Être un Bisounours et gagner des millions – mode d’emploi avec Yannick Alain

Au format audio :

Écoutez cet épisode sur votre plateforme préférée :

Transcription texte de l’interview :

Olivier Roland : Yannick Alain a eu un parcours scolaire pour le moins singulier et pas dans le bon sens du terme.

Yannick Alain : Tu sais, tu as ton bulletin qui parle. Donc, moi, j’étais nul en maths, nul en français, nul en géographie, nul en sport.

Olivier Roland : Ah oui, à ce point-là ?

Yannick Alain : Ah vraiment. J’étais vraiment nul en tout.

Olivier Roland : À l’âge de 22 ans, il a fait un travail alimentaire qu’il détestait à cause notamment des méthodes douteuses employées par son patron, qui l’a même menacé physiquement.

Yannick Alain : Il m’a dit « vous êtes la honte de ce métier, vous êtes un bisounours, vous n’arriverez jamais à rien dans la vie ». Il m’invente des trucs, mais j’avais 22 ans. Tu es hyper influençable à 22 ans.

Olivier Roland : Après cette mauvaise expérience, il collabore avec plusieurs multinationales.

Yannick Alain : Je travaillais dans le monde du high-tech et je travaillais pour Orange, Toshiba, Microsoft, toutes ces grosses boîtes qui me faisaient rêver.

Olivier Roland : Mais il ne se sent pas à sa place et sent qu’il est appelé à vivre sa propre aventure.

Yannick Alain : Je sens que je suis de plus en plus à l’étroit dans le poste dans lequel je suis.

Olivier Roland : Et c’est alors qu’il a un accident.

Yannick Alain : Et là, je me casse la jambe. Je suis obligé de m’arrêter pendant quatre mois.

Olivier Roland : Il en profite pour quitter l’entreprise pour laquelle il travaillait et se retrouve de nouveau au chômage. Il décide de faire quitte ou double et investit entre 20 000 et 25 000 euros dans diverses formations pour devenir entrepreneur.

Yannick Alain : Je mets 20 000 euros, 25 000 euros à l’époque cette année-là dans des formations diverses et variées. Je vais à tous les séminaires.

suivre des séminaires

Olivier Roland : Ah oui. En plus, c’est ton argent personnel. Tu étais toujours directeur commercial.

Yannick Alain : Non, j’ai démissionné.

Olivier Roland : Après s’être lancé sur le web et conscient de ses limites, il décide de s’associer avec un grand nom du développement personnel.

Yannick Alain : Et comme je pense que je ne suis pas le meilleur, je me dis « associe-toi avec quelqu’un qui est le meilleur en développement personnel, en neurosciences, en tout ça. » Et là, à ce moment-là, je rencontre David Lefrançois grâce à Martin.

Olivier Roland : Et ça cartonne, car les deux partenaires font 700 000 euros de ventes à leur premier lancement de produit.

Yannick Alain : On lance et on fait 700 000 euros avec ce premier lancement.

Olivier Roland : Et enchainent ensuite les lancements à succès.

Yannick Alain : On a fait 1.6 million.

Olivier Roland : C’est beau.

Dans cette interview, nous verrons :

  • Comment passer d’un boulot alimentaire horrible à une entreprise que vous avez créée et qui est parfaitement alignée avec vos valeurs ?
  • Comment pallier ces insuffisances en s’associant ?
  • Comment s’associer avec un des meilleurs d’un domaine alors qu’on est un nobody ?
  • Savoir quand il faut investir en soi pour passer au niveau suivant ?
  • Comment devenir un excellent vendeur même quand on est timide ?
  • Comment évoluer vers son but malgré les difficultés ?
  • Comment mettre son business au service de sa vie ?

Et bien d’autres choses encore.

C’est parti !

<Générique>

Olivier Roland : Yannick, merci beaucoup d’avoir accepté cette invitation.

Yannick Alain : Ça me fait super plaisir d’être avec toi. Rien que pour le fun, déjà, c’était cool de venir.

Olivier Roland : Excellent.

Yannick Alain : Merci pour l’invitation.

Olivier Roland : Écoute, ça fait plaisir. Et j’adore démarrer ces interviews par la même question : est-ce que tu as l’impression d’avoir une vie atypique ?

Yannick Alain : Oui quand même. Déjà, je suis un peu infopreneur. Je vis ma vie dans les avions, je voyage énormément, je fais des conférences. C’est quand même une vie non seulement atypique, mais, je pense aussi très privilégiée.

Olivier Roland : Infopreneur, tu peux définir rapidement pour les gens qui ne connaissent pas ?

Yannick Alain : Oui, puisque je me fais connaître au travers d’Internet. J’ai une école de formation sur le web où j’enseigne la vente, le réseautage et le business. Et donc, j’ai une école qui est assez implantée, assez connue, qui s’appelle la NeuroBusiness School. Du coup, je vends par Internet et je livre aussi une partie par Internet. Je fais des conférences après, pour me faire connaître. Je suis pas mal sur les réseaux sociaux aussi. C’est une vie qui semble être très atypique selon moi. Je ne me lève pas le matin avec un réveil. J’ai éliminé tout ce qui m’ennuyait et puis j’ai une belle vie, je trouve, une vie pleine d’abondance, une vie avec des amis et plein de potes. Je trouve en tout cas que je me sens extrêmement privilégié.

Olivier Roland : Oui, tu as l’impression d’avoir un business qui est au service de ta vie finalement.

Yannick Alain : Oui, je crois. J’avais compris, il y a peu de temps dans l’absolu, parce que c’est comme si j’avais une culpabilité pendant un temps. J’ai compris cela il y a peu de temps et je le mets à mon service depuis pas très longtemps, depuis 3-4 ans en réalité.

Olivier Roland : Pourquoi ? La culpabilité te faisait travailler plus que ce que tu ne devais ?

Yannick Alain : Oui, je pense. Tu sais, on accroche beaucoup la notion de souffrance avec le travail. Et je crois que c’est quelque chose que j’avais compris intellectuellement mais que je ne mettais pas vraiment en place dans mon business. Et du coup, quand j’ai compris cela, j’ai vraiment commencé à déléguer,

Olivier Roland : Et tu as compris dans tes tripes.

Yannick Alain : Oui, vraiment quand je l’ai intégré, ça m’a permis de déléguer davantage, de prendre davantage de personnes justement pour faire les choses sur lesquelles je n’étais pas le plus brillant pour les faire. Et du coup, ce qui se trouve être les choses pour lesquelles je suis très bon, finalement, maintenant, c’est ce sur quoi je me focalise. Et donc, c’est plutôt cool.

Olivier Roland : Et est-ce que tu as la chance d’avoir raté tes études ?

tout le monde n'a pas eu la chance de rater ses études olivier Roland

Yannick Alain : Oui, j’ai cette grande chance d’avoir raté mes études, vraiment. Après, je n’ai souvent pas vu ça comme une chance. Il a fallu que toi, tu écrives ce livre-là pour que je comprenne que c’était une vraie chance en réalité aussi, appuyé par ton exemple, par tout ça et l’exemple d’autres aussi. Mais c’est vrai qu’on ne se rend pas compte à quel point le fait d’avoir raté tes études t’amène d’autres perspectives en soi, parce que j’ai longtemps eu tellement de complexes de diplôme, c’est quelque chose qui me tracassait.

Olivier Roland : Parce que tu as quoi ? Est-ce que tu as un bac-2 comme moi ?

Yannick Alain : J’ai un bac professionnel qui est le bac en dessous de… voilà, un bac professionnel vente-représentation. C’est tout ce que j’ai. J’ai un bac tout juste, et ça a été au forceps puisque je crois que j’ai cumulé les derniers trimestres de mon bac le nombre de demi-journées d’absence record du lycée. Moi, j’ai eu 32 demi-journées d’absence.

Olivier Roland : Sur un trimestre ?

Yannick Alain : Sur un trimestre.

Olivier Roland : C’est énorme.

Yannick Alain : Performance.

Olivier Roland : De 15 jours quoi.

Yannick Alain : Performance.

Olivier Roland : Donc, tu étais très démotivé à l’école.

Yannick Alain : Oui, je n’aimais pas ça. Ce n’était pas mon format. Je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas le cadre, je n’aimais pas le fait de devoir me lever le matin. Je n’aimais pas devoir faire des choses sur lesquelles il n’y avait pas de sens.

Même quand j’étais en professionnel, j’ai appris des trucs, je ne veux pas non plus dénigrer complètement l’école, j’ai appris des trucs, mais ce n’était vraiment pas mon format. Et puis, tout le cinéma qui est autour de l’école, autour de « ah, c’est grave, tu n’es pas venu », « tu es arrivé 5 minutes en retard, c’est super grave », à un moment donné, c’est ce sur quoi tu passes ton focus. Tu te rends compte que l’école, elle est plus faite pour formater les gens plutôt que pour les éduquer réellement. En tout cas, moi, c’est comme ça que je le vois. D’ailleurs, je n’ai pas d’enfant pour l’instant, mais je ne voudrais de toute manière pas que mes enfants aillent dans une école traditionnelle ou qu’ils la connaissent de manière très furtive pour voir ce que c’est par observation, mais je n’aimerais pas ça.

Olivier Roland : Tu les mettrais où ? Dans une école Montessori ?

Yannick Alain : En tout cas, je me renseignerai là-dessus. Je ne me suis pas encore vraiment posé la question encore, peut-être l’école à la maison, peut-être l’école Montessori. Mais j’aime bien ce côté pour que les enfants soient sociabilisés en tout cas. Ils se sociabilisent, donc ça, c’est important pour moi. Je pense que ça sera important pour moi, mais je serai à l’écoute en tout cas de tout ce qui est l’école alternative qui peut aider mes enfants à avoir juste une vision du monde différente.

Olivier Roland : Une fois que tu as eu ton bac pro, tu es parti dans une filière « employé » ou tu t’es lancé directement dans l’entrepreneuriat ? Comment ça s’est passé ?

Yannick Alain : Comme je dis souvent, je n’ai pas suivi d’études. Elles m’ont poursuivi. Du coup, j’ai vraiment lâché très vite. J’ai voulu faire une année de faculté de psycho, etc. Quand tu viens d’un bac pro, tu ne peux pas suivre, ce n’est pas au niveau. Donc, j’ai fait ça genre pendant 6 mois, et après, je me suis mis dans la vie active de suite. Et comme j’avais cette espèce de complexe du diplôme, j’avais cette espèce de honte. On proposait des postes, ils demandaient à chaque fois bac+2, bac+3, bac+4, bac+12. Et moi, je n’avais qu’un bac tout juste. Du coup, il n’y avait que les entreprises de porte-à-porte qui voulaient ça, et donc des boîtes. Tu sais, ce n’est pas toujours évident. Quand tu vas voir le recruteur, c’est lui qui te vend le poste, ce n’est pas toi qui te vends pour le poste. Ça veut dire qu’il prend vraiment tout le monde et que tu es de la chair à canon. J’ai appris la vente comme ça.

Et je suis tombé sur une boîte qui était profondément inéthique dans leur manière de vendre. Ils se foutaient de leurs commerciaux, ils se foutaient de leurs clients, ils se foutaient de leurs produits. L’essentiel, c’est de vendre. C’est une boîte commerciale avant d’être une boîte qui partageait quelque chose.

Olivier Roland : Ils vendaient quel type de produit ?

Yannick Alain : C’était du revêtement de façade. En principe, on te lâche sur un secteur et tu vas taper à toutes les portes. Les maisons qui sont abîmées, tu vas dire « Votre maison est abîmée, on fait une campagne d’information » et tu vas vendre tes produits comme ça, vraiment du one shot. Tu vends vraiment en errant, des fois des produits à 10 000-15 000 euros. Et sauf que j’avais un problème, c’est que je ne vendais rien du tout.

Olivier Roland : C’est ballot, oui.

Yannick Alain : C’est ballot pour un vendeur, sachant que ma professeur, quand j’avais mon rendez-vous avec la vie, tu sais ce que c’est le rendez-vous avec la vie ?

Olivier Roland : Non, c’est quoi ?

Yannick Alain : C’est le rendez-vous avec ta conseillère d’orientation et ta prof principale. C’est le rendez-vous avec ta vie où tu n’as rien à dire du tout. Tu as ton bulletin qui parle. Alors moi, j’étais nul en maths, nul en français, nul en géographie, nul en sport.

Olivier Roland : Ah oui, à ce point-là ?

Yannick Alain : Ah vraiment. J’étais vraiment nul en tout.

Olivier Roland : Pourquoi ? Tu n’étais pas du tout intéressé par l’école.

Yannick Alain : En fait, j’étais très lent pour apprendre les choses. Et j’ai découvert très récemment, on en parlait tout à l’heure, que j’étais dyslexique. Et donc, du coup, j’avais une lenteur à apprendre des choses, une lenteur à lire qui faisait que je n’étais pas au niveau et, à l’époque, non détecté.

Olivier Roland : Et ce qui est dingue, c’est qu’en même temps que tu as détecté que tu es dyslexique, on a aussi détecté que tu es un haut potentiel. Donc, tu as un QI élevé et que tu as l’intelligence de réussir mais simplement différemment de ce que la méthode scolaire a proposé.

Yannick Alain : C’est rigolo parce que la psy, ce qu’elle m’a dit, je suis allé faire ce test-là par curiosité et c’était rigolo parce que la psy, je voyais que par moment, je faisais le test et elle tiquait. Je me dis : tiens, c’est fou. Moi, je croyais que j’avais raté le test. On te donne des trucs, tu dis, voilà. Et puis, quand elle m’a donné la restitution, elle m’a dit « non, mais vous avez des écarts. » Elle me dit « j’ai vu que vous aviez des stratégies différentes pour vous en sortir ». Du coup, elle a vu mes carences, mais j’ai réussi à combler mes carences par des stratégies différentes. Je suis passé par ailleurs quoi. Ça a nourri chez moi, en forme en tout cas, une espèce de mésestime de moi, très forte.

Olivier Roland : Tu pensais que tu étais un cancre.

mestime de soi se dévaloriser

Yannick Alain : J’ai pensé que j’étais nul, parce que quand tu es à l’école, en réalité, quand on te dit que tu es nul, tu ne fais pas la différence entre je suis nul à l’école, tu dis je suis nul tout court parce que c’est la seule manière que tu as de te valoriser.

Il y avait trois manières de valoriser pour moi à mon époque, c’était soit tu étais intellectuel et tu étais fort à l’école, soit tu étais manuel. Moi, je ne cache pas que mon grand-père, j’étais élevé par mes grands-parents, ils avaient une superbe grange avec plein d’outils, ils m’interdisaient les outils parce que je foutais la merde avec. J’étais dangereux vraiment, j’étais une arme de destruction massive. Le truc, j’étais capable de casser des trucs incassables. Ça, ce n’était pas bon pour moi. Et j’aurais pu être sportif aussi. D’ailleurs, quand tu as des capitaines qui se forment à l’école, ils prennent toujours les meilleurs et puis après, ils prennent les un peu moins bons. Après, ils prennent les filles. Et après, ils prennent ceux qui ont un plâtre. Après, ils prennent quelqu’un que personne ne veut, parce qu’ils savent qu’il peut marquer, et puis, c’était moi.

Olivier Roland : Moi, j’étais toujours à la fin aussi. Ce n’est pas facile.

Yannick Alain : Non, c’est dur. Moi, j’étais élevé par mes grands-parents. Mes grands-parents étaient des personnes âgées évidemment, on avait quand même deux générations. La plupart des enfants, ils jouaient avec leur père au foot, et moi, ça n’a pas été mon cas comme peut-être toi, ça n’a pas été ton cas. Puis, j’étais élevé aussi par une femme, beaucoup par ma mère parce que mon père, j’étais plus du côté de ma mère en tout cas que du côté de mon père. Mon père, lui, il m’avait tous les quinze jours quand j’étais enfant, donc il y avait une petite dissension dans la famille. Ce n’est pas que mon père ne voulait pas me voir, c’est juste que la proportion s’est faite comme ça. Et mon père n’est pas spécialement footeux non plus, donc moi, je ne pouvais pas me valoriser là-dessus. Et donc quand tu n’es pas manuel, quand tu n’es pas intellectuel et quand tu n’es pas sportif, pour les gens qui t’élèvent, tu es dans la merde. Ils se disent : qu’est-ce qu’on va faire du petit ?

Et moi, dans mon cheminement, j’avais demandé à ma grand-mère, j’avais demandé à ma mamie « A priori, je ne suis pas bon à rien, mais je suis mauvais à tout. Qu’est-ce que je peux faire de ma vie ? » Et ma grand-mère, elle avait eu cette espèce d’intelligence de me dire « tiens mon chéri, tu peux faire tout ce que tu veux dans ta vie, tu n’es limité par rien. » Elle a dit juste trois conseils. Le premier, c’est « ne vole jamais rien ». Le deuxième, c’était « ne fais jamais de mal à personne ». Et le troisième, c’était « ne laisse jamais venir quelqu’un à toi qui ne repart pas plus enrichi d’un sourire, d’un groupe, d’un conseil, de quelque chose… qu’il reparte meilleur que quand il t’a rencontré. »

Olivier Roland : Super. Là, tu as des bons de conseil.

Yannick Alain : C’est un bon conseil. Vraiment très bon conseil.

Olivier Roland : Excellent.

Yannick Alain : Et je m’étais dit « c’était un bon conseil ». Du coup, j’ai toujours ce conseil-là. En tout cas, je l’ai toujours maintenu. Et en même temps, ma grand-mère aussi m’avait dit une fois, elle m’avait dit ce jour-là « si tu pouvais ne jamais être commercial, ce serait pas mal ».

Olivier Roland : Et là, boom, premier métier, commercial.

Alors, déjà, tu te considères plutôt nul à la fois intellectuellement et manuellement, et tu te rends compte que tu n’es pas un bon commercial.

Yannick Alain : En fait, c’est ça. Quand j’ai mon rendez-vous avec la vie, tu as la conseillère d’orientation, tu ne sais pas que faire de ta vie. Elle lit tes notes et dit voilà. Puis, on dirait qu’elle a le chapeau d’Harry Potter, c’est qu’il y a un Serpentard, Gryffondor. Moi, je n’étais pas Gryffondor. Elle m’a dit « écoute, moi, je pense que tu peux être commercial ». Ma grand-mère m’avait dit ça avant et elle, elle me dit « tu peux être commercial ». Je pars avec le sac à dos et le bagage émotionnel, des trucs, tu dois être, tu vas devoir être commercial alors que ta grand-mère détestait ça. C’est comme si le petit ange, tu l’as sur l’épaule. Tu sais que voilà.

Et donc, on ne se rend pas compte quand on est petit de toutes les injonctions et toutes les choses qu’on te met dans la tête. Comme en plus, j’ai perdu ma grand-mère tôt, on accorde énormément de sagesse aux personnes qui sont décédées. C’est naturel. Les personnes qui sont décédées, qu’on a perdues, très souvent, on leur accorde beaucoup de sagesse, donc on écoute ce qu’ils nous disent. Mais il y a des choses sur lesquelles, eux, ils avaient leurs propres blessures aussi. Ma grand-mère, elle s’était fait escroquer par une dame en qui elle avait eu confiance et, du coup, elle a assimilé le métier de commercial à abuseur de confiance. Et malheureusement ou heureusement, quand on se lance en business, en entrepreneuriat, notre travail, il est basé sur la confiance. C’est : quelle confiance je peux arriver à avoir de l’autre ? Et ta capacité à réussir et ta capacité de succès, c’est obtenir la confiance de l’autre.

Et ce que ma grand-mère m’a permis d’ajouter, c’est « Obtiens la confiance de l’autre. C’est bien, tu vas y arriver, mais prends-en soin de cette confiance parce que si tu en prends soin, elle va grossir individuellement et ensuite, elle se multipliera parce que là, on pourra parler de toi. » Donc, c’est là que ça m’a amené par la suite.

Olivier Roland : OK. Ta conseillère qui te dit « tu devais être commercial ». Là, tu testes d’être commercial, tu vois que ça ne marche pas.

Yannick Alain : Alors oui, au début, je suis nul.

Olivier Roland : Oui, au début, tu es nul, mais tu ne lâches pas parce que tu dis quoi ? C’est ma seule solution, c’est ma seule chance.

Yannick Alain : C’est ma seule chance, c’est exactement ça. Et puis, j’avais fait un stage, j’étais dans une boîte d’intérim qui m’avait fait couper du bois pendant quatre jours. C’était les quatre jours les plus longs de ma vie, j’ai cru que j’allais mourir quand tu connais mon rapport avec les outils. Il y avait des trucs tranchants partout et moi, je devais m’approcher du truc, couper du bois. Même les patrons de l’usine qui étaient adorables sont venus me voir à un moment donné, ils m’ont dit « Yannick, qu’est-ce que tu sais faire ? » Et je leur avais réparé leurs ordinateurs. Parce que moi, je ne m’autorisais pas à travailler dans l’informatique, il fallait être intelligent, il fallait avoir fait des études, il fallait avoir fait tous ces trucs-là alors que j’adorais ça.

Olivier Roland : C’est marrant parce que moi, j’ai arrêté l’école à 18 ans pour créer ma boîte d’informatique. Et tu vois, je ne me suis pas dit ça, je n’ai pas ces blocages-là.

Yannick Alain : Je pense que tu avais un niveau de confiance qui était peut-être un peu meilleur probablement que le mien. Et moi, je pense que j’ai travaillé avec… Je crois que j’ai relativement bonne confiance en moi depuis toujours. En revanche, j’ai un amour de moi qui n’est pas très bon, l’estime de soi, elle est composée de confiance, d’amour de soi et de vision de soi. Et je pense que sur l’aspect amour de moi, j’ai eu beaucoup de mal et ça m’a causé plein de problèmes d’ailleurs par la suite. En tout cas, il a fallu que je trouve des astuces par la suite même quand je me suis lancée dans l’infoprenariat, parce que ce défaut d’estime via cet amour de soi m’a énormément impacté, parce que j’estimais que j’étais nul et que je n’étais pas capable de réussir mieux. Mais j’avais envie de réussir, j’avais cette ambition.

En fait, quand tu as cette ambition mais que tu te sens nul, tu dois trouver des solutions. Et les solutions que j’ai trouvées, moi, par exemple, quand je me suis lancé dans l’infoprenariat pour passer ce cap-là, c’est de mettre quelqu’un d’autre qui pallie à ça. Et c’est pour ça que je me suis associée avec David.

Olivier Roland : Intéressant. Là, on reviendra là-dessus, mais comment tu as fait pour devenir un meilleur vendeur ?

Yannick Alain : Alors, ce qui s’est passé pour le fait de devenir un meilleur vendeur, c’est que je fais cette expérience-là malheureuse et ma petite amie de l’époque me voit rentrer un soir avec un contrat. J’ai vendu à une dame qui était surendettée. Je lui ai vendu un truc, je lui ai collé un crédit. Elle était surendettée. Et je sentais que la dame, je l’avais piégé plus que je ne l’avais aidé. Et je me sentais super mal. Je sentais presque mon Jiminy Cricket, ce serait ma grand-mère sur mon épaule en train de dire « Est-ce que je suis fière de toi Yannick, est-ce que tu es fier de toi d’avoir fait ça ? »

Et en fait, je me sentais super mal parce que pour moi, on l’avait escroqué cette dame-là parce que je lui avais vendu… Je l’avais piégé en fait. Et ça, c’est quelque chose qui m’a… Et le lendemain, je suis allé ramener le contrat et mon patron en ramenant le contrat m’avait dit « on fêtera votre vente demain ». Et comme j’ai ramené le contrat avant d’aller au bureau, il m’a défoncé.

Olivier Roland : Comment ça tu as ramené le contrat ?

Yannick Alain : C’est-à-dire que j’ai ramené le contrat à la dame et je lui ai dit « réfléchissez ». Je n’ai pas vendu par éthique personnelle, parce que vraiment la méthode était dégueulasse pour moi, parce que tu la pièges et c’est orchestré de A à Z. C’était malhonnête pour moi vraiment.

J’ai ramené le contrat à la dame et quand je suis revenu au bureau le matin, que mon patron pensait que j’avais vendu, que je suis revenu sans contrat, il m’a crucifié. Il m’a dit oui. Il me dit « Vous êtes la honte de ce métier, vous êtes un bisounours, vous n’arriverez jamais à rien dans la vie. » Il m’invente des trucs, mais j’avais 22 ans, tu es hyper influençable à 22 ans.

Et je me rappelle de ne pas m’être laissé faire facilement, avoir dit, avoir montré par ego et orgueil, de dire « non, c’est bon ». Je me rappelle même, il m’a dit « Pour 200 euros, je peux vous faire casser la gueule si vous ne me ramenez pas un contrat. »

Olivier Roland : Ah oui, quand même.

Yannick Alain : Oui, vraiment chaud. Et moi, je lui ai dit « Pour gratuitement, je peux vous faire enterrer dans un trou, vous êtes chez moi ici. » Oui, c’était chaud. Et en fait, je suis parti de cette boîte-là. C’était la meilleure chose que j’ai pu faire, sauf qu’en termes de confiance en moi, c’était chaud. Et ma petite amie de l’époque Isabelle, dont je t’ai parlé tout à l’heure, qui était encore valide à ce moment-là m’a dit : « Et si tu allais plus loin, si tu misais plus haut que ce que tu crois valoir ? »

Et ça, c’est un conseil que je peux vous donner à tous les gens qui regardent cette vidéo. C’est des fois, on a des ressources insoupçonnées et, des fois, on ne fait pas suffisamment preuve d’audace dans la vie. J’organise un évènement qui s’appelle « La Journée de l’audace » et, en fait, ça a un sens très fort pour moi la journée de l’audace parce que l’audace a cette différence avec le courage. Le courage, il y a quelque chose qui tombe dessus, tu fais preuve de courage.

Quand ma petite amie, a eu son accident de voiture et qu’elle est devenue tétraplégique, on a dû faire preuve de courage. L’audace a ça de différent que c’est toi-même qui te mets dans une situation dans laquelle tu dois faire preuve de courage. Et tu vois, dans tout le parcours de 12 années, dans le handicap que j’ai fait, dans tout ce parcours-là, je me suis rendu compte que tout le monde savait faire preuve de courage. Je ne connais pas une personne qui n’a pas su faire preuve de courage face à la pire des épreuves, la perte de mobilité, la perte de tout ça. Tout le monde sait faire preuve de courage.

Donc, potentiellement pour moi, tout humain sur cette terre sait faire preuve de courage. Et ce n’est pas parce qu’un jour, on a manqué de courage pour une situation qu’on n’est pas courageux dans son identité. Ça veut juste dire que ce jour-là, on a manqué de courage, mais on est tous équipés de courage. Ça s’attrape en fait le courage.

Olivier Roland : De quoi ? Le courage de dire à ton patron…

Yannick Alain : J’ai eu le courage de dire à mon patron « je dégage ». Ma petite amie qui me dit « Yaya, peut-être que tu peux essayer d’aller plus haut ». Et là, je me mets à envoyer des CV, on va dire, à plein de boîtes qui demandent des bac+2, des bac+3, des bac+4. Et un jour, je suis appelé. J’ai le téléphone qui sonne et je suis appelé par une dame qui m’a dit « Monsieur Alain, j’aimerais vous recruter » et elle m’explique le poste. Elle me dit comme quoi le poste, c’est genre 1 500 euros nets, que je suis payé à partir du premier euro de commission. Moi, je n’avais jamais vu ça, je n’étais payé qu’à la commission avant, que j’ai une voiture de fonction avec une carte d’essence, que j’ai un téléphone portable avec un forfait illimité, j’ai 24 ans à l’époque, que j’ai un ordinateur portable. C’est le truc de fou. Et je dis « Madame, est-ce que tu as un lien de près ou de loin avec Jésus ? Parce que je veux. »

Elle m’explique que c’est dans le luxe, que c’est génial, que je suis fait pour le poste. Elle me dit « j’adore votre énergie » et elle me dit « j’aimerais juste que vous me donniez la photocopie de votre BTS ». Et en fait, elle avait informatisé à l’époque les CV. Il y avait quelqu’un qui s’était trompé, qui m’avait attribué un BTS. Moi, j’ai dit « il vous faut pour quand le BTS ? ». Elle me dit « demain ». Je me suis dit que cela va faire un peu court pour avoir le BTS, donc j’ai dit « mais je n’ai pas le BTS madame ». Elle me dit « je suis désolée ». Ils demandent ça typiquement.

Olivier Roland : C’est tellement classique.

Yannick Alain : Oui. Et là, je lui dis « Attendez madame, pour une fois dans ma vie, je me dis « mets de l’audace ». Je mets de l’audace, je lui ai dit « mais attendez madame ». Normalement, j’aurais laissé faire, je regarde, je n’ai pas le truc, je n’ai pas la classe, tant pis. Je dis « Madame, on passe une demi-heure au téléphone, vous adorez l’entretien. Tout est bon pour moi. En fait, vous validez tout juste parce que je n’ai pas un bout de papier. Vous ne voulez pas me présenter à votre client, je ne comprends pas. » Et là, elle me dit « vous avez raison ». J’insiste quelque part. Et je crois que c’est quelque chose d’important aussi de savoir insister.

Olivier Roland : Surtout pour un vendeur.

Yannick Alain : C’est ça aussi, de savoir insister intelligemment. Et en fait, là, elle me dit « mais vous avez raison ». Elle me dit « je vous présente, dans 3 semaines, je vous rappelle ». Sauf qu’au bout de 3 semaines, elle ne me rappelle pas. Donc moi, je la rappelle et là, elle me dit « je suis désolée, je n’ai pas eu le contrat ». C’était une boîte de chasseur de têtes, une enseigne connue. Et elle me dit « Désolé, je n’ai pas eu le contrat avec le client, donc le contrat est annulé. » Je dis « mais est-ce que l’entreprise recrute toujours ? » Et là, elle me dit « oui, l’entreprise recrute probablement toujours, mais je n’ai pas le droit de vous donner le nom parce qu’ils doivent me payer pour ça. » Et je dis « est-ce que vous avez autre chose comme couper du bois pour moi ? » Elle me dit « non, je n’ai rien. » « Donnez-moi le nom de cette boîte et je ne dirai à personne et tout ça. » Tu vois, j’insiste. Et là, elle me dit « OK, je vous le donne. Vous m’êtes sympathique, je vous le donne. »

Elle me donne la boîte et moi, je cherche sur mon Internet 56K. Tu sais, ma mère la recevait à l’époque. Tu te rappelles ? C’était un métier, le truc de fou. Et je tombe sur l’assistante de l’assistante qui s’occupe du recrutement, et je tombe sur une nana. Et la nana, elle me dit « oui, bonjour ». Je discute avec elle et je lui parle des recrutements. Elle s’occupe du recrutement.

Elle me dit « mais vous êtes génial, vous êtes un malade, vous ne passez pas par la fenêtre, vous passez partout, vous. » Et elle me dit « écoutez, c’est le patron, le grand patron qui s’occupe du recrutement. Il y a un problème, c’est qu’il est très à cheval sur les horaires. Il y avait une première session de recrutement en plénière qui se passait hier, vous êtes en retard. Et la prochaine, elle se passe dans une demi-heure au Sofitel de Toulouse. » Et moi, j’habite à une demi-heure de là.

Quand tu cherches du job, tu n’es pas habillé de circonstance. Moi, je prends une vieille veste Brice à moitié mal taillée, une chemise rose, un pantalon qui est dépareillé, les chaussures de sécurité. Je pars avec une bagnole qui fait plus d’huile que d’essence et j’arrive 5 minutes à l’avance au rendez-vous. Je cours et moi, j’ai une particularité physique, c’est que quand j’ai chaud, je transpire ; quand je bouge, je transpire ; quand je stresse, je transpire. Je suis en nage. Écoute-moi bien, ils ont les chutes du Niagara devant eux.

Et moi, j’arrive en avance, j’ouvre l’Aquaman. J’ouvre la porte et je ne vois que des mecs, ces beaux gosses tirés à quatre épingles vraiment, avec des costumes. Et moi, je me sens… tu vois. Moi, j’ai un CV qui est dans une espèce de vieille serviette en tissu. Même mon CV, je crois, il a honte que je le montre. Et en fait, j’arrive là et je me dis « viens, barre-toi ». Ils me regardent, ils doivent se dire « mais il sort de la piscine, il a plu ». Qu’est-ce qui s’est passé ? Le mec, il est ET, il n’en peut plus quoi.

Finalement, je décide de rester. Je me dis « Mets-toi au fond, fais des bords, avec un peu de bol, tu vas sécher un peu au bord de la clim. » Et quand le patron fait son pitch, je me rends compte que le mec, il a beaucoup de points communs avec moi et je trouve des points communs. Et ça, c’est une clé aussi d’essayer de trouver toujours des points communs avec des gens avec qui tu… Tu vois, tout à l’heure, tu disais « on a un point commun de la boîte informatique », on a ça, on pourra en discuter. C’est ça, la création de l’émotion se crée par le point commun.

Du coup, on a des points communs. Mais moi, à la fin, quand il demande des entretiens, j’y vais. Et en fait, le gars me voit et ce que je ne sais pas, c’est que la dame que j’ai eue au téléphone, l’assistante, c’est sa femme. Elle l’a appelé, elle lui a dit « il y a un mec qui va venir, il va peut-être arriver en retard. Tu le reçois parce que s’il se bat comme il s’est battu pour avoir le poste, il se bat comme ça pour nos clients, on va faire des sous avec lui, c’est sûr. Et ce mec-là m’apprend la vente. C’est lui qui m’embauche, qui m’apprend la vente avec éthique, avec bienveillance, intelligemment. Vraiment il m’apprend les bonnes techniques de vente, celles que j’enseigne d’ailleurs aujourd’hui en partie.

Du coup, c’est lui qui me donne ma première chance et c’est ce qui a fait qu’après, j’ai explosé. Professionnellement parlant, je suis devenu un super vendeur. Je suis devenu ensuite un super directeur commercial aussi, j’étais directeur commercial à 26 ans. Et puis, j’ai avancé comme ça.

À partir du moment où j’ai pris la balle de la confiance et de cette estime de moi, je me suis dit « tu es capable de savoir vendre avec éthique, bienveillance, en faisant le bien », là, à ce moment-là, ça a complètement… En fait, j’ai aligné mes valeurs avec mon métier.

Olivier Roland : C’est ça ce que je veux dire.

Yannick Alain : Oui. Et comme j’ai aligné mes valeurs avec mon métier, ça m’a fait exploser vraiment. Du coup, j’ai très vite monté les échelons. J’ai été recruté par une dame qui m’a bombardé directeur commercial juste en prospection téléphonique. Tu te rends compte, le mec qui prospecte au téléphone, dans le dur.

Olivier Roland : Elle t’a dit « je vous recrute, venez ».

Yannick Alain : Non, elle ne m’a pas dit ça. Au début, je lui ai vendu un programme. Je lui ai vendu en tout cas ma solution, ma solution a foiré. Mais j’ai tellement bien assumé le foirage parce que même dans ma boîte, ils m’avaient dit « n’y va pas, tu vas te faire découper en morceaux ». Et en fait, j’ai dit « non, j’y vais parce que si mes valeurs font que cette femme m’a fait confiance, je ne peux pas ». C’est-à-dire que tu peux prendre soin de la confiance, mais il arrive des fois où tu livres mal un truc ou le client n’est pas satisfait pour plein de raisons. Et la manière que j’ai eue de gérer ça a fait qu’elle a craqué sur moi. Elle m’a dit « je vous veux dans mon équipe ». Et quelques mois après, elle m’a appelé pour me dire « je vous débauche » et j’ai demandé un salaire. Elle m’a pris en tant que directeur commercial.

Pareil, j’avais super peur, j’avais 26 ans. Tous les commerciaux étaient beaucoup plus expérimentés que moi, beaucoup plus faits. J’avais toujours pareil, ce manque d’estime qui était très important et j’ai trouvé des stratégies pour ça : pour arriver à être crédible, à montrer la face du lion, ce n’est pas la face de celui qui avait peur. Donc, il a fallu que je montre ça. Mais au fond, il y a quelqu’un qui avait peur. Et ce qui est fou, c’est qu’en PNL, ils appellent ça faire comme si. Moi, à cette époque, je ne le savais pas.

Et c’est qu’en fait, j’ai fait comme si j’étais confiant. Et en faisant comme si j’étais confiant, au bout d’un moment, je le suis devenu vraiment. C’est assez rigolo ce mécanisme-là, c’est de dire : quand j’ai mes commerciaux, je ne panique pas. Je dis à chaque fois OK, parce qu’ils ont besoin de savoir que le capitaine du navire, il sait où il va, même si lui, il ne sait pas vraiment où il va. Ils avaient besoin de savoir ça. Et après, cette incohérence-là a très vite été remplacée par de la cohérence parce que j’avais beaucoup plus confiance en moi rapidement. Au bout de 3 mois, 5 mois, 6 mois, j’étais de plus en plus confiant et je suis devenu une autre personne.

Même au début, quand j’avais commencé dans la prospection, justement un peu avant, j’étais tombé sur une dame qui m’avait eu au téléphone et puis j’avais foiré l’appel. Tu sais, des fois, tu foires l’appel, tu parles mal, tu fais une mauvaise accroche, tu n’es pas bon et du coup, si tu foires l’appel, tu dis « bon, ce n’est pas grave, je rappellerai dans 3 semaines » et elle m’a oublié. Et en fait, je la rappelle 3 semaines après, cette dame-là, et j’étais super confiant, hyper affuté. Elle ne m’avait pas donné rendez-vous la première fois, là, elle me donne le rendez-vous et elle se rappelle. Elle me dit « mais vous ne m’avez pas appelé il y a 3 semaines ? Il y a quelqu’un qui m’a appelé il y a 3 semaines, mais ce n’était pas vous, c’est une autre personne. » Finalement, je dis « c’était bien moi, mais je n’étais pas aussi confiant. »

Comme quoi, c’est intéressant de se dire que des fois, quand tu ne te sens pas prêt de faire quelque chose, l’entrepreneuriat, c’est dur. Des fois tu ne te sens pas prêt, le fait de te mettre dans le bain, de plonger, d’y aller vraiment et de faire comme si, cela t’amène dans ta cohérence ensuite et dans une vraie cohérence. C’est tout bête. En tout cas, ma vie a été jonchée de ça. Moi qui ne suis pas un grand professionnel de l’estime de soi, ça m’a aidé. Après, j’ai d’autres stratégies qui m’ont aidé pour mon estime quand même.

Olivier Roland : Donc là, ça fait déjà 3 clés.

Yannick Alain : Je ne sais plus.

Olivier Roland : Tu as le fait déjà d’être quand même persévérant. Comme la personne l’a dit, tu rentres par la fenêtre, la porte, etc. C’est aussi ce que tu veux. Après, tu avais un peu le dos au mur quand même. Tu ne pouvais pas faire vraiment autrement.

Yannick Alain : Oui, vraiment. Puis, j’ai des exemples comme ça dans ma vie.

Olivier Roland : Et la deuxième clé est de s’aligner avec ses valeurs. Je ne sais pas si tu as vu, il y a une série Netflix qui s’appelle « Severed ». Je ne sais pas le nom en français (Severance), mais en fait, c’est intéressant. Ce sont des gars, ils ont une sorte d’implants dans le cerveau. Et quand ils vont au bureau, ils oublient complètement leur vie personnelle. Et quand ils sortent du bureau…

Yannick Alain : Pour être focus, oui.

Olivier Roland : Comme ça, il n’y a pas de problème de confidentialité et tout ça. Et quand ils sortent du bureau, hop, ils oublient leur vie de bureau. C’est une métaphore de beaucoup de gens qui sont des citoyens très bien dans la vie normale mais qui ont des boulots pourris, où ce n’est pas aligné avec leur valeur, avec leur éthique et tout ça. Et tu vois, ce geste que tu as fait, de rendre le contrat alors que finalement, c’était ton premier contrat, que c’était important pour toi, il y en a plein qui ne l’auraient pas fait finalement.

Yannick Alain : Peut-être qu’à deux cheveux, je ne l’aurais pas fait moi non plus parce que tu es tellement… Quand tu as 22-23 ans, tu es en hyper inconfort. Tu doutes de tout. Tu n’as pas ton expérience. Aujourd’hui, on me demanderait quelque chose qui est hors de mes valeurs, je suis suffisamment ancré, j’ai fait des millions sur Internet, j’ai ma boîte et tu te dis « tu es solide ». Tu dis « J’ai prouvé, tu ne me feras pas faire n’importe quoi. » Mais quand tu es fragile, c’est là qu’il faut savoir être vraiment solide dans tes valeurs. Parce que c’est facile d’avoir des valeurs quand tu as des moyens, quand tu as tout ce qu’il faut. Mais quand tu ne les as pas, c’est là que c’est dur.

Et souvent, les gens qui nous regardent sont dans cette transition-là, où c’est compliqué. C’est facile de leur dire voilà, mais pour autant, je pense que rester aligné avec ses valeurs est la plus belle chose qu’on puisse faire.

Après, il faut faire attention à ne pas transformer ses valeurs en principes. Et ça, c’est quelque chose de très important pour moi parce qu’une valeur…

Olivier Roland : De ne pas les transformer en principes ? Pourquoi ?

Yannick Alain : Oui, parce qu’une valeur pour moi, c’est quelque chose, une direction. Une direction sur laquelle tu navigues. On peut dire : OK, est-ce que je suis en accord avec cette valeur-là ? Oui. Non. OK.

Un principe, c’est un raccourci intellectuel. Si dans une telle situation, je décide de ne pas faire ça, c’est automatique. On en a tous des principes dans certaines situations, mais parfois il faut s’en méfier parce qu’ils nous font faire des conneries et cela nous met dans une logique de rigidité, là où la valeur peut rester souple. C’est pour ça que je dis souvent de se méfier de ces principes parce que c’est un point qui peut peut-être par moment être… Par exemple, tu as des gens qui sur Internet, non, je ne suis pas vendeur. C’est un principe pour moi. En fait, les vendeurs déjà, j’ai…

Fais attention parce que l’outil de la vente, en réalité, il est neutre, c’est juste celui que tu mets derrière. Ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de pilotes qui font de la merde avec, que toi, tu vas faire de la merde avec. Tu renies l’outil par principe, alors qu’en réalité, peut-être que non, il y a plein d’autres choses à apprendre de cela. Tu peux te voir aussi comme quelqu’un qui rend service à un autre, tu peux te voir comme un médecin qui va soigner une douleur, tu peux te voir comme plein de choses, tu peux voir le côté vertueux de ça. C’est en ça que je pense qu’il faut faire attention, parce que des fois, quand je dis ça aux gens, leur valeur, elle est transformée en principe. OK, je reste dans mes valeurs.

Olivier Roland : Ça devient un peu trop rigide.

Yannick Alain : Ça devient un peu trop rigide, donc c’est faux. Savoir remettre en question, je crois, le package qu’on nous a donné sur le rapport qu’on a à la vente, sur le rapport qu’on a à l’argent, sur le rapport qu’on a, tout ça. Il faut, je pense, savoir à un moment donné reprendre ce package et savoir ce qu’on veut garder et ce qu’on ne veut pas garder de tout cela. Parce que des fois, par loyauté familiale ou culturelle ou peu importe, cette loyauté-là, des fois, elle nous fout dans la merde, elle nous empêche justement d’embrasser un peu plus cette carrière d’entrepreneuriat, peut-être, dans laquelle on doit passer par la vente. Ce n’est pas une option, c’est une obligation de passer par la vente, que toi, tu appris à vendre. C’est ainsi.

Olivier Roland : Ou alors que je n’aime pas ça à la base et que je suis introverti, timide. J’étais timide. Internet, on va en parler. Ça permet justement pour tous les timides de savoir vendre sans avoir besoin de se connecter directement aux gens. Ça rassure.

Donc, tu te retrouves directeur commercial parce que finalement, tu es aligné avec tes valeurs, tu développes tes compétences. Tu hackes à chaque fois le système parce que c’est ça, tu ne te laisses pas arrêter par…

Yannick Alain : Et je n’ai pas d’étude, alors que les mecs qui étaient directeur commercial avant moi, ils avaient tous des études, de bac+12, des bacs plus machin. Et moi, j’arrive bac professionnel, juste un peu d’expérience et une personne qui fait confiance.

Olivier Roland : Là, tu vendais quoi ?

Yannick Alain : Là, je travaillais dans le monde du high-tech. Je travaillais pour Orange, Toshiba, Microsoft, toutes ces grosses boîtes qui me faisaient rêver et je travaillais pour. Je leur montais des équipes de vente. C’était mon travail, c’est-à-dire que ces entreprises-là, souvent, elles n’ont pas d’équipe de vente en interne, elles externalisent leur force de vente. Et moi, mon job, c’était leur trouver des opérations où j’externalisais la force de vente et je leur mettais des animations en magasin aussi. C’est du trade marketing. Du coup, je vendais ça. Je vendais ces solutions-là et je m’y plaisais vraiment. En tout cas, je m’éclatais là-dedans parce que c’était comme si je montais plein d’équipes commerciales plusieurs fois par année. Et j’avais des équipes hyper polyvalentes. Je dis « toi, tu vas travailler là ». Je l’ai formé aux techniques de vente, je l’ai formé aux techniques du client, je les aidais à vendre. J’étais hyper créatif dans ce que je fais, donc c’était vraiment assez génial comme taf pour ça. Et ça faisait beaucoup appel à ma créativité et à pas mal de choses, c’était vraiment plaisant. Du coup, j’étais le papa de cela. C’est moi qui l’ai formé.

Olivier Roland : Tu étais une sorte d’intrapreneur finalement ?

Yannick Alain : Oui, j’ai toujours été intrapreneur. D’ailleurs, c’est très intéressant que tu poses cette question-là parce que beaucoup de gens se sont beaucoup moqués de moi parce que j’étais intrapreneur.

Olivier Roland : Ah bon, pourquoi ?

Yannick Alain : Parce qu’ils disaient « Tu travailles pour un patron, tu te donnes comme si c’était ta boîte, mais ce n’est pas ta boîte. » C’est nul en fait de faire ça. En réalité, l’intrapreneur, il fait ses armes comme ça. L’intrapreneur, il a la possibilité de jouer comme à blanc s’il était entrepreneur. Et si tu prenais la responsabilité de tout ce qui se passe dans ta boîte, là, peut-être que je suis responsable, mais en tout cas, la responsabilité, tu joues comme un entrepreneur mais ce n’est pas ton argent. Tu as la formation, avoir des mecs au-dessus de toi qui sont capables de te former et de te dire les choses. Et puis, tu es payé pour ça. Je trouve que c’est une superbe formation en réalité.

Et plutôt que de le voir comme ça, on le voyait comme « oui, tu travailles je ne sais pas combien d’heures par semaine, alors qu’en fait, ce n’est même pas pour toi ». Moi, le capital formation, il était trop énorme. Donc, j’ai travaillé, j’ai été directeur commercial pendant 4 ans alors que personne n’avait gardé le poste plus d’un an et j’étais bon là-dedans. Du coup, ça m’a aidé à prendre la responsabilité de tout. Ça m’a aidé à devenir entrepreneur. Quand j’ai été entrepreneur, après, c’était facile pour moi parce que j’avais déjà appris ces codes-là.

Olivier Roland : Mais alors, ça ne te titillait pas l’entrepreneuriat à ce moment-là ?

Yannick Alain : Si, complètement. Et j’avais très peur.

Olivier Roland : Tu avais très peur. Intéressant.

Yannick Alain : J’avais très peur de plusieurs choses. Je ne sais pas combien il y en avait, mais en tout cas, il y en avait beaucoup. Déjà, un, estime de moi. Je pense que je ne suis pas capable. Je pense que je suis arrivé là et que c’est un peu de la chance. Tu sais, quand tu as le manque d’estime de toi, c’est terrible toutes les stratégies, les excuses que tu peux te trouver pour ne pas entreprendre.

Et j’étais : oui, non, mais je ne vais pas y arriver. Et si j’échoue ? Et si je retombais plus bas ? Et tu es directeur commercial, tu gagnes de l’argent quand même. Et si je retombais plus bas ? Et si je passe pour un con auprès de mes commerciaux, de tout ça ? Et si, et si, et si. Et si… Je croyais en une malédiction familiale, un truc complètement débile, comme quoi personne dans ma famille n’avait jamais réussi dans l’entrepreneuriat, donc j’étais comme condamné à ça. Un truc de fou. Syndrome de l’imposteur. Pourquoi moi plutôt que quelqu’un d’autre ? Il y a tellement de gens qui ne s’en sortent pas. Qu’est-ce qui fait que toi, tu vas réussir dans l’entrepreneuriat ?

Olivier Roland : Alors, qu’est-ce qui t’a fait le déclic ? Qu’est-ce qui t’a fait te lancer ?

Yannick Alain : Je sens que je suis de plus en plus à l’étroit dans le poste dans lequel je suis. Un jour, je pars faire mon laser Quest avec mon petit frère qui a 15 ans à l’époque et j’aime bien. Oui, j’ai 13 ans de différence avec lui, donc j’aime bien l’amener et le faire kiffer. Et je tombe dans une poursuite, je me casse la jambe. Et j’avais le syndrome de l’indispensabilité. Je ne pensais qu’au bureau, si je n’étais pas là, rien ne tournait.

Et là, je me casse la jambe, je suis obligé de m’arrêter pendant 4 mois. Et pendant 4 mois, j’ai tourné en rond. Et en fait, je dis « qu’est-ce que je vais faire ? » Et là, je commence à me poser trois grandes questions : Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce qui me rend unique ? En me posant ces trois grandes questions, je me dis, qu’est-ce que j’aime faire ? Le MCU, j’appelle ça parce que je suis fan de Marvel. Du coup, j’appelle ça : Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce qui me rend unique ? MCU.

Et du coup, je dis, qu’est-ce que j’aime faire ? J’aime être sur Internet, je suis un peu geek. J’aime bien bidouiller tout ça. J’aime le développement personnel, c’est quelque chose qui me passionne parce que ça m’a aidé. J’ai lu quelques bouquins qui m’ont vraiment transformé, qui m’ont aidé à être un meilleur manager, être meilleur. Ça, j’aime ça. J’aime me produire sur scène. Je suis un clown un peu. J’aime faire de la conférence. J’avais chanté à l’époque, c’est ça puisque j’étais musicien, je chantais. C’était ça qui me plaisait. Je vais essayer de trouver un truc là-dedans, OK. Voilà.

trouver son ikigai questionnement

Après, qu’est-ce que je sais faire ? Je savais que je savais faire du commerce à peu près. Je savais que je savais manager parce que j’avais quand même gagné en confiance là-dessus et donc je vois toutes les compétences que j’avais. Puis, de toute façon, ça peut se développer, donc je m’en foutais.

Et qu’est-ce qui me rendait unique ? Et là, les gens me disaient « moi, quand j’ai envie de me confier ». J’avais posé la question à mon entourage, qu’est-ce que tu me confierais à moi plutôt qu’à quelqu’un d’autre ?

Olivier Roland : Intéressant comme question.

Yannick Alain : Et je leur ai posé : est-ce que tu peux me donner 4-5 qualités ? Qu’est-ce que tu me confierais à moi plutôt qu’à quelqu’un d’autre ? Parce que c’est dur d’avoir un avis logique soi-même. Si tu regardes là dans la pièce, on est la seule personne qu’on ne peut pas voir au global. Moi, tu peux me voir au global. Moi, je ne peux pas me voir au global. Donc, c’est par moment intéressant même si on ne voit pas forcément. On dit, oui, il faut attendre, il faut regarder en soi. Non, à un moment donné, tu as besoin du miroir de l’autre pour savoir réellement ce que tu reflètes.

Et là, les gens, ce qu’ils m’avaient reflété en moi, ils m’avaient dit « tu es super adorable ». Ils m’avaient dit « tu es super adorable, tu es gentil ». Ils m’avaient dit « tu es vraiment hyper gentil, tu es un mec en qui on a confiance immédiatement. Tu es un mec qui, à chaque fois qu’on avait un problème informatique, on venait me voir moi. »

Il y a plein de petites choses qui revenaient et en fait, beaucoup la confiance, beaucoup tu me fais rire, beaucoup tu es un super bon vendeur, tu as un bagou de ouf. On t’écoute des heures, tu as un certain charisme qui ressortait. Et je me suis dit « OK, qu’est-ce que je fous avec ça ? » Je ne savais pas.

Olivier Roland : Tu as même vraiment réfléchi à comment tout ça, ça se… Il y avait une synergie entre tout. C’est intéressant ton approche par rapport à l’Ikigai.

Yannick Alain : Oui, complètement. C’est ça. Je ne connaissais pas l’Ikigai à l’époque.

Olivier Roland : Il y a à la fois des points communs et des points de différence, notamment la dernière question, c’est…

Yannick Alain : Qu’est-ce qui me rend unique ?

Olivier Roland : Qu’est-ce qui te rend unique ? Il n’y a pas vraiment ça dans l’Ikigai. Il n’y a pas cette question comme ça. Donc, c’est intéressant.

Yannick Alain : En tout cas, moi, c’est un exercice que je fais faire à mes élèves maintenant quand ils rejoignent mes formations parce que ça amène beaucoup de clarté sur plein de choses. Et en fait, suite à ces trois grandes listes « Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce qui me rend unique ? », après, tu relis les points et tu fais ce que tu as envie avec ça.

Olivier Roland : Donc là, tu fais ça et tu as quoi dans l’idée ?

Yannick Alain : Je fais ça et je n’ai pas l’idée, mais je me dis « il faut que je fasse un truc sur Internet ».

Olivier Roland : Et là, tu as quel âge à peu près ?

Yannick Alain : J’ai 30 ans.

Olivier Roland : 3-4 ans après que tu sois devenu directeur commercial.

Yannick Alain : C’est ça, exactement, bonne chronologie, bonne mémoire. Donc là, je me mets à mettre en recherche. Je mets une année. Je démissionne. Pas je démissionne. J’ai la chance que l’entreprise m’aide à partir parce que j’ai un très bon rapport avec la patronne qui est vraiment une pote et, du coup, elle m’aide à partir. Elle me donne même une prime, alors même pas besoin. Vraiment c’est quelqu’un d’adorable, en tout cas, elle est très juste avec moi, et je me mets à chercher.

Au début, je monte une boîte de publicité par l’objet parce que j’avais envie de ne pas être inactif, mais c’est nul, ça ne marche pas.

Olivier Roland : La publicité par l’objet.

Yannick Alain : Oui, publicité par l’objet.

Olivier Roland : C’est-à-dire ?

Yannick Alain : Tu sais, tu vends des objets en entreprise, à floquer au nom de l’entreprise. Oui, parce que c’était des opérations que je pouvais faire. J’avais essayé le réseau d’avant, du coup, j’avais ça.

Olivier Roland : Mais ça ne marche pas.

Yannick Alain : Ça ne marche pas parce que je ne suis pas passionné et ça me fait chier. Je n’ai plus envie de travailler avec les gens avec qui je travaillais avant parce que ça ne m’amusait plus. Je vais faire du développement personnel, je vais faire des séminaires de ouf, je vais faire tout ça, seulement je ne sais pas du tout comment m’y prendre. Et je tombe sur une vidéo de Cédric Annicette.

Olivier Roland : On était en quelle année là ?

Yannick Alain : Je crois qu’on est en 2010 peut-être. Oui, j’ai 30 ans.

Olivier Roland : C’est une des toutes premières qu’il faisait.

Yannick Alain : Oui, voilà, en 2011, il fait Business Attitude à l’époque. Moi, je ne suis pas du tout intéressé par l’immobilier, je m’en fous complètement. Mais je me dis « ce mec-là, ce qu’il fait, c’est cool. Qui c’est qui apprend ça ? »

Olivier Roland : Là, tu découvres pour la première fois le métier d’infopreneur, à une époque où ce n’était vraiment pas connu.

Yannick Alain : Les balbutiements, tu vois. Et je regarde et je vois Cédric, et je vois qu’il s’en sort bien, il s’en sort pas mal. Il vend des petits produits. Et je me dis « où ce mec a appris à faire ça ? » Et je me rends compte que dans ce milieu-là, c’est beaucoup d’ingénieurs qui parlent anglais, qui ont réussi à se former aux États-Unis et qui ramènent des États-Unis les techniques des États-Unis. Et là, à un moment donné, Cédric parle de Sébastien.

Olivier Roland : Sébastien le marketeur français.

Yannick Alain : Sébastien le marketeur français. Et là, je me dis « c’est qui ce mec ? » Je trouve que c’est un super orateur, le mec est vraiment bon. Et là, j’achète la formation Lancement Orchestré.

Olivier Roland : C’est 2011-2012.

Yannick Alain : Je mets 20 000 euros, 25 000 euros à l’époque cette année-là dans des formations diverses et variées, je vais à tous les séminaires.

Olivier Roland : Oui. En plus, c’est ton argent personnel. Tu étais directeur commercial ?

Yannick Alain : Non, j’ai démissionné, je suis au chômage.

Olivier Roland : Ah oui ! Donc là, tu as quand même fait le saut de la foi de mettre autant argent.

Yannick Alain : Écoute-moi bien, je suis complètement taré. Même quand j’y repense maintenant, mais je ne le regrette tellement pas. Et chez Seb…

Olivier Roland : Attends, je fais juste une petite pause là-dessus parce que c’est intéressant. Ça m’intéresse aussi…

Yannick Alain : C’est là que je te rencontre d’ailleurs, que j’apprends, je te connais en fait. Je parle beaucoup de toi.

Olivier Roland : C’est dingue parce qu’il y a beaucoup de gens qui n’oseraient pas. Parce que ça représentait combien par rapport à ce que tu avais investi ? Une grosse partie, ces 20 – 25 ? Tout ce que tu avais économisé, je veux dire.

Yannick Alain : C’est énorme, c’est quasiment la totalité.

Olivier Roland : C’était quasiment tout ce que tu avais.

Tu es tellement persuadé que tu veux devenir entrepreneur que tu es prêt à investir tout l’argent que tu as mis de côté pour te former ?

Yannick Alain : J’essaie de retrouver mon état d’esprit de l’époque, tu vois, mais je crois que…

Olivier Roland : Parce que pareil, peu de gens vont oser faire ça. Est-ce que tu avais tellement compris que c’est…

Yannick Alain : Je suis un peu dingue aussi mais… Je crois qu’il y a une part de folie dont on a besoin, mais je crois qu’au fond, j’avais une espèce de foi sur le fait que si je ne le fais pas, tu sais, l’envie de ne pas avoir de regrets, de me dire « et si je le fais ».

Si demain, il y avait une question qui avait été très forte, le livre de Bronnie Ware, c’est sur les regrets des mourants, je ne voudrais pas me retrouver à la fin de ma vie à me dire « je n’ai pas essayé au moins ». Je n’ai pas tout fait.

Il y a une vidéo aussi qui m’a beaucoup inspiré de Nick Vujicic, c’est le gars qui n’a pas de bras, pas de jambes. C’est qu’il tombe et il explique en fait que pour lui, normalement physiquement, c’est impossible de se relever. C’est comme le bourdon qui scientifiquement ne peut pas voler. Heureusement que les bourdons ne le savent pas. Du coup, il dit « si j’essaie une fois, deux fois, trois fois, 100 fois, je préfère mourir en ayant essayé plutôt que d’abandonner. » Parce qu’en réalité, le vrai opposé de l’échec, c’est l’abandon. Ça me percutait et je savais, je me disais : c’est ça, mais je veux le tenter. Je veux le tenter.

J’ai eu cette part de folie, un acte de vraie foi et de folie que je ne regrette pas mais que je ne conseille pas. Je ne le regrette pas mais je ne le conseille pas.

Olivier Roland : Moi, je recommande beaucoup à mes élèves de ne pas brûler les bateaux derrière soi, d’avoir au contraire, de prendre des risques mesurés et d’avoir des plans B, C, D, E, F. Mais toi, finalement…

Yannick Alain : Je conseillais ça. Je conseille ce que tu conseilles.

Olivier Roland : Dans les deux cas où ça t’as permis de faire des bonds, finalement, tu avais le dos au mur.

Yannick Alain : C’est dur de dire ça aux gens parce que moi, je ne me permettrais pas de donner comme conseil aux gens « soyez fou »

Olivier Roland : Parce que c’est risqué.

Yannick Alain : Parce que c’est hyper risqué. Et à la fois, j’ai vraiment avancé quand j’ai fait ça parce que c’était comme le coup de pied au cul dont j’avais peut-être un peu besoin pour me dire que tu n’as pas le choix, tu es obligé d’avancer.

Mais tu vois, c’est mon format à moi. Peut-être qu’il y a d’autres personnes, ça ne doit pas être ce format-là. Donc, je veux être très vigilant sur le conseil qu’on donne aux gens. C’est mon expérience, je l’ai fait. Ça a fonctionné pour moi, Dieu bénisse, tant mieux. Mais comment vous le sentez ? Et je crois que c’est ça en fait le GPS, c’est votre GPS intérieur. C’est : comment est-ce que vous sentez les choses ?

Et surtout, je crois qu’il y a une notion d’apprendre à jauger le risque et le danger. Et je crois que moi, de mon côté, je savais que je prenais un risque. Il était gros, certes, mais je n’étais pas en danger, je n’allais pas me mettre en danger. Et alors quoi ? Pour moi, le risque… quand je prends une décision, je prends une décision selon un plan que j’appelle le plan A, B, C.

Premier plan, plan A, c’est : qu’est-ce qui se passe si tout va bien ? Là, cette stratégie-là, c’est celle qui va te motiver, qui va te dire « j’y vais » parce que c’est de la vision, c’est ce que tu aimes.

Sauf que la plupart du temps, ça ne se passe pas comme ça. La plupart du temps, c’est le plan B. C’est : qu’est-ce qui se passe si ça se passe moyennement bien ?

Et le plan C pour moi, ou le plan B, Z, peu importe, le dernier plan, c’est : qu’est-ce qui se passe si ça foire complètement ? Et mon truc, c’est de me dire, je dois envisager ce plan-là parce que si j’arrive à accepter l’idée que peut-être ça va complètement… c’est à l’inverse de tous les conseils de développement personnel, mais moi, j’adore ça parce que je me dis, si j’accepte l’idée que si ça foire complètement, j’accepte cette idée-là, je pars avec moins d’enjeux parce que je me dis « OK, je joue une pièce. Cette pièce, elle va me coûter tant si ça foire complètement. » Tu ne pars que pour le meilleur. Et si ce risque-là, maximum, est acceptable pour moi et qu’il ne me met pas en danger, à ce moment-là, j’y vais, je prends la décision et je le fais. Et à chaque fois, j’ai fait cela. Donc, oui, c’était fou un peu, un acte de foi.

Olivier Roland : D’accord. Il y avait quand même des processus pour limiter les risques.

Yannick Alain : Oui. Je savais que je n’allais pas mourir de ça. Puis, il y a des cas où je reprends un job de salarié et terminé.

Olivier Roland : Et tu as perdu 20 000 balles.

Yannick Alain : Et j’ai perdu 25 000 balles et puis je reconstruis au moins Veni vidi vici. Je veux dire, je… pas vici

Olivier Roland : Pas vici mais Veni vidi

Yannick Alain : Voilà.

Olivier Roland : Donc 25 000 euros, c’est-à-dire que tu as acheté plus de 10 formations à l’époque. Mais tu les as toutes suivies ?

Yannick Alain : Oui, j’ai acheté la tienne. J’avais acheté une ou deux de Cédric Annicette, mais après, ce sont les déplacements aussi. Ça coûtait d’aller aux séminaires et tout ça. Je faisais le Web 2 Connect, je faisais toutes celles de François, de Jeff. Tous les séminaires.

Olivier Roland : C’est à ce moment-là qu’on a dû se croiser.

Yannick Alain : Oui, je pense qu’on s’est croisé là. A l’époque, il n’y avait que vous quatre dans le game.

Olivier Roland : Alors quand tu dis « nous quatre », c’est ?

Yannick Alain : C’était David Jay, Aurélien, toi et Sébastien.

Olivier Roland : Aurélien Amacker. Oui, on nous appelait les quatre mousquetaires. Il y avait aussi quand même Cédric Annicette.

Yannick Alain : Oui, mais il était un peu à part.

Olivier Roland : Il était plus dans l’immobilier. Il était dans l’immo quoi, pas dans l’entrepreneuriat.

Yannick Alain : Absolument. Après, il s’y est mis par la suite, mais ce n’était pas ça. Après, il y en avait quelques-uns. Je crois qu’il y avait Lorenzo qui commençait un peu à lever aussi avec le speaker voix off. Il y avait Nathalie Cariou aussi.

Olivier Roland : C’était la bonne époque. Mais c’est vrai qu’on nous appelait les quatre mousquetaires parce qu’on était un peu les quatre.

Yannick Alain : Oui, vous étiez les leaders sur le marché clairement. Les grands arbres. Et donc, du coup, on prenait tous exemple sur vous, sur comment est-ce que vous faisiez les choses. Moi, ne parlant pas anglais, vous étiez ma référence. Personnellement, j’ai acheté chez David Jay, j’ai acheté chez tout le monde en fait. Et ça fait des sous un peu au bout d’un moment. A l’époque, il n’y avait pas de mastermind. Ça, n’existait pas, je crois. Mais voilà, c’était ça. Et du coup, ça m’a permis de mettre un pied dedans.

Il me manquait toujours un truc. Il me manquait le copywriting, il me manquait toujours des petites choses, des petits bouts, que j’allais chercher un peu à droite à gauche. Et puis au bout d’un moment, à force de faire plein de formations, tu commences à être formé.

Olivier Roland : Oui et une fois que tu es à peu près formé… Ça t’a pris combien de temps déjà à suivre toutes ces formations ?

Yannick Alain : Ça a dû prendre 2 ans au moins.

Olivier Roland : Quand même. Et pendant ces 2 ans, tu n’as pas lancé de business ?

Yannick Alain : Si, parce que j’ai implémenté dans mon propre business. J’avais un petit business de coaching.

Olivier Roland : Donc, le fameux business. Ah, d’accord, tu n’avais pas que le business d’objets publicitaires. Tu avais un business.

Yannick Alain : Non. J’ai laissé tomber, ça n’a pas fonctionné.

Donc là, j’avais monté une boîte dans laquelle je n’étais pas confiant, donc problème d’estime de moi, je n’avais pas cette confiance-là. Du coup, je me suis dit « OK, qu’est-ce que je peux faire pour être confiant dans ce que je fais ? »

J’avais une certitude sur le fait que j’étais un bon vendeur. J’avais une certitude que j’étais capable d’enseigner la vente. Donc, je me suis dit « je vais apprendre aux commerciaux à devenir des meilleurs commerciaux ». Sauf que ce qui vient à moi, ce n’est pas ça, ce sont des commerciaux qui cherchent un job ou des cadres qui cherchent un job. Du coup, je dis « OK, je vais utiliser le marketing tel que je l’ai appris pour marketer les offres d’emploi ». Je me lance là-dedans et je markete les offres d’emploi. J’apprends aux gens à trouver un emploi, à gérer les entretiens d’embauche. L’apprentissage, j’ai lu plein de bouquins là-dessus. Comme j’avais énormément recruté, j’avais énormément d’expériences là-dedans. Je faisais vraiment ce truc-là en fait.

Et je faisais quand même un petit 100 000, 200 000 euros par an. Je me démerdais bien. Je faisais des CV vidéo, je faisais venir les gens, mais au bout d’un moment, le coaching, ça me soulait. Je faisais le coaching un à un, et comme je suis un peu TDH.

Olivier Roland : Et puis, je veux dire, ce n’est pas scalable.

Yannick Alain : Oui.

Olivier Roland : Echanger ton temps contre de l’argent, c’est très bien pour démarrer parce que c’est simple.

Yannick Alain : Oui, je me fatiguais.

Olivier Roland : Mais ce n’est pas ce qu’on veut.

Yannick Alain : Intellectuellement, tu sais maintenant que je suis dyslexique, donc je me fatiguais beaucoup. Ça demandait un effort. J’aimais, mais ça me demandait trop d’effort. Du coup, je me dis non, il faut que je fasse de la conférence et tout ça.

arrêter d'échanger son temps contre de l'argent, lancer son séminaire

Et j’ai l’idée de me dire « je suis formé au marketing, je me suis formé chez tout le monde ». Je me dis « je peux monter un business marketing ». Et ce qui manquait dans vos formations, je trouve, c’était l’aspect de développement personnel. Et je me disais « comment je peux aider des gens ? » L’angle que j’avais pris, c’est : comment est-ce que je peux aider les gens en business, mais en leur disant qu’on va travailler leur développement personnel ? Et trouver l’angle du j’ai peur de me lancer, j’ai peur de tout ça. Alors que vous, l’angle que vous preniez, c’était un angle du il faut se lancer, il faut passer à l’action, il faut machin, c’est tout. Et moi, je disais « Oui, mais ce n’est pas facile de passer à l’action. Moi, je vais t’apprendre à passer à l’action. » C’était un peu le truc : je vais t’apprendre à passer à l’action. En tout cas, maintenant, vous êtes sur ce discours-là un peu plus, mais à l’époque, pas trop.

Du coup, je me dis, il faut que je trouve et je me dis à l’époque parce qu’on était beaucoup à l’époque dans ce que j’appelais le culte de la médiocrité. Rien de méchant. Et toi, par exemple, pour faire passer les gens à l’action, c’est « ce n’est pas parfait, vas-y, passe à l’action. » Ce n’est pas parfait. Et moi, à un moment donné, je ne me sentais pas à l’aise là-dedans parce que je voulais faire les choses…

Olivier Roland : Là, je ne suis pas d’accord avec le nom que tu donnes à cette approche, mais vas-y.

Yannick Alain : En tout cas moi, c’est comme ça que je l’ai compris à l’époque. Et du coup, je dis « mais moi, non, j’ai envie de faire un truc dont je me sens fier, dont je sens qui m’inspire. »

Et à un moment donné, je me rappelle, j’ai une réunion, je suis avec Nicolas Pen que tu connais, je suis avec Sergio Laubary et Zuzana Chroma qui ont fait Aska Editions, Napoleon Hill, le livre de Napoleon Hill, et à un moment donné, je leur dis « J’en ai marre. Maintenant, je veux faire quelque chose dont je me sens fier, donc je veux le meilleur pour mes clients, je veux le meilleur. » Donc là, je me dis « maintenant, tu vas prendre uniquement le meilleur du top de ce que tu peux offrir ». Et comme je pense que je ne suis pas le meilleur, je me dis « associe-toi avec quelqu’un qui est le meilleur en développement personnel, en neurosciences, en tout ça. » Et là, à ce moment-là, je rencontre David Lefrançois grâce à Martin.

Olivier Roland : Martin Latulippe, un ami commun.

Yannick Alain : Martin Latulippe, de qui j’ai acheté la formation évidemment parce que j’achetais tes formations. Martin, en fait, je le rencontre. Avec David, on matche direct. Humainement parlant, on se kiffe. Et du coup, je dis à David « Viens, on monte un programme ensemble. » Et moi, je m’occupe du marketing, il s’occupe de tout. Je n’ai pas confiance en moi. Je n’ai pas d’estime de moi, j’ai peur de me mettre devant la caméra. On va être tous les deux devant la caméra, mais je sais que lui, il était très confiant, il avait une aura de fou. Il n’avait juste pas la visibilité.

Et moi, pendant toutes ces années-là, ce que j’ai fait aussi, c’est que j’allais à tous les évènements. Donc, je connaissais tous les acteurs du marché. Tous les acteurs du marché m’adoraient. Je faisais des garden-partys sans rien demander, comme ce que je fais à chaque été quand il n’y a pas le Covid. Donc des garden-partys où je faisais venir des gens, il y avait tous les acteurs du marché qui venaient à mes garden, en tout cas, ceux que j’appréciais vraiment, qui venaient avec qui j’avais matché, avec qui j’avais créé un lien. Et ces gens-là ont monté aussi petit à petit.

Et quand j’ai voulu lancer, quand j’ai dit, ça faisait 2 ans ou que 3 ans que je faisais des garden-partys et je ne demandais jamais rien et puis je demandais à mes potes : écoutez les gars, je vais lancer, je vais pitcher ma formation. Il y aura des livres de François dedans, on va parler de neurosciences, on va parler business, on va parler vente aussi, apprendre à se vendre, le rapport à la vente, ce que moi, j’avais appris, ce que je connaissais.

Olivier Roland : Mais attends, parce qu’avant ça, comment tu as convaincu David Lefrançois ? Parce qu’il ne te connaissait pas.

Yannick Alain : Non, il ne me connaissait pas, humainement.

Olivier Roland : Et tu étais un nobody aussi, il faut le dire.

Yannick Alain : J’étais un nobody de chez nobody. Et en fait David, lui aussi était un peu nobody, pas trop, en tout cas pas loin de ça. Et David me trouve super génial humainement, il valide mes valeurs à 2000 %. Moi, je valide ses valeurs aussi à 2000 %. On est presque pareil. On a tellement de conneries tous les deux et tout ça, pareil, qu’on tombe amoureux l’un de l’autre. Du coup, il me dit « OK, on y va » et on y va. Il y a plein d’histoires autour de ça, mais on n’a pas le temps, voilà. Mais du coup, on y va et moi, j’ai dit « vas-y, viens ».

Olivier Roland : Donc, vous faites fifty-fifty sur le…

Yannick Alain : Fifty-fifty, on se dit « on y va à fond ».

Olivier Roland : Toi, tu lui apportes le marketing, tout ce que tu avais appris dans tes dizaines de formations.

Yannick Alain : La vente, le réseau aussi parce que quand après, je lance le programme, David, lui, tout seul, il n’en fait rien. Et je me rappelle, le premier lancement orchestré, on est à deux. On a enregistré les vidéos à deux. Je me rappelle, je suis la veille où je dois livrer la vidéo un de ma vidéo, On a tourné toute la vidéo, mais l’intro, c’est moi qui dois la faire. Je dois faire 7 minutes d’intro et tu sais comment ça marche l’intro, c’est très cadré. Donc, j’ai un prompteur devant moi. Je ne suis pas confiant parce qu’à l’époque, je fais 50 kilos de plus quand même. Du coup, je fais 50 kilos de plus, donc j’ai un rapport à mon image. Mais quand Isa a eu son accident de voiture, j’ai perdu beaucoup de poids.

Olivier Roland : On pourrait faire une parenthèse là-dessus, je ne sais pas, si tu veux.

Yannick Alain : Oui, si tu veux. On se la garde en tête et, après, je te fais le truc. Et je me rappelle juste que je veux livrer un truc important pour les gens qui nous regardent et qui te suivent. C’est que je me rappelle, la veille, j’ai tout procrastiné pour tourner cette première partie parce que je ne me sens pas confiant, je transpire, je ne suis pas bien. Et en fait, il y a Romain, mon caméraman, qui me dit « Yaya, il faut vraiment tourner la vidéo ».

Et il est 1h du matin. On a 6 heures, il manque que mon bout de 7 minutes que je dois donner et je dois livrer, et j’ai la tête dans mes mains comme ça, et je me dis mais qu’est-ce que je fous là ? J’ai envie qu’on me téléporte et qu’on me dise voilà. Mais je n’ai pas le choix que d’avancer parce qu’il y a 20 000 personnes qui attendent une vidéo. J’exagère, 12 000 ou 14 000 peut-être personnes qu’on a, ce qui est quand même énorme, mais tous les partenaires envoyés pour moi. Et en fait, je me tiens la tête et je me dis « je n’arrive pas à tourner cette vidéo, elle ne me convient pas, je n’arrive pas à la tourner. Qu’est-ce que je fous là ? » Et je dors 1h, je me réveille, je fais la vidéo d’entrée, on poste la vidéo 20 minutes sur le Vimeo, elle est convertie 20 minutes avant, on lance et on fait 700 000 euros avec ce premier lancement.

Olivier Roland : 700 000, c’est beau.

Yannick Alain : Tu imagines ?

Olivier Roland : Oui. C’est plus d’argent que tu avais vu en toute ta vie.

Yannick Alain : De toute ma vie, je ne me l’approprie même pas cet argent.

Olivier Roland : Et puis, il faut le dire, c’était en une semaine de vente à peu près, j’imagine.

Yannick Alain : Le lancement orchestré, tu sais, oui, c’est vraiment…

Olivier Roland : Bien sûr, il y a du boulot en amont, mais c’est quand même 700 000 euros qui tombent en une semaine.

Yannick Alain : En 15 jours.

Olivier Roland : De commandes. Ce n’est pas d’argent encaissé directement, mais il y a des gens qui paient en plusieurs fois.

Yannick Alain : Oui, il y aura les commandes et ça tourne.

Olivier Roland : Ça reste un truc d’ouf.

Yannick Alain : Ça reste un truc de dingue.

Olivier Roland : C’est quelle année ? 2014, 2015 ?

Yannick Alain : Oui, 2015, 2016.

Olivier Roland : 2015, 2016. Donc, il y a les partenaires, il faut leur donner des commissions affiliées. Ce n’est pas 700 000 euros dans votre poche.

Yannick Alain : Oui. Là, on est d’accord.

Olivier Roland : Plus les chiffres de… ce sont des marques de marketeurs comme on dit, donc ça ne tient pas compte des remboursements.

Yannick Alain : Oui, j’ai eu zéro remboursement. Je le vois vraiment en première année, il y a eu un élan sur le programme, donc du coup, j’ai eu vraiment. J’ai eu peut-être 5 remboursements sur 400 ventes. Ça va. 400 ventes à 2000 balles, tu dis, ça va. Oui, c’est à peu près ça. C’est 1 500 euros ou un peu plus, c’était ça à peu près. Donc, oui, c’est fou quand même. Tu dis c’est dingue.

Et ça a été fou. Ça a été dingue. Je trouve que le fait de te retrouver, souvent Churchill disait « Si tu traverses l’enfer, ne t’arrête pas. » En fait, moi, des fois, je me suis mis dans des situations d’audace comme celle-là où je me suis retrouvé devant un prompteur, pas confiant du tout, à me tenir la tête et à me dire « j’ai envie qu’on m’endorme, qu’on m’assomme » et d’avoir un accident pour dire « désolé les copains, je ne peux pas me lancer ». Comme quand je suis arrivé dans cette salle où il y avait tout le monde qui était super bien habillé, que moi, j’avais l’air d’un pouilleux, et de dire « viens, va-t’en et garde ta dignité ». Le fait de rester, le fait d’être persévérant, le fait de te dire « Vas-y, fonce ! Même si ça fait mal, fonce quand même. », ça m’a profondément aidé à réussir et à être là où j’en suis aujourd’hui, c’est certain. Ce côté Sagittaire ascendant Scorpion m’a beaucoup aidé.

Olivier Roland : Ascendant Scorpion, tu crois à l’astrologie ?

Yannick Alain : Oui, mais je ne pratique pas.

Olivier Roland : OK, tu crois sans pratiquer. Tu ne regardes pas ton horoscope.

Yannick Alain : Oui, je ne vois pas mon horoscope et je ne sais pas le voir d’ailleurs. Mais par contre, ça m’est arrivé de voir des astrologues et c’était édifiant, j’ai trouvé ça fantastique.

Olivier Roland : Est-ce que tu veux plutôt voir des astrologues comme une sorte d’outils pour trouver des pistes sur lesquelles tu peux réfléchir ?

Yannick Alain : Oui, je vois des médiums aussi. Je vois des… Tout outil énergétique qui me permet en tout cas d’avoir une autre lecture des choses, je fais. Je fais parce que je me suis rendu compte, en tout cas, j’ai un travail spirituel, pas un travail. On va dire que j’ai une ouverture spirituelle qui s’est faite depuis 6 – 7 ans maintenant et que, du coup, je me suis rendu compte à quel point il y avait des personnes qui avaient accès à des informations auxquelles, moi, je n’avais pas accès sur différents outils. Certains, c’était l’astrologie, d’autres personnes, c’est l’human design, d’autres personnes, c’est la médiumnité et la canalisation. D’autres personnes ce sont d’autres choses. Et ces personnes-là étaient des ressources pour moi. Du coup, ça m’aidait. Ça m’aidait à développer peut-être un peu plus de certitudes, à développer des…

Je ne prends pas de décision par rapport à ça, mais ça m’aiguille un peu. Je vais dire « tiens, j’y vais ». Il y a des fois, on m’a dit « ne lance pas à cette période », j’ai quand même lancé et ça a marché.

J’aime bien faire l’équilibre entre le terre à terre, on va dire, et l’aspect spirituel aussi qui pour moi, dans ma vision, dans ma lecture du monde, est assez indéniable aujourd’hui qu’il se passe quelque chose ailleurs. En tout cas, c’est comme ça que je le perçois, je le vis.

Olivier Roland : Pour rester sur ces choses spirituelles, je ne sais pas si c’est connecté, mais il s’est passé une tragédie dans ta vie, c’était un peu avant que tu te mettes à l’infoprenariat.

Yannick Alain : Complètement, avant même que je sois directeur commercial.

Olivier Roland : Ah oui, c’était vraiment jeune.

Yannick Alain : 24 ans, 25 ans. J’ai fait 25 ans, en soins intensifs.

Olivier Roland : Tu es OK pour en parler ?

Yannick Alain : Oui, hyper OK.

Je suis en train d’être formé par ce fameux mentor qui m’a formé à la vente et tout ça et je reçois un coup de fil de ma belle-mère. Mais pas un coup de fil, un texto de ma belle-mère à l’époque, c’était, il faut appuyer trois fois sur A, trois fois sur B. 1,2,3, tu sais sur le truc. Et ma belle-mère, je sais très bien qu’elle ne sait pas utiliser son téléphone, très mal, et elle me dit « appelle-moi ». Et rien que ça, déjà elle ne m’envoie jamais de texto, je sais que c’est grave.

Donc, je l’appelle. Et moi, j’ai quitté Isa le matin et puis elle me dit « Isa a eu un gros accident de voiture, l’hélicoptère l’a amené… » Ça m’arrive, de t’en parler, ça me met dans l’émotion. L’hélicoptère l’amène à l’hôpital et elle me dit « elle a eu un accident de voiture, elle a un truc au cou. » Mais elle ne me dit pas vraiment ce que c’est. Et je dis OK. Evidemment, moi, je suis en pleine panique. Je quitte mon boulot dans l’immédiat, je vais à l’hôpital. A l’hôpital, j’attends avec eux. En fait, il y a toute une procédure puisqu’ils ne veulent pas me laisser rentrer, je ne suis pas de la famille, je suis seulement le petit ami.

Bref, il y a tout un truc où je me bats là-dessus, pareil, je me bats et je me retrouve de l’autre côté. Et j’ai ma belle-mère, mon beau-père qui me regardent. Ils sont tous liquéfiés. On a le médecin qui arrive et qui nous dit « elle est tétraplégique, elle a C5/C6 qui ont été froissés ». Du coup, perte de mobilité, perte de sensibilité au niveau des doigts, elle ne pourra peut-être plus s’alimenter toute seule, plus parler toute seule. 

comment réagir face au handicap

Donc, il y avait vraiment toute une nouvelle qui m’effondre, me détruit. Et du coup, là, moi, je me dis « qu’est-ce que je fais ? » Et tous les psys me disent « Il faut partir. Tu as 24 ans, tu as 25 ans, tu as toute la vie devant toi. »

Olivier Roland : Tu vas voir des psys qui te disent ça.

Yannick Alain : Deux psys que je vais voir, ils me disent « il faut que tu partes ». Et j’ai insulté ces psy et, aujourd’hui, j’ai compris, puisqu’en parlant avec d’autres psys en fait qui me disaient que c’était une méthode de déchocking, de déchocage, pour les gens qui subissent un drame comme ça. En fait, quand tu vis un truc comme ça, les psys te disent ça pour te donner l’autorisation, parce que sinon, par culpabilité, tu ne te donnes pas l’autorisation toi-même de partir et tu te dis mais non, je ne peux pas laisser tomber. Tu imagines l’ordure que tu es si tu t’en vas alors que ta copine, elle a un accident. Donc les psys, en gros, sont là pour ça aussi, pour te protéger, toi. Du coup, c’est normal qu’ils te disent ça. C’est un peu normal qu’ils te disent ce truc-là.

Moi, je décide de rester et puis je mets un pied dans le handicap et c’est une vie, ça me donne encore plus la niaque, je pense. Quand tu as une petite amie, que tu te réveilles le matin, que tous les matins que Dieu fait et tu as ta petite amie, une personne qui vient pour la doucher, pour la laver, que toi, tu es obligé de gérer des fois des situations dans laquelle toi, tu es obligé de faire l’infirmier et tout alors que, moi, ce n’est pas mon métier. Et quand tu vois tout ce qu’elle supporte, elle, tu te dis « je ne peux pas me donner d’excuse », pour ne pas aller à fond dans ce sur quoi je dois aller, aller dans ma vocation, aller dans tout ça.

Donc, je me suis beaucoup battu grâce à elle, pour elle, dans cette situation-là. Et après, il est venu un moment où le handicap est devenu trop lourd et a tué probablement la relation de couple et d’amour que j’avais. Pas d’amour parce que je crois que je l’aimerais toute ma vie cette femme-là, parce qu’elle est tellement extraordinaire que je ne peux pas… Elle m’a tellement apporté. On est resté 16 ans ensemble, de 20 ans à 36 ans. C’est quelqu’un qui comptera toujours dans ma vie, même si aujourd’hui, elle a nourri quand même une certaine colère encore contre moi parce que je l’ai quitté, je le comprends et c’est OK.

Mais c’est quelqu’un pour qui j’ai énormément de respect parce qu’elle m’a tellement apporté et elle m’a aidé à réussir. Elle m’a aidé à avancer. Je ne serais pas l’homme que je suis aujourd’hui sans l’épreuve que j’ai vécue, qui est une sacrée épreuve, c’est sûr, mais qui est une épreuve qui m’a aidée à me construire. Je ne dirais pas que c’est une bénédiction parce qu’on ne peut pas dire ça, mais par contre, qui m’a aidé à me construire et aidé à développer certaines choses chez moi.

Oui, moi, je trouve que je ne regrette aucunement ces 16 années. Beaucoup de gens qui connaissent cette histoire-là me disent « wow, elle a eu de la chance de t’avoir » parce qu’ils ne se rendent pas compte à quel point, moi, j’ai eu la chance de l’avoir aussi. Parce que ce n’est pas parce que la relation s’est arrêtée qu’elle était ratée. Ce n’est pas parce que la relation a été modifiée un temps et que j’ai dû vivre avec le handicap et tout ça pendant des années que cette relation-là était un calvaire.

Je suis partie à Orlando, aux États-Unis avec elle. Je l’ai transféré sur des manèges de ouf où les gens me disaient « il est fou ce mec ». Je faisais 150 kilos à l’époque, j’étais quand même… 140 kilos quasiment. Je la transférais, je la portais. Elle faisait 80 kilos parce qu’on a pris beaucoup de poids tous les deux, et je la transférais carrément sur les manèges et je la sortais des manèges mais super rapidement. Et on a fait des trucs. On est parti un mois à Orlando, on a fait des trucs que même des valides ne font pas. Donc, tu te dis, qu’est-ce qui est impossible dans la vie ? Pas grand-chose en vrai, tu vois.

Ça m’a aidé aussi, je crois, à développer la croyance qu’on est capable de tout. On peut arriver à tout, on peut tout faire. Même avec des entraves, même avec des chaines aux pieds, tu peux avancer. Même si moi, j’avais le boulet du manque d’estime de moi, ça ne m’a pas empêché d’avancer. OK, j’avais l’impression, oui, j’avais le syndrome de l’imposteur et je le vis, ça ne m’a pas quitté, OK, mais peu importe, je peux avancer même avec des boulets aux pieds.

Pour la majorité des gens, ils veulent se débarrasser des boulets pour avancer. Mais avance avec tes boulets, et après, au bout d’un moment, tu te rends compte que tu vas les lâcher au bout d’un moment.

Moi, c’est fou, l’amour de moi, j’ai réussi à le gérer. Depuis, ça fait quoi ? Ça fait peut-être un an et demi, 2 ans que je gère ce manque d’estime de moi en créant, c’est comme si je crée une espèce autour de moi, comme un temple autour de moi qui est inviolable. Dans ce temple-là, je mets tous les petits Yannick qui ont été blessés, qui ont été humiliés, tous ces petits Yannick-là qui, à l’époque, auraient dû être protégés par des adultes, ils ne l’ont jamais été. Et tous ces petits Yannick-là, je les mets dans ce temple-là, je mets tous mes rêves dedans et il n’y a personne qui les touche, et c’est moi qui les protège aujourd’hui.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, quand on me parle mal, à une époque, j’avais tendance à dire, tu me parles mal, ce n’est pas grave, tu laisses tomber, machin. Aujourd’hui, non, non, d’où tu me parles mal ? Parce que quand tu me parles à moi, tu leur fais mal à eux. Et le fait de mettre ça en face, ça m’a aidé dans ma posture. En tout cas, à être beaucoup plus ancré et beaucoup plus ferme aussi par rapport à certaines choses. Et je reste empathique. Je reste quelqu’un de très empathique parce que c’est ma nature et que je suis comme ça. Mais à côté de ça aussi, je sais montrer les dents et je sais taper du poing sur la table quand il faut.

Yannick Alain : D’ailleurs, justement je parle dans mon livre.

Olivier Roland : Ton livre qui s’appelle ?

Yannick Alain : « Les gentils aussi méritent de réussir ».

Olivier Roland : Un beau titre.

Yannick Alain : Un très bon livre. On était édité chez la même maison d’édition.

Olivier Roland : Chez Leduc

Yannick Alain : Chez Leduc, oui, Alisio.

Olivier Roland : Alisio, c’est la collection.

Yannick Alain : Oui, c’est la collection, exactement, c’est ça. Et là, ça appartient à Albin Michel maintenant.

Olivier Roland : Oui, absolument.

Yannick Alain : C’est cool. Et je suis très heureux parce que le livre marche bien et que ça fonctionne bien et que je suis content de porter ce message-là. Je suis content de porter ce message, de dire « sois gentil, tu peux être gentil, mais apprend aussi à être gentil avec toi-même, apprends aussi à taper du poing sur la table, apprends aussi à tout respecter au travers de ta gentillesse aussi et à ne pas dire oui à tout parce que ce n’est pas ça la vraie gentillesse. »

Apprends à comprendre : qu’est-ce que tu achètes avec ta gentillesse ? Est-ce que tu achètes de l’attention ? Est-ce que tu achètes ton manque de confiance et d’estime de toi ? C’est ça que t’achètes ? Est-ce que tu veux de l’attention, tu veux que l’autre t’aime ? Ce n’est peut-être pas le bon angle. Apprends à purger, te purger de plein de choses.

Et souvent, les gentils qui nous regardent, peut-être qu’il y en a qui nous regardent ici probablement, je pense qu’on a tous un fond de gentillesse en nous, si tu assumes ta gentillesse en vrai, tu apprends que ta gentillesse, ce n’est pas être un béni-oui-oui, ce n’est pas le manque d’affirmation de soi, ce n’est pas le manque d’estime de soi, ce n’est pas nos croyances, nos peurs. Ce n’est pas ça. Parce que la gentillesse, on se cache toujours derrière ça pour dire « oui, je n’ai pas réussi parce que tu sais, je suis trop gentil, je ne peux pas. » Non, à la vente, je ne peux pas. Je suis trop gentil, je ne peux pas. Pour être un vendeur, il faut être un requin.

Rien à voir avec ça. Au contraire, un vendeur qui est un vrai gentil, qui est vraiment ancré, qui est là pour aider ses clients est un très bon vendeur qui vend plus que n’importe quel revendeur.

Olivier Roland : Intéressant.

Yannick Alain : En tout cas, il y a beaucoup à développer là-dessus.

Olivier Roland : On va avoir l’occasion de revenir un peu sur les croyances différentes que tu as par rapport à la plupart des gens. Juste pour finir, tu fais ce lancement de 700 000 euros et tu as des étoiles plein les yeux, tu dis « ça y est, j’ai trouvé ma voie, j’ai trouvé ma vocation ». Et depuis, tu as fait surtout ça finalement. Tu as développé la NeuroBusiness School avec David et c’est aujourd’hui un programme qui fait partie du paysage francophone des infopreneurs.

Yannick Alain : Oui, vraiment voilà, c’est ça.

Olivier Roland : Ça fait partie des piliers quoi.

Yannick Alain : Et c’est fou. Quand je vous voyais à l’époque, je me disais mais ils sont inatteignables, c’est impossible de faire ce que ces mecs font et tout ça. Je me disais, j’avais ce type de…

Olivier Roland : A l’époque, on faisait des lancements à 500 000 euros.

Yannick Alain : Oui, 500 000 euros, 400 000 euros.

Olivier Roland : Ça paraissait énorme. Aujourd’hui, ça paraît…

Yannick Alain : Ça paraît bien, c’est très bien. C’est bien, il y a tellement plus aujourd’hui. Mais je suis heureux de ça. Je me dis, c’est chouette. Alors, après, ça m’a valu aussi beaucoup de stress. Au début, il a fallu livrer aussi. Au début, tu vends le lancement et, après, tu livres parce qu’au début, ta formation, elle n’est pas prête. Et quand tu livres, ça ne te plait plus. Tu dis « il faut que je relivre ». Et après, tu refais, puis tu refais, puis tu refais parce que tu as la matière et puis, au bout d’un moment, tu rodes ton discours. Tu rodes tout ça et puis tu deviens meilleur, je crois, en tout cas. J’espère au bout d’un moment que tu deviens meilleur pour livrer tes trucs et je trouve ça cool.

Je trouve qu’on a un beau métier et je trouve que c’est un mix parfait pour moi, je ne me sens pas infopreneur pur. Moi, je me sens un formateur qui est sur Internet, formateur, conférencier, un entrepreneur qui s’est mis sur Internet et qui vend son savoir et qui vend en tout cas un savoir. Et je trouve ça cool parce qu’aujourd’hui, j’ai des enseignants, des professeurs qui enseignent pour moi et je trouve ça génial aussi d’être l’animateur de tout ça et d’orchestrer tout ça.

Je prends la place que j’ai envie de prendre aussi en fonction de ma personnalité. On parlait tout à l’heure, tu parlais de la France et de tout ça, des avantages à vivre et ne pas vivre en France. Toi, tu as fait un choix, et moi, de me dire « aujourd’hui, je fais le choix de payer le fait d’être en France ». Même si j’y réfléchis, une fois, je me dis « tiens et pourquoi pas aller vivre ailleurs et aller m’expatrier ? » Mais j’ai la chance de pouvoir avoir ce choix de vie. Si demain, un jour, je décide de faire un autre choix de vie, je ferai un autre choix de vie. Mais oui, c’est un peu ce que tu me disais, je mets mon entreprise à mon service un peu aussi. Du coup, aujourd’hui, ma vie en France me va bien. Peut-être avec le temps, on ne sait pas.

Olivier Roland : Est-ce ce que tu peux partager quel était le meilleur lancement de la NeuroBusiness School ? Vous avez fait combien ?

Yannick Alain : On a fait 1.6 million ?

Olivier Roland : C’est beau. C’est pour montrer un peu ce qu’on peut faire si on part de… ouais.

Yannick Alain : Oui, un million six.

Olivier Roland : Donc, vous avez plus que doublé le résultat initial.

Yannick Alain : Oui, c’est ça. On n’a quasiment fait qu’augmenter. Juste l’année dernière où j’ai fait moins, que je t’ai expliqué, j’ai fait des conneries

Olivier Roland : On le fait tous. De toute façon, dans un lancement, il y a beaucoup de choses que tu peux foirer.

Yannick Alain : Oui, c’est ça. En plus, moi, j’ai envie d’être créatif et chaque fois je veux réinventer la roue. Donc du coup, des fois, tu fais des trucs.

Olivier Roland : OK. Donc là, tu as ce business qui commence à bien fonctionner. Moi, ce qui m’intéresse maintenant, c’est comment tu es passé à un business qui est au service de ta vie ? Parce que comme tu l’as dit, ce n’était pas le cas au début.

Yannick Alain : Petit à petit, je me suis donné les autorisations.

Olivier Roland : Parce qu’au début, tu avais l’impression qu’il fallait souffrir. C’est vrai qu’il y a vraiment cette croyance ancrée souvent de manière inconsciente que si tu n’es pas en train de souffrir à ton boulot, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

Yannick Alain : Oui, c’est vraiment ça.

Olivier Roland : C’est qu’il y a un truc, tu dis que ce n’est pas normal en fait. C’est qu’il y a le timing, un truc que tu n’as pas compris alors que ce n’est pas obligatoire.

Yannick Alain : Comme je te disais, je l’avais intellectualisé ce truc-là. C’est-à-dire que j’avais compris ce truc-là, parce qu’en développement personnel, j’ai bouffé du Robbins.

Olivier Roland : Mais tu ne l’as pas compris dans tes tripes. Il y a une différence entre le comprendre là et le comprendre vraiment.

Yannick Alain : Et le vivre vraiment. Oui, il y a un décalage. C’est comme le pardon. Des fois, tu pardonnes à quelqu’un, tu dis « c’est bon, je te pardonne ». Mais au fond, tu n’as pas pardonné, ça prend du temps. Tu vois, tu pardonnes à tes parents ou à qui tu dois pardonner, c’est ça. Ça prend du temps. Je ne l’avais pas intégré, mais j’étais là. Je pense que ça va dans ce sens-là de toute manière. Au début, tu le mentalises et après, la pièce tombe dans ton cœur. Ça prend du temps. Et au bout d’un moment, je me suis dit « il faut que tu apprennes à déléguer ».

Puis, tu sais, au début, tu as 700 000 euros, mais tu as l’impression que rien ne t’appartient. Tu dis : il y a la TVA qui va partir, il y a quelque chose qui va partir.

Olivier Roland : Il y a les commissions d’affiliés que tu partages avec ton partenaire.

Yannick Alain : Oui, tu dis « il ne va plus rien me rester ». Du coup, j’étais très prudent et je ne voulais rien. J’investissais dans rien, je faisais tout, moi. Puis, c’est la deuxième année, je regarde, il me reste un peu quand même, donc on va quand même… et je vais quand même essayer d’optimiser.

Olivier Roland : Tu commences à t’autoriser. Alors, qu’est-ce que tu as fait pour optimiser ?

Yannick Alain : Déjà, je me suis entouré d’une assistante.

Olivier Roland : Pour tout ce qui est administratif.

Yannick Alain : Pour tout ce qui est administratif. Après, j’ai pris un directeur technique.

Olivier Roland : Qui était responsable de quoi ?

Yannick Alain : Qui était responsable de toute la partie technique, LearnyBox, tous les liens, tous les logiciels pour ça, optimiser tout ça. Après, j’ai commencé à prendre des closers. Je dis, tiens. J’étais un des premiers, je crois que j’ai commencé en 2015.

Olivier Roland : Tu sais que c’est quelque chose de très français ou francophone mais qu’aux États-Unis, ils ne font pas ou quasiment pas, en tout cas ceux qui font des lancements.

Yannick Alain : C’est dans la finesse, marketing pur.

Olivier Roland : Au Brésil, ils ne font pas et en Russie non plus. C’est dingue quand même d’avoir ça dans la culture.

Yannick Alain : Et le premier lancement, c’est moi qui le closais.

marketing la méthode du closer

Olivier Roland : Ah, tu appelais ?

Yannick Alain : Oui. Le premier, ce n’est pas moi qui ai appelé. Je donnais mon numéro, je disais aux gens de m’appeler s’ils avaient des doutes. Les gens m’avaient au téléphone, ils disaient « Ah mais, c’est toi qui es sur la vidéo ? » « Oui, c’est moi. Quelle question vous avez ? » Et je répondais aux questions les plages de journée pour…

Olivier Roland : Tu sais que je ne fais quasiment pas d’appel. Déjà, je n’ai jamais fait d’appel moi-même. Et là, j’ai juste quelqu’un dans mon équipe qui appelle les abandons de panier et qui, aussi, on avait mis un numéro WhatsApp où on était dispo.

Yannick Alain : Mais toi, tu es un ninja de l’optimisation.

Olivier Roland : Moi, de toute façon, je me focalise toujours sur le 80/20 qui m’amène de la qualité de vie. Mais à terme, il faudra peut-être que j’ai des closers, mais jusqu’à présent, j’ai dû faire le plus gros lancement, c’était 1.4 million et je n’en ai pas eu besoin. Peut-être que j’aurais fait 1.6 ou… Tu fais combien de pour cent de ventes avec tes closers sur un lancement ?

Yannick Alain : C’est une bonne question. Je ne sais pas parce que c’est difficile. C’est difficile parce que comme c’est nous qui leur ramenons le flux, c’est difficile de savoir quelqu’un qui a été convaincu par le closer vraiment, ou est-ce qu’il était déjà convaincu et il y avait juste un closer pour le rassurer ? Donc, c’est difficile de savoir, d’avoir cette info réelle. Et puis, les closers ne sont pas forcément dans l’intérêt de te dire que ce n’est pas grâce à eux qu’ils ont vendu.

Olivier Roland : C’est vrai.

Yannick Alain : Du coup, c’est difficile d’avoir ce truc-là, mais je donne quand même la com’. Mais ce n’est pas évident en tout cas à savoir réellement.

Mais oui, après, sur les abandons de panier et tout, c’est vrai que ce sont des choses qu’on fait. Et moi, je l’avais fait la première année et j’avais trouvé ça très plaisant d’ailleurs, parce que c’est agréable. Ce n’est pas du closing. Tu fais de la prise de commande et du conseil. C’est de l’aide à la vente. Ce n’est pas du closing. Le closing, le mot, c’est du genre tu convaincs quelqu’un et tu le dis et tu le tords. Seulement là, ce n’est que du kif. Les gens sont là. J’ai vu, c’était génial, c’est OK, quelle question vous avez ? C’est de l’aide à la vente, mais ce n’est pas de la… Moi, j’aime bien dire que quelqu’un de convaincu, c’est un con qui a été vaincu.

Olivier Roland : C’est un con qui a été vaincu.

Yannick Alain : Oui, c’est un con qui a été vaincu, donc je préfère être dans l’inspiration, dans le côté tu aides une personne à apprendre à passer à l’acte de vente. Toi, tu es fier de ce que tu fais, donc tu en parles avec passion. J’ai plus intérêt à ce que les gens, ils soient inspirés à venir plutôt qu’à essayer de les tirer par le col et à leur dire voilà, ou à les faire culpabiliser, donc tu ne peux pas réussir. C’est une chose que je ne fais pas. C’est « Viens si tu es prêt, tu es la cible, tu es bien qualifié. Viens avec nous, on va vivre une aventure. » C’est ça. C’est vraiment ça le truc. Moi, c’est comme ça que je vois le truc.

C’est une manière différente de voir les choses, très proximité, très là-dedans. Là où toi, tu es très dans la qualité de vie, mais c’est très inspirant aussi. Toi, tu as très vite compris l’idée que la boîte devait être à ton service, j’imagine.

Olivier Roland : Tout à fait, c’était pour ça que je suis sur Internet. J’ai connu les 60-70 heures par semaine en prenant une semaine de vacances par an.

Yannick Alain : Oui. Moi, je te vois évoluer, je trouve impressionnant dans la durabilité. C’est-à-dire que ce qui m’inspire beaucoup chez toi, c’est cette capacité que tu as à durer dans le temps, à être quelqu’un qui sait rebondir et qui, à la fois, n’en fait pas trop. C’est-à-dire que tu as un très bon équilibre. Je ne sais pas si tu as une ouverture spirituelle très grande et tout ça, mais il faut avoir un très gros lâcher prise quand même pour faire ce que tu sais faire. C’est-à-dire à dire « j’ai confiance, ça va aller ». Ce n’est pas : ça va se faire même si je ne fais pas toutes tes techniques, pour ne pas être attiré par l’objet brillant à chaque fois, la nouvelle technique, nouveau truc. Non, je fais ce qu’il faut : les fondamentaux, les fondamentaux qui vont bien et j’ai foi. Et c’est beau.

Olivier Roland : Oui, merci, c’est vrai que c’est quelque chose que j’essaie de partager mais qui n’est pas très compris par la plupart des gens. C’est ce que je dis. Moi, je me focalise sur les stratégies, les techniques qui idéalement fonctionneront encore dans 10 ans et même plus.

Yannick Alain : Il faut le savoir.

Olivier Roland : Les dernières modes, ça ne m’intéresse pas trop. Et surtout, la plupart des gens ne comprennent pas qu’il y ait une décorrélation entre ce qui est à la mode et ce qui fonctionne, ce n’est pas identique. Ce n’est pas parce que quelque chose est à la mode que ça fonctionne, ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas à la mode que ça ne fonctionne pas. Ça peut ou pas.

Yannick Alain : Exactement. Il faut le tester, et si tu testes, tu sais que c’est à double tranchant, que tu peux, voilà. Mais il ne faut pas faire reposer tout ton business sur que des actes de foi, qu’à un moment donné, c’est important de se focaliser sur tes fondamentaux aussi, qui sont importants, ils sont hyper importants. Un lancement tel qu’on les fait, nous, comme tu les fais, comme je l’ai fait, ce sont des techniques. C’est 1+1=2, c’est un peu comme ça. Des fois, on essaie d’innover, des fois, on se prend un peu. Des fois, on se foire un peu, mais bon, c’est tellement fort comme outil que ça fonctionne quand même.

Olivier Roland : Pour revenir sur le développement de ton équipe, tu as commencé par l’assistante administrative. Je pense que c’est le premier truc à faire parce que c’est casse-pied, ce n’est pas une grosse valeur ajoutée que toi, tu le fasses.

Yannick Alain : Moi, je trouve qu’il y a de la valeur ajoutée à ce qu’elle le fasse en tout cas.

Olivier Roland : Oui, voilà, c’est ça. Ensuite, tu as dit, c’était le technique et après, les closers.

Yannick Alain : Oui, c’est ça, technique et marketing aussi. Il y a un petit côté marketing aussi, écrire tous les mails et tout ça.

Olivier Roland : Ce n’était pas juste technique, c’était aussi copywriter.

Yannick Alain : Oui, copywriter.

Olivier Roland : Ils écrivaient les emails, les pages de vente.

Yannick Alain : En fait, au début, j’ai commencé avec une assistante et un copywriter qui savait faire la technique, et lui, je donnais un pourcentage sur le lancement. Je trouvais ça intéressant, même si c’est moi qui donnais la plupart des scripts et tout ça d’avoir quelqu’un comme ça.

Après, j’ai pris un technique et j’ai pris toujours comme un marketer quelqu’un qui a toujours aidé la technique parce que moi, ce que je dis souvent, je suis un type. Il faut être très conscient de nos talents et moi, je sais que je suis bon dans l’inspiration, je suis bon pour trouver des idées. J’ai un bon instinct de marketers, mais je ne me considère pas comme un marketeur. J’ai un instinct, j’ai des bonnes idées, j’ai toujours des trucs qui vont toucher émotionnellement les gens. J’ai cet instinct-là, mais écrire, ce n’est pas mon truc. Tu vois, le côté dyslexique. Il y a un côté… tu vois.

Donc, je donne mes idées aux marketers et ensuite, eux, ils font. Et à chaque fois, c’est ma voix, c’est moi qui parle, c’est moi qui dis. Mais tu verrais les vidéos de vente comment elles s’écrivent, elles s’écrivent où c’est moi qui parle, ils me posent des questions, je parle et eux retranscrivent. Et je redis ça après autrement pendant le lancement. C’est vraiment ça.

En fait, j’ai adapté mon format de création à ma boîte. Parce que sinon, tu dis, là à un moment donné, tu t’assois et tu écris des mails. Non, je n’écris pas le mail parce que je ne veux pas écrire. Je n’arrive pas à me mettre devant mon ordinateur. Les questions, ça prend 3 heures. Ça prend longtemps. Alors que par contre, au niveau verbal, au niveau de mon flot de parole, c’est là que je crée le mieux. Là où je crée le mieux, c’est dans la conversation. Comme je crée dans la conversation, j’enregistre des conversations et je paie des gens pour écouter ça et récupérer ça. Et c’est là que je paie des pépites. La plupart des gens, je paie des pépites dans ces moments-là.

Olivier Roland : Et donc, ils en font quoi, des articles ?

Yannick Alain : Oui, des articles, des posts sur Instagram, pas des réels encore mais ça viendra peut-être. Comme toute mon équipe est un peu disséminée un peu partout, je n’ai personne à Toulouse. Du coup, c’est ça. Mais oui, c’est quelque chose qui a été très important pour moi. Si je veux mettre ma boîte à mon service, c’est que je sois aussi dans la notion de qu’est-ce qui me pèse moi et quelle est ma manière de créer ?

Et c’est important, je crois, de trouver son format de création. C’est-à-dire que je pense que tu as des gens, ils sont très forts pour se mettre devant une caméra, allumer la caméra et puis créer du contenu. Moi, si je fais ça, je suis très moyen là-dedans. Je ne vais pas être mauvais aujourd’hui parce que j’ai un peu l’expérience de la caméra maintenant, mais ce n’est pas ce qui m’amuse le plus. Je ne suis pas à l’aise là-dedans. Par contre, tu me mets sur scène ou en conversation avec quelqu’un, avec plusieurs personnes ou en hotseat ou avec des trucs comme ça, je peux être très bon. Je vais trouver des idées, de la créativité de fou.

Donc, comme je crée mieux comme ça, je donne rendez-vous à mon équipe : vous êtes là, on discute et on crée en même temps. Et c’est au travers de la discussion que moi, je crée. Parce que c’est pareil, tu peux avoir une espèce de culpabilité à dire « je n’arrive pas à me mettre à mon bureau et à bosser ». Moi, c’est mon truc. Je ne sais pas me mettre à un bureau et bosser, je ne sais pas faire ça. Les seules fois où je le fais, même mon assistante le sait, il faut que je prenne un rendez-vous avec quelqu’un pour être avec cette personne-là et bosser à ce moment-là. Et même quelquefois, ça me fait chier. Tu vois, du coup, je dis « non, j’ai besoin d’avoir quelqu’un qui m’assiste dans tous ces trucs-là ». Et là, je suis à mon meilleur parce que je suis dans ma créativité, j’ai besoin de gens qui aiment ça et j’ai trouvé ces gens-là. Donc, ça, c’est fabuleux.

Olivier Roland : Ça montre bien qu’il savoir être créatif et ne pas se mettre de barrière dans sa capacité à organiser son équipe autour de soi pour pouvoir maximiser ses capacités.

Yannick Alain : Oui, des fois, tu prends.

Olivier Roland : C’est intéressant. Il y a des gens qui pourraient… ce n’est pas juste pour enregistrer et donner ça à des gens, c’est bizarre. Ils se bloqueraient tout de suite alors que ça se teste.

Yannick Alain : Nous, on crée des posts sur WhatsApp avec mon équipe. Elle m’envoie, elle me dit « tiens, cette photo, ça t’inspire quoi ? » J’ai une photo de moi petit ou une photo de machin, ah, c’est intéressant. Tiens, l’autre jour, tu m’as parlé de ça, ça t’inspire quoi ? Je fais un audio, ça m’inspire ça, elle retranscrit, c’est génial.

Par exemple, tu prends un mec comme Antoine BM, que tu connais, je ne le connais pas bien, on s’est déjà croisé à plusieurs reprises et c’est quelqu’un qui est assez sauvage et tout ça.

Olivier Roland : Assez sauvage.

Yannick Alain : Oui, assez sauvage, je pense en tout cas.

Olivier Roland : Il ne vient pas aux évènements, c’est ça que tu veux dire.

Yannick Alain : Non, plus que ça. Moi, je l’ai croisé un jour dans un hôtel et il a été très sauvage. Antoine, si tu me regardes, tu as été très sauvage. Non, mais c’était rigolo. C’était marrant, c’est presque comme s’il me fuyait, donc c’était assez rigolo. Mais peu importe. Parce que lui, il a du génie ce mec-là.

Je ne suis pas forcément Antoine dans ce qu’il fait, mais ça me rappelait un peu ce que faisait Jean Rivière, à l’époque où je le suivais beaucoup, Jean Rivière. J’ai beaucoup de formation de Jean aussi. Et Antoine, ce que je trouve qu’il a de génial ce mec, c’est qu’il est dans son génie quand il écrit, qu’il crée du contenu. Il est vraiment dans son génie là-dedans. Et je trouve ça fabuleux parce qu’il a une superbe capacité à se mettre devant sa caméra et à livrer, à vulgariser. Il est très fort là-dedans. C’est pour moi un génie là-dedans, comme toi, tu as ton génie dans une certaine mesure, dans d’autres trucs, mais chacun a son format d’apprentissage.

Et je crois savoir qu’Antoine adapte beaucoup son business. Déjà, il est très dans le 20/80, je pense comme toi, il est très minimaliste dans sa manière de voir les choses. Moi, j’ai beaucoup de respect pour ça. Et je crois qu’il y a une part chez lui, après, il faudrait lui demander puisque je sais que tu le connais bien, mais je crois qu’il y a une part chez lui où il ne fait que ce sur quoi il a du génie. Et tout le reste, je pense qu’il le délègue. Et je trouve ça très fort en fait de trouver son propre format.

Souvent, on a une tendance à être dans le mimétisme des gens qu’on suit. Et en fait, non, peut-être que par exemple, toi Olivier Roland, c’est faire des vidéos et faire des interviews. David Laroche, c’est une chose. David Lefrançois, c’est une chose. En fait, il faut trouver son format, pour moi, de partage. Et tu en as c’est l’écrit, tu en as c’est tout ça, et on a chacun le sien. On a une zone de génie pour partager les choses. Je ne crois pas que l’univers fasse en sorte qu’on soit intéressé à un sujet et qu’on ne nous équipe pas pour savoir le partager. Je pense qu’à un moment donné, il y a un truc. Ça, ça fait partie de mes croyances spirituelles, mais je crois qu’à un moment donné, on a tous quelque chose, il faut juste le trouver.

C’est comment est-ce que je craque le code de mon propre système à moi ? Comment est-ce que je suis à l’aise là-dedans ? Et moi, il se trouve que ma manière d’être détente, c’est de converser ou c’est d’être sur scène parce qu’il y a une vibration dans la salle, il y a un truc que je ressens qui fait que j’ai un truc sur scène qui est facile pour moi. Mais ça coûte cher d’être sur scène. Ça coûte cher. Je suis souvent invité, mais ça coûte cher d’organiser tes propres évènements. C’est très risqué à moins que tu comprennes ta scène dans ton lancement. Et là, c’est différent.

Olivier Roland : Aujourd’hui, tu travailles combien d’heures par semaine ?

Yannick Alain : Comment est-ce que tu vois le travail ? Est-ce que tu vois en désagréabilité ?

Olivier Roland : Je te pose la question, comment toi tu vois le travail ?

Yannick Alain : C’est ça. Moi, j’estime être du travail quelque chose qui est un peu désagréable pour moi, que je n’aime pas trop faire. Et si c’est ça, je travaille 1h par semaine, c’est le bout du monde. Vraiment.

Et encore là, hier j’ai travaillé, j’ai géré un peu d’administratif, j’ai passé du temps parce que je suis en période de contrôle fiscal, du coup, je passais du temps.

Olivier Roland : Félicitations !

Yannick Alain : C’est mon premier, mon dépucelage. Et du coup, ça m’a pris du temps et je n’aime pas tout ce qui est administratif. Donc là, j’ai travaillé 2-3 heures avec ma comptable qui est adorable comme tout et, ça, ça a été dur pour moi. Ça a été très difficile pour moi. Là, c’était du travail pour moi, mais le reste du temps, je ne travaille pas.

Olivier Roland : Alors, du coup, combien de temps tu passes devant ton ordinateur à faire des choses que t’aimes pour ton business ?

temps de travail entrepreneur du web

Yannick Alain : Je te dirais que devant mon ordinateur, j’y passe de moins en moins de temps vraiment.

Olivier Roland : OK, donc tu as vraiment l’impression d’être tranquille.

Yannick Alain : Au téléphone, WhatsApp, oui, beaucoup. Et après, beaucoup de réunions, d’interviews que je donne pour des gens parce que je suis un mec assez accessible et je me veux accessible. Mais je passe du temps en fait à des interviews, des gens qui me postent sur leurs blogs, tout ça, mais c’est tout. Parce que j’aime la conversation. C’est du plaisir pour moi ce qu’on fait là, donc ça va. Tu dis « mais tu es con, tu es venu de Toulouse ».

Olivier Roland : Est-ce que tu fais du travail là ?

Yannick Alain : Non.

Olivier Roland : C’est ça. Moi non plus, je ne perçois pas ça comme du travail. Déjà, je n’ai pas besoin de faire ça pour mon business, c’est juste un plaisir.

Yannick Alain : Oui, c’est un plaisir parce que ce serait pour une autre personne, peut-être que je verrais ça plus comme un travail, ce serait chiant, je ne ferai même pas. Mais comme je t’aime bien

Olivier Roland : Là tu as quand même… là, tu fais l’aller-retour dans la journée en avion de Toulouse quand même. Je veux dire, c’est beau, merci.

Yannick Alain : Je trouve ça fun. Avec plaisir. Franchement, avec plaisir. Mais parce que je t’apprécie vraiment. Et d’autant plus qu’avant, je ne t’appréciais pas. Sur les réseaux, je ne t’appréciais pas trop. Je ne voyais pas trop, je comprenais les choses d’une certaine lumière, je t’ai trouvé un peu dur. Tu es un peu cash, un peu trop cash pour moi. Je suis plus enveloppant. On n’a pas le même mode de communication. Mais quand on avait fait cette semaine en bateau, on a fait une croisière ensemble.

Olivier Roland : Sur la croisière avec Martin Latulippe dans les Caraïbes.

Yannick Alain : Là, j’ai vu, je t’ai vu, j’ai vu l’homme, j’ai vu le cœur, j’ai vu l’homme qui avait envie d’aider les autres.

Olivier Roland : Tu me l’avais dit, c’est vrai.

Yannick Alain : Oui, tout ça. L’homme qui a envie d’aider les autres et tout ça, et j’ai vu que tu étais très… J’aime bien, tu vois. Je t’ai vu récemment quand on s’est vu à Amsterdam et peut-être que tu posais une question, il y avait un intervenant qui parlait de lui, tu t’intéresses beaucoup aux gens, tu étais quelqu’un qui s’intéresse beaucoup aux autres. Et ce que je trouve très intéressant aussi, c’est que cette personne-là, sans jugement, mais j’ai compris ta question, tu disais « mais c’est quoi la valeur que tu apportes dans ce business-là ? » Et donc, je sens que pour toi, apporter de la valeur, c’est important pour toi, et ça, ça me touche. C’est en ça que je valide l’humain que tu es là-dedans, même s’il y a une façade peut-être par moment pour moi un peu… peut-être a été en tout cas l’époque un peu plus dur, mais quand on voit le cœur, c’est beau. C’est pour ça que je suis là en réalité, c’est un vrai plaisir.

Olivier Roland : Et donc, aujourd’hui, tu ne travailles pas beaucoup et tu profites de la vie, tu as un business au service de ta vie. Et là, tu vis à Toulouse, la vie est belle. Et tu voyages beaucoup.

Yannick Alain : Oui, je voyage beaucoup parce que j’adore voyager, ça me plait beaucoup.

Olivier Roland : Tu disais, là, tu vas à Bali. Tu seras au Mexique, c’est ça ?

Yannick Alain : Oui. Mexique après. C’est super cool. Tu sais, j’ai une belle vie.

Olivier Roland : Finalement, on a beaucoup de points communs là-dessus. On a tous les deux un business qui est au service de sa vie.

Yannick Alain : Et pour le boulot en plus, c’est ça qui est cool.

Olivier Roland : Oui, on est dans la même industrie, on a une entreprise au service de notre vie, on a quand même pas mal délégué, on voyage beaucoup. Moi, j’ai fait le choix d’aller vivre à l’étranger, toi, tu restes en France, qui te permet d’avoir des contrôles fiscaux, ce qui est très sympa.

Yannick Alain : Oui, parce que je veux vivre en France en tout cas pour l’instant.

Olivier Roland : Je te charrie.

Yannick Alain : Oui, tu me taquines beaucoup là-dessus.

Olivier Roland : Je te taquine beaucoup. Non, mais c’est vrai qu’il y a tellement d’infopreneurs qui font plus d’un million par an qui sont partis, que c’est aussi intéressant de voir un peu pourquoi les gens qui sont restés sont restés. Tu as déjà répondu finalement.

Yannick Alain : Là, il y a plein de choses. Il y a les choix de vie parce que je travaille avec des amis, je vis en France et que je veux jouer le jeu de la France pour ça. Il y a le fait que dans une certaine mesure, j’aime la France aussi. Il y a le social.

Olivier Roland : Moi aussi. J’aime le monde aussi.

Yannick Alain : Oui, mais je comprends tout à fait. Je comprends tout à fait ça. Je suis quelqu’un qui a un socle très fort, familial, amical, tout ça, qui est très local aussi, qui n’est pas que local mais qui est aussi local. Donc, c’est important pour moi. Bref, pour toutes ces raisons-là, j’ai une maison, des chats.

Olivier Roland : Les chats, je comprends tout à fait. Parce que moi, j’avais ma copine à Dubaï qui a deux chats. Je comprends que dès que tu te mets à voyager, c’est compliqué.

Yannick Alain : Après, tu as des pet-sitters qui s’occupent d’eux et tout ça. Pour moi, ils sont 5 étoiles mes chats. Ils ont deux chatières, ils ont une pet-sitter qui va tous les jours les voir pour leur donner du temps.

Olivier Roland : Oui, si tu es 6 mois par an à l’étranger, ce n’est quand même pas top-top pour eux.

Yannick Alain : Puis moi, j’ai une maison. J’ai quand même une maison qui fait 300 mètres carrés avec des chatières partout. Il y a 3000 mètres carrés de terrain, donc ils ont de quoi kiffer. Ils rentrent à la maison pour manger et pour faire leurs trucs, ils repartent, ils vont jouer, ils sont bien. Ils se mettent bien. Ils ont la piscine, ils boivent même des fois dans la piscine, les chats. En fait, ce n’est pas une piscine, c’est leur gamelle que je leur prête. Et des fois, ils m’autorisent à me baigner dedans. C’est ça.

Après voilà, c’est un choix la France. Peut-être qu’un jour, je ferai un choix différent le jour où je verrai autre chose. Le fait de vivre aussi, d’aller au cinéma. Je ne suis pas très anglophone, donc du coup, le fait d’aller voir les films en français, c’est cool aussi, sortir, aller au théâtre. C’est chouette. Aller faire des Comedy Club, des trucs comme ça, ça me fait kiffer.

Mais après, c’est vrai que de plus en plus, la langue anglaise, comme toi, tu la maîtrises, je me dis ça t’ouvre encore tout un champ.

Olivier Roland : C’est clair, c’est impressionnant. Le nombre de livres en anglais qui ne sera jamais traduit en français, c’est juste une folie. Tu as accès d’un seul coup à une culture que tu ne vois qu’à travers un filtre, celui de la traduction. Puis, l’anglais aussi, quand tu voyages, c’est… C’est étonnant pour quelqu’un qui voyage autant que tu ne maîtrises pas l’anglais. J’imagine que tu as quand même un niveau de base qui te permet quand même de…

Yannick Alain : De m’alimenter et d’aller aux toilettes. Oui, de voyager et de dire « je veux aller là-bas ».

Olivier Roland : Where is the restroom please ?

Yannick Alain : Et puis, je parle couramment le Google translate, donc ça, c’est plutôt bien.

Olivier Roland : Oui, Google translate, ce n’est pas mal.

Yannick Alain : C’est vraiment très bien. Ça traduit directement maintenant, c’est fou. Il n’y a plus de problème maintenant. Je veux dire, la barrière de la langue n’existe quasiment plus grâce à tous ces outils incroyables, la 3G partout, la 4G, l’Internet partout. Ça, c’est dingue.

Olivier Roland : On a parlé de ton équipe, est-ce que ce sont des employés ? Ce sont des freelances ? Comment ça fonctionne en termes de structures ?

Yannick Alain : J’ai les deux. J’ai des employés et des freelances.

Olivier Roland : Est-ce que tu regardes le diplôme des gens que tu embauches ?

Yannick Alain : Non, jamais.

Olivier Roland : Qu’est-ce que tu fais ?

Yannick Alain : D’abord, je valide les valeurs de la personne. C’est pour moi un point ultra important que la personne, elle matche avec mes valeurs, avec ce qui matche pour moi, qu’elle ait envie, qu’elle me connaisse déjà, peut-être qu’elle connaisse déjà ce que je fais, ce que je propose, tout ça vraiment, qu’elle soit force de proposition, quelqu’un qui va venir dire « j’ai préparé ça, je t’ai fait des planches, j’ai travaillé sur le cam. »

Mon graphiste, la personne qui s’occupe de mes réseaux sociaux, il est venu voir avec un Instagram, mon Instagram. Il avait fait plein de visuels Instagram et il m’a dit « voilà quelle idée ça peut avoir ». Et le mec a travaillé à blanc pour moi.

Olivier Roland : Tu leur fais tester.

Yannick Alain : Là, je me dis wow.

Olivier Roland : Je fais la même démarche.

Yannick Alain : Le mec est OK. Le mec est bon, tu es motivé, tu es au taquet, un super process. Et du coup, les compétences m’importent peu parce que les compétences s’acquièrent. Peu importe, c’est l’humain qui était important pour moi et l’envie qu’il y a derrière, et l’humilité. Je crois que c’est un point hyper important pour moi l’humilité. Et l’humilité, la juste humilité. C’est-à-dire que l’humilité pour moi, il y a ne pas se mettre au-dessus des gens et être humble, et il y a par moment se mettre en dessous des gens, ce qui n’est pas l’humilité pour moi. L’humilité, c’est se mettre à la juste posture au service du monde. Si tu te mets à il n’y a pas un humain sur cette terre qui soit au-dessus de moi, il n’y a pas un humain sur cette terre qui soit en dessous de moi. Je suis à la même posture que tout le monde, mais je suis au service du monde. Et si les gens, je vois cette posture-là, ça me plait. Je dis tiens, c’est intéressant. Ça veut dire qu’il y aura toujours la possibilité de discuter, il y a l’ouverture, il y a tout ça. La personne pourrait être boucher, charcutier, avoir fait plein de choses, ce n’est pas grave, on va mettre du temps pour te former, pour trouver, mais on va passer du temps avec toi parce que je valide tes valeurs, ça marche.

Et depuis que je fais ça, j’ai vraiment une très belle équipe. Ça change des fois parce que les gens ont des profils de vie différents, ont des envies de vivre différentes. Des fois, il y en a qui veulent être salariés, il y en a qui veulent être plutôt, on va dire, freelance et tout ça. Mais après, il faut être vigilant en France. Quand tu prends des freelances, si tu les prends trop longtemps, il faut que tu le cadres bien.

Olivier Roland : Tu veux savoir le hack ?

Yannick Alain : Pardon ?

Olivier Roland : Tu veux connaître un hack pour ça ?

Yannick Alain : Oui, je veux bien.

Olivier Roland : C’est aussi quelque chose que tu acquières au fur et à mesure quand tu vis à l’étranger, tu as de plus en plus cette démarche internationale. Dès que tu rajoutes des frontières, ça hacke un peu le système. Si tu prends un freelance en Belgique par exemple, ce n’est pas dans la juridiction de l’URSSAF.

Yannick Alain : Oui, d’accord. Mais j’en ai. J’en ai beaucoup à l’étranger, au Canada et tout ça.

Olivier Roland : L’URSSAF, ils ne peuvent rien faire. Ils ne vont pas voir un contrat avec un Canadien.

Yannick Alain : Oui, bien sûr. Moi, je le fais naturellement, mais je ne l’ai pas fait pour ça.

Olivier Roland : Mais là, c’est pareil. Je faisais quasiment, je me suis juste rendu compte au bout d’un moment que c’est dingue. Ce n’était pas prévu, mais ça rend une partie du code du travail obsolète. C’est fou quand même.

Mon prochain livre sera là-dessus justement : comment Internet et la blockchain, ça disrupte les interactions ? Parce que je pense que ce sujet, ça en fait partie. Je pense qu’il y a un risque, une chance ou en tout cas un risque, on va dire, un pourcentage de probabilité, c’est ça que je cherchais plutôt, une probabilité que le travail à distance, ça fasse au col blanc ce que les délocalisations font au col bleu.

Parce que c’est vrai, moi aussi, j’ai une équipe internationale. Quand on embauche sur Internet, on se fout un peu de l’endroit.

Yannick Alain : Moi, c’est Québec.

Olivier Roland : Tu as des bureaux physiques ou pas ?

Yannick Alain : Oui, je suis en train de le vendre.

Olivier Roland : D’accord. Dans notre industrie, on est nombreux à faire ça. Je veux dire, c’est comme ça parce que ce n’était même pas pour essayer d’optimiser le système.

Yannick Alain : Tu dis : 80 mètres carrés avec une salle de réunion et tout, ça ne sert à rien.

Olivier Roland : Oui, exactement. De toute façon, les gens bossent de chez eux ou d’où ils veulent, on s’en fout.

Alors, tu as parlé tout au long de cette interview des actions et des croyances que tu as, qui sont un peu différentes ou même complètement différentes de la plupart des gens. Mais si tu devais en donner une, quelle est la croyance que tu as et que la plupart des gens ne partagent pas ?

croyances profil atypique en l'avenir

Yannick Alain : C’est une très bonne quebstion. Je n’ai jamais réfléchi à cette question-là. Je ne sais pas si c’est la plupart des gens qui ne l’ont pas, mais j’ai profondément foi à l’avenir.

Olivier Roland : Intéressant.

Yannick Alain : J’ai profondément foi à l’avenir et en mon moi du futur, et aux humains du futur. C’est-à-dire que souvent, par souci de contrôle, on se stresse. Et moi, j’ai quand même un terrain très anxieux. Ce qui m’a aidé, c’est cette croyance-là, de dire « fais confiance à ton toi du futur, il saura faire, il saura gérer la situation. » Et du coup, des fois, ça m’évite… Des fois quand j’ai des trous dans ma stratégie, j’ai des trous à me dire « oui, mais qu’est-ce qui va se passer si ça, ça, ça et ça ? » Je me dis « lâche-toi, tu gèreras plus tard, tu gèreras ce truc-là plus tard. »

Il y a plein d’exemples comme ça. Il y en a plein d’exemples. Tu prends juste Tesla. Au début, tu prends Elon Musk, le mec quand même, tout son business, toute son histoire dans tous ses business a un rapport avec l’humanité. Il y a toujours un truc, c’est-à-dire qu’il lance Paypal, enfin il s’associe pour Paypal, tout ça, ce terminal bancaire c’est tout, parce que les banques ont un trust et tout ça, et tout, ça gonfle. Il crée un système pour hacker et dire « sur Internet, il y a de l’avenir pour mes visionnaires libres ». Après, il dit « on est en train de tuer la planète, on va inventer la voiture électrique, mais la belle voiture électrique, la voiture électrique qui assure, pas la voiture pourrie, machin. »

Olivier Roland : Avant, c’est des pots d’yaourt.

Yannick Alain : C’était des pots d’yaourt un peu pourris, tout ça, machin, tu n’as pas envie d’y aller parce que ce n’est pas inspirant. Je vais créer une voiture inspirante électrique. Boom, le mec, il vise. OK, il s’associe. Tesla, boum, ça marche. Après, le mec, on va niquer la planète, c’est certain, on va envoyer des fusées dans l’espace parce qu’en fait, à y être, je préfère être le premier tour opérateur pour amener les gens sur une autre planète. On va commencer ce truc-là.

Olivier Roland : Tu ne penses pas aussi que cette philosophie, ça te permet de ne pas trop t’en faire, ne pas trop tomber dans l’angoisse.

Mais est-ce que tu ne te dis pas, ça ne peut pas aussi être une manière de procrastiner en disant « je n’ai pas trouvé la solution tout de suite, on verra plus tard » ?

Yannick Alain : Non, ça dépend pourquoi en fait en réalité, mais je crois que j’ai foi. Par exemple, là, on est dans une période de mutation. Tous les signaux qu’on nous montre, y compris dans le monde de l’infoprenariat, nous montrent comme quoi il va falloir qu’on rebondisse et qu’on pense différemment à NeuroBusiness parce qu’il y a une vraie récession qui est en train de se mettre en place avec la hausse des prix, avec tout ce qui se passe là. Et du coup, les gens ont moins de pouvoir d’achat. En tout cas, ça va toucher au pouvoir d’achat des gens. Nous, il va falloir qu’on rebondisse là-dessus. Il va falloir qu’on sache rebondir, il va falloir tout ça. C’est quelque chose qui ne m’inquiète pas plus que ça parce que j’ai confiance en ma capacité à lire l’avenir, pas l’avenir, mais en tout cas à lire les tendances, à me connecter aux bonnes personnes pour comprendre, tiens, voilà le système, comment ça va fonctionner, voilà comment est-ce qu’on peut améliorer les choses. Et je sais que cet outil, c’est la crise. En japonais, je crois, ou en chinois, c’est danger – opportunité. Le sigle, c’est danger – opportunité. C’est de me dire « OK, comment est-ce que dans ce danger que je perçois, je peux y voir l’opportunité ? »

Olivier Roland : Oui, donc c’est de la résilience.

Yannick Alain : Oui, c’est de la résilience.

Olivier Roland : Avec une confiance de tes capacités, ce qui n’est pas basé sur une désillusion mais sur des vrais tests sur le terrain.

Yannick Alain : J’essaie en tout cas d’être entouré. C’est toujours pareil. Moi, je suis un rêveur. Je suis très rêveur, je suis très poète, on va dire, dans ma manière d’être, etc. Par contre, je sais m’entourer de gens qui sont très pragmatiques. Je sais m’entourer de gens qui sont pragmatiques et je sais être ouvert à eux, même si des fois, ça me bride dans ma créativité, même des fois, ça me bloque. Mais ce n’est pas grave parce que je sais que je suis entouré des bonnes personnes pour m’aider là-dedans. Et donc, moi, je suis comme dans une espèce de truc de dire « OK, Yaya, tu ne sais pas faire grand-chose en bref, ce n’est pas grave parce qu’en fait, tu sais trouver les ressources pour. »

Moi, j’adore cette situation qu’on raconte beaucoup de Daniel Ford qui était très critiqué parce que ce n’était pas un grand technicien dans le domaine de la voiture. Il y a un journaliste sur un plateau qui le chope en lui disant, Monsieur Ford, il pose une question technique sur la voiture. Il dit « vous voyez, vous ne savez pas répondre à cette simple question qui est une question technique sur la voiture et tout ça. »

Et Henry Ford dit « Vous avez raison, je ne suis pas capable de répondre à votre question et par contre, si vous me donnez un téléphone, je vais trouver la meilleure personne dans le monde pour vous répondre. » Et moi, je suis très adepte de ça. C’est pour ça que je ne livre pas tout dans les formations et que j’estime mettre des gens qui sont meilleurs que moi dans ce domaine-là. Et si je suis le meilleur pour le livrer, je suis objectif, je veux le livrer. Mais si je ne suis plus le meilleur ou que quelqu’un me démontre qu’il est meilleur que moi, je laisse place parce que ce n’est pas ma passion. Le marketing, ce n’est pas ma passion. Moi, ce qui m’intéresse vraiment, c’est d’aider les gens à avoir le meilleur service possible. Si pour ça, je dois me sortir de l’équation, je me sors de l’équation.

Puisque David Lefrançois à l’époque, quand je l’ai mis en avant, parce qu’au début, dans le premier lancement, soyons très clairs, c’était lui qui était en avant. Moi, je faisais figure de pot de fleur à côté. Je livrais bien ce que j’avais à livrer, mais les gens étaient attirés par l’aura de David, par tout ça. Moi, j’avais du surpoids, manque de confiance. J’avais de l’obésité morbide, j’avais testé quelque chose de très fort. J’avais un problème d’image de moi, mais par contre, je gérais tellement tout et mon business faisait de l’argent quand même. Du coup, tu dis « OK, ce n’est pas grave, tu auras de quoi payer ton psy plus tard pour gérer le fait que David a toute la lumière et pas toi, ce n’est pas grave ». Mais moi, petit à petit, ça m’a aidé à grandir. Ça m’a aidé à grandir, à me remettre devant la caméra et à être meilleur, à être meilleur conférencier. Je savais que j’étais en process. Je sais qu’aujourd’hui, je fais plus jeune que quand j’avais 30 ans. C’est rigolo, quand tu vois les photos de l’époque, tu dis, c’est dingue.

Olivier Roland : Tu en as 41, on a le même âge.

Yannick Alain : J’ai 41 ans. Oui, on a le même âge.

Olivier Roland : Tu fais plus jeune que quand tu avais 30 ans.

Yannick Alain : Oui, et c’est fou parce que quand j’en avais 30 et j’ai fait un post d’ailleurs, j’avais fait un post là-dessus. Je ne suis pas ultra suivi sur les réseaux sociaux, mais c’est un post qui avait fait 1000 likes parce que j’ai expliqué cette transformation-là et ça avait été dingue ce truc-là. C’est fou, c’est fou ce truc-là parce que ça avait vraiment amené ce côté, je me suis construit au début en n’ayant pas confiance. Un syndrome de l’imposteur, ça ne m’a pas empêché d’arriver à faire 700 000 euros. Et même le lancement d’après, on a fait 950 000 euros, quasiment un million. Puis, le lancement d’après, on a fait 1.2 million. Puis, le lancement d’après… Là, à chaque fois, on a augmenté, donc tu dis « c’est quand même pas mal ».

C’est quand même pas mal, on se démerde bien quand même. Et je me dis, du haut de mes… tu vois. Et puis après, c’est comme ça la vie aussi, je crois qu’il faut à un moment donné apprendre aussi à se donner ses médailles. C’est apprendre à se décorer soi-même. Se décorer. Décorez-vous de vos propres médailles. Et des fois, quand on est comme moi, j’ai tendance à minimiser ce que je fais bien et amplifier ce que je fais mal. Et en fait, de dire « attends, là, tu as fait un lancement de… OK, mets-toi une médaille. Parce que cette médaille-là, personne ne pourra te l’enlever.

Mais là, dans le cercle dont je parlais tout à l’heure, tu accroches tes médailles aux murs et dis-toi que ça, cette médaille-là, il n’y a personne qui pourra te la prendre, tu l’as eu cette médaille-là. Tu as fait plus d’un million sur Internet, alors qu’à l’époque, c’était impossible. C’est fou, même deux millions en ce moment.

Olivier Roland : C’est rigolo parce que le million, la première fois que tu l’atteins, tu dis « Wow ! C’est un truc de fou » parce que c’était vraiment le… Après, tu te rends compte que ta vaisselle ne se lave pas toute seule. Il n’y a rien qui change dans ta vie quotidienne. C’est juste que tu as atteint ce truc. Mais effectivement, c’est quand même un accomplissement, quelque chose que tu vas accrocher à ton tableau de chasse et puis voilà.

Yannick Alain : En fait, en vrai, je m’en fous un peu. Ce n’est pas que je m’en fous, mais oui, si, je m’en fous un peu dès l’instant où ma qualité de vie, elle est bonne. Effectivement, c’est un peu comme toi. C’est-à-dire que moi, je pourrais faire 300 000 euros par an. Si 300 000 euros, ce n’est que dans ma poche et puis que ça me va très bien, ça me permet de vivre comme j’ai envie de vivre.

Olivier Roland : Oui, mais c’est aussi, il faut avoir la gratitude pour les trucs incroyables qu’on a fait.

Yannick Alain : Mais oui, c’est ça les médailles dont je te parlais.

Olivier Roland : Et se rendre compte qu’il y a plein de gens qui rêvent de le faire et que nous, on l’a fait. Puis, on se rend compte que finalement, ce n’est pas tant un big deal que ça. Mais quand même, c’est aussi pour ne pas trop s’habituer à…

Yannick Alain : Je suis d’accord avec toi, c’est-à-dire qu’à un moment donné, on est dans un monde de développement personnel, de spiritualité. Sinon, l’argent, ce n’est pas important. C’est oui, mais à un moment donné, c’était important pour moi. A un moment donné, je voyais cette target d’un million et je voulais l’atteindre cette target-là. OK, je l’ai fait. Je suis content parce que ça m’a stimulé un temps. Maintenant, ça ne me stimule plus trop. Mais ce n’est pas grave, ça ne veut pas dire que c’est moins important, ça ne veut pas dire que c’est moins tout ça. Et c’est bien que tu es une mauvaise personne ou que tu es une personne qui n’est que mercantile parce que tu voulais absolument atteindre un million à un moment donné.

Olivier Roland : Oui, mais pour l’entrepreneur quand même, l’argent, c’est un score.

Yannick Alain : C’est cool aussi.

Olivier Roland : Un score dans un jeu vidéo.

Yannick Alain : Oui, c’est ça. Le voir comme un jeu vidéo, j’aime bien cette analogie, j’aime beaucoup. J’aime beaucoup cette analogie parce que c’est ça en fait. Se dire « OK, je joue au jeu de la vie, au jeu de l’entrepreneuriat », et c’est ça.

C’est facile de le dire quand tu commences à faire un peu d’argent, mais je trouvais ça cool. Moi, je trouve, c’est chouette aussi le chiffre d’affaires. C’est chouette d’en faire et c’est cool.

Olivier Roland : Le bénéfice aussi.

Yannick Alain : Oui, le bénef, beaucoup plus. Et moi, j’aime bien dire, c’est très grossier ce que je vais dire. Je peux y aller ?

Olivier Roland : Vas-y, vas-y.

Yannick Alain : Mesurer son entreprise à son chiffre d’affaires, c’est comme mesurer son sexe en comptant dans la colonne vertébrale. C’est un peu ça. C’est ce qui reste d’important.

Olivier Roland : C’est d’autant plus vrai si tu mets énormément de pub Facebook et que tu n’es pas super rentable.

Yannick Alain : Il y a des business à 4 millions et un mec qui gagne 100 000 péniblement. OK, tu as trouvé un système, mais c’est dur quand même. Donc, détends-toi. Qu’est-ce que tu peux faire de mieux ? Tu as de la tune en tout cas. Après, il y a plein de choses pour attirer du trafic autre que… Mais toi, tu as très bien compris de capitaliser sur YouTube.

Olivier Roland : YouTube, les blogs, tout ce qui est trafic organique.

Yannick Alain : L’organique.

Olivier Roland : La pub un peu, mais surtout le trafic organique.

Yannick Alain : Tu te rends compte que les gens qui cartonnent en trafic organique n’ont pas besoin de publicité. La publicité ne pourra jamais rattraper la puissance de l’organique quand tu es bon. Ça, c’est quelque chose que moi, j’ai du mal à produire. Je suis en train de craquer mon code pour produire pour l’Instagram, tout ça, toutes ces choses-là auxquelles je me suis mis assez récemment.

Olivier Roland : Au-delà de la croyance que tu as que la plupart des gens n’ont pas, est-ce que tu as des actions que tu fais et que tu as l’impression qu’elles ne sont pas super communes ? Au quotidien ou régulièrement.

Yannick Alain : Ça dépend. Qu’est-ce que je fais aujourd’hui dans mon confort dans lequel je suis aujourd’hui ou qu’est-ce que j’ai fait pour obtenir le confort que j’ai aujourd’hui ?

Olivier Roland : Ce que tu as fait. Alors, tu as déjà partagé pas mal, mais si tu devais…

Yannick Alain : En tout cas, si je sais aujourd’hui des actions au quotidien qui font que les gens ne font pas, je pense que je suis très attentif à mon équipe et à ce qu’ils ressentent, à tout ça, à ce qu’ils soient impliqués dans le processus de l’entreprise, vraiment. C’est vraiment une co-création. En tout cas, c’est ce que je pense que je fais un peu différemment, c’est que je ne laisse pas mon équipe la délégation… Enfin, je laisse aussi à mon équipe la création et la créativité de certaines choses. Et s’il y a des idées, on fait. On peut miser sur des choses que l’équipe a définies. Ça, j’aime ça. Donc, ça, je pense que c’est assez… voilà.

Je ne prends rien pour acquis me concernant. Il y a peut-être des choses sur lesquelles peut-être un jour je deviendrais obsolète et sur ces choses-là sur lesquelles tu deviendras obsolète, peut-être qu’il faudra que j’apprenne à rebondir avant là-dessus. Donc, c’est ça, je pense me former, peut-être aller chercher l’information. Pas forcément que dans les livres, mais dans les blogs, dans les podcasts. Je vais chercher l’information. Je me colle à chaque fois à la personne qui me semble être la personne ressource qui peut m’aider, soit dans les podcasts, soit dans ce genre de choses-là, ça me plait. J’écoute beaucoup de podcasts, ça, c’est pareil. Des audios et tout ça, j’écoute beaucoup.

Olivier Roland : Les podcasts en français parce que l’anglais…

Yannick Alain : En français, c’est seulement en français. Il y a un que j’écoute, que j’adore, c’est guerres de business, je kiffe.

Olivier Roland : Guerres de business.

Yannick Alain : Elle s’appelle Guerres de business, fantastique. Tu vois les histoires entre Snapchat et Facebook, entre Nintendo et Sega. Tu connais ce…

Olivier Roland : Sony, Nintendo.

Yannick Alain : Oui, exactement.

Olivier Roland : Non, mais j’ai lu un bouquin sur la guerre entre Nintendo et Sega. C’est très intéressant.

Yannick Alain : C’est génial. Ils vont refaire. Bref, j’aime beaucoup.

Oui, c’est ça, je pense que je fais ce genre de choses-là. Et par contre, ce que j’ai fait avant, c’est que j’ai travaillé comme un fou.

Olivier Roland : Tu as tout donné, couteau entre les dents.

Yannick Alain : J’ai tout donné couteau entre les dents, en me disant « je n’ai pas le choix, il faut que j’aille à fond. » Et j’y suis allé à fond vraiment. Et après, c’est dur de lâcher. Mais après, tu ne lâches pas vraiment parce que, du coup, tu permets à d’autres personnes de le faire pour toi. Et toi, tu gardes toujours la niaque, tu gardes toujours la vision, tu gardes toujours tout ça, mais tu apprends à te donner de la qualité de vie. C’est ça aussi. Quand tu as la niaque et le couteau entre les dents comme moi, c’est comment est-ce que tu fais aussi maintenant pour te dire « hey, la guerre, ça va, tu es bien maintenant. OK, maintenant, détends-toi, tu as le droit de te détendre un peu. » C’est ça que je suis en train d’essayer de faire en y arrivant, j’espère, de plus en plus, de mieux en mieux, je crois.

Olivier Roland : Et avant de se quitter, j’aimerais qu’on rebondisse un peu sur un point fort qui a fait que tu en es là aujourd’hui, ce sont les partenariats parce que tu as réussi à te connecter avec quelqu’un qui te complète extrêmement bien. Qu’est-ce que tu pourrais donner comme conseils pour les gens ? Parce que là, les gens qui sont encore là, ils sont ultras motivés. Ils sont chauds. Vous êtes chauds. Vous êtes super chauds. Qu’est-ce que tu pourrais leur donner comme conseils pour bien trouver le bon partenaire pour faire le bon business ?

Yannick Alain : Je crois que je vais revenir aux valeurs, la première chose. Je pense que le sentiment qu’on doit faire naître chez les gens quand on veut avoir des bons partenaires, ce sont trois types de sentiment. Le premier sentiment, c’est de la sympathie de l’humanité. Là, ce sont les valeurs que tu mets dans tout ça, c’est cette humanité-là. Je pense que c’est important, ce premier élément-là. Ensuite, il y a la notion de crédibilité. C’est-à-dire est-ce que ce partenariat, il est crédible ? Est-ce que moi, je suis crédible pour lui ? Est-ce que lui est crédible pour moi ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui me correspond dans la crédibilité professionnelle de la personne ?

Olivier Roland : Donc ça, par exemple, si David Lefrançois avait été beaucoup plus connu à l’époque, est-ce que tu aurais été le voir ou pas ?

Yannick Alain : Oui, je pense que je serais allé le voir.

Olivier Roland : Ce n’est pas une question de taille de la personne.

Yannick Alain : Une notoriété. Non, mais par contre, c’est : comment est-ce que moi, je peux être une opportunité pour lui ? C’est dans les deux sens. C’est-à-dire qu’en gros, le premier, c’est que la personne me paraît sympa et que moi, je valide ses valeurs et que j’ai du plaisir à passer du temps avec elle, sinon, ça ne sert à rien d’avoir un partenaire en qui tu n’as pas de plaisir à passer du temps. Pour moi, je ne vois pas la vie comme ça, donc je ne vis pas pour me faire chier avec quelqu’un. Du coup, je veux valider la personne humainement et je veux qu’elle me valide. Tu as un aspect de filtre de sympathie, quand même, à mettre un costume de sympathie. Moi c’est facile je suis né avec très simple.

Après, crédibilité, c’est ça : comment est-ce que lui est crédible pour moi ? Et comment moi, je suis crédible pour lui ?

Et opportunité, c’est comment est-ce que lui est une opportunité pour moi et comment moi, je suis une opportunité pour lui ?

Et donc, c’est toujours se poser la question de : plus tu prends quelqu’un de célèbre, de riche, célèbre, comment est-ce que tu peux être une opportunité pour lui ? Et je trouve que c’est intéressant.

Quand tu avais été à Amsterdam, David Laroche partageait ça. Quand on discutait, tu te rappelles, on parlait de comment il était arrivé à avoir toutes les interviews qu’il avait réussi à avoir, il parlait de celle de Richard Branson. Et en fait, il disait, ce que j’ai dit, le mec, il a été interviewé par des millions de personnes et il a dit un truc du genre, je ne me rappelle plus ce qu’il a dit, mais il a dit en fait « je vais faire l’interview que personne n’a fait de toi », un truc comme ça, je crois, qu’il a dit.

Olivier Roland : L’interview que les gens vont regarder après ta mort.

Yannick Alain : Oui, voilà, c’est ça.

Olivier Roland : Pour savoir qui tu étais. Un truc comme ça. Il a fait un très bon storytelling en anglais.

Yannick Alain : C’est ça. Et ça, on s’est retrouvé à une dizaine, une quinzaine d’entrepreneurs à Amsterdam tous ensemble, et du coup, on avait… c’était un temps de mastermind et d’échange qui était vraiment cool, et on partageait ça. Et c’était vraiment cool. C’est vraiment comme ça que je vois les choses. C’est : comment tu peux toucher la personne émotionnellement ? Comment est-ce que tu es une opportunité pour elle, mais tu l’amènes sur une vision qui est une vision qui est beaucoup plus grande que lui, beaucoup plus grande que toi, beaucoup plus grande que tout ? Te dire « je contribue à quelque chose de grand, à faire quelque chose de grand ». Et je crois que ça, c’est important en tout cas de détourer ce point-là dans des partenariats, de te dire « comment est-ce que je peux détourer ça ? »

Et puis, je crois qu’on valide d’abord l’humain avant la transaction. C’est la connexion avant la transaction. D’abord, tu connectes vraiment parce que des fois sur le papier, vous allez croire que le partenaire, il n’est pas pour vous, mais dans l’humanité de la personne, ça ne matchera pas avec vous. Ça ne veut pas dire que la personne est mauvaise, c’est juste dire que ça ne matche pas avec vous. Et je crois que vous devez aussi avoir suffisamment d’amour propre pour vous dire qu’il n’a pas que lui qui doit vous choisir, mais vous, vous le choisissez aussi. Vous vous choisissez mutuellement.

Et ça, je crois que c’est important aussi, de ne pas se sentir plus petit que ce que l’on est et être dans une véritable posture d’humilité. Personne n’est en dessous de moi, personne n’est au-dessus de moi, mais je suis au service du monde. Et se dire que cet associé-là, il ne sera pas au-dessus de vous, pas en dessous de vous dans son humanité, mais par contre, il va peut-être pouvoir vous apporter des choses qui peuvent être intéressantes pour vous : de la visibilité, un savoir, un savoir spécifique, une connaissance spécifique, peu importe. En tout cas, quelque chose qui vous permet d’aller plus loin.

Et pour moi, un associé aussi, c’est avoir quelqu’un que vous ne seriez pas capable de payer pour faire ce qu’il fait tellement la valeur est importante. Ça, tu ne pourrais pas le payer tellement ce serait cher.

Olivier Roland : À la fois, tu lui apportes beaucoup de valeur, mais lui, il doit t’apporter une valeur de fou aussi.

Yannick Alain : Oui, bien sûr, t’apporter en tout cas au projet.

Olivier Roland : Mais tu n’aurais pas pu te payer David pour faire un produit ensemble.

Yannick Alain : Non, c’est ça. Puis, c’est : comment est-ce que je mets mon ego au service du projet, et les ego de chacun et nos talents au service d’un projet, de quelque chose qui est plus grand que nous ? Ce n’est pas que nous qu’on alimente, c’est aussi un projet. Et ce projet-là, si la vision est belle, qu’elle est grande, qu’elle fait grandir le monde, qu’elle apporte de la valeur, ça va s’autoalimenter. Ça va grandir tout ça. En tout cas, c’est comme ça que je le vois.

Olivier Roland : Et comment tu fais pour faire une offre irrésistible à ton partenaire ? Qu’est-ce qu’il fait ? Parce qu’une fois que tu l’as repéré, une fois que tu sais que tu dois aller parler à David Lefrançois et lui apporter de la valeur, comment tu fais pour qu’il ne puisse pas te dire non ? Ou qu’en tout cas, tu maximises tes chances pour qu’il dise oui ?

Yannick Alain : À l’époque, ça s’est fait parce que David est quelqu’un de très intuitif, du coup, naturellement, on s’est fait confiance. Pour lui, en tout cas, ça s’est fait ça.

Olivier Roland : Mais tu lui as quand même proposé quelque chose qui l’intéressait fortement.

Yannick Alain : En fait, moi, je lui avais dit, mais comme à beaucoup de gens, j’avais dit « Le savoir que tu as couplé à des stratégies business et tout ça, c’est quelque chose qui pourrait cartonner ». Parce qu’il y a tellement de gens qui sont sur le carreau quand on fait plein de formations marketing, tout ça, des formations, tellement de gens qui sont sur le carreau, qui finissent sur le carreau. Du coup, je pense qu’il y a besoin d’aider ces gens-là qui sont bienveillants tout ça. Et lui, il me dit « mais oui, en plus, j’ai des coachs ». Lui, il formait des coachs, donc il y a eu comme une espèce de trucs vertueux derrière. On s’est dit « il faut qu’on fusionne nos écoles » et c’est ce qu’on a un peu fait. On a fusionné nos écoles. Chacun en est propriétaire de son école, mais on a quasiment fusionné. On est très frères, en tout cas dans la manière de fonctionner.

Et je crois que ce serait ça. Moi, si je devais en tout cas aborder un nouveau partenaire, d’abord, je créerais la connexion humaine. Que ça. Est-ce qu’on s’entend bien ? Est-ce qu’on s’apprécie vraiment ? Est-ce qu’on se kiffe vraiment ? Ensuite, comment est-ce que je peux être une opportunité pour toi ? Et comment est-ce que pour toi, ça peut être un plaisir d’être un partenaire pour moi ? Un plaisir et une opportunité pour toi, les deux. De dire « tiens, j’ai bien envie ». Genre, j’ai bien envie de communiquer pour Yaya parce que je l’aime bien, je l’ai vu à plusieurs évènements, il est cool. J’aimerais bien communiquer. Il n’y a pas que l’argent en jeu, il n’y a pas que… l’affiliation, c’est la cerise sur le gâteau, c’est top. Mais oui, écoute, j’ai bien envie. Ça convertit bien. Ça, c’est cool. J’y vais. Ça serait cool.

Et je me dis, je ne veux jamais que ce soit de la pression, je ne mets jamais de la pression. Je disais « tiens, et si un jour, tu as envie, je fais ça. » Je le propose. Si le cœur te dit, voilà, mais soit… et je propose en donnant la clé à la personne pour pouvoir sortir de la boucle relationnelle, de cette demande-là, en gardant sa dignité, en n’étant pas un connard, en étant vraiment « Tiens, regarde, moi, l’humain que j’ai en face, il me plait et je le kiffe. Maintenant, si tu veux venir, viens avec plaisir, on sait faire le job derrière. » Du coup, la personne, elle dit oui ou non.

Puis, des fois, il y a des partenaires qui sont venus et, non, ça n’a pas transformé, ça n’a pas marché. Ils ont fait une fois ces gars, ça reste des potes. Ça restait des très bons potes. Ou des potes qui m’ont dit « Tu sais, c’est un peu pareil que moi » ou ça les dérangeait que je sois un peu… Ils avaient l’impression que j’étais un peu concurrent, alors que moi, je veux être plus comme des confrères. Mais c’est OK. Et du coup, ils n’ont plus fait, c’est OK. Ça n’empêche pas d’apprécier la personne, mais c’est d’abord la connexion humaine pour moi, c’est ça que je vois.

Olivier Roland : Super, on a vu vraiment beaucoup de choses. Avant de se quitter, est-ce que tu as trois livres à recommander aux gens qui sont là et qui sont toujours au taquet ?

Yannick Alain : Écoute, je considérerai « La maîtrise de la persuasion » de Napoléon Hill qui est un livre pour moi exceptionnel sur comment développer un esprit de vendeur. J’aurais aimé écrire ce livre. Je le préface, mais bon. J’ai la chance de le préfacer. 

Je recommanderai le « Non, c’est bon » de Richard Fenton. C’est « Non, c’est bon » et c’est comment est-ce que tu apprends à encaisser le « non » et à comprendre que le « non » est quelque chose qu’on doit apprivoiser, qu’on doit apprendre à apprivoiser, le refus, le non qu’on doit apprendre à apprivoiser. Après, lequel je pourrais te recommander, que je trouve bien ? Sur la détermination, je te dirais « Le fonceur ».

Olivier Roland : Le fonceur.

Yannick Alain : Oui, un livre qui s’appelle le « Go-getter », je crois, et en fait en français, ça s’appelle le fonceur, qui est un livre sur le lâche rien, le mec qui ne lâche pas l’affaire. Je trouve ça chouette. Ce sont des petits livres en plus qui se lisent très facilement.

Yannick Alain : Après, « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie. Il y en a 4-5, il y en a tellement.

Evidemment que je conseillerais mon livre, mais je pense que c’est malvenu de le donner ou le tien.

Olivier Roland : Oui, vas-y.

Yannick Alain : Du coup, le « Tout le monde n’a pas eu la chance… ».

Olivier Roland : Non, je veux dire ton livre.

Yannick Alain : Mon livre, c’est « Les gentils aussi méritent de réussir ». Pourquoi ? Parce que si vous vous sentez trop gentils, c’est le livre qui va vous donner selon moi et selon ma vision et mon intention dans ce livre, ce qui se dit de ce livre, les autorisations justement aux gentils pour réussir parce que ce n’est pas antinomique, ce n’est pas opposé. Ce n’est pas parce que tu veux réussir que tu n’es pas quelqu’un qui peut être profondément gentil et assumer pleinement ta gentillesse tout en étant gentil. Et de comprendre aussi que la gentillesse n’est non seulement pas une entrave au business, mais d’une très grande aide pour le business et pour aider.

Si mes partenaires m’ont fait confiance, c’est parce que j’étais gentil et qu’ils avaient confiance en moi. Si mes clients m’ont fait confiance, c’est pour ça. Si mes patrons m’ont fait confiance, c’est pour ça aussi. Et si on me fait monter les échelons, c’est pour ça aussi parce qu’ils avaient confiance en moi et qu’ils savaient que j’avais des valeurs et que je n’allais pas leur faire un bébé dans le dos. Et ça, je crois que c’était important.

Olivier Roland : Oui, tous ceux qui veulent en savoir plus sur toi peuvent se procurer ce livre.

Yannick Alain : Oui, peuvent lire le livre.

Olivier Roland : Il est dans toutes les bonnes librairies de France, Navarre.

Yannick Alain : Oui, voilà, il est partout. Exactement. Vous l’avez sur Cultura, Amazon, Fnac, toutes les librairies. Je vous conseille de faire travailler un petit libraire, c’est quand même toujours mieux. En tout cas, je suis fier de ce livre.

Olivier Roland : Merci beaucoup, Yannick, de nous partager tout ça en toute transparence et en toute humilité avec ton intelligence émotionnelle qui te caractérise. Salut.

Yannick Alain : Salut. Merci à toi et merci à vous d’avoir écouté, de nous avoir écoutés. Si vous êtes encore là, c’est que vous êtes motivés vraiment.

Olivier Roland : Et voilà chers amis rebelles intelligents, si tu es encore là, tu fais partie des 25%, des 20%, des 2% qui sont restés jusqu’au bout. En tout cas, tu fais partie de la minorité motivée. Je suppose que c’est parce que ce podcast t’a plu. Si c’est le cas, tu es libre de laisser un commentaire sur ta plateforme de podcast préféré, et si tu le fais, je t’en remercie par avance parce que c’est grâce à des petits gestes comme celui-ci que ce podcast va toucher davantage de rebelles intelligents et les aider à créer l’aventure de leur vie.

Merci d’avoir écouté ce podcast et à très vite pour le prochain.

Reader interactions

One Reply to “Être un Bisounours et gagner des millions – mode d’emploi avec Yannick Alain”

  1. […] propulsé. J’avais fait une interview de Yannick Alain sur la chaine, tu pourrais aller la voir en cliquant ici si tu […]

    Répondre

Laisser un commentaire