûr. Là, on restructure, si on peut dire ça. On va partir sur des accessoires parce que les sacs, c’est sold-out. On n’a plus de sacs. Ça a tellement marché en 2020 grâce au Covid.

Olivier Roland : Ah bon ? Mais pourquoi ? Parce que c’est un sac de voyage plutôt quand même, non ?

Kamal Jahid : Parce que la crise au début de la pandémie, on a fait des masques et ça a cartonné. On a fait un chiffre d’affaires de folie et les gens, en fait, ils découvraient la marque. Ils venaient acheter un masque à 25 €, ils disent « Waouh ! », donc c’est un produit d’appel. Le masque est devenu un produit d’appel et ils découvraient un peu les sacs, les portefeuilles, etc. C’est en sold-out. Et là en fait, on est en train de restructurer la marque et on va commencer par lancer des ceintures de cuir. Après, on va repartir calmement, doucement, sur des sacs, sur des parfums. Ça va être un truc sérieux.

Olivier Roland : Mais les artisans au Maroc, ils n’arrivent pas à suivre la cadence, ils ont arrêté ?

Kamal Jahid : Malheureusement, non. Parce que là, on est en mode… tu sais, les consommateurs européens, américains, ils sont très exigeants. Donc malheureusement au Maroc, on ne peut pas avoir ce niveau de qualité de finition surtout, malheureusement.

Olivier Roland : Mais les sacs étaient faits au Maroc ?

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : Mais du coup, tu dis parce qu’ils sont sold-out, mais c’est parce que pourquoi ? Parce qu’ils n’arrivent pas à suivre la cadence ou parce que…

Kamal Jahid : Non. Parce que là, c’est une décision qu’on a prise avec les membres du board. On a décidé d’arrêter les sacs parce que quand même, ça prend entre 10 et 2 semaines pour faire un seul sac.

Olivier Roland : Entre 10 jours et 2 semaines. C’est long.

Kamal Jahid : Ce n’est pas scalable à ce niveau-là, à ce stade de l’entreprise parce qu’on est entre une marque assez jeune quand même. L’idée, c’est de maîtriser un seul produit qui sera, on espère, les ceintures et après, commencer à diversifier.

Olivier Roland : D’accord. Ça, c’est toujours douloureux pour un entrepreneur quand même d’arrêter un produit qui fonctionne, parce que tu aurais pu dire par exemple, pourquoi ne pas dire, je ne sais pas, à quel niveau tu peux scaler, par exemple, on n’en fait que 500 par an. Et pourquoi ne pas en faire un produit de luxe limité à 500 exemplaires par an ? Je dis ça, je ne sais pas si tu as pensé ou…

Kamal Jahid : Oui. On a pensé à ça, mais c’est la gestion de ce produit parce que c’est un produit quand même qui est assez grand. Et les marges, c’est une question de marge. Parce qu’en fait la livraison avec ce produit, ça coûte 200 € par exemple, si on veut envoyer ce sac à quelqu’un qui l’achète aux États-Unis ou bien à Dubaï, à Dubaï surtout, on avait pas mal de clients là-bas, c’est 250 $ à envoyer, c’est du n’importe quoi.

On n’est pas encore assez connu pour vendre un sac, pour vraiment introduire le coût de livraison dans le coût final, on ne peut pas faire ça parce que les sacs, on les vend à 1 000 € à peu près. On a essayé, dès qu’on monte. 1 200-1 500, ça ne se vend pas. On pouvait le vendre entre 750 et 995, mais pas plus. Et après avec ça, on n’a pas de marge. Du coup, c’est compliqué.

Olivier Roland : OK. Là, tu dis OK, ce produit s’est bien vendu, mais ce n’est pas scalable, il y a tous ces problèmes-là. On va essayer de trouver quelque chose qui est plus facile à envoyer, qu’on peut scaler plus facilement.

Kamal Jahid : Voilà, c’est ça.

Olivier Roland : Et là, la ceinture, effectivement, ça prend beaucoup moins de place que les sacs.

Kamal Jahid : Exactement, c’est facile à produire, à fabriquer et c’est joli, c’est distingué, c’est original. Et les premiers feedbacks qu’on a de la communauté, ils sont très excités. Les gens, ils sont super heureux. Donc, je suis sûr qu’on va cartonner avec ça et ça va devenir justement un produit d’appel. Après, les gens, ils vont venir, ils disent « OK. Bon ! Ça, j’aime bien cette marque. Qu’est-ce qu’ils ont de plus ? » On a bien sûr les pochettes pour les PC et les portefeuilles.

Olivier Roland : Et il y a des pochettes pour ordinateurs portables.

Kamal Jahid : Oui, exactement.

Olivier Roland : Alors, est-ce que tu peux partager ? Pendant le Covid, les masques ont très bien fonctionné, mais il y a eu un petit couac dans le scaling de tout ça. Est-ce que tu peux partager un peu ça ?

Kamal Jahid : Je me rappelle très bien. Il y a le manager de la production qui m’a contacté, il m’a dit « Écoute, on doit fermer l’usine parce qu’il n’y a personne qui achète des sacs. » Il m’a dit « est-ce que tu veux qu’on fasse des masques ? » Je dis « Écoute, vas-y, tu me fais une centaine, je vais les offrir en cadeau aux gens qui achètent par exemple des portefeuilles. ». Il dit « OK » Et j’ai mis, je me rappelle, j’ai mis la pub sur Facebook avant d’aller m’endormir à minuit, qui commence à minuit comme d’habitude. Et le lendemain, qu’est-ce que j’ai mis ? Je pense, je me rappelle très bien, j’ai mis 50 € par jour de pub. Et les 50 m’ont ramené, je pense 1 000 € ou bien 1200.

Olivier Roland : Ah oui !

Kamal Jahid : Mais je te dis, ça, c’était le début de la pandémie. Donc, il n’y avait personne qui vendait des masques parce que la Chine, c’était bloqué. Et les gens, ils se sont tout simplement arrachés.Mais moi, je ne comprenais pas. Et du coup, je me dis « Bon, on va devenir une marque de masques » parce que les masques étaient quand même assez originaux avec la mosaïque, etc. Et j’ai bien fait de lancer ça au Moyen-Orient.

Olivier Roland : La pub, c’était en anglais. Et tu avais ciblé quoi ? Uniquement le Moyen-Orient ?

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Et tu emmènes là.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : OK.

Kamal Jahid : C’était juste pour le kiff. Je me dis « On va faire un truc. » Et c’était un truc, c’était fou. Et les gens, les commentaires, ils disaient… Après, j’ai eu des gens, des pharmacies à Dubaï qui me disaient à négocier des contrats à 10 millions d’euros, comme je l’ai dit. Mais moi, je me dis « What’s going on ? Qu’est-ce qui se passe ? Ce n’est pas normal quand même. » Et c’est là que j’ai décidé de dire « OK. En 2020, on va devenir une entreprise de masques. » Donc, on annonçait la production à grande échelle et on a commandé plein de masques, ce qui était con après, mais bon. On va parler de ça plus tard. Et on tournait, on tournait, on faisait plein d’argent par jour.

Olivier Roland : Parce qu’il y avait une pénurie de masques.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Tu étais un des premiers à proposer les masques design.

Kamal Jahid : C’est exactement ça.

Olivier Roland : Donc les deux, la combinaison des deux…

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Plus, c’était un peu style arabe. Finalement, dans les pays arabes, ça marchait très bien.

Kamal Jahid : Exactement. C’était un flagrant succès. Mais malheureusement, vers juin, je pense qu’Apple, ils ont commencé à tester IOS 15. Non, 14.

Olivier Roland : 14.

Kamal Jahid : C’était IOS 14 et je commençais à voir un peu que Facebook commence à buguer en fait.

Olivier Roland : Pour remettre dans le contexte, pour que les gens comprennent. Dans IOS 14-5, Apple a mis en place une fonction qui rend le tracking extrêmement difficile pour la pub. Ce qui est très bien d’un point de vue vie privée. Mais le problème, c’est que pour Facebook, c’est très compliqué de cibler les gens en fonction de leurs intérêts. Et du coup, tu as plein de commerçants et de petites entreprises et même de moyennes entreprises qui ont galéré parce que du jour au lendemain, leur coût pour trouver les bons clients, ça a explosé.

Kamal Jahid : C’est exactement ce qui s’est passé. Et moi, parce que c’était quelque chose que c’est la première fois que je voyais un tel succès et j’ai refusé d’arrêter de faire de la pub ou bien d’optimiser.

Olivier Roland : Parce qu’à partir de juin, là, ce n’était pas encore complètement déployé, mais ils commençaient à tester. Tu vois que le ROI commence à diminuer, le retour sur investissement. Là, tu dis « je ne veux pas me laisser avoir. »

Kamal Jahid : Exactement. J’ai dit, je me rappelle parce que je lançais toujours les pubs vers minuit, donc je me réveille le matin vers 6h du mat et je vois que le ROI, c’est 0,5. Et je me dis « c’était comme du Gambling, c’était un casino. » Et je me dis « Écoute, après, les gens vont se réveiller vers midi, ils vont acheter, ça va s’améliorer. » Alors que ce n’était pas le cas. Donc en fin de journée, aussi vers la même chose, vers 18h, je me dis « Bon ! OK, les gens vont arrêter de travailler, ils vont faire du shopping ». Et non, ce n’était pas le cas. Ça a été comme ça pendant, je ne sais pas, 2-3 mois, je perdais de l’argent sur Facebook et j’essaie un peu de créer des excuses pour faire de la pub parce que moi, j’ai adoré. Moi, je me rappelle, j’avais mes écrans comme le Wolf of Wall Street.

Olivier Roland : Comme un trader.

Kamal Jahid : Comme un trader. Je regardais ça, il fallait allouer le budget ici pour le Moyen-Orient, les États-Unis. C’était très excitant. Je jonglais avec le budget et je me faisais tellement d’argent et je suis devenu accro, à quoi ? Ce sentiment de jouer avec ça. Et je me rappelle, j’ai refusé et ce qui est encore… comme je te disais, c’est comme le casino, parfois ça marchait parce que parfois, il y avait une commande qui tombait et par exemple une commande de 1 500 à 2 000 €, ça, c’était surtout à Dubaï. Je me dis « Ah ! J’avais raison. » Et tu vois, c’est comme de la Dopamine, c’est comme un accro. Et je dis « Bon ! OK. On va avoir la même chose après une heure. Il y a quelqu’un qui va acheter encore une fois à 1 000 ou bien 2 000 € ». J’avais ce sentiment. Mais après, vers le mois de décembre, j’ai dit « Écoute, il faut que j’arrête mes conneries parce que là, je suis sérieux. »

Olivier Roland : C’était décembre 2020 ou 2021 ?

Kamal Jahid : 2020.

Olivier Roland : Finalement, tu as eu un énorme pic de ventes et un gros crash dans la même année. C’est vraiment le roller coaster, ce sont les montagnes russes émotionnelles.

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Kamal Jahid : Absolument. Surtout quand j’ai vu les comptes là avec les comptables, je vois moins 50 000 €, un truc, et je me dis « Mais ce n’est pas possible ! »

Olivier Roland : Tu veux dire que tu as perdu 50 000 € finalement sur l’année à cause de ça.

Kamal Jahid : À cause de ça.

Olivier Roland : C’est dingue.

Kamal Jahid : À cause de mon addiction.

Olivier Roland : À cause d’IOS 14, plus la concurrence qui a commencé à monter évidemment et le fait que finalement, tu étais devenu accro, tu as vu ça un peu comme, tu t’es fait avoir comme… alors que tu es un entrepreneur chevronné, ça peut arriver à n’importe qui.

Kamal Jahid : Absolument. J’ai beaucoup appris de cette expérience parce qu’après, en 2021, c’était un peu une année où j’ai vraiment fait une sorte de dépression parce que je voyais un peu mon business qui est parti en fumée. Parce que moi, j’étais en rouge et je devais bien sûr payer les dettes. Du coup, j’ai beaucoup réfléchi et là, je t’explique pourquoi je dis ça, parce que c’était en fait le blog qui finançait tout ça, donc toutes ces marques que j’ai créées, c’était le blog, c’était SBK et j’ai beaucoup dépensé là-dessus. Et c’est là que j’ai dit « Bon ! On arrête. » J’ai décidé d’arrêter de gaspiller ou d’investir l’argent du blog. L’argent du blog, ça doit rester dans l’entreprise du blog tout simplement. Et c’est là que j’ai décidé de partir à la recherche d’investisseurs et j’ai fait l’émission : « Qui veut devenir mon associé ».

Olivier Roland : « Qui veut devenir mon associé », la version marocaine.

Kamal Jahid : La version marocaine. Je pense que vous avez ça aussi en France sur M6.

Olivier Roland : Absolument.

Kamal Jahid : Si je ne me trompe pas. C’était la même émission. Et pour moi, ça tombait bien parce que c’était un nouveau challenge puisque moi, j’adore les challenges, donc quelque chose de nouveau. Et j’ai décidé tout simplement de quitter la Pologne, mon pays favori. J’ai décidé de tout simplement… ce n’est pas vraiment ranger mes affaires, mais je me suis arrangé à quitter pour être dans des zones. Je suis allé au Maroc pour préparer mon speech et préparer mon apparition sur la télé. Effectivement j’ai fait ça, donc j’ai réussi à avoir des investisseurs très intéressants pour les business. D’ailleurs, c’est pour ça qu’on a décidé de faire ça. Les ceintures par exemple, c’était une décision collective. C’est un nouveau chapitre en fait.

Olivier Roland : Oui, parce que ça s’est très bien passé ton apparition à la télé.

Kamal Jahid : C’était un truc énorme. Ce qui m’a fait plaisir, c’est la fierté de la famille et des amis qui te voient à la télé. On te voit sur YouTube, on te voit sur machin, Twitter, etc., mais ce n’est pas la même chose. Là, tu es vraiment à la télé, c’est la télé nationale et il y a des millions, des millions qui te regardent. Et les gens, ils sont fiers, la famille surtout parce que moi, j’ai reçu des appels des gens qui pleuraient d’émotion et qui disent « On t’a vu hier à la télé, c’est magnifique, tu nous as rendus fiers », etc. Et ça, tu dis « Waouh ! » L’effet que ça a sur les gens et ce n’est pas YouTube. C’est du vrai.

Olivier Roland : Oui. La télé a encore de l’autorité surtout pour les anciennes générations.

Kamal Jahid : Exactement. Après bien sûr, il y a les interviews qui s’enchaînent. Après, la télé qui t’invite, la radio, les journaux, etc. Tu rentres dans un monde où là tu te dis « Waouh ! C’est du sérieux »

Donc là, après avoir 6 mois au Maroc à faire une pause puisque quand même, ça fait 12 ans que je ne suis pas vraiment rentré. Je vais au Maroc pour voir la famille, mais ça dure quelques semaines…

Olivier Roland : C’est la première fois que tu passes autant de temps depuis longtemps.

Kamal Jahid : Exactement. Et ça m’a fait du bien. Je suis revenu avec une nouvelle énergie, une nouvelle ambition, un nouveau départ et c’est tout.

Olivier Roland : Excellent. Là, tu as eu des investisseurs qui investissent.

Kamal Jahid : Exactement. Ils ont investi, je pense, 150 000 € à peu près contre 20% de la boite, de la marque.

Olivier Roland : Ce qui la valorise à 750 000 € à peu près.

Kamal Jahid : À peu près, ce qui n’est pas mal, quelque chose qu’on a créé tout seul, ça me fait plaisir. Donc, on va démarrer le nouveau chapitre et je suis très excité pour le futur.

Olivier Roland : Et Seduction by Kamal pendant ce temps-là, qu’est-ce qu’il devient ?

Kamal Jahid : Seduction by Kamal, ça me fait un peu du mal, mais on va le relancer parce que je l’ai délaissé un peu.

Olivier Roland : On peut dire que tu l’as délaissé pas mal quand même.

Kamal Jahid : Ouais. Mais, ce n’est pas fini, ce n’est pas fini quand même parce que j’ai eu une sorte de connexion et d’émotion avec ça. Parce que ce blog m’a tout simplement offert la vie que je voulais, dont je rêvais. C’est grâce à ce blog que j’ai pu acheter des appartements, que j’ai pu visiter des pays exotiques. J’ai pu tout simplement acheter un appartement pour mes parents. Et je ne peux pas tout simplement le délaisser comme ça. Donc, je suis en train de…

Olivier Roland : Ça reste une bonne source de revenus pour toi aujourd’hui.

Kamal Jahid : Absolument, ça, c’est sûr. Mais il y a des plans. Mon meilleur ami, on va devenir partenaire, il va s’occuper du blog et moi bien sûr, je vais essayer d’écrire là-dessus. Mais l’objectif, je dois l’avouer, pour l’instant, c’est de vraiment relancer Meqnes, la marque de maroquinerie et la stabiliser un peu. Comme ça, je me focalise un peu sur… moi, le développement personnel ou bien la séduction, c’est ce qui me passionne en fin de compte. J’aimerais bien écrire juste pour le plaisir.

Olivier Roland : Tu vas réussir à faire ça tout en développant Meqnes en même temps, tu penses ?

Kamal Jahid : Je pense, c’est sûr, je peux le faire. Je vais juste ajouter une heure par jour. Non, mais l’objectif, comme je dis, c’est de développer Meqnes parce que c’est quelque chose qui me passionne. Mais le blog aussi parce que quand même, c’est mon ADN, c’est grâce à ce blog qu’on est là et c’est grâce à ce blog que cette marque est là. C’est quand même important.

Olivier Roland : Et parlons un peu de ton style de vie parce que j’ai eu l’occasion de voir un peu, puisque ça fait quelques jours que je suis ici et c’est assez impressionnant parce que tu es quand même… on a pas mal mangé en terrasse par exemple. Et tu restes une heure à une terrasse, il y a peut-être 2 ou 3 personnes qui vont passer dans la rue et te reconnaître, c’est assez impressionnant. Je te disais, c’est marrant parce qu’on a l’impression d’être un peu dans un village, sauf qu’on est quand même à Varsovie. Je ne sais pas combien d’habitants, mais ça va être plus de 1 000 000, je ne sais pas.

Kamal Jahid : 2 000 000.

Olivier Roland : 2 000 000. C’est quand même une grande ville et on a l’impression que tu es connu ici, que tu as un peu une vie de village dans le sens où tu peux te poser à une terrasse et puis, il y a des gens qui vont venir te parler et tout ça. Parlons un peu de ça. Comment tu fais pour développer toute cette connexion, cette tribu en fait ?

Kamal Jahid : On revient justement au blog, à Seduction by Kamal parce que parmi les piliers que j’enseignais, c’est le cercle social. Si on commence par créer ou bien développer un cercle social, un network qui va un peu en quelque sorte bosser pour toi, c’est plus facile d’avoir les résultats qu’on aimerait bien avoir.

Pour moi, tout simplement, j’ai réussi à créer et à tisser des liens avec des gens importants, des gens intéressants. Parce que moi, quand j’ai débarqué ici, mon objectif, c’était de m’intégrer à la société, de respecter leur culture, etc. Et je pense que les gens ici, ils ont apprécié mon ouverture d’esprit et je pense que… Surtout que les gens, ils sont un peu au courant de mon histoire ou bien de mon parcours et ça leur fait plaisir de voir quelqu’un qui, pratiquement, ne part de rien et quand même arrive à créer quelque chose d’important. Et cette histoire est inspirante pour beaucoup de gens ici. Et je pense que les gens, ils sont attirés par ma personnalité, et ils aiment ça pour eux, parce que je représente un petit peu l’émigré qui a réussi dans un pays étranger qui est complètement différent de son pays d’origine. Et je pense que l’histoire… D’ailleurs, si je te dis, à moins que j’aie les apparitions aux médias ici, j’ai beaucoup plus ici qu’au Maroc.

Olivier Roland : Ah ! Bon.            

Kamal Jahid : J’ai fait Forbes, j’ai fait GQ ou Vanity Fair, les grosses émissions polonaises ici parce que c’est une histoire intéressante et je pense, c’est ça le fait.

Olivier Roland : Intéressant.

Kamal Jahid : C’est ça, oui.

Olivier Roland : Parce que la Pologne n’est quand même pas aussi diverse que pas mal de pays d’Europe de l’Ouest. Ici, on voit, c’est quand même très homogène.

Kamal Jahid : Absolument.

Olivier Roland : Donc, on pourrait se dire que quelqu’un qui vient du Maroc ne va pas forcément facilement s’intégrer.

Kamal Jahid : Exact. Et je pense que cette histoire a intéressé les médias et moi, je pense que déjà dès 2012, je n’étais personne en fait, il y a eu un gros site qui m’a contacté. Il me disait « on aimerait bien que tu racontes un peu ton histoire ». Je dis « OK » et j’ai fait cette interview, je me rappelle, on m’a posé des questions : le Maroc…

Olivier Roland : Alors, je précise quand même que tu ne parles pas polonais, tu parles un peu polonais, mais c’est tout.

Kamal Jahid : Oui. Je parle un peu, mais je ne peux pas faire une interview en polonais.

Olivier Roland : C’est avec l’anglais aussi que tu… Alors, c’était vraiment intéressant parce que tu es extrêmement bien intégré, mais en même temps, tu ne parles pas la langue du pays. C’est logique parce que, tu la parles un peu, mais c’est une langue extrêmement difficile à apprendre.

Kamal Jahid : Exactement. Moi, j’ai appris l’anglais ici, c’était plus facile d’apprendre l’anglais que d’apprendre le polonais.

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Olivier Roland : Et je suis surpris moi-même. Je veux dire, depuis que je suis arrivé, je n’ai pas eu besoin de parler polonais, vraiment le niveau d’anglais est impressionnant.

Kamal Jahid : Absolument. Et comme je t’ai dit, en fait, on a parlé de ça, il n’y a aucune différence. Il n’y a personne qui a besoin de parler en polonais. Si je parle polonais couramment, ça ne va pas vraiment faire une différence dans ma vie.

Olivier Roland : C’est intéressant parce qu’on voit de plus en plus sur le web des gens qui disent que, je pense notamment à Thomas Pueyo sur son blog « Uncharted Territories », il dit que l’anglais est en train de conquérir le monde.

Il y a une sorte d’élite cosmopolite qui vit dans les grandes villes, qui est anglophones, en tout cas en plus de leur langue natale, et des gens qui sont Internet, qui sont geolocation free grâce à Internet et qui se connectent à ce monde-là. Et là, tu en as un parfait exemple, pourtant tu ne parles même pas la langue. Moi, je suis à Dubaï, je ne parle pas l’arabe et tu n’en as pas besoin à Dubaï, c’est la même façon, la plupart des gens ne parlent pas arabe parce que c’est…

Kamal Jahid : Et moi, je vais te dire un truc qui est beaucoup plus intéressant, c’est que je pense que, ce n’est pas je pense, c’est sûr. Je suis convaincu que ma personnalité quand je parle anglais est beaucoup plus fun, beaucoup plus excitante que Kamal qui parle arabe ou bien marocain ou bien français. Je ne sais pas, c’est un truc psychique qui se déclenche. C’est beaucoup plus fun, beaucoup plus ouvert. Je ne sais pas si tu as remarqué ça parce qu’on sait très bien que la personnalité de la personne, ça change par rapport à la langue qu’elle parle.

Olivier Roland : C’est sûr que déjà, je ne réfléchis pas de la même manière que quand je parle anglais.

Kamal Jahid : Exactement. C’est déjà ça.

Olivier Roland : Tu ne parles pas exactement de la même manière. Je suis d’accord. Ce n’est pas la même énergie. Mais dans ton cas, finalement, tu étais venu en Pologne aussi parce que tu voulais te distinguer.

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : Et ça, le pari est vraiment payé. Et on aurait pu se dire que ça allait être un obstacle, mais finalement, tu as su transformer ça en avantage. Mais aussi parce que tu as réussi à bien t’intégrer, que tu t’es amélioré ton apparence et que tu es passé de vendeur de kebabs à prince.

Kamal Jahid : Exact, au prince.

Olivier Roland : Ces genres de choses.

Kamal Jahid : Absolument. Et je continue de le faire, je continue de profiter. J’aime bien ma vie ici.

Olivier Roland : Je me permets une réflexion parce que c’est ce que j’ai pu observer, tu prends aussi le temps. Tu es en terrasse de restaurant. Le lendemain de mon arrivée, on a passé debout l’après-midi entier au resto et dehors. Il y a plein de gens qui sont passés et qui ont dit « bonjour » et tout ça. Tu prends aussi le temps, tu es un peu comme sur une place de village et tu étais un peu l’ancien, Tu n’es pas l’ancien et toi, tu étais un peu l’ancien et que tout le monde te connaît un peu. Et tu es là aussi, tu es disponible et tu prends le temps.

Kamal Jahid : Absolument. C’est ça en fait. Parce que les gens… Moi, je n’ai pas l’impression de ça, c’est le syndrome de l’expert. Les autres, ils me voient comme une sorte de star. Alors que moi, je ne me considère pas comme une star quand même. Mais si tu arrives à donner un peu de temps à ces gens-là, ça leur fait plaisir. Parce que je pense à quelque chose que j’ai appris en écrivant sur la séduction, bien sûr, le développement personnel, on devient un expert en sociologie en quelque sorte. Donc, je ressens le besoin de ces gens. Je vois les yeux qui s’illuminent, qui brillent, qui te passent le salut, qui disaient « Kamal, ça va ? Le business, na, ni, na, na ». Tu leur accordes un peu de temps, etc. Et ça, ça leur fait plaisir et je pense que pour eux, ils voient ce Kamal « star », mais moi, je ne me vois pas comme une star. Je leur accorde du temps. Imagine, je ne sais pas, tu croises Tom Cruise et il dit « Hey ! Olivier, ça va ? ». Ça te fait plaisir.

Olivier Roland : Tu es flatté, c’est sûr.

Kamal Jahid : Exactement. Et je pense, c’est ça. Et moi, je ne te cache pas que je suis un peu accro à ce sentiment, à cet instant où je vois les yeux des gens qui brillent quand ils me croisent, ça me fait plaisir. Je me dis « Oui, ça me fait plaisir ». Surtout quand je vais en boite, là, je rencontre encore beaucoup plus de monde. Parce que là, il faut savoir qu’ici en Pologne et à Varsovie, les gens, ils aiment faire la fête, on fait beaucoup la fête ici. Et du coup, à l’instant là, je rentre dans une boite ou bien dans un bar, il y a un truc, des gens qui me reconnaissent, qui viennent me serrer la main, les filles qui viennent, qui font la bise, etc. C’est tout un monde en fait.

Olivier Roland : Puis, on est rentré dans une boite quand même à ses côtés où normalement il faut payer. Toi, tu es sur la liste VIP, on a pu rentrer gratuitement.

Kamal Jahid : Ces petits détails, ça me fait plaisir et je ne suis pas prêt à abandonner ça.

Olivier Roland : Moi, ça m’ouvre un peu les chakras parce que je suis quelqu’un qui voyage depuis 12 ans, 6 mois par an, un peu moins pendant le Covid et je ne suis pas très attaché aux endroits finalement. Enfin, j’ai plein d’endroits dans le monde que j’adore, mais je n’y vais pas énormément. Et là, on voit aussi l’intérêt de s’ancrer dans un lieu pour pouvoir se bâtir comme ça une vraie communauté, une tribu et puis être intégré…

Kamal Jahid : Alors moi, j’ai beaucoup voyagé aussi, mais je voyage rapidement. J’essaie de voyager une fois par mois, donc je fais déjà… C’est pour ça que j’aime l’Europe. Pendant que je vais à Barcelone, 2 heures de vol, Paris – Londres – Madrid, etc. Je découvre et je reviens à ma base puisque là, je suis bien, je suis tranquille.

Olivier Roland : Tu pars combien de temps ? Quelques jours ?

Kamal Jahid : Oui. Je fais un week-end en 3 – 4 jours et je reviens. Par exemple, si je vais à Dubaï, je vais rester une semaine, ou bien aux États-Unis, je reste deux semaines. Mais grosso modo, ce sont des voyages vite faits parce que la qualité de ma vie ici est absolument énorme et que je ne trouve pas ça ailleurs. Même au Maroc, mon pays natal, je n’ai pas ça au Maroc. Il y a les gens qui me reconnaissent grâce au blog, mais ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas toutes les 5 minutes, il y a quelqu’un qui va me croiser et me dit « Hey ! ».

Olivier Roland : Pourtant, tu publies beaucoup de contenus en français, mais évidemment, il y a beaucoup de Polonais qui ne lisent pas le français. Mais c’est vraiment parce que tu as lu les articles locaux, mais tu as aussi tissé ce réseau de connexion.

Kamal Jahid : Exactement.

Olivier Roland : Au fur et à mesure en étant… puis tu sors pas mal, il faut le dire.

Kamal Jahid : Même en France, il m’arrive parfois de croiser des gens qui me connaissent à travers le blog et ça me fait plaisir.

Olivier Roland : C’est normal.

Kamal Jahid : Surtout à Paris. Même ici, en fait, ce sont des Français qui vivent ici, ils me disaient « je te connais, toi, tu as créé des articles sur la séduction. Je dis «Ah, ouais. ».

Olivier Roland : How do you know ?

Kamal Jahid : On a même rencontré cette fille ce week-end. Elle m’a dit « Ah ! Je te connais, toi, »

Olivier Roland : Alors que c’était une Polonaise qui ne parle pas… Enfin, elle parle un peu le français.

Kamal Jahid : Parce qu’elle a rencontré un Français, c’était son copain, il lisait mon blog. C’est ça. Ce n’est pas que l’argent, c’est aussi les relations humaines qu’on crée grâce à nos business. C’est ce qui est beaucoup plus intéressant, je trouve.

Olivier Roland : Et du coup, là, ça fait 10 ans que tu es en Pologne.

Kamal Jahid : Oui.

Olivier Roland : Et ça ne te manque pas le Maroc ?

Kamal Jahid : Écoute. Moi, je ne suis pas encore sûr, mais je pense que je vais revenir au Maroc à un moment donné parce qu’il y a la famille, il y a les parents qui deviennent plus vieux, etc., donc il faut vraiment prendre soin d’eux. Et ça, je pense le faire. Je ne sais pas quand, mais je pense que c’est important de le faire. Je ne sais pas, d’ici une dizaine d’années, une vingtaine d’années, mais c’est sûr que je reviendrai au Maroc, c’est sûr.

Olivier Roland : OK. Écoute, merci d’avoir partagé ton parcours. On a eu un aperçu de ça. Et est-ce que tu as des croyances qui sont différentes de celles de la plupart des gens ? Si oui, quelle serait la première croyance différente qui te vient à l’esprit ?

Kamal Jahid : Je pense qu’on a abordé ça un peu. Donc, il faut vraiment travailler 15 heures par jour pour avoir une telle somme d’argent. Moi, je trouve ça, c’est vraiment… On a tous lu le livre « La Semaine de 4 heures », c’est ça ?

Olivier Roland: De Tim Ferriss, oui.

Kamal Jahid : Ça nous a un peu influencés, je pense qu’on peut facilement travailler seulement quelques heures et générer un chiffre d’affaires qui nous permet justement de vivre la vie qu’on veut vivre. Parce que la comparaison, il ne faut pas comparer. D’accord. Moi, je suis très bien avec quelques dizaines de milliers d’euros, mais je ne veux pas…

Olivier Roland : Seulement quelques dizaines de milliers d’euros par mois, ça va, ce n’est pas… Tu veux dire quoi par an ? C’est ça ?

Kamal Jahid : Par an. Ce que je veux dire, c’est que l’idée de : il faut bosser, il faut se tuer pour faire, pour générer de l’argent, pour moi, c’est con. L’idée d’être libred’être entrepreneur, c’est de vraiment contrôler un peu tous les paramètres de vie. C’est-à-dire que si lundi par exemple, tu n’as pas envie de bosser, tu ne bosses pas. Tu n’es pas vraiment obligé de le faire. Mais je vois des entrepreneurs qui disent « Quand même, le passif, un cas, machin, ça n’existe pas, il faut bosser, il ne faut pas rater les opportunités ».

Alors moi, je suis contre ça. Moi, je préfère profiter, je préfère kiffer parce que l’idée, c’était ça. J’ai lancé mon business pour justement arriver à dire, « écoute, aujourd’hui… ». D’ailleurs aujourd’hui, je pense, je ne sais pas, 15 minutes, j’ai rédigé quelques emails vite faits, hop, hop et c’est tout. On fait l’interview, on a pris le déjeuner dans un endroit sympa, après on va se balader. C’est ça l’idée. Et moi, je pense qu’il ne faut pas être contrôlé par l’argent. Ce n’est pas si intéressant, moi, je trouve et c’est mon opinion.

Olivier Roland : OK. Du coup, à quoi ça ressemble la journée typique de Kamal ? Tu travailles à quelle heure ?

journée type de Kamal, routine entrepreneur

Kamal Jahid : Alors, je me réveille vers le coup de 9h-10h.

Olivier Roland : Quand tu n’as pas fait la fête toute la nuit.

Kamal Jahid : Absolument. Ça, c’est sans week-end. Je fais de la méditation, ça, c’est assez récent, on appelle ça la méditation active, c’est guidé, on est guidé.

Olivier Roland : Tu utilises une App pour ça ?

Kamal Jahid : Oui. C’est Mindvalley.

Olivier Roland : Mindvalley. OK.

Kamal Jahid : Tu connais. Le mec là, je ne sais pas comment il s’appelle, c’est très puissant. Moi, j’ai vu les résultats quelques semaines après. Je fais ça le matin, mais après, c’est la salle de sport, très important pour moi. Je laisse mon téléphone, ça, c’est aussi très important. Je laisse mon téléphone ici chez moi et après, je pars. Heureusement que j’ai mon Apple Watch, la musique, etc., c’est super pratique. Et je passe deux heures en salle de sport. Déjà, je fais le jeûne intermittent. Vers le coup de 13h, je reviens chez moi, je mange mon plat, mon premier plat. Après là, je commence, on va voir les emails s’il y a quelque chose à faire. Généralement, de 14h à 16h, je bosse. Et après, si ce n’est pas une journée chargée, généralement parce que là, surtout avec Meqnes, il y a des photos shoot, il y a des mannequins à recruter, des influenceurs avec qui parler, etc., parfois, je vais rester toute la journée chez moi, mais de toute façon, je vais à WeWork. Là, je n’y vais plus parce que je travaille juste ici chez moi. Mais de façon générale, je bosse de 14h à 16h, c’est ça et après…

Olivier Roland : Cinq jours par semaine.

Kamal Jahid : Exactement. Le week-end je ne bosse pas.

Olivier Roland : Ça fait 10h par semaine, ça va.

Kamal Jahid : J’aime bien. Mais comme je l’ai dit, parfois c’est l’enfer. Par exemple, là, on vient de faire le photo shoot pour les ceintures. Là, c’était une semaine de folie qu’on a eue par exemple, 3 jours de shooting parce qu’on a fait et les vidéos et les photos. On commençait de 8h à 19h ou bien à 20h pendant trois jours. Donc, c’était la catastrophe, mais j’aime bien.

Donc, ça dépend en fait. Mais juste pour gérer un peu les emails. Parce que moi, je te dis, mon rêve c’est de me débarrasser de mon téléphone, de mon laptop, etc. Et la vie idéale pour moi, c’est de ne bosser que les lundis et je vais avoir les membres de mon équipe qui vont m’appeler pour des décisions auxquelles je vais répondre par oui ou non. C’est ça… je vais dire Oui-non. J’ai vu ça dans un film, je ne me rappelle pas, mais je le trouvais super cool avec le mec qui dit « écoute… » Son boulot, c’est de dire oui ou non à des gens qui gèrent ses entreprises.Ça, je vois ça dans 5 – 10 ans et j’aimerais bien en arriver là en fait. Je fais ma vie à côté et après, je vais juste donner des directions. Je n’ai pas envie d’avoir de téléphone ou bien de laptop. C’est un peu le next level.

Olivier Roland : Tu as une équipe de combien de personnes aujourd’hui ?

Kamal Jahid : Je dirais, alors copywriter, IT, 6 ou 7 personnes.

Olivier Roland : Pour les deux business ?

Kamal Jahid : Pour les deux business. Ouais.

Olivier Roland : D’accord.

Kamal Jahid : Des freelancers, bien sûr.

Olivier Roland : Des freelancers qui ne sont pas à temps complet.

Kamal Jahid : Bien sûr. Absolument.

Olivier Roland : C’est une petite équipe sympathique. Ils sont en Pologne, ils sont un peu partout ?

Kamal Jahid : Ils sont partout. Donc, on a les États-Unis, on a le Maroc bien sûr, on a la Pologne, les photographes surtout, les mannequins, c’était polonais. On a quoi d’autre ? Je pense que c’est tout. La France bien sûr.

Olivier Roland : OK.Alors au niveau de la Pologne, quelle est la différence culturelle que tu kiffes le plus par rapport au Maroc ?

Kamal Jahid : J’aime bien que les gens ici, ils bossent, ce sont des bosseurs, mais en même temps, ils font la fête. Ils préfèrent, ils se cassent la tête pendant toute la semaine, mais le week-end, ils se lâchent complètement. Ça, j’ai vraiment adoré. J’ai embrassé cette culture et cet état d’esprit.

Olivier Roland : Est-ce qu’il y a peut-être quelque chose en Pologne que tu aimerais voir améliorer plutôt ?

Kamal Jahid : Alors là, on va entrer un peu, donc il y a un… moi, j’appelle ça le micro-racisme. Les gens… et ça, c’est une conviction. Les gens qui n’ont pas beaucoup voyagé, ils sont un peu… Il faut dire les choses comme ils sont, ils sont racistes, il faut le dire, comme l’histoire du kebab qu’on a partagé. Et j’aimerais bien que les cœurs changent un peu, que les gens commencent à être ouverts d’esprit.

Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. On est d’accord. Les Polonais, je ne vais pas dire que les Polonais sont racistes, mais il y a une catégorie qui n’est pas ouverte d’esprit. Ils me voient me balader dans la rue, ils commencent à faire des idées. Ce mec-là, c’est un riche client qui est là pour faire des conneries ici, qui est là pour, je ne sais pas, pour s’exploser, je ne sais pas quoi.

J’aimerais bien qu’on commence à avoir cette propagande positive, j’allais dire. D’ailleurs, parmi les raisons pour lesquelles j’ai lancé Meqnes, c’est justement parce que pour moi, personnellement, je suis un ambassadeur du Maroc. Je suis là pour dire aux gens ici, surtout à ces gens spécifiquement, qu’on peut très bien être d’un pays arabe, musulman, etc., mais on n’est pas des terroristes. Je suis l’opposé, je suis dans le business, fashion, etc., je fais la fête. Et c’est mon message à ces personnes.

Olivier Roland : Tu dis que tu as que tu as 6 personnes dans ton équipe. Est-ce que tu regardes leurs diplômes ?

Kamal Jahid : Non, pas du tout. Non, pas du tout. Ce que je regarde, c’est… Je dis toujours de la… Par exemple, la fille qui m’écrit le contenu là pour le site Meqnes, c’est une copywriter, une vraie. Tu dis « envoie-moi un exemple de ta dernière campagne », un truc pareil. Tu dis « OK, j’aime bien » c’est parti. Je m’en fous des diplômes. Tant que la personne fait le travail, fait le job, elle est invitée à travailler avec moi.

Olivier Roland : Tu as l’impression que tes études t’apportent quelque chose aujourd’hui ou tu aurais pu réussir sans ?

Kamal Jahid : Parce que l’expérience de la fac était quand même intéressante. Je me suis bien amusé, je me suis fait plein d’amis, etc.

Olivier Roland : Et en termes de contenus, de ce que ça t’a appris.

Kamal Jahid : Alors, peut-être les leçons marketing, mais c’était vraiment basique. Ce n’était pas quelque chose de sophistiqué, j’allais dire. Mais je pense, c’est…comment dire ça ? Oui, clairement, il y a des trucs qu’on n’utilise pas aujourd’hui. C’est l’histoire machin de ça et ça, c’était du n’importe quoi. Mais je pense que non. Pour répondre, je dirais non. Mis à part le fait, le côté social. Je pense que j’ai profité de mon expérience à la fac de me connecter, de connaître du monde, de développer des amitiés, etc. Je pense que ça, c’était plus intéressant que les études en fait.

Olivier Roland : Merci Kamal d’avoir partagé tout ça. Franchement là, on a eu un bel aperçu de ton parcours qui est quand même beau, de vendeur de kebab timide à prince, célébrité à Varsovie.

Pour terminer cette interview, j’ai deux questions. Finalement, quels conseils tu pourrais donner parce que je pense que tu es vraiment un excellent exemple de ça, de quelqu’un qui veut mêler bonheur et ambition.

Kamal Jahid : Déjà, le conseil le plus basique, c’est de se lancer, de ne pas dire Ah ! Il faut que je… C’est de vraiment passer à l’action, de dire quelle est la première étape que je puisse faire et de la faire.

Moi, je pense quand je voulais passer du skyblog à avoir un propre site, c’était le nom de domaine, c’était la première étape. Même si j’avais des difficultés parce que je ne pouvais pas envoyer l’argent à l’hébergeur en France, ça ne m’a pas découragé. Je me suis dit « Je vais faire cette étape », et j’ai fini par la faire. Et dès que j’ai pu voir que j’ai le nom de domaine : seductionbykamal.com, c’était un petit succès. Tu dis « Waouh ! C’est mon nom de domaine à moi, c’est un truc spécial. » Et là, ça te motive à prendre la deuxième étape, tu vas passer à la deuxième étape.

C’est mon conseil que je donne déjà à tout le monde.En fait, c’est de vraiment repérer cette première étape et la faire. Ce n’est pas dire… parce que tu sais, on veut se lancer dans quelque chose, Oh ! My God, je dois créer un site, je dois écrire des articles. Et les gens, ils commencent à créer des…

Olivier Roland : À se faire une montagne.

Kamal Jahid : Exactement. Donc, il faudra juste arriver ou bien réussir à repérer cette première étape, petite étape et la faire.

Olivier Roland : Et est-ce que tu as trois livres à recommander ?

Kamal Jahid : Ouh ! OK. Écoute, trois livres ?

Olivier Roland : Trois livres qui ont changé ta vie.

Kamal Jahid : Le guide de la séductrice, mon ebook.

Olivier Roland : Petite pause publicitaire ?

Kamal Jahid : Non. Alors, je dirais Influence et Manipulation, ça c’est un classique, c’est absolument important.

Influence et manipulation Robert Cialdini

Kamal Jahid : Le deuxième, ce serait No More Mr. Nice Guy,c’est un livre en anglais.

No more Mr.Nice Guy

Olivier Roland : No More Mr. Nice Guy, donc « plus de monsieur gentil ».

Kamal Jahid : Je pense. Il y a la traduction française, ça, c’est vraiment important. Je pense que ça existe la version puisque j’ai recommandé ça à mon dernier client de coaching et il l’a trouvée en français. Je l’ai recommandé en anglais, c’est très important, mais il l’a trouvé en français. Bref, donc on a Influence et Manipulation, No More Mr. Nice Guy. Et le dernier serait de, laisse-moi voir ma bibliothèque, alors ça va être David Goggins : You can’t hurt me

Can't Hurt Me David Goggins

Olivier Roland: You can’t hurt me. Tu ne peux pas me blesser.

Kamal Jahid : Ce sont mes trois livres à recommander. Après, si vous voulez acheter mes livres, allez- y, l’adresse, c’est seductionbykamal.com. Faites-vous plaisir.

Olivier Roland : Petite pub.

Kamal Jahid : Oui, c’est ça. Bon, il y a plein de livres à recommander, mais je pense que ces trois-là, c’est déjà ça.

Olivier Roland : Trois, c’est excellent.

Écoute, merci beaucoup Kamal d’avoir partagé tout ça en toute intimité.

Kamal Jahid : Je t’en prie.Absolument.

Olivier Roland : On a un excellent exemple ici de quelqu’un qui a… Tu as vraiment pensé en dehors de la boite, d’aller dans un pays complètement en dehors de ta zone de confort où on aurait pu se dire au contraire, tu as moins de chance de réussir et tu as réussi à en faire un atout tout en profitant de la vie. Donc, une excellente leçon pour tous les rebelles intelligents.

Kamal Jahid : Je t’en prie.Merci à toi de m’avoir accueilli ici chez moi. Mais bon, à la prochaine, je viendrai chez toi.

Olivier Roland : À Dubaï, avec plaisir. Pour la deuxième.

Kamal Jahid : Pour la suite. Cool mec, merci beaucoup.

Olivier Roland : Excellent !

Kamal Jahid : Well done.

Olivier Roland : Et voilà chers amis rebelles intelligents, si tu es encore là, tu fais partie des 25%, des 20%, des 2% qui sont restés jusqu’au bout. En tout cas, tu fais partie de la minorité motivée. Je suppose que c’est parce que ce podcast t’a plu. Si c’est le cas, tu es libre de laisser un commentaire sur ta plateforme de podcast préférée. Et si tu le fais, je t’en remercie par avance parce que c’est grâce à des petits gestes comme celui-ci que ce podcast va toucher davantage de rebelles intelligents et les aider à créer l’aventure de leur vie.

Merci d’avoir écouté ce podcast et à très vite pour le prochain.

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